L'auteur : isopropylamine
La course : Les Foulées de Savigny - 21.1 km
Date : 7/3/2010
Lieu : Savigny Sur Orge (Essonne)
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Distance : 21.1km
Objectif : Pas d'objectif
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J’ai deux passions : les femmes et la course à pied.
Afin de concilier les deux sans me mettre en froid avec ma moitié, j’ai choisi de courir, non pas après les femmes, mais plutôt avec elles.
Ce préambule pour expliquer ma présence quelque peu incongrue par cette épouvantable matinée du 7 Mars, glaciale et copieusement ventée, au départ du semi-marathon de Savigny, support au Championnat de l’Essonne de la distance.
Je vais passer très vite sur l’épreuve en elle-même qui n’a, à vrai dire, aucun intérêt : elle consiste en trois boucles de 7 km (seule la première est parcourue par les concurrents du petit parcours, distance choisie par ma femme), à proximité du stade de Savigny, dans une zone résidentielle déserte, moche, sur des routes en assez mauvais état. Tout au plus est-ce assez plat – mais la longue ligne droite à la sortie du stade face au vent va se révéler redoutable – et l’on termine en beauté par ¾ de tour sur la piste d’athlétisme. Intérêt touristique rigoureusement nul mais, comme toujours, de courageux bénévoles qui se démènent pour ne pas vous faire regretter d’être venu. Et puis c’est tout, comme dirait l’aquaman Lucas !
Vous allez me dire : d’accord, il a accompagné avec sa femme et il va encore nous raser avec ça ! Et bien non, erreur, j’avais mieux à faire cette fois et elle est parfaitement capable de s’en tirer sans moi puisqu’elle terminera de nouveau sur le podium (troisième féminine du 7 km). En fait, je me suis engagé cette fois sur une mission autrement plus importante, à savoir emmener une jeune créature récemment recrutée au sein de notre club, en toute simplicité, vers le titre. Il faut dire que la toute petite Emilie en a l’envergure puisqu’elle a carrément remporté le semi d’Antony l’année dernière en 1:29:52. Avec un potentiel pareil, le nombre de meneurs d’allure possible se restreint singulièrement et c’est donc à moi qu’échut ce privilège.
Je ne sais pas si vous avez déjà eu l’occasion de suivre une fille aussi rapide mais je vous garantis que c’est assez impressionnant. Après un premier kilomètre dans la cohue habituelle (mais en 4:30 tout de même), elle a rapidement affiché ses ambitions en se positionnant en dessous de 4:15 au kilo. Je l’ai laissée faire puisque l’on n’a rien sans rien et, passé le premier tour bouclé en 30 minutes environ, il n’y avait plus grand-chose à craindre venant de l’arrière. Entre nous, j’avais encore du mal à imaginer qu’elle puisse tenir toute la distance à ce rythme infernal. J’avais tort puisqu’elle pouvait parler encore avec aisance, malgré un passage au 10 km en un très enviable temps intermédiaire de 42 minutes (bien plus que suffisant en soi pour se qualifier aux Championnats de France). Nouveau passage sur le stade pour être accueillis de nouveau par le blizzard qui régnait en maître absolu sur la principale ligne droite du parcours. Protégée tant bien que mal par deux coureurs sympathiques et moi-même sur le flan, ma gamine ne faiblit pas. Tant pis pour moi qui espérait une balade de santé. Et de quelle manière : elle me suit (voir me précède) dans les nombreuses relances qui s’imposent sur ce parcours tortueux. On sait qu’il y a malgré tout une fille devant. Elle n’en a cure et force encore l’allure : les 4 :10 au kilo sont allégrement enfoncés et voilà qu’au 18ème kilomètre, elle me place une mine monumentale. Peu adepte des changements de rythme brusques, je me retrouve à ramer dans le vent et il faut que je m’emploie pour revenir me placer à ses côtés. Heureusement pour moi, ce coup d’éclat ne sera que de courte durée et c’est à une allure légèrement plus modérée que je la ramène sur le stade où nous sommes accueillis chaleureusement pas nos collègues de club. On rentre enfin sur la piste. Je me place légèrement derrière elle et je hurle pour la propulser sur la ligne d’arrivée. Le chronomètre affiche 1:28 :09. Hallucinant ! Je pense que j’ai bien fait mon boulot sur ce coup-là : en effet, la première - intouchable (autour de 1h25) mais non licenciée - c’est donc Emilie qui emporte régulièrement le titre. Chapeau Mademoiselle ! On ne peut rêver plus belle expérience de meneur d’allure. Quel honneur de vous servir et…vivement la prochaine fois (si je suis encore capable de te suivre).
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2 commentaires
Commentaire de KIKIVAL posté le 07-03-2010 à 21:10:00
bravo iso heureux d'avoir été temoin de cette aventure pendant un moment a vos coté, c'est vrai qu'elle a une belle foulées la gazelle.
a bientot
kiki
Commentaire de JLW posté le 07-03-2010 à 22:55:00
Bravo Iso pour ce récit très bien écrit et bravo d'avoir aidé cette coureuse à atteindre un tel objectif. Mais je te trouve bien sévère pour cette épreuve de Savigny qui a le mérite d'exister et quand on court pour une perf, concentré, avec un objectif qui tient à coeur, l'environnement n'a pas forcément une grande importance, non ?
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