Récit de la course : Semi-Marathon de La Wantzenau 2018, par Zaille

L'auteur : Zaille

La course : Semi-Marathon de La Wantzenau

Date : 18/3/2018

Lieu : La Wantzenau (Bas-Rhin)

Affichage : 706 vues

Distance : 21.1km

Matos : Altra paradigm 3.0

Objectif : Pas d'objectif

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Un semi une semaine après un marathon

Hérésie : un semi une semaine après un marathon. Tout cela n’est pas très sage, je le sais. Même si j’ai décidé de le faire plus ou moins en allure « récup’ » pour accompagner Fredo sur son 1er semi qu’elle espère finir en 1h45 (5:00 de moyenne).

J’ai fini mon marathon fatigué mais pas exténué comme c’était déjà le cas. Evidemment le lundi j’avais une démarche bizarre mais les douleurs dans les jambes ont totalement disparu au bout de 3 jours. Un petit footing de 30min le vendredi m’a conforté dans mon sentiment que tout allait bien : aucune douleur articulaire ou musculaire, c’est formidable !

 

Que de bonnes raisons pour y aller

J’ai donc confirmé ma participation à ce semi que je connais plutôt bien pour l’avoir pratiqué déjà trois fois. Plusieurs choses m’ont motivé : Accompagner une amie sur son 1er semi évidemment mais aussi retrouver la communauté de runners pour ce qui est la 1ère grosse course de la saison par chez moi. Il y aussi la présence de l’équipe Iron2Men qui fait ici sa 1ère course : 2 Ironmen, dont un en chaise roulante, qui prévoit de finir un ironman en équipe malgré la maladie rare qui a cloué l’un d’eux dans un fauteuil.

Que des bonnes raisons pour y aller mais le matin en ouvrant les volets : neige et verglas ! Mince, est-ce que ça vaut le coup de risquer sa vie sur la route pour un footing matinal ? Un SMS à Fredo qui me confirme qu’elle est quasiment déjà en route. Ok, normal, ça fait des semaines qu’elle s’entraîne pour, elle est plus motivée que moi. Je décide donc d’y aller aussi !

 

Du 5:00 et après 12-13km on verra s’il reste du jus

Le départ prévu à 10h30 me laisse le temps de me préparer sans stress. Une demi-heure de route et vers 9h30 je suis sur place. Les bénévoles me font un peu tourner en rond et finalement ouvrent un parking supplémentaire, ouf … Il ne me reste plus que 30 bonnes minutes, il s’agit de ne pas traîner surtout que je ne suis pas encore inscrit.

Beaucoup de monde malgré le froid de canard. Heureusement le vent s’est calmé mais le sol reste glissant par endroit même en simple marche à pied. Je rejoins la salle de sport pour récupérer mon dossard et mettre mes affaires en consigne. Juste encore le temps de saluer quelques connaissances, serrer la main aux Iron2Men, de voir arriver en 1ère place mon neveu Thibault sur le 1400m des jeunes et d’embarquer Fredo pour un rapide échauffement.

Je cours en long et même en veste. Les chaussures, j’avais hésité à mettre celles de trail mais finalement je garde mes Altra Paradigm 3.0 que j’avais étrennées en course la semaine dernière. Bonnet, gants, je suis au chaud. On repère le meneur des 1h45 et on se met d’accord sur les derniers détails de la stratégie de course : du 5:00 et après 12-13km on verra s’il reste du jus pour faire mieux.

 

Les meneurs d’allure ne sont pas toujours des métronomes

Le 1er km est dans les quartiers de la Wantzenau, on est tous à l’étroit et on slalome entre les voitures garées en se risquant sur les trottoirs parfois verglacés. Je garde mon binôme à l’œil et de l’autre surveille ma montre. On arrive un peu sous les 5:00 au bout de ce kilo. C’est quand même rapide sachant qu’on a un peu piétiné au début, soit …

On commence à avoir de la place et on se cale derrière le fanion orange des 1h45. Il va vite le bougre. Je dis une première fois à mon padawan de lever le pied mais elle est irrésistiblement attirée vers cette flamme orange. Ma courte expérience m’a déjà fait constatée que les meneurs d’allure ne sont pas toujours des métronomes et là je crois que c’est à nouveau le cas. Je décide de laisser faire, j’ai peur de la saouler et me dit qu’il faut qu’elle se fasse son expérience aussi !

 

C’est trop rapide

Les km suivants, ça se confirme. 4:48, 4:47, 4:55. Pour quelqu’un qui court le 10 en 4:43, c’est trop rapide. Je laisse faire malgré tout, on est dans les pattes du meneur. A un moment, celle qui semble être sa femme, lui dit d’accélérer alors qu’on est à 5:06 dans un faux-plat montant et je me rends compte qu’il n’a même pas de montre ! On est mal !

La course en peloton a des avantages mais les inconvénients sont les inévitables frottements et les pieds qui se chevauchent. Je suis surpris à un moment par un trou et sens ma cheville partir à l’équerre. Une vraie frayeur, je n’ai pas entendu de claquement ligamentaire et ne sens pas de gêne particulière. J’espère juste qu’après l’effort ça sera pareil.

 

Laisser filer le meneur

Vers le km8 je n’ai plus ma protégée à côté de moi, je décélère, je décélère pas mal même pour finalement la retrouver 10m derrière moi, mince ! Elle commence à lâcher prise. Force orange lui, navigue toujours aux alentours de 4:50 mais ça devient trop rapide pour notre équipée. J’entends son souffle et le juge d’emblée trop bruyant pour continuer à ce rythme sur plus de 10km. Il y a encore 2km je l’entendais à peine.

Je lui dis de laisser filer le meneur, on est dans les temps, on a facile 30 secondes de mou pour notre objectif. On va caler notre allure à ce qui était prévu, ce qu’on aurait dû faire dès le début ! Mais même le 5:00 devient difficile. On a fait plus de la moitié, je vois le 2ème ravito se profiler et lui propose de marcher 30 secondes tout en profitant pour s’alimenter. Elle ne rechigne pas et d’ailleurs j’ai l’impression à la reprise que la forme est revenue … mais pas tant que ça finalement.

 

On passera la ligne sous les 1h50

On court aux alentours de 5:15 au km13 quand elle m’annonce être épuisée. Pas de panique, on va juste ralentir, on se fixe 5:30 et on oublie notre premier objectif. Je la rassure comme je peux : terminer est le 1er objectif, c’est une première pour elle. Dans ma tête je garde quand même les 1h50 mais sans lui en parler pour pas la stresser.

A présent, on arrive plus ou moins à respecter cette nouvelle allure. Je fais le décompte à voix haute pour elle : plus qu’un tiers, plus que 5km … Un dernier ravito est on arrive à nouveau dans La Wantzenau après des kilomètres de routes forestières. Il reste 3km.

Le pas est lourd, le souffle bruyant et ça fait quelques km que je n’ai pas entendu le son de sa voix mais elle va le terminer son premier semi. Je lui annonce que quoi qu’il arrive on passera la ligne sous les 1h50 et je crois que ça la motive car on va même un peu plus vite à présent, on passe à nouveau sous les 5:30.

Avant de rentrer dans le stade pour un ultime tour de piste on passe à 5:20. Je la laisse filer sur les derniers hectomètres pour qu’elle s’approprie pleinement sa performance devant un public de choix constitué entre autres de son mari et son champion d’aîné ! 1h49:53, ouf ! Juste : BRAVO !

 

Débriefing

Au fait ! De mon côté tout va bien, c’était une bonne sortie en résistance douce avec du 159bpm de moyenne mais bien comptant d’arriver car je commençais avoir quelques tiraillements musculaires. Je commençais même à me refroidir un peu alors que les premiers km je pensais enlever les gants. Je me réchauffe au ravito avec un excellent thé citron accompagné de barres céréales.

Retour à la salle pour récupérer mes affaires et le sweatshirt offert et petit débriefing avec la championne. On est clairement parti trop vite en faisant trop confiance au meneur d’allure, c’était la première erreur. Secundo, la séance de fractionnés du jeudi que son coach lui a programmé n’a pu que la fatiguer pour la course du dimanche. De plus son « coach » (je mets des guillemets volontairement) lui a fait un plan d’entraînement sur une base de 4:45 sur semi alors que son record perso sur 10 est à 4:43. Le test VMA fait quelques semaines auparavant a de plus confirmé ce niveau alors pourquoi partir sur de telles allures qui n’auront d’autre effet que d’épuiser l’athlète. Mais je ne suis pas « coach » donc je dis ça, je ne dis rien !

Au final, belle perf quand même pour une première en plus et ce malgré la météo, malgré le meneur d’allure, malgré la probable fatigue : BRAVO FREDO.

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