Le mur existe-t-il sur un trail?

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Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar sabzaina » 15 Mai 2012, 16:12

Dimanche, en partant sur le 35 bornes du Trail des Cerfs, je me suis demandée un bref instant si j'allais rencontrer le fameux mur.
Ce mur, je le connais pour l'avoir côtoyé à 3 reprises lors de 3 marathons. (Le 4ème s'étant largement mieux passé). J'étais donc prête à le voir se pointer de nouveau, étant donnée la distance supérieure à 30 km.
Finalement, rien, même pas un petit muret ce dimanche :)
Peut-être que j'étais bien préparée, bien hydratée, bien alimentée et que c'est pour ces raisons que je n'ai pas ressenti cette lassitude, cette envie soudaine de tout arrêter...

Vue ma très courte expérience des trails et vu que, pour le moment, 35km est mon maximum, pouvez-vous me dire si vous l'avez déjà rencontré ce mur comparable à celui du marathon?
Attention, je ne parle pas du simple coup de fatigue mais vraiment du vrai MUR genre "P.... plus jamais je vais courir, c'est fini la course à pied"
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar Jay » 15 Mai 2012, 16:18

moi j'ai longtemps vomi au pied de ce mur .. en passant du semi route au 30/40km en trail ..
j'ai été plus confronté à un soucis d'hydratation qu'à un soucis de filière glucidique/lipidique comme sur un marathon.
et aujourd'hui , perso sur une course de 8h/10h c'est résolu avec une hydratation seule qui me convient : l'hydraminov.

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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar Arclusaz » 15 Mai 2012, 16:28

Tiens, j'y avais pas pensé mais maintenant que tu le dis....

Dimanche, lors des Coursières des Hauts du Lyonnais (47 km), j'ai eu un coup de bambou au bout de 4h1/2. Plus d'énergie, des idées noires, la question "mais pourquoi je cours, c'est trop dur, plus jamais ça".
ce n'était pas une hypoglycémie et finalement.... c'était peut être bien le mur. Mais, un mur amovible puisque 45 minutes plus tard j'ai retrouvé mes jambes et ai même connu des minutes d'euphorie où tout était merveilleux dans ma tête.

Pour savoir comment fini l'histoire, si vous avez du temps à perdre....
http://www.kikourou.net/recits/recit-13 ... lusaz.html
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar rodio » 15 Mai 2012, 17:12

Si tu es parfaitement entrainee, correctement hydratee, que les conditions atmospheriques sont favorables (frais, un peu humide), la rencontre d'un mur, sensation de moins bien, arrive tard. Quatre heures et demi pour ma part, aura ete mon meilleur score. Et si tu es en grande forme, ce muret dure peu.
Pour une course de moins de 4 heures, tu peux ne pas le rencontrer, surtout si en plus tu as bien gere ta course. Et d'apres ton score, ce fut le cas.
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar trinouill » 15 Mai 2012, 17:36

sur le GTLC ce week end, je l'ai senti au 30éme et 50 éme ( sur le 86km ) et le lendemain sur le 43km du 10 éme au 25 éme......tout est relatif dans le mur :wink:
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar Jean-Phi » 15 Mai 2012, 18:38

Peut-on vraiment parler de mur ? Pas certain vu les faibles vitesses (tout est relatif, hein ! :) ) en trail par rapport à la route. Les filières énergétiques, à mon sens, ne sont pas vraiment les mêmes. J'ai souvent constaté que ces gros coups de moins bien, avec jambes out etc..., sont souvent dûes à des hypo.
Mais la question est vraiment excellente et je suis curieux de voir les réponses des vrais spécialistes.
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar rodio » 15 Mai 2012, 19:19

jean-phi a écrit:Peut-on vraiment parler de mur ? Pas certain vu les faibles vitesses (tout est relatif, hein ! :) ) en trail par rapport à la route. Les filières énergétiques, à mon sens, ne sont pas vraiment les mêmes. J'ai souvent constaté que ces gros coups de moins bien, avec jambes out etc..., sont souvent dûes à des hypo.
Mais la question est vraiment excellente et je suis curieux de voir les réponses des vrais spécialistes.

Sauf qu'elle a couru son trail a une vitesse proche de son marathon. Pour moi, elle etait au top et dans un tres bon jour. :wink:
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar sabzaina » 15 Mai 2012, 19:27

Vous parlez de qui là?
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar sabzaina » 15 Mai 2012, 19:42

Ce que je ressens après réflexion:

Quand je courais sur route, il ne me venait pas à l'idée que je pouvais marcher. Donc sur un marathon, la "pression" de "toujours courir quoiqu'il arrive" était très forte. Du coup, quand le coup de fatigue arrivait et que j'étais contrainte de marcher, je le prenais mal, c'était vécu comme une défaillance, un échec, une remise en question, etc...

Alors qu'en trail, je SAIS que de toutes façons, il y a des moments où je vais marcher (côtes, ravitaillement, photos...), il n'y a aucune obligation (dans ma tête en tous cas) de courir du début à la fin, et je pense quen, moralement, ça fait reculer le mur ou alors, comme cela a été dit lors des derniers posts, ça le fait repartir assez vite.

J'suis pas sûre d'avoir été très claire, c'est pas évident de traduire en phrases ce que je ressens sur ce sujet-là
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar aroche » 15 Mai 2012, 19:53

Je pense que la diététique n'explique pas tout .... (je casse une des branches de mon job en disant celà !!)

Eh oui le mur n'est pas "que" le problème de l'hydratation ou celui d'une panne en carburant ...
Sinon les cyclistes auraient à l'affronter de manière aussi fréquente que les traileurs ou marathoniens .... ce qui n'est pas le cas !!

Il ne faudrait pas oublier que ce "fameux mur" est étoitement en lien aux micro-lésions provoquées par les impacts répétés qui en s'accumulant finissent par se payer cash ....
En effet la contraction excentrique des muscles conduit à ces microlésions tissulaires.

Pour ceux qui veulent en savoir plus ....
Une histoire en mode "raccourcie" des messages chimiques ...
Suite aux impacts une inflammation se produit au niveau de fibres déchirées ...
Cette inflammation va enclancher la mobilisation de messagers chimiques (cytokines pour les intimes ).
Ces braves messagers vont avoir un impact direct sur la prise en charge dominante par les lipides pour produire de l'énergie ... le temps qu'une régulation se mette en place c'est le mur .... car tout cela ne se met pas en place en 30 secondes !!

Il est essentiel pour atténuer les effets du mur de travailler des enchaînements sur accumulation de fatigue contrôlée .
D'ailleurs à mon sens le travail en allure "spécifique course " s'automatisme dans des conditions de fatigue proches des conditions de course.

A titre personnel en terme de programmation je joue beaucoup sur ces temps de rupture entre dégradation /surcompensation ...
Ma réflexion porte d'ailleurs beaucoup plus sur ce paramètre que sur le callage au millimètre du contenu des séances ou très franchement se placer à 85 % de sa VMa ( ou VMAascensionnelle) au lieu des 87%, s'apparente dans l'immense majorité des cas à couper en cheveux en quatre !!

Dans le cadre de l’individualisation des coaching que je mets en place , je structure des phases de dégradation sur 2voir 3 ou 4 jours en fonction du niveau du compétiteur et de sa capacité à encaisser la fatigue résiduelle

Sur ce timing je structure les séances en intensité progressive de charge notamment en terme de cumul d’endurance de force et de casse de fibres pour terminer sur la dernière séance avec une sortie longue où les conditions se rapprocheront de la situation de course.

Pour les uns la fatigue contrôlée passera par une accumulation de charge à dominante endurance de force, pour d’autres cela va plutôt être la casse de fibre .... pour d’autre enfin l’axe sera celui de la fatigue avec une réduction volontaire et maîtrisée du sommeil

Mais tout cela passe par un contrôle rigoureux des marqueurs de fatigue comme le RMSSD les valeurs des systèmes parasympathique et orthosympathique des tilts test de HRV , ou encore le suivi longitudinal des valeurs du test du Ruffier

Il m’est difficile de vous donner un cadre plus "normé" faute de croire aux clonage des membres de ce forum :wink:

De plus je pense que l'on a tout intérêt à renforcer ses fibres .
D'ailleurs si les traileurs de bons niveaux rencontrent souvent moins le "mur" que leur petits camarades de niveau identique sur route c'est peut-être parce qu'ils travaillent souvent beaucoup plus (consciemment ou non ) le renforcement des fibres notamment lors des tempo à vitesse élevée en descente

****

Attention je ne dis pas que la problématique du manque de carburant ne viendra en remettre une couche :(
Mai là encore attention aux idées reçues !!
Ce n'est parce qaue l'on se sera "gavé de sucre à faible index glycémique (pâte and co) que l'on va être à l'abri de l'épuisement de toute sa réserve de glycogène :(
Même dans ces conditions on pourra se buter contre le mur .... et celà pour une raison assez simple :
Il n'y a pas de possibilité de transfert de glycogène d'un groupe musculaire à un autre !
Pour faire très caricatural quand c'est la panne sur les quadris ... le glycogène stocké des épaules ne pourra pas vraiment jouer aux pompiers volants !!!

j'ignore si certains parmi vous regardent des matchs de boxe ... cela est assez édifiant de voir sur les combats qui vont à leur terme comment les boxeurs à court de carburant et d'énergie sur les muscles des bras et de la ceinture scapulaire , baissent leur garde tout en ayant encore des jeux de jambes impressionnants !!

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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar Maëlwenn » 15 Mai 2012, 20:07

aroche a écrit:Il ne faudrait pas oublier que ce "fameux mur" est étoitement en lien aux micro-lésions provoquées par les impacts répétés qui en s'accumulant finissent par se payer cash ....
En effet la contraction excentrique des muscles conduit à ces microlésions tissulaires.
Alain


C'est la première fois que j'entends ça :?:

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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar aroche » 15 Mai 2012, 20:55

Maëlwenn a écrit:
aroche a écrit:Il ne faudrait pas oublier que ce "fameux mur" est étoitement en lien aux micro-lésions provoquées par les impacts répétés qui en s'accumulant finissent par se payer cash ....
En effet la contraction excentrique des muscles conduit à ces microlésions tissulaires.
Alain


C'est la première fois que j'entends ça :?:

Sur quoi te bases tu Alain?


Sur de très nombreuses études , parmi lesquelles :

> Celle du Docteur Stéphane Cascua - « Alimentation pour le sportif » - Avril 2005, édition Amphora

> Celles des Danois Pedersen et B. Nielsen et des australiens George Stephenson et Graham Lamb (article sur leur travaux de recherche paru dans le journal Science d’août 2004 )

Graham D. Lamb and D. George Stephenson : "Lactic acid accumulation is an advantage , disadvantage during muscle activity" , J Appl Physiol , 2006

> ou encore les travaux de James Morton, Dominic A. Doran, et Don P. M. Mac Laren
"Common student misconceptions in exercise physiology and biochemistry"
éd : Advan in Physiol Edu 2008


> On peut aussi citer le travail de J-P Goussard "significations et limites de la lactacidémie" qui montre en quoi la lactacidémie à bon dos ....

> j'allais oublié aussi les travaux sur les cytokines de Jacques Poortmans
"Biochimie des activités physiques " , édiition De BoecK

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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar Maëlwenn » 15 Mai 2012, 21:17

Si je comprends bien, le mur apparait lorsque :

les lésions musculaires deviennent de plus en plus nombreuses

Conséquence :

Hausse des cytokines, augmentation de la sensation de fatigue et de la part des lipides dans le mélange de carburation.

Les lipides ne permettant pas de tenir une allure élevée => baisse de régime !


Donc, ce n'est pas l'épuisement du glycogène qui est le responsable mais ces maudits cytokines.
Donc donc, il "suffirait" de réduire les lésions musculaires pour être débarrassé du fameux mur!

Am i right?
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar aroche » 15 Mai 2012, 21:24

Maëlwenn a écrit:Donc, ce n'est pas l'épuisement du glycogène qui est le responsable mais ces maudits cytokines.
Donc donc, il "suffirait" de réduire les lésions musculaires pour être débarrassé du fameux mur!

Am i right?



Et bien oui ...mais en partie.....
Attention aux raccourcis .. :wink:

Relis mon post et tu verras qu'il serait un brin utopiste de penser s'en sortir uniquement en "bétonnant" l'aspect fibres .... en oubliant la vigilance et la prudence avec le carburant !!!

Une formule 1 ne tourne pas à plein régime uniquement avec un moteur parfaitement réglé .....
Il lui faut aussi des pneumatiques adaptés .... du carburant ..... et pas forcément le fioul des engins agricoles :roll: .... et un pilote si possible virtuose ... :lol:
Alors avec tout cela et un peu de chance aussi (eh oui la casse arrive même aux meilleurs ...) la performance sera au bout ....
:D
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar Maëlwenn » 15 Mai 2012, 22:04

Certes j'ai pris un raccourci, mais je pensais que le mur n'était lié qu'à la baisse du stock de glycogène.
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar aroche » 15 Mai 2012, 22:16

Maëlwenn a écrit:Certes j'ai pris un raccourci, mais je pensais que le mur n'était lié qu'à la baisse du stock de glycogène.



Et non ..... mais en diététique sportive ou sur la préparation physique les idées reçues ont la vie dure ....
Intellectuellement l'idée est séduisante mais voilà .... c'est un brin plus complexe !!
Encore une fois si tel était le cas le cycliste rencontrerait lui aussi aussi souvent le mur....

Et je ne parle pas de celles véhiculées par certains fabriquants de produits énergétiques nous affirmant par exemple que sans leurs formules secrètes miraculeuses on ne peut que très difficilement s'en sortir indemne :roll:

Ceux et celles qui ont essayé le mélange simplissime "amande/ fructose /patate douce (ou pomme de terre) ont une petite idée sur la question ....
idem pour les boissons ....

Cela étant lorsque le glycogène a rendu l'âme il ne faudra quand même plus trop s'attendre aux miracles ... :(

Allez pour l'heure je file au lit pour passer en mode "tout lipide " !!!!!!!!!!!!!

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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar Maëlwenn » 15 Mai 2012, 22:28

n'essaie pas de m'embrouiller ;-)

Pour un cycliste pas de mur, mais une fringale (je sais de quoi je parle)
D'ailleurs je crois bien qu'il n'est pas possible que le glycogène rende l'âme comme tu dis, le corps ne fonctionne pas comme un réservoir d'essence.

Fin du débat pour moi aussi.
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar Arclusaz » 15 Mai 2012, 23:29

Pour mon mini-mur de dimanche et en reliant ce post à d'autres lectures de post d'Aroche, je me demande si ce n'est pas un manque de lucidité due non pas à l'épuisement du glycogène (car ça je crois voir ce que ça fait et j'avais bien chargé !) mais plutôt au cerveau à qui il manquait quelque chose (comme le fructose évoqué par Alain).
Dans des courses nocturnes, j'ai déjà ressenti plusieurs fois (et bizarrement au bout de 4h-4h30) une baisse de la vision passagère (l'impression soudaine de ne plus rien voir) accompagnée d'une lassitude plutôt psychique. Il doit me manquer un carburant du cerveau à ce moment. Bon, il est clair que vu mon niveau je me pré-occupe très peu de diététique. Mais, c'est vrai que c'est un sujet intéressant : si le sport peut nous aider à mieux comprendre comment fonctionne notre belle machine...
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar aroche » 16 Mai 2012, 06:06

Maëlwenn a écrit:.....Pour un cycliste pas de mur, mais une fringale (je sais de quoi je parle)
D'ailleurs je crois bien qu'il n'est pas possible que le glycogène rende l'âme comme tu dis, le corps ne fonctionne pas comme un réservoir d'essence....


Si si :wink:
Ce que l'on nomme une déplétion totale des stocks de glycogène pourtant patiemment constitués peut tout à fait se produire !!
... c'est l'état assez connu de cétose avec la production de coprs cétonique , en quelques "sous produits" du métabolisme des acides gras libres .(expression utilisée par Costill dans son bouquin de référence "Physiologiy of Sport and exercices" )

Mais là encore attention aux idées reçues ...
il est tout à fait jouable de poursuivre un exercice alors que le glycogène est très fortement épuisé !!
Il suffit juste de basculer alors en mode lipolyse et néoglucogenèse hépatique ce qui permettra de maintenir un niveau d'intensité entre 50 et 55 % du VO2 max pendant plusieurs heures ..... et sur ce mode d'intensité de l'effort le glycogène n’est pas le facteur limitant

Petit rappel : les travaux de GUEZENNEC ont montré que les réserves lipidiques de l'adulte à un stock moyen de 140.000 Kcal ... donc on peut y aller avant de vider le stock va falloir y aller quand même :wink:

référence : GUEZENNEC C.Y. Données récentes sur l’influence de l’exercice physique sur le
métabolisme protéique : implications nutritionnelles et rôle des hormones
. Sciences et
Sports. 1989

Il n'est pas d'ailleurs pas nécessaire d'aller à Paris ou filer à Boston pour s'enfiler un marathon .... 3 jours de "régime" bien cool pourront épuiser ledit stock !!!
C'est d'ailleurs sur ce principe que se fondaient les adeptes du fameux régimes scandinaves ....

*******

Sur la fringale .....
En cyclisme « être scotché sur la route » et prendre ce fameux « prendre un coup de bambou" n'a absolument pas de lien avec un nombre de km ou un temps précis .

La fringale est toujours due à une erreur alimentaire !!!
Tiens un lien instructif sur cette erreur alimentaire vécu par l'ami Contador en 2008 sur Paris-Nice et là on était en fin d'étape ...
http://www.sport365.fr/autres-sports/cyclisme/paris-nice-la-fringale-de-contador-528255.shtml

Arclusaz a écrit:Pour mon mini-mur de dimanche et en reliant ce post à d'autres lectures de post d'Aroche, je me demande si ce n'est pas un manque de lucidité due non pas à l'épuisement du glycogène (car ça je crois voir ce que ça fait et j'avais bien chargé !) mais plutôt au cerveau à qui il manquait quelque chose .


+1 !!!!

Il y a un lien direct entre ta lucidité et le stock de glycogène du foie .
Enn effet comme je le disais sur mon précédent post , seul le glycogène hépatique (du foie) peut être ensuite redistribué aux autres cellules de l'organisme (donc celles du cerveaux)

Le physiologiste sud Africain Tim Noakes de renommé mondiale a montré que le fameux mûr du marathon n’est pas dû principalement à un manque de glycogène au niveau des muscles !!
Des autopsies musculaires ont été réalisées démontrant qu'un % important des réserves en glycogène sont encore présentes vers le trentième kilomètre....alors même que le "mur" arrive ....

Si la faute est due pour partie au glycogène elle est simplement due au cerveau qui à court de glycogène ( sa seule source possible de carburant )va imposer une très forte diminution de l’intensité d’effort.
Longtemps isolé sur sa thèse Tim Noakes qu'il appelle «modèle du gouverneur central» a été rejoint lorsque d'autres chercheurs ont eux aussi produits les mêmes conclusions à travers leur recherche , le finlandais Rusko mais aussi le canadien Steve Magness ou encore Vollard qui ont tout récemment sérieusement pondérés l'impact de la VO2max comme "exclusive" prédiction de performance :(
Démontrant au passage que des compétiteurs ont fait d'énormes progrès de performance sans que ceux-ci soient corrélés par des changements importants de VO2 max ..

Référence : N. Vollard , "Systematic analysis of adaptations in aerobic capacity and submaximal energy metabolism provides a unique insight into determinants of human aerobic performance" éd : J. Appl. Physiol., (2009)

le bouquin de Tim Noakes est en vente sur amazone : "Lore of Running"
Noakes n'est pas mon gourou mais sans aucun doute un des chercheurs ce classe mondiale sur lequel il me semble assez difficile de ne pas apporter du crédit .... ses ouvrages sont vraiment des références !
Il faut dire que lui même à un passé assez crédible de compétiteur avec plus de 70 marathon ou ultra dans la poche .... ça joue un peu en terme de crédibilité .... !!

Ses ouvrages sont toujours riches de références scientifiques ou issus du terrain ....contrairement à beaucoup de productions (ou articles) diffusés ici ou là dans des revues spécialisées ou acte de colloque qui se terminent sans la moindre bibliographie .... ne permettant pas de croiser les informations "recherche/terrain" pour tenter de les valider ....

Hors pour moi ce recoupement est indispensable lorsqu'une nouvelle donnée semble avoir été découverte .
Car très souvent faute de ce recoupement on peut resté comme "ébloui" par la révélation quasi divine de la découverte ... en finissant par en donner une importance démesurée.... comme si la nouvelle donne allait systématiquement et de manière évidente constituer la réponse à toutes les questions :roll:

Là encore je rigole tous les jours en lisant les commentaires sur les flayers des fabriquants de produits énergétiques !!
aujourd'hui celui qui ne met pas de la coenzyme Q10 dans la compo de sa barre miraculeuse est "hors course" .... bon il y a deux ans c'était "antioxydant obligatoire" :D

référence : http://www.amazon.fr/product-reviews/0873229592/ref=dp_top_cm_cr_acr_txt?ie=UTF8&showViewpoints=1

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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar sabzaina » 16 Mai 2012, 07:08

Pour ma part, le mur est aussi/surtout mental et psychologique c'est pour ça que, selon moi, il est moins présent sur les trails car je me fais plaisir tout le long. (Bon, je dirai peut-être pas ça après l'ultra du bout du monde, on en reparlera...)
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar aroche » 16 Mai 2012, 07:24

Sabzaina a écrit:Pour ma part, le mur est aussi/surtout mental et psychologique c'est pour ça que, selon moi, il est moins présent sur les trails car je me fais plaisir tout le long. (Bon, je dirai peut-être pas ça après l'ultra du bout du monde, on en reparlera...)


En relisant le post du dessus et tu verras que l'on ne peut pas trop dissocier le corps et l'esprit ....
Si le mental lâche c'est le cerveau qui se met en vrille ... et s'il se met en vrille c'est aussi parce que qu'il reçoit des messages qui ont des raisons physiologiques ....

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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar Le Lutin d'Ecouves » 16 Mai 2012, 07:26

Si tu veux voir un vrai mur des familles qui poutre grave en trail, va voir mon récit du trail des méandres de la Rouvre où j'explose sur un trajet de 21 km :
http://www.kikourou.net/recits/recit-83 ... ouves.html

Bien malin qui pourra donner une explication à ce qui est arrivé.
Le Blog de le Lutin :
http://le.lutin.kikourou.net/

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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar Jean-Phi » 16 Mai 2012, 07:45

Sabzaina a écrit:Vous parlez de qui là?

Il me semble bien que rodio parle de toi ! ;)
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar JM2CJC » 16 Mai 2012, 07:57

Maëlwenn a écrit:
aroche a écrit:Il ne faudrait pas oublier que ce "fameux mur" est étoitement en lien aux micro-lésions provoquées par les impacts répétés qui en s'accumulant finissent par se payer cash ....
En effet la contraction excentrique des muscles conduit à ces microlésions tissulaires.
Alain


C'est la première fois que j'entends ça :?:

Sur quoi te bases tu Alain?


Un mur se fait avec des parpaings.... :mrgreen:
Aujourd'hui apres 3jrs de repos ,il me reste encore 2 briques dans les cuisses :!: :!: :!: :evil:

La raison la voici...faut etre con mais il en faut
apres une douleur au menisque et arret total de tt sport depuis le debut Fevrier
1 opération le 13/04 par arthroscopie ,je fais les forts de Besançon 8)
Au départ je ne devais faire que le 1 er relais,mais les circonstances de course .... :roll:
je suis parti aussi pour le second relais :lol:
30 KM dans les pattes et là oui LE MUR EXISTE.. pour avoir tapé dedans :evil: :evil:

-----conclusion
entraine toi régulièrement , hydratation tu feras et mur tu passeras :wink: :idea:

Jm
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar RayaRun » 16 Mai 2012, 07:59

Le Lutin d'Ecouves a écrit:Si tu veux voir un vrai mur des familles qui poutre grave en trail, va voir mon récit du trail des méandres de la Rouvre où j'explose sur un trajet de 21 km :
http://www.kikourou.net/recits/recit-83 ... ouves.html

Bien malin qui pourra donner une explication à ce qui est arrivé.


J ai pas l explication mais j'ai bien apprécié ta prose !

N est ce pas en faire trop qui fait qu on se crashe ? Je m explique : j ai fait l Ecotrail 80 et le marathon de Paris 3 semaines plus tard. Autant après près de 10h de course, j étais encore relativement frais et il semble que j aurai pu encore faire plusieurs dizaines de km, autant au marathon je me suis effondré au 40eme km et que rien n y a fait, j ai trottiné péniblement jusqu à l arrivée, et que je n ai eu aucun plaisir à l arrivée malgres un public chaleureux... C est la première fois pour moi que l esprit n a pas pris le relais du corps... Je pense m être bien hydraté et j ai pris régulièrement des gels, donc il ne semble pas que ce soit un problème d hydratation ou d hypo....
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar Jean-Phi » 16 Mai 2012, 08:03

Sabzaina a écrit:Pour ma part, le mur est aussi/surtout mental et psychologique c'est pour ça que, selon moi, il est moins présent sur les trails car je me fais plaisir tout le long. (Bon, je dirai peut-être pas ça après l'ultra du bout du monde, on en reparlera...)

Je suis d'accord avec toi. Mes gros coups de barre en trail sont souvent liés à un épuisement mental plus qu'un épuisement physique. J'ai souvenir d'une STL à 4h00 du mat à Soucieu où la seule chose dont j'avais envie était de dormir. Je n'avançais plus, les jambes refusaient de repartir. Et puis j'ai passé ce cap en me posant 5mn au ravito, à m'alimenter et surtout m'hydrater (je crois que le secret est là !) correctement et c'est reparti comme si rien ne venait de se passer. C'est assez bizarre. D'où ce parallèle entre hypo et mur. Mais l'épuisement n'était pas physique. Pour preuve, à l'arrivée, je bats mon record et j'ai des jambes pour retourner chercher des collègues plus haut. ;)
Je pense que la course de nuit favorise ce facteur d'épuisement moral car il n'est pas naturel pour le corps (et le cerveau) d'être en éveil à 4h00 du mat. Il me semble que le cerveau envoie des messages d'alerte pour nous signifier qu'il est temps de se reposer.
Par contre, sur marathon, il m'est arrivé de me retrouver à l'arrêt alors que la tête elle refusait de stopper. Mais là, comme dit plus haut, il me semblait bien ne plus avoir d'essence du tout dans le réservoir. Et très honnêtement, quand ça arrive vers le 35° kil, impossible de repartir ou très mal. La vitesse passe très vite de 14 à 8 km/h puis à la marche. :| Et la ligne d'arrivée passée, incapable de marcher ou presque pendant plusieurs mn. Je pense vraiment que la différence entre trail et marathon côté fatigue / mur est très prégnante dans sa façon de survenir mais aussi dans son origine...
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar sabzaina » 16 Mai 2012, 08:28

jean-phi a écrit:
Sabzaina a écrit:Vous parlez de qui là?

Il me semble bien que rodio parle de toi ! ;)


:oops: C'est ce qui me semblait mais j'étais pas sûre
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar rodio » 16 Mai 2012, 08:52

Yes. Je me suis permis de jeter un coup d'oeil sur les perfs de Sab et c'etait le sens de ma reponse.

Comme dit plus haut par d'autres, il est possible que tu sois desormais dans ton element. Quand on est heureuse de courir, on court mieux, avec moins de douleur. D'apres ce qu'on entend dire (je ne suis pas tres cale dans ce domaine, mais ca me parait plausible), le corps fabrique des substances favorables a l'effort quand le cerveau envoie des signes de joie. :D

Ca expliquerait - pour partie - la disparition de la haie. 8) :mrgreen:
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar sabzaina » 16 Mai 2012, 09:26

Oui voilà c'est ça, bien résumé :)
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar sabzaina » 16 Mai 2012, 09:33

Le Lutin d'Ecouves a écrit:Si tu veux voir un vrai mur des familles qui poutre grave en trail, va voir mon récit du trail des méandres de la Rouvre où j'explose sur un trajet de 21 km :
http://www.kikourou.net/recits/recit-83 ... ouves.html

Bien malin qui pourra donner une explication à ce qui est arrivé.


Ah ouais t'y es pas allé à moitié là... :?
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar mic31 » 16 Mai 2012, 12:26

Sabzaina a écrit:Pour ma part, le mur est aussi/surtout mental et psychologique c'est pour ça que, selon moi, il est moins présent sur les trails car je me fais plaisir tout le long. (Bon, je dirai peut-être pas ça après l'ultra du bout du monde, on en reparlera...)



Je connais le trail du bout du monde en bretagne , c est le même où j ai raté une course dans le calendrier ?
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar sabzaina » 16 Mai 2012, 12:33

Oui oui c'est bien celui-là
57 km , 2000m D+
Si je vais au bout ce sera la 1ère fois que je dépasse la distance marathon: un vrai défi !
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar keaky » 16 Mai 2012, 13:19

aroche a écrit:Ces braves messagers vont avoir un impact direct sur la prise en charge dominante par les lipides pour produire de l'énergie ... le temps qu'une régulation se mette en place c'est le mur .... car tout cela ne se met pas en place en 30 secondes !!


Ca me fait penser au post de cedric09 sur une dérive cardiaque ==> http://www.kikourou.net/forum/viewtopic.php?f=21&t=24820. Suite à ce "mur", la régulation dont tu parles ne met-elle pas le corps et le cœur en mode "sécurité" ce qui expliquerai un plafonnement de la fréquence cardiaque afin d'éviter une casse complète du moteur...??
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar Jean-Phi » 16 Mai 2012, 13:48

Sabzaina a écrit:Oui oui c'est bien celui-là
57 km , 2000m D+
Si je vais au bout ce sera la 1ère fois que je dépasse la distance marathon: un vrai défi !

J'ai remarqué que lors de ce genre de défi on est galvanisé et donc, malgré d'inévitables coups de moins bien, on a le mental suffisant pour aller au bout avec du plaisir. Pour peu que l'on se soit entraîné un peu bien sûr !
J'espère pou toi qu'il en sera ainsi ! ;)
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar Pieromarseille » 03 Juin 2013, 11:11

Je reprends ce topic, visiblement inactif depuis 1 an mais qui moi me concerne depuis hier, pour vous faire partager mon expérience personnelle, version étude de cas clinique.

Le parcours : hier donc, je suis sortie en entrainement faire un tour de la Sainte Baume depuis Riboux (env. 39 km, env 1200 D+), parcours très roulant (je dirais 300 à 400 m D+ sont répartis sur 30 km), l'essentiel du dénivelé étant concentré sur deux raidillons aux deux extrémités de la SB (D+450 pour l'un, D+300 pour l'autre).

Temps : 4h45, mur à 4h05, alors qu'il ne restait plus que du presque plat. J'étais pourtant bien tout le long, et c'est le pourquoi du comment que j'essaye de comprendre.

Voilà les faits :

Le contexte : Je suis actuellement en prépa marathon (Marignane, le 13 juillet, en nocturne), qui sera mon premier et pour lequel je ne suis pas de plan spécifique, si ce n'est de courir 4 fois/semaine, d'allonger les séances et d'intégrer du trail long comme hier. Bien qu'étant en séance d'entrainement, j'ai décidé de m'y investir comme pour une course, pour voir comment je réagissais sur longue distance et régler les détails...

Le parcours étant facile, j'ai pris mes chaussures de route et j'ai couru tout du long (à part les portions trop raides, mais je ne trainais pas non plus), en conservant quand même le sentiment de m'économiser. C'est ma plus longue sortie course jusqu'à présent, réalisée sans repaires kilométriques précis ni cardio, donc j'ai bien conscience que ce sentiment d'économie reste un peu du feeling... M'enfin quand même, l'ensemble s'est fait sans aucun sentiment d'essouflement, à aucun moment le coeur ne s'est emballé (ça montait bien sûr avec la pente, mais ça redescendait juste après le sommet). Donc je ne pense pas m'être cramé. A la limite, c'est après avoir pris le mur, alors que j'essayais sans succès de repartir à 7 ou 8 km/h, que j'avais l'impression d'avoir le rythme cardiaque le plus élevé.

Concernant la diététique : 3 jours de régime pâtes, riz, patates (avec complément de malto les 2 derniers jours), et gestion de l'approvisionnement sur la course en 2 parties : 1) pour la première partie, mélange de malto (60 g pour 2 litres), de sucre (50g/2l), de citron pressé (2), de sel + 1 vitamine C + 25 cl de Saint Yorre. Pas de solide. 2) Recharge en eau claire au bout de 2h30, complété par du solide (pâte d'amande, figues, dattes répartis en trois prises) + 1 gel coup de fouet à 3h30 de course. Pas de fringale à la fin, le sandwich jambon fromage et la banane qui m'attendaient à la voiture passent bien (1/2 h après l'arrivée).

Concernant l'hydratation : mon Camelbag fait 2 litres. Je bois environ 1,45l sur la première partie (les 2,5 premières heures de course, donc), à raison de 2 gorgées toutes les 10 mn. Sur la 2ème partie, je tombe en panne de flotte après 4h15 de course, donc 1h45 après avoir rechargé, et 10 minutes après avoir croisé le mur. Donc plutôt une bonne hydratation, me semble-t-il, d'ailleurs j'ai pissé clair un peu après être arrivé.

Les micro-lésions : aujourd'hui, presque pas de courbatures. Les jambes sont certes un peu lourdes, mais rien à voir avec les grosses courbatures qui ont suivi mon dernier (et premier) semi, le 12 mai dernier. Donc il ne me semble pas que l'on puisse non plus incriminer des micro-lésions trop nombreuses (qui devraient se manifester sous forme de courbatures, non ?).

Le mur : et pourtant, il était bien là. Après avoir relancé après 3h de course (je me sentais bien) et pris le dernier raidillon assez vite, je sentais venir la fatigue suite à la grosse descente vers Cuges qui a suivi (assez rapide, j'aurais bien voulu terminer en 4h30)... mais rien qui n'aurait pu laisser augurer de la suite. D'un coup, à seulement 3 km de l'arrivée, alors que toutes les difficultés étaient derrière, que je pensais avoir eu une bonne prépa et une bonne gestion de course, qu'il ne reste plus qu'une alternance de faux-plats montants et descendants... BOUM ! Vide. Mort. Je fini en marchant.

Où est l'erreur ? Qu'est-ce qui a fait défaut ? L'hydratation (Le Papy dit que le mur est hydrique et pas glycémique) ? Les micro-lésions et leurs cohortes de cytokines (dixit Aroche, mais j'aurai du avoir des courbatures aujourd'hui) ? L'alimentation (peut-être que j'aurai du charger d'avantage en caloreen... m'enfin je ne suis pas non plus parti pour l'UTMB) ?

Voilà, si qqun a une hypothèse, ça m'aiderait bien à finir ma prépa pour le marathon qui se profile.
Dernière édition par Pieromarseille le 15 Juil 2013, 13:15, édité 1 fois au total.
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar map-o-spread » 03 Juin 2013, 11:38

Elles ressemblent à quoi tes séances d'entraînement?
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar julientapiero » 03 Juin 2013, 12:31

je me permets juste une interrogation, car après une explication aussi riche, une préparation aussi méticuleuse, une question me taraude :
y a-t-il au moins la notion de plaisir ? :D
en te souhaitant d' arriver à tes objectifs et qu' un mec expérimenté t' aide dans ses réponses...
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar map-o-spread » 03 Juin 2013, 13:11

julientapiero a écrit:je me permets juste une interrogation, car après une explication aussi riche, une préparation aussi méticuleuse, une question me taraude :
y a-t-il au moins la notion de plaisir ? :D
en te souhaitant d' arriver à tes objectifs et qu' un mec expérimenté t' aide dans ses réponses...

préparation méticuleuse :?:
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar aroche » 03 Juin 2013, 14:08

.
Dernière édition par aroche le 04 Juin 2013, 08:55, édité 2 fois au total.
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Re: Le mur existe-t-il sur un trail?

Messagepar dinococus » 03 Juin 2013, 14:52

Pieromarseille a écrit:Je reprends ce topic, visiblement inactif depuis 1 an mais qui moi me concerne depuis hier, pour vous faire partager mon expérience personnelle, version étude de cas clinique.

Le parcours : hier donc, je suis sortie en entrainement faire un tour de la Sainte Baume depuis Riboux (env. 35 km, env 1000 à 1200 D+), parcours très roulant (je dirais 300 à 400 m D+ sont répartis sur 30 km), l'essentiel du dénivelé étant concentré sur deux raidillons aux deux extrémités de la SB (D+450 pour l'un, D+300 pour l'autre).

Temps : 4h45, mur à 4h05, alors qu'il ne restait plus que du presque plat. J'étais pourtant bien tout le long, et c'est le pourquoi du comment que j'essaye de comprendre.


Salut,

Samedi j'étais dans le coin entre 9h 00 et 12 h00 (20 km / 950 D+). la chaleur m'a semblé trés supportable.
Dimanche, qu'en était-il (peut-être une piste) ?
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