Récit de la course : Off - Kikourou Mercantour 2017, par shef

L'auteur : shef

La course : Off - Kikourou Mercantour

Date : 14/7/2017

Lieu : St Martin Vesubie (Alpes-Maritimes)

Affichage : 1264 vues

Distance : 130km

Objectif : Pas d'objectif

7 commentaires

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3 jours hors du temps

C’est parti pour le CR de ce OFF mémorable. J’aurais pu l’intituler ‘le OFF des Merveilles », mais il se trouve que nous n’avons pas du tout traversé cette partie du massif, donc je fais plus dans le classique.  Au menu, nous aurons du suspense, de la sueur, une pointe d’érotisme, de l’émotion, des drames et des exploits surhumains (comment ça j’en fais trop ?). Impossible de tout raconter dans le détail, la beauté des sentiers, des paysages, les moments précieux passés à échanger, discuter, les franches rigolades et les vannes gentilles, aussi je vous demander de l’indulgence pour la concision de mon récit.

 

La préparation

Début avril quand l’Ecureuil propose sur le forum un petit OFF des familles dans le Mercantour, j’y vois un bon moyen de combler un trou dans mon calendrier de préparation à la TDS, de plus la logistique est ultra simple vu que je joue à domicile. Le kilométrage et le D+ correspondent plus ou moins à ce que je voudrais faire en prépa sur quelques jours, plutôt plus que moins, d’ailleurs, et après quelques jours de tergiversation et ayant reçu l’aval du ministère familial des sorties, je postule !

Fin juin, l’organisation commence à s’agiter le bulbe. La liste finale des participants est donc la suivante :

  • Sonia, déléguée gestion des rythmes, conseils personnalisés et coaching, spécialisation nourriture saine et adaptée à l’effort.
  • Bert’, délégué littérature, histoire du trail, anecdotes et faits de course, spécialisation Barkley (on sent que sa femme lui ayant interdit d’aborder le sujet il va profiter de cette fenêtre de 3 jours pour se lâcher).
  • David, délégué organisation, parcours, citations de films, spécialisation « la partie de carte manquante ».
  • Ma pomme, délégué caillasse, transit intestinal et hydratation, spécialisation pause-pipi.

On échange et peaufine les détails, on discute déjà choix de matos et compagnie. Je m’achète un sac de 20l afin de pouvoir emporter le contenu de la liste de matos obligatoire. 1 semaine avant le grand départ, mon sac est déjà quasi prêt (j’ai l’habitude de faire à l’avance, et en plus de ça je suis tout le week-end en Alsace pour poser ma fille chez ses grands-parents). Je piaffe d’impatience. Mercredi soir, dernier point « bouffe » qui pour moi sera le point le plus compliqué à gérer. J’ai l’étrange double impression d’emporter ma maison sur le dos et de partir à poil. Vu qu’on mise sur plusieurs repas dans les refuges, je pars relativement léger : 4 compotes, 6 barres, 1 gros morceau de pâte de fruits, un sac de fruits secs sucrés (banane, ananas, goji, canneberge, abricots, raisin) et un sac de fruits secs salés (cacahuètes et cajou grillées dans du tamari), un peu de pain à l’huile d’olive/sel.

Point de vue forme, le kiné m’ayant libéré la fesse 3 semaines avant, j’ai participé au trail de Valberg (47km) 2 semaines plus tôt.  Je me sens plutôt pas trop mal même si j’ai un bon doute sur ma capacité à tenir proprement les 24 premières heures (plus de 100km au programme). Je fais confiance à ma fraîcheur et je compte sur un rythme « sénateur » pour calmer mes ardeurs et gérer dans la durée.

Jeudi, 17h, je quitte le boulot et direction Saint Martin où on dot tous se retrouver. Repas de pâtes chez David pendant que Bert’ et lui terminent leurs sacs. J’embarque également le comté/pain/œufs durs qu’on se partagera pour le premier repas de midi. Bert’ est venu également avec 3 exemplaires de son bouquin qu’il essaye aussitôt de nous refourguer de manière à nous alourdir.

Premiers échanges et présentation. Sonia ne nous laisse rien faire : impossible de mettre la table ni de laver ou essuyer la vaisselle. On décolle ensuite avec Parapgab et son fourgon, direction la Colmiane où nous récupérons FWN et c’est parti pour un long trajet vers la Bonette. On échange et on rigole déjà pas mal. Nous arrivons à Bousieyas où un gîte tout confort nous attend pour la nuit. Enfin, nous attend… En fait, nous trouvons porte fermée. David essaye de joindre la proprio, mais il n’y a pas de réseau dans ce trou perdu ! On sonne la cloche à qui mieux-mieux mais rien. On descend au troquet/gîte un peu plus bas, sans grand enthousiasme. Devra-t-on se résoudre à partir immédiatement de nuit ? Bert’ après sa journée de transports (train, bus, fourgon) ne serait pas contre un peu de repos et on le comprend. Dans une dernière tentative je remonte avec Sonia à la porte fenêtre, avec nos lampes et là miracle, une Allemande en culotte nous ouvre, l’air un peu décontenancée. On le serait à moins en voyant deux traileurs en pleine nuit à la porte. Après quelques discussions avec ces autres locataires, nous les convainquons de nous laisser entrer, et on s’installe dans notre dortoir. Finalement Bert’ va pouvoir dormir ! Réveil prévu à 4h’45.

 

Premier jour

Au réveil, « j’ai beau être matinal, j’ai mal ». Surtout que ce farceur de David a anticipé d’un bon quart d’heure. Cela n’entrave pas la bonne humeur. Tout le monde se prépare, nok, etc. Toujours pas de propriétaire. On se prépare notre petit déj en cuisine, on laisse de quoi payer la nuitée et on démarre finalement avant 6h, déjà 10 minutes d’avance sur le roadbook !

Il ne nous faut pas plus de 30 minutes pour déjà nous perdre. On se retrouve donc à traverser à flanc de montagne dans des éboulis instables, le tout environ 20 mètres sous la route de la Bonette, ça commence bien ! On profite de ces premières heures pour faire plus ample connaissance. Sonia m’abreuve de conseils en tous genres, Bert’ nous dévoile sa connaissance des courses, nous fait un cours accéléré de marche nordique pour les nuls, bref, on passe déjà un bon moment, sans parler des superbes paysages. Seul David lutte un peu avec son mal de crâne et son « pas-de-jambes » mais il s’en sort bon an mal an.

Nous passons à la cime de Pelousette, premier point culminant avec un sacré panorama. Bert’, qui n’était jamais venu, en prend plein les yeux (et cherche déjà la 4G pour mettre des photos en ligne), les autres ne sont pas en reste. On redescend dans le vallon sous le Bonnet Carré pour remonter au Pas de la Petite Cavale dans un bel éboulis qui présage bien ce qui nous attend pour les 3 jours à venir. Descente au Lac de Derrière la Croix, montée au Pas de la Cavale.

Descente dans les éboulis où je me fais rappeler à l’ordre par Sonia pour excès de vitesse, il faut assurer la régularité. Descente sur Salso Moréno, puis nous rejoignons les Lacs de Morgon par le vallon de la Cabane. C’est le moment de faire une première trempette de « cryothérapie » dans un petit lac, et de m’alléger en partageant les œufs, le pain et le comté. Sonia nous fait goûter ses aliments maison. Nous sommes toujours en avance sur le road-book, tous les voyants sont au vert.

On rejoint ensuite le refuge de Vens par un superbe parcours de crêtes via Pas de Morgon, Col du Fer, Collet de Tortisse. L’environnement est magnifique et franchement minéral, le temps au beau fixe, on trottine sur les parties planes ou descendantes. Tout roule.

Au refuge de Vens on se prend une pause bien méritée avec une belle part de gâteau à la confiture de myrtilles. David se bat toujours un peu avec lui-même et passe son tour. On repart après 30 minutes de pause, Sonia nous fait la relance sur les bords des lacs de Vens et klaxonne les touristes pour nous ouvrir la route.

S’ensuit un petite remontée où la chaleur commence à bien se faire sentir et je me sens un peu plafonner. Au passage du col, Sonia m’explique qu’après une montée un peu sèche, il faut courir (ou éventuellement si vraiment on n’est pas bien, marcher vite dans le pire des cas) pour « délier les muscles ». Intérieurement je ris jaune et je la laisse s’éloigner, bien incapable de pouvoir accélérer quoi que ce soit. Une fois Bert’ et David arrivés, on plonge vers le chemin de l’énergie pour ce qui sera la plus longue portion relativement plane (environ 4km d’affilée). Avant ça on se paye quand même un petit chaos de blocs pour le plaisir. Puis c’est Sonia qui nous fait le rythme encore. Bert’ suit en marche nordique (ce flemmard n’aura quasiment pas couru des 3 jours), David et moi avec nos petites jambes, comme on peut !

On se pose un peu à l’ombre des bâtiments délabrés au pied du Ténibre, et on réfléchit : si on y va, on risque d’arriver un peu en retard pour le service du soir, sûrement vers 20h (notez bien l’heure d’arrivée estimée). Si on court-circuite, on arrive trop tôt et on s’engage pour la nuit sans solide repas. On part donc sur l’option Ténibre, d’autant que nous avons toujours 30 minutes d’avance sur le roadbook. Aaaah mes aïeux ! Si nous avions sur ce qui nous attendait !

On s’engage sur la trace de montée qui se perd rapidement (le sentier n’est pas balisé), et au-dessus d’un lac, on la perd complètement. David a imprimé toutes les cartes du parcours, sauf… je vous laisse deviner. Bref, on a un fond de carte OSM un peu vague et c’est tout. On commence à droite, puis à gauche. Finalement Bert’ entraîne Sonia dans l’exploration d’un petit couloir qui semble venir buter contre une barre rocheuse (ça doit passer). Après nous avoir raconté ses aventures sur la Terminorum et ses envies de Barkley, on l’imagine bien forcer le passage. Sonia en sera quitte pour une petite escalade/désescalade de cheminée. Pendant ce temps David et moi patientons sur ce que nous pensons être la vraie trace, mais ne les voyant pas revenir, et David pensant que ça passe aussi, on les rejoint… Et effectivement, au prix de quelques mains posées de ci de là, ça passe. Je vous laisse admirer ci-dessous le fond de carte avec notre trace GPS par-dessus.

 

Une fois le verrou passé, on retrouve la bonne trace, avec une petite famille (2 gamins qui gambadent, un papa qui a l’air un peu sévère, et une maman qui en bave avec son énorme sac, qui nous laissent bien dubitatifs). La montée continue, sèche, au milieu des blocs, avec de grandes marches. David est à la peine, Bert’ ne s’attendait pas à ça, Sonia grommelle car elle préférerait courir, quant à moi je me régale !

On met finalement plus de 2h pour grimper ces 700m, contre 1h15 prévu au roadbook. David, dans un élan de lucidité, appelle le refuge pour demander s’ils peuvent nous garder de quoi manger et que nous arrivons rapidement. Je crois que j’entends encore le gardien hurler de rire dans le téléphone.

 

L’arrivée au sommet s’est faite dans un brouillard qui nous empêche de profiter du paysage et surtout va nous compliquer fortement la descente, qui se fait dans des éboulis et des blocs, sur l’arête. Marquée par des points rouges, elle doit être relativement aisée à suivre par temps clair, mais nous finissons par la perdre et restons du mauvais côté de l’arête. On jardine franchement.

Le RB prévoyait encore 1h15 de descente, et nous mettons 2h15. Il y a 2 ou 3 passages aériens, et surtout il faut se méfier des barres rocheuses invisibles que je devine devant nous, même s’il semble aisé de descendre directement vers le lac de Rabuons. Si la sente d’accès a un cheminement indirect, il y a sûrement une raison. Je joue les éclaireurs dans ce terrain où je me sens bien à l’aise (à part quand il y a du gaz), et on finit par sauver la situation en basculant plus bas sur l’arête. Bert’ trouve ensuite un cheminement via de larges vires pour récupérer le sentier, après une dernière traversée de névé. Le jour décline, et il n’est pas le seul. Bert’ passe en mode zombie dès qu’on arrive sur le sentier (comme si l’adrénaline de la descente chutait brutalement une fois rejoint le « plancher des vaches »). Cette partie de jardinage l’a épuisé mentalement, de même pour Sonia, qui commence de plus à souffrir de ses pieds. David n’est pas non plus au mieux, et il passe avec Bert’ devant moi en annonçant fièrement « on a maintenant 2 nauséeux dans la troupe ! ». Quant à moi, je garde le sourire et le moral, même si la fatigue est là.

On se hâte de rejoindre le refuge. Les gardiens nous accueillent sur le palier, il est 21h déjà bien tassées. Je mentionne rapidement à David que j’ai a-do-ré son RB du jour et que je me suis régalé sur le Ténibre. Sonia et Bert’ nous rejoignent un peu plus tard, Bert’ entre dans le refuge et s’écroule littéralement sur un banc. La messe est dite, on restera dormir ici ce soir, et tant pis pour la nuit à la frontale. J’en suis un peu déçu mais étant également bien fatigué je n’ai aucun mal à accepter le changement de programme. Au repas Bert’ roule des yeux et manque une fois encore de s’endormir, malgré les assauts de notre nouveau voisin très bavard en qui je reconnais le sosie de Bruno Lochet, très insistant à nous faire la conversation.

Sonia n’arrive pas à l’éconduire, je crois qu’il lui propose même de passer la nuit dans son nichoir au-dessus du vestibule. J’essaye de marchander l’heure de levé de manière à assurer la grande journée qui nous attend, mais ça sera 7h, comme les randonneurs « classiques », Bert’ reste inflexible (ils sont durs en affaires, ces parisiens !).

Je me fais un brin de toilette, quelques étirements et je rejoins le dortoir où Sonia se trouve à côté d’un beau jeune homme, Bert’ entre 2 belles jeunes femmes, et David et moi moins chanceux occupons le même bat-flanc. Au moins nous aurons de la place !

 

Deuxième jour

Au levé il fait déjà jour et grand beau. Les batteries semblent bien rechargées. Petit déjeuner assez copieux. Apparemment Bert’ n’a pas assuré cette nuit avec ses voisines de dortoir, et c’est David qui en fait les frais lorsqu’une randonneuse lui déballe son opulente poitrine directement sous le nez. Heureusement l’écureuil sait garder son sang-froid, mais c’est quand même sous des regards insistants et des commentaires un peu basse-cour que nous quittons le refuge, hilares. Je remarque quand même que personne ne m’a fait de rentre-dedans. La faute sans doute à mon unique paire de chaussettes et l’odeur qui vient avec.

Nous commençons la journée par une courte montée puis un peu de descente puis un long à-flanc (où Sonia donne encore une fois le rythme), puis remontée au Pas de Colle Longue où nous passons en Italie.

Ce changement de contrée s’accompagne également d’un changement de paysage : de franchement minéral, nous passons à complètement minéral. Un tas de cailloux, partout. Des blocs, des graviers, à peine d’herbe par endroits, tout est très sec. D’ailleurs je suis presque en panne d’eau. Jusqu’ici j’avais rempli régulièrement dans les torrents, mais sur cette portion pendant plusieurs heures on ne croise rien. Je suis finalement obligé de remplir une flasque de neige et d’attendre que ça fonde pour avoir un peu d’eau. David est soulagé car il n’a plus besoin pendant un temps de comptabiliser mes arrêts pipi.

On va s’enchaîner ici 3 petits cols, que David nous vend en marchand de tapis à 100m de moins que ce qu’ils valent en réalité. Les faces à grimper sont très raides et le chemin fait vraiment « trace de chamois », qui emprunte de petites vires étroites. Faux pas interdit. Bert’ nous détend l’atmosphère en nous faisant compter les lacets. Nous empruntons donc le Passo del Autaret, puis le Passo del Bue puis le Passo di Tessina, après un superbe chemin taillé dans le flanc de la montagne.

L’environnement est sauvage et magnifique. A cause de la difficulté du terrain, nous n’avançons à rien. Les douleurs aux pieds de Sonia deviennent franchement handicapantes et petit à petit la décision se fait pour elle de terminer ce OFF à Isola 2000 et de rentrer en bus.

Lorsque nous arrivons à Santa Anna Di Vinadio, il est 15h, on évalue le temps restant pour rejoindre le refuge Remondino, où nous devons dormir, à environ 10h en prenant des raccourcis. C’est un peu la débandade. On se prend une grosse pause casse-croûte-bière-café d’environ 1h, où nous décidons de rejoindre Isola en stop pour s’épargner une liaison un peu longuette et peu intéressante. Avec de la chance nous nous faisons embarquer en 2 fois assez rapidement. A l’arrivée à Isola il est 17h, l’office de tourisme annonce que le dernier bus est parti à 16h. Sonia trouve rapidement en stop une voiture qui va la ramener chez elle sur Nice. Nous sommes un peu tristes de la voir partir, mais c’est le mieux pour que ses blessures n’empirent pas.

David et Bert’ arrivent 5 minutes plus tard, on fait le point. Il est tard, on peut continuer jusqu’à Remondino où on arriverait entre minuit et 2h, puis le lendemain il faut encore faire une trentaine de kilomètres pour rejoindre Saint Martin, où il faut arriver suffisamment tôt et frais pour rentrer. Même s’il y a un peu de déception de ne pas faire la nuit dehors (je comptais sur ce OFF pour faire une « simulation de course »), il semble plus raisonnable de rester dormir à Isola, repartir demain tôt et viser directement Saint Martin sans passer par Remondino. L’office de tourisme nous trouve un petit studio pour un prix défiant toute concurrence (40€ la nuit tout compris). David le GO s’occupe du ravitaillement pour le dimanche : viennoiseries et dosettes de café (25 dosettes, pour 3 cafés, histoire d’être carrément hystériques dès 4h du mat’) pendant qu’on profite du confort de la douche chaude, après le spartiate lavabo-eau-froide en plein air de Rabuons (et encore je n’ai pas pris l’option douche aux 4 vents). On se paye même le luxe d’un restaurant (bière, pâtes, tarte à la pomme et panna-cotta). Une bien chouette soirée de partage et de rigolade. On se fait le sprint pour rejoindre l’appart, puis on se met au lit bien tôt pour un réveil à 3h30. C’est sans compter le feu d’artifice du 14 16 juillet qui nous tient éveillés jusqu’à 10h30.

 

Troisième jour

David nous gratte encore 15 minutes au réveil, ça devient une habitude. Petit déj (croissant et pain au chocolat aux amandes), on boucle les sacs, je passe le balai brosse dans le studio, et on se retrouve dehors à 4h25 fin prêts ! Petit moment surréaliste lorsque nous croisons un couple qui revient d’une fête à VTT électrique, la femme porte un manteau de fourrure. On remonte les lacets d’Isola puis on s’engage sur le sentier qui monte à la Baisse de Druos. C’est l’occasion d’utiliser un peu nos frontales. Il y a un vent frais un peu désagréable et des nuages, mais finalement ça ne dure pas et on aura droit à un superbe ciel bleu.

Au col David nous fait découvrir une curiosité géologique : une petite grotte traverse la montagne entre Italie et France. Nous arrivons au refuge Questa vers 7h, pour un petit café pas terrible, au contraire des paysages. On en prend plein les yeux. Les chemins sont pavés (apparemment dûs au roi Victor Emmanuel III qui avait habitude de chasser dans le coin), les lacs limpides reflètent les sommets baignés dans la lumière du petit matin. Tout simplement grandiose.

On continue cette belle journée par les lacs de Frémamorte puis le col du même nom. On voit au loin au pied de l’Argentera le refuge Remondino, qui restera donc encore à visiter. Pour l’an prochain. Petit détour par le lac Nègre pour une petite pause pique-nique, puis on s’enfile la descente vers le col Salèse.

Là, on remonte en direction du col de la Valette des Adus. Bert’, qui est en mode TOR, commence enfin à chauffer un peu et colle un gros rythme dans la montée. Depuis le petit matin on essaye de lui faire peur avec la fameuse descente de l’Archas, il faut croire qu’il est pressé d’en découdre. On rejoint rapidement le sommet, je mets une petite mine sur la fin, pour fêter la dernière ascension du week-end. Bert’ me rejoint puis David. Comme sur chaque sommet de cette traversée, la vue est bouchée par les nuages. Bert’ rassure son fan-club sur facebook (on a enfin du réseau). Il est temps de s’attaquer aux derniers 1500 d-.

On descend d’abord cool, mais Bert’ ne se plaint pas, rien. Avec David on est presque déçus. Après 700m, quand la pente se fait un peu moins forte, je sens Bert’ mettre la pression pour se lâcher un peu. On se laisse courir, de plus en plus vite. Je me ramasse à la sortie d’une épingle en glissant sur un dévers recouvert d’aiguilles de mélèzes. J’en serai quitte pour un gros bleu à la cuisse. Court arrêt au Villars pour laisser David nous rejoindre (il s’était arrêté pour déposer un quadri en hommage au traileur inconnu). Bert’ repars sur un rythme endiablé. On prend grand plaisir à dévaler ce sentier comme sur une piste de ski. Un dernier sprint et on arrive dans Saint Martin. On termine sur la route en marche rapide, un méga sourire sur le visage.

On se pose en terrasse avec une Pietra, on rigole encore un bon coup, on se promet de se revoir, ici ou ailleurs. Denier passage chez David où Bert’ me dédicace son livre, et c’est le retour à Antibes, avec des souvenirs plein la tête, de 3 jours passés comme en-dehors du monde, cette impression d’être parti il y a 2 semaines et non 2 jours, avec des potes de 20 ans.

 

 

J'adresse un grand merci à David pour nous avoir organisé ce OFF complètement dingue, complètement sympa, complètement superbe. Un merci également à nos compagnons de traversée: Sonia qui m'a donné plein de conseils, nous a fait le rythme, nous a partagé ses préparations culinaires, ainsi Bert' qui m'a épaté par ses connaissances bibliques sur le trail et qui s'est quand même frappé un aller-retour express de Paris juste pour venir voir nos montagnes. Grâce à vous tous, j'ai passé un moment vraiment agréable que je ne suis pas près d'oublier.

 

 

Notes perso :

  • Niveau nourriture : 2 compotes, 1 mulebar, 1 clifbar, 1 barre isostar. Fruits secs salés & sucrés, 1 œuf dur, pain/comté, pain de sarrasin trempé dans l’huile d’olive et le sel, 1 plaque de pâte de fruits frambiola.
  • Pas de douleurs musculaires/courbatures, mais nous n’avons que très peu couru et les journées étaient petite en km/D+.
  • Lundi un peu de fatigue, pas de courbatures malgré la grosse fin de descente de l’Archas. Vélo.
  • Mardi ok.
  • Itinéraire à refaire, si on supprime la montée au Ténibre et de nuit les cols de l’Autaret des des Bue peuvent être évités aussi car un peu impressionnants, et le tracé doit pouvoir se faire de manière bien homogène. Le stop entre Santa Anna di Vinadio et Isola est une bonne idée pour gagner du temps, c’est la partie la moins jolie du tracé.

7 commentaires

Commentaire de Lécureuil posté le 21-07-2017 à 08:50:19

Complètement super ce CR
On s'y croirait encore
et je note que tu n'as as eu ta dose de KM/D+ ... ni de cougards ;-)

Commentaire de Arclusaz posté le 21-07-2017 à 09:11:54

superbe !!!!!!!!
ça donnerait "presque" envie si j'avais la capacité à faire tout ça en si peu de temps....

Commentaire de --- posté le 21-07-2017 à 11:29:05

Top le CR !!! Tout comme les photos !!!

ça fait rêver cette ballade :-)

Commentaire de JuCB posté le 21-07-2017 à 16:54:53

Belle aventure !!
Les photos donnent envie.

Sinon en off, c'est le top pour bouffer et papoter

Commentaire de bubulle posté le 22-07-2017 à 09:44:42

Bravo, une belle performance.....que d'avoir supporté Bert pendant 3 jours...:-). Faut que je relise ce CR à tête reposée (j'ai beaucoup regardé les photos) car il me semble y avoir quelques bonnes vannes en direction de David et Bert et ça, je peux pas résister...:-)

A part ça, oui, ça fait envie, vos conneries.....

Commentaire de Bert' posté le 22-07-2017 à 11:15:03

D'abord big merci pour ce super CR qui retranscrit bien l'ambiance et... bonne tranche de rigolade à lire toutes ces bonnes histoires... vraies ! Tu assures à mort et a sans doute été le moins boulet de nous tous ;-) ;-)

Très content aussi de découvrir toutes tes photos qui auraient mérité un bien meilleur appareil ! Tu ne peux pas faire la TDS comme ça...

En tout cas, je re-signe tout de suite !

Commentaire de Vik posté le 25-07-2017 à 18:13:25

Sympa cette balade ! dommage pour les grosses coupes dans le programme, mais ça avait déjà l'air costaud et bien beau !

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