Je pense que la diététique n'explique pas tout .... (je casse une des branches de mon job en disant celà !!)
Eh oui le mur n'est pas "que" le problème de l'hydratation ou celui d'une panne en carburant ...
Sinon les cyclistes auraient à l'affronter de manière aussi fréquente que les traileurs ou marathoniens .... ce qui n'est pas le cas !!
Il ne faudrait pas oublier que ce "fameux mur" est étoitement en lien aux micro-lésions provoquées par les impacts répétés qui en s'accumulant finissent par se payer cash ....
En effet la contraction excentrique des muscles conduit à ces microlésions tissulaires.
Pour ceux qui veulent en savoir plus ....
Une histoire en mode "raccourcie" des messages chimiques ...
Suite aux impacts une inflammation se produit au niveau de fibres déchirées ...
Cette inflammation va enclancher la mobilisation de messagers chimiques (cytokines pour les intimes ).
Ces braves messagers vont avoir un impact direct sur la prise en charge dominante par les lipides pour produire de l'énergie ... le temps qu'une régulation se mette en place c'est le mur .... car tout cela ne se met pas en place en 30 secondes !!
Il est essentiel pour atténuer les effets du mur de travailler des enchaînements sur accumulation de fatigue contrôlée .
D'ailleurs à mon sens le travail en allure "spécifique course " s'automatisme dans des conditions de fatigue proches des conditions de course.
A titre personnel en terme de programmation je joue beaucoup sur ces temps de rupture entre dégradation /surcompensation ...
Ma réflexion porte d'ailleurs beaucoup plus sur ce paramètre que sur le callage au millimètre du contenu des séances ou très franchement se placer à 85 % de sa VMa ( ou VMAascensionnelle) au lieu des 87%, s'apparente dans l'immense majorité des cas à couper en cheveux en quatre !!
Dans le cadre de l’individualisation des coaching que je mets en place , je structure des phases de dégradation sur 2voir 3 ou 4 jours en fonction du niveau du compétiteur et de sa capacité à encaisser la fatigue résiduelle
Sur ce timing je structure les séances en intensité progressive de charge notamment en terme de cumul d’endurance de force et de casse de fibres pour terminer sur la dernière séance avec une sortie longue où les conditions se rapprocheront de la situation de course.
Pour les uns la fatigue contrôlée passera par une accumulation de charge à dominante endurance de force, pour d’autres cela va plutôt être la casse de fibre .... pour d’autre enfin l’axe sera celui de la fatigue avec une réduction volontaire et maîtrisée du sommeil
Mais tout cela passe par un contrôle rigoureux des marqueurs de fatigue comme le RMSSD les valeurs des systèmes parasympathique et orthosympathique des tilts test de HRV , ou encore le suivi longitudinal des valeurs du test du Ruffier
Il m’est difficile de vous donner un cadre plus "normé" faute de croire aux clonage des membres de ce forum
De plus je pense que l'on a tout intérêt à renforcer ses fibres .
D'ailleurs si les traileurs de bons niveaux rencontrent souvent moins le "mur" que leur petits camarades de niveau identique sur route c'est peut-être parce qu'ils travaillent souvent beaucoup plus (consciemment ou non ) le renforcement des fibres notamment lors des tempo à vitesse élevée en descente
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Attention je ne dis pas que la problématique du manque de carburant ne viendra en remettre une couche
Mai là encore attention aux idées reçues !!
Ce n'est parce qaue l'on se sera "gavé de sucre à faible index glycémique (pâte and co) que l'on va être à l'abri de l'épuisement de toute sa réserve de glycogène
Même dans ces conditions on pourra se buter contre le mur .... et celà pour une raison assez simple :
Il n'y a pas de possibilité de transfert de glycogène d'un groupe musculaire à un autre !
Pour faire très caricatural quand c'est la panne sur les quadris ... le glycogène stocké des épaules ne pourra pas vraiment jouer aux pompiers volants !!!
j'ignore si certains parmi vous regardent des matchs de boxe ... cela est assez édifiant de voir sur les combats qui vont à leur terme comment les boxeurs à court de carburant et d'énergie sur les muscles des bras et de la ceinture scapulaire , baissent leur garde tout en ayant encore des jeux de jambes impressionnants !!
Alain