Récit de la course : Tor des Géants 2014, par sonicronan

L'auteur : sonicronan

La course : Tor des Géants

Date : 7/9/2014

Lieu : Courmayeur (Italie)

Affichage : 1690 vues

Distance : 321km

Objectif : Terminer

12 commentaires

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Le petit Tor à Léon

Cette immense course a été l’occasion pour Georges, Bob Arno et moi de proposer une collecte de fonds pour le centre lyonnais Léon Bérard qui travaille depuis longtemps dans la recherche contre le cancer. Cette double aventure a été un moteur pour nous et nous a permis de rajouter une dimension supplémentaire à ce défi.

Le résultat a été bien supérieur a nos attentes et nous sommes plus que ravis. Merci à nos suiveurs et donateurs… Grand Merci !

La vidéo du périple : https://vimeo.com/106729507

http://www.alvarum.com/ronangueguen

Jour -1 :Arrivée sur Courmayeur avec Bob et Arno. Jojo est déjà sur place. On démarre par une magnifique file d'attente de 2h et on fait la connaissance d'Arnaud Simard (One of the french  sénateur !). La classe !

Le Briefing est super bien organisé. Nous sommes tous attablés et les conditions annoncées (en 3 langues) sont bonnes. La nuit sera mauvaise pour moi, le stress me tombe sur la tête comme des moutons que je n'arrive pas à compter ! Argghhh. Je me dis que ce n'est pas bien grave, que la nuit de la veille est loin d'être la plus importante. Mais quand même ...

Le réveil se fait facilement et en avance. On se strappe le dos avec le frangin et hop direction le bon petit déj’ sans GatoDégueuSport, mais avec des tartines et de la confiture et un mini café. Le frangin se régale avec son truc au chocolat… Hummm. C'est rudement bien ce départ à 10 heures.

On se rejoint avec Bob sur la ligne départ, on apprécie cette douce ambiance départ de course. Il y a un monde de fou. On prend notre temps pour rentrer dans le sas. On croise Arnaud et le monstre violet du Marcassin. On est détendu.

Courmayeur - Valgrisenche :

Le départ est donné et on croise Jojo et Jean-Mi Touron qui me dit qu’il ne veut pas me voir là et surtout « qu’il ne veut pas me revoir ». Héhé… Sympa ce Jean-Mi. Je lui souhaite une bonne 5ème édition du Tor (qu’est ce qu’il y a comme sénateur dans les parages !). Cette foule immense rend le départ super émouvant, j'ai presque des larmes... bizarre, normalement c'est à l'arrivée ça ? Y'a un monde de fous sur des kilomètres. La Montée au col de L'Arp, va me permettre de prendre le rythme (un peu rapide, le cardio s'emballe, ça m’inquiète un chouille, car je suis bien trop haut – 2h à 164 puls. de moyenne).  Il faut que je prenne mon temps, les mauvais départs, c’est ma hantise.

Il y a du monde partout et je vais avoir le temps de bien comprendre les nuances de "Bravo" (bravo, bravi, brava, bravissimo...). Un truc cloche pourtant, ... mes chaussettes n'arrêtent pas de se faire la malle au bout de ma chaussure. Je vais m'arrêter 3 fois dans le 1er col pour remettre mes chaussettes... pour en fait me rendre compte que j'ai mis les chaussettes de ma douce (35-38). Quel con !

La descente sur la Thuile est très roulante et se fait bien, les chaussettes tiennent. Il y a un monde de fou à la Thuile. Je retrouve Georges et au moment où je partirai je vais voir Bob, ça fait plaisir. La prochaine montée sur le refuge de Deffeyes se fait bien et on croise toujours énormément de monde qui nous encourage. C’est le tour de France du Val d’Aoste.

L'arrivée sur le refuge est magnifique, on voit les glaciers du Grand paradis qui ne sont pas très loin. C'est superbe et ce ravito va signer le début de la course pour moi avec l'isolement qui va commencer petit à petit.

Le Passo Alto est très beau, nous sommes dans la montagne « sauvage ». L'enchainement avec le Col de Crosatie se fait bien. La fin de Crosatie est surprenante par son côté minéral et abrupte. C’est vraiment beau là-haut.

A la descente, nous croiserons la stèle du coureur chinois mort l'année dernière. Une petite pause et un petit toucher pour nous rappeler que quel que soit la course, la vigilance doit rester de mise avant tout.

Les paysages d'altitude sont sauvages et superbes avec de jolis lacs. Ca me rappelle Andorre et ses vallons suspendus.

Je vais même récupérer un pot de Nok plein. C'est un signe : "Roro n'oublie de bien te noker sinon tu vas marcher en canard et tu vas hurler sous la douche"...

Sur cette section, je ferai un bout de course avec le lapin de l'écotrail. Et oui... Chose super drôle. Quand j'avais fait l'écotrail de Paris, je courrais avec des amis pour ramener des fonds pour un orphelinat colombien. Sur la ligne de départ, nous avions pris une photo avec un hurluberlu déguisé en lapin.

Et bien là, sur ce Tor, je cours aussi avec des amis pour ramener des fonds pour l'hôpital Léon Bérard et qui je croise ? ce même lapin mais dépecé cette fois. Bon, en plus d'être lapin, ce gars est quand même champion du monde 2010 de déca IronMan et a déjà clôturé le Tor.

Je vais faire pas mal de route en sa compagnie.

J'arriverai de nuit à Valgrisenche. Je m'attends à croiser les parents et ... non, personne. Il fait super chaud dans cette base vie. Tout de suite, je me dis que je ne vais pas rester longtemps. Trop chaud ! Je mange une soupe et repars... j'oublierai de recharger en poudre énergétique, de renoker et de faire le plein de Pom’ Potes. Je pense qu’il n’est pas bête d’avoir un pense bête dans le sac de base vie, afin de bien vérifier que tout est Ok avant de partir.

Valgrisenche - Cogne :

La montée du col Fenêtre de nuit me convient bien. Ca va. Rhêmes...0 souvenir. C'est où ?

Col d'entrelor : Ce col va être le passage le plus difficile de la course. Je ne pensais pas souffrir autant et j'avoue que je vais prendre un sacré coup de mou. J’ai les boules, car je suis uniquement au km 70.

100 m sous le col, je chope une hypoglycémie. Je n'avance plus du tout, mes jambes se mettent à flageoler. Rapide ment, je m'assois et chope une pom'pote salvatrice (la seule que j’avais au fond du sac). Je me relève rapidement, car je veux absolument basculer au plus vite de l'autre côté de ce col.

C'est la 1ère fois que je fais une hypo en course. Je n'ai pas beaucoup mangé et le fait de tourner à l'eau n'aide pas. J'apprendrai que sous entrelor, Jojo dormira dans une des ruines en pierres qui est sur le bord du sentier,  allongé dans une brouette.

Dans la descente, je dois absolument trouver un endroit pour dormir. Je suis obnubilé par ça. Je m'arrête une 1ère fois dans un virage contre un rocher. Je me relève aussitôt en me disant que je ne pourrai pas rester là, le moindre coureur me réveillera. Je trouve donc un autre endroit plus bas, à l'écart du sentier. Frontale éteinte, je vais m'asseoir contre un rocher et je m'assoupis aussi sec. Au bout de quelques minutes, je tombe de côté dans l'herbe et me rends compte que j'ai dormi un peu moins de 10 min. Dormir en vrac la 1ère nuit à 4h du mat' à 2200 dans l'herbe, après 18h de course, me fout un coup au moral.

J'arriverai à Eaux rousses à 5h30 du mat' (0 souvenir). La montée du Col du Lozon à la fraiche, me requinque, c'est très sauvage et minéral sur le haut. Je suis content d'être là à cette heure-là (3300 m). La face est à l'ombre et j'arriverai au col vers 10h. Je craignais le coup de chaud dans ce col, c’est gagné. On apprécie ces instants où on peut profiter pleinement et tranquillement.

Le lapin ne sera pas loin et je vais même croiser un coureur avec un maillot AG2RLa Mondiale... Le boulot ??

J'arriverai à Cogne le lundi à 11h20. Les parents sont là. J'essaie de dormir 1h30 à Cogne, mais les douches sont situées à l'entrée de la salle de repos et le bruit n’aide pas. Je n’ai pas de boule Quies et je regrette vraiment. En définitive, Je ne sais pas bien combien de temps j'ai réellement dormi. Je resterai au total 2h20 dans cette base.

Cogne - Donnas :

La partie suivante est la partie la plus cool du parcours, avant bien pire. Le long vallon qui mène à la Fenêtre de Champorcher se monte très facilement.

Au col, je vais croiser un couple sympa qui me parlera d'Arnaud et de ses problèmes de gambettes toutes dures. Ils sont sympas et ça me fait du bien de parler un peu.

Je profite de l'herbe grasse et du reste de soleil pour faire une sieste de 30 minutes dans l'herbe après la fenêtre de Champorcher. Au réveil, je croise le Marcassin et ses autocollants et retrouve Paul, à partir de là, on va faire 1 journée ensemble. C’est vraiment plus sympas de pouvoir courir à 2. La descente sur Donnas est facile et roulante. Il y a de longues sections sur piste. L’arrivée sur Donnas est interminable...

On a l'impression d'arriver et non... On traverse le joli village de PontBoset, les ruelles anciennes et on passe à côté du fort de Bard... et on ressort pour refaire de la route et... enfin... la base vie. On arrive vers minuit.

Donnas - Gressoney :

Je dors 1h30 à Donnas avec Paul. Que c'est dur d'entendre son collègue qui ronfle au bout de 10 secondes...Arghh. Vais je dormir ? J'en profite pour faire des exercices de relaxation, l'ambiance est calme et nous sommes tout près de la fenêtre, c'est agréable, ça me repose bien et je pense avoir dormi un peu (1h30).

Avec Paul, nous profiterons de la douceur de la nuit suivante pour rester en short et Manche courtes et bien avancer.

La Montée après Donnas est très dure, après le passage de Pont st Martin et ses illuminations, ce sont des marches de toutes tailles et dans les vignes, Perloz est un échauffement. Durant cette nuit, je ressentirai les 1ers signes de grosse fatigue avec la vue qui se trouble et je n'arrive plus à bien fixer les choses. De temps en temps le regard part en mouvement… c’est étrange. Il faut se concentrer pour retrouver une vue correcte.

L'ambiance est agréable dans ces vignes. Sublime ! Les marches continuent de plus belles jusqu'au ravito de l'étoile du berger (superbe petit jardin avec belle vue - prix à débattre ;-)).

Je discuterai avec les bénévoles qui m'apprendront qu'ils reviennent de Bretagne. Cet échange sympathique me fait du bien. Ils nous disent même qu'on est bon (ben ça fait plaisir ça dis donc).

La montée vers le refuge Coda est jolie. C'est un sentier d'altitude sur une crête qui nous permet d'accéder à ce refuge perché. Nous sommes super bien accueillis, les bénévoles sont aux petits soins. On sent la grosse fatigue chez les coureurs quand même.

Nous, nous sommes un peu crevés, mais le moral est bon et je sais qu'à la prochaine base vie, la moitié de la course sera passée.

S'en suit une longue portion de monotraces d'altitude où on n'avance pas. Je croiserai Mr Bruno brunod qui m'annoncera qu'il a abandonné et me dira que "c'est une course peu dure !".

Paul avance plus vite, il part devant, il fera une belle course. J’étais content de l’avoir eu comme compagnon sur plusieurs kilomètres.

Le passage du Crenna du Leuy est impressionnant. C'est un petit col perché, tout là-haut. Il n'y a personne. J'apprécie ces moments.

Il fait frais et je redescends tranquillement vers le sympathique ravito du col della Vecchia. Il se met à pleuvoir au moment où je compte repartir du ravito. Je suis seul concurrent et les bénévoles sont très sympas. Y'a une énorme tireuse à bière... L'année prochaine, je suis bénévole là...

Un bénévole me propose de dormir, plutôt que de me faire tremper. Bonne idée : 20 minutes plus tard, je repartirai requinqué sous la flotte. J'arrive à Niel à 16h30. Ce ravito est Superbe et il y a de l'ambiance.

Je m'assois à côté de 2 infirmières qui me font remarquer que je suis étonnamment frais et que je ne donne pas l'impression du tout d'avoir parcouru 190 kms. Ca fait toujours super plaisir à entendre ces petites phrases. Pourtant, si elle savait... je commence à avoir du mal en montée, mes jambes ne répondent plus trop. Au col Lasoney, je vais faire la rencontre d'un type très sympathique qui va me proposer de la pastèque et surtout un excellent thé avec beaucoup de miel. Je vais en reprendre 2 fois.

Ca me fait un bien fou et je repars tranquillement dans cette agréable descente. L'accueil au ravito d'Ober Loo est énorme. Je suis seul et tous les bénévoles sont là pour faire du bruit et m'encourager. C'est super ! Je discuterai un moment avec eux.

Dans la descente qui suit je tombe nez à nez avec un troupeau de vaches au milieu du chemin. Au bout de quelques secondes, 2 paysans du coin débarquent et les tapent pour les pousser de là. Le plus âgé vient me voir et me dit de bien dire à l'organisation de m'enlever 3 minutes sur mon temps à cause de ses vaches.

Je les trouve drôles et sympathiques et on entame la discut'. Ils m'expliqueront qu'ils aiment bien les français, parce qu'il sont eux mêmes un peu français.

Vraiment sympathique ces valdôtains. Je me ferai la réflexion à plusieurs reprises.

 

Gressonney - Valtournenche :

J'arrive de nuit. Il pleut, mais ça va. Le padre m'accueille et m'annonce que le frangin compte m'attendre. Je vais faire 1h30 de sieste et je me renseigne sur la météo. Le ravito est bien foutu et l’espace sieste est très calme.

On repartira après le passage pluvieux et du coup, le fait d'être avec le frangin nous assure de finir (Ca me rappelle l’Echappée belle cette affaire !), je le sais à ce moment-là. Nous passerons le Col Pinter de nuit et nous passerons le Grand Tourmalin au matin. Le passage du col de Nanaz et du col des fontaines se fait sans trop de difficultés. Au col des fontaines, on prend en pleine figure la face du Cervin. Superbe !

La descente dans les alpages, nous donne l'impression d'avoir fait cette section rapidement et relativement facilement. Nous arriverons à Valtournenche avant 10h.

Je suis un peu perdu au niveau des kms et j'avoue que je ne sais plus trop. J'ai l'impression d'être près et loin à la fois de la ligne d'arrivée et ça me perturbe. Les jambes ne répondent plus trop et le souffle s'emballe à la moindre côte. Je mets quelques minutes à chaque fois pour trouver mon petit rythme. C'est dur !

Valtournenche - Ollomont

Heureuse surprise : bib est là avec les parents. Il fait super chaud. On mange dehors et on dort 1h30 (je me réveillerai toujours avant la sonnerie - fin du cycle de sommeil). Il y aura seulement 4 coureurs à dormir dans cette base le temps de notre arrêt. On dort profondément, l'endroit est vraiment bien. 

On repart vers 12h30 du ravito. Il fait chaud, mais la montée sur le refuge Barmasse est facile. Le frangin est devant et en profite pour discuter et plaisanter avec le gardien.

La partie suivante est roulante et nous amène rapidement à la fenêtre du Tsan. Ensuite, nous enchainerons plusieurs cols à haute altitude. Ca n'avance pas vite, mais c'est très beau. Le temps est couvert et nous ne souffrons pas de la chaleur.

Le frangin monte vite, mais est bien pénalisé en descente avec son ampoule infectée sous le pied. Il va galérer et broyer du noir. Je n'arriverai pas à lui remonter le moral et comme on est couillon, on va encore en avoir pour des heures... puisqu'on va au bout.

Au refuge Cuney, en soirée, nous nous arrêtons et décidons bêtement de dormir un peu. La nuit tombe et nous nous allongeons sur les lits agréables pour 30 minutes de sieste. Au moment, où je m'allonge, je tremble pas mal et j'ai un mal fou à respirer.

Ma respiration par moments s'emballe et j'ai du mal à trouver de l'oxygène. Ca me panique un peu. Au moment, du réveil, je demande à la personne de rajouter 40 minutes. Au bout de ces 40 minutes, le frangin et moi avons un mal fou à nous lever. On se dit que si on ne bouge pas notre cul tout de suite, on va y passer la nuit. C'est pas bon. Ca sera le moment le plus dur de la course (avec l'hypo.). On se lève (je ne sais pas encore comment on a fait). On s'habille le plus chaudement que l'on peut. Je mets tout le matos sur moi, je tremble pas mal. Il me faudra plus d'une dizaine de minutes pour me réchauffer dans cette nuit fraîche. Il faut courir et bouger. Nous survivrons à cette épreuve, mais que ce fut dur.

Nous passerons le Col Brison de nuit et arriverons à Ollomont au petit matin.

Ollomont - Courmayeur :

Ollomont est une petite base vie agréable. L'accueil est super. Le frangin se fait soigner son ampoule. Je me fais masser par une jeune kiné Romaine et discuterai longuement en même temps avec un bénévole très sympa.

On dormira 1h30. Bibi est là et profite avec nous de l'accueil. Je mange peu et je ne peux plus ingurgiter de boisson énergétique. Je ne sais plus du tout comment m'alimenter et fait tout au feeling. Je crois que je suis lassé des ravitos. Pourtant, les plats proposés au ravito sont fabuleux.

Je repars avec le frangin sur cette dernière section. Le col Champillon se fait facilement et tranquillement. La descente qui suit est longue, très longue, avec plus de 10 bornes de plats et faux plats qui nous attendent. Notre ami coureur espagnol qui souffre du genou, n’arrête pas de râler, il est sympathique et nous fait rire. A st Rhémy, Bib', les parents et les potes manue et jeffs sont là. C'est génial ! Quelle surprise ! On en a marre avec le frangin, il fait chaud et cette partie est surement la plus moche du parcours...

A St rhémy, le frangin se fait soigner par un accompagnant qui s’est improvisé podo. Je ne reste pas trop avec les potes, car je veux en finir avec cette section et ce dernier col. J'ai du mal à monter et ma respiration me laisse soucieux. Je pars un peu devant et croise rapidement un couple qui m'offre de l'ananas. Mon fruit préféré ... c'est énorme.

C'est fou comme ces petits moments peuvent faire du bien. En montant le refuge Frassati, je me fais doubler par un concurrent japonais (croisé de nombreuses fois) qui coure en côte pendant de longues minutes..?? Comment est ce possible ? Je l'ai filmé pour être sûr de n'avoir pas avoir rêvé. Ca reste un mystère.

A frassati notre amie coureuse basque va arriver paniquée en demandant de la ventoline. Elle n'arrive plus à respirer et est vraiment paniquée. J'ai vraiment l'impression d'avoir connu un peu les mêmes symptômes. Nous serons bien impuissants. Les personnes du refuge ne peuvent hélas rien faire non plus. Nous repartirons en lui souhaitant courage.

Ca ira en fait, c'est une réaction due à l'altitude qui passera après la course. Je pense que cette réaction est due à un coup de froid pendant la course. Après la course, j’aurai de grosses quintes de toux qui vont vite passer. Les bronches seront bien prises et le souffle du coup est très court. Notre amie basque aura sentie les mêmes symptômes.

Nous passons tranquillement le raidillon de Malatra (assez court en fait) et c'est comme une sorte de délivrance que nous ressentons. Le massif du Mont-Blanc et les jorasses sont là devant nous. Imposant !

Le frangin sera pénalisé dans la descente avec son pied. A Bonatti, au moment où nous arrivons nous voyons le frangin et moi au même moment un magnifique croque-monsieur posé sur la table du ravito.

Je saute dessus et le frangin me dit qu'il est pour lui, car il l'a vu en 1er (héhé..). Le bénévole nous indique en fait que c'est son croque-monsieur qu'il venait de déposer. Gentiment, il nous le coupe en 2 et nous le donne. On les remercie vivement.

Dans la descente, je tente même de dormir 5 minutes encore... Impossible, je rejoins le frangin et nous profitons de cette section pour courir tranquillement jusqu'à Bertone.

A Bertone, nous discutons avec les bénévoles. On s'était dit qu'on prendrait une bonne bière pour fêter cette course... et en fait, vu qu'on nous attend à Courmayeur. On se dit que cette bière sera encore plus appréciée en bas.

La fin est agréable et on descend à un bon rythme. L'aventure se termine et quand nous passons la ligne d'arrivée ensemble, l'accueil est fabuleux. On l'a fait !! Les potes, la famille, Paul, jojo, jiji ... C'est terrible !

On est super heureux pour ces 107h45 de course.

Y'a même les copains, couillons grenoblois qui auront fait le déplacement dans la soirée exprès... en loupant notre arrivée de 5 minutes... C'est énorme !!

Je suis bien dans cette aire d'arrivée, on en profite pour prendre des photos.

Les amis, les collègues qui nous suivent à distance, nous voit à des centaines de kilomètres de distance.

C'est terrible.

Notre amie basque arrivera dans la foulée. On est heureux pour elle...

En Bref :

Cette course est à part. On passe la distance de l'ultra 100 miles au bout de 2 jours et c'est probablement un Cap. Les 48h de course... l'approche de la mi-course.... La section pas facile entre Donnas et Gressonney. C'est difficile, mais la bascule est à ce moment-là pour moi. Perso, la journée du mardi a été très bonne pour moi. La lassitude était avant et après... Mais l'état physique stagne au bout de 2 jours et on sent une grosse fatigue sous-jacente qui entame le moral. Mais on vit tellement de choses pendant la course entre les passages de cols, les ravitos avec les bénévoles sympas et ces instants partagés avec d'autres coureurs.... Avec le frérot on s'est dit que quoi qu'il arrive on profite de la fin de course. On dormira 1h30 à chaque base vie et mini sieste si nécessaire pour le reste. Ca a bien marché à part l'erreur du refuge Cuney (nous n'aurions clairement pas dû dormir là).

Ce qui est marquant ensuite, ce sont tous ces jours passés à Courmayeur après la course où l'on croise tout plein de coureurs avec qui on discute longuement. On sait, qu'on a vécu quelque-chose de fabuleux, on ressent un truc en plus, qu'il n'y a nulle part ailleurs. La cérémonie du Dimanche est marquante à ce niveau. Je mettrai des jours à redescendre de là-haut.

La collecte de fonds en parallèle de notre périple aura dépassé largement nos attentes. On a senti un véritable élan de solidarité autour de notre projet et ça nous a porté tout le long.

Encore un grand Merci !

SonicR

 

12 commentaires

Commentaire de kelek posté le 22-09-2014 à 15:19:09

bravo pour ta course ! ton récit donne envie !
et le coup des chaussettes... j'ai bien ri !!

Commentaire de sonicronan posté le 22-09-2014 à 17:31:45

Merci Mr Kelek ! Au plaisir de se revoir et gare aux chaussettes de running sous taillées (et même pas un bout de rose sur la chaussette pour que ça m'alerte un peu...) ;-))

Commentaire de M_baton posté le 23-09-2014 à 20:58:24

Felicitation pour la course et le partage. Ca donne envie :-)
mais ca fait peur aussi |o|

Commentaire de M_baton posté le 23-09-2014 à 21:23:24

Le filme est aussi magnifique. On va bien tes "transformations" pendant la course!

Commentaire de nicobreizh posté le 25-09-2014 à 22:28:41

Un grand bravo pour ta course avec ton frangin !. Et Bravo également pour ta collecte de fonds pour la recherche contre le cancer !

Commentaire de goonif37 posté le 27-09-2014 à 13:27:45

Excellent Ron's, tout y est. Merci pour tout ces moments partagés, vivement la prochaine !

Commentaire de Bacchus posté le 30-09-2014 à 23:52:05

Bravo pour ta course, belle perf
J'aimerai être capable d'en faire autant et quelle bonne idée de finir en famille
Merci pour ce CR

Commentaire de arsim25 posté le 02-10-2014 à 20:48:57

Beau récit plein de vie! Vous étes de sacrés frangins!

Commentaire de Crem posté le 02-10-2014 à 22:19:00

Magnifique Ronan...
Qu'ajouter... Avec ton frangin, vous êtes vraiment hors normes.
Il reste un truc encore plus dur à faire, ou on a tout épuisé ?
Mais c'est vrai que la vidéo est tellement magnifique qu'on s'y verrait presque

A une prochaine sur les sentiers !
Krem

Commentaire de philtraverses posté le 04-10-2014 à 11:47:30

Bravo pour ta perf et ton récit. Si l'aventure est exceptionnelle, le bonhomme l'est aussi. Ton récit et ta vidéo donnent envie.. dans une autre vie..

Commentaire de benlacrampe posté le 30-10-2014 à 17:34:34

Je viens de prendre le temps de regarder ta vidéo confortablement dans le divan.^^
Il y a le fond bien-sûr (les courses perso, des 2 frangins, des 4 amis et pour la cause), mais avec tes images et cette bande-son, j'ai passé 20mn de rêve en montagne.
(les Tindersticks, ça nous rajeunit pas...)


Commentaire de sonicronan posté le 30-10-2014 à 22:32:17

Hey Merci !
Sinon... les tindersticks ne sont pas morts. Stuart staple se refait une santé sur nos terres avec notre excellent pinard. Je le soupçonne même d'aller s'aprovisionner du côté d'un jeune vigneron du beaujolais du prénom de François d'H...

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