Récit de la course : IR Véranne 2004, par Mathias

L'auteur : Mathias

La course : IR Véranne

Date : 7/3/2004

Lieu : Veranne (Loire)

Affichage : 2505 vues

Distance : 20km

Objectif : Faire un temps

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Pas d'autre récit pour cette course.

Le récit


Comme j'ai une grosse semaine de boulot avant le rendez-vous de l'année (enfin, le RDV de l'année de mars, car après ça il y a le raid IGN, puis la 6000D, l'UTMB, la SaintéLyon, etc. ;-), et comme j'ai pas couru de la semaine S-2, je me suis dit qu'il fallait que je me dépense un peu le WE précédent...

Samedi 6, je suis donc allé courir un sprint à Pélussin (42), sur le circuit en ville utilisé par les équipes de France le matin même.

30kms de vélo sous la pluie pour se rendre sur les lieux, autant pour en revenir. Faut dire que je réussi à me tromper de village, je commence par me rendre à Véranne, ou aura lieu l'InterRégionale demain : on ne rigole pas ;-). Ca me rappelle ma période finlandaise, où je faisais ça le soir en sortant du boulot... Comme ça je suis chaud.
Et y'a intérêt !
J'aime toujours autant le sprint !
Je pars au taquet, bien sûr. Mais l'échelle étant minuscule (forcément...), je me vautre méchamment sur la 1ère balise (résultat : 5 min de perdues). C'est facile hop hop en grandes enjambées, je fais 100m de trop, oups où suis-je oulala...
Le reste se passe assez bien. 15 minutes de VMA, sans pause, l'oeil rivé à la carte. Avec cette impression de vitesse assez étrange : vitesse de course, oui, mais aussi rapidité pour prendre les décisions, hop on oblique, à droite, à gauche, le rd point, repéré, l'église, hop la ruelle minuscule, en sortant à fond à drouite jusqu'aux terrains de tennis...
C'était bien Pélussin. Un village charmant, tout en pente, avec des petits parcs, des petites ruelles, des arbres...

Résultat : environ 20 minutes pour la dizaine de balises, alors que la 1ère femme boucle le parcours en un peu moins de 15 minutes ! Et que dire du 1er homme (le champion du monde Thierry Georgiou), qui boucle un parcours comportant quelques balises de plus en 12'24 !!! Impressionant...

Dimanche 7, au dernier moment je change d'avis : j'avais prévu d'aller courir un marathon de ski de fond dans les Bauges, mais finalement j'ai trop envie de faire de la CO (et pas trop envie de me lever à 4h du mat ;-)
Ce sera donc l'IR de Pélussin.
Un circuit très longue distance (pour de la CO : 14 kms ! c'est énorme en CO classique).
Les meilleurs français sont là. Sans suprise, Thierry Georgiou va s'imposer. Ah, il est beau il est grand il est fort ;-)

Le départ est donné à 10h. Départ en masse. A vue de nez, une centaine de coureurs sur le A et le B. Les autres circuits partent après.
La main sur la carte. On attend le top départ, tous alignés... les champions du monde, comme les clampins et autres Boeufs !
Pan ! C'est parti ! Je retourne la carte, j'ai même pas le temps de repérer où on est, et je pars en sprint. Je cours 300m derrière le champion du monde : c'est très intéressant. Je suis à effort max, autant vous dire que je ne suis pas en état de regarder la carte. Mais je l'observe. En qques coups d'oeil, il a regardé la carte tout en sprintant, analysé, mémorisé, et maintenant il est parti. Et je ne le reverrai plus, bien entendu...

A essayer de suivre un de mes collègues de club, je me mets dans le rouge. Je vois très vite que c'est pas la foforme. Je lève le pied. Grosse erreur sur la balise 3. Comme un gros benêt, je suis un scandinave (norvégien ?), il me semble bien qu'on monte un peu trop haut, et oui, effectivement, 50m de D+ de perdu, plus du temps pour s'y retrouver et se comprendre en anglais. 7 min de perdu.

Balise 3 : 32 minutes ! Et il y a 28 balises au total ! Bigre...

Je continue, à bloc. Eh oui... C'est le problème des départs en masse : il y a toujours quelq'un à suivre, à ratrapper...
La CO y perd un peu, bien sûr. On est souvent aidé par un groupe de coureur, loin devant, qui a trouvé la balise. Dommage, mais d'un autre côté ça rajoute un petit quelque chose, de se tirer la bourre.

Balise 10 : 1h03. Ahhhh ben ça va mieux. Je vais pouvoir envisager de rentrer dans les temps ;-)
Je retrouve un ex-collègue de club. Au taquet. "t'as vu la 11 ?" "de quoi ?" "on traverse la carte". Je déplie la carte pour repérer la balise 11 : enfer et damnation ! Effectivement...
Je ne suis pas très lucide, et il y a trop de distance, trop de vallons, pour choisir en toute confiance la stratégie à adopter pour rejoindre la 11. Allez zou, on va essayer la solution "monter" plutôt que "descendre".

On se retrouve sous la neige : c'est génial... je suis au taquet, je transpire comme un Boeuf, et il neige... c'est joli...

Je me fais du souçis : je n'ai rien emporté, ni à boire ni à manger. Je trouve une barre de céréales par terre. Son propriétaire doit être loin devant, et c'est sans vergogne que je la mange, j'en avais trop besoin... ah là là, je suis tombé bien bas ;-)

J'arrive enfin à la balise 11, 32 min 58 rien que sur cette balise. Ce n'est pas très bon. J'ai perdu 5 minutes par rapport à ceux qui termineront dans mes temps. Thierry Georgiou a mis moins de 20 minutes...
D'où l'importance du choix d'itinéraire !
Ouf, il y a de l'eau ! Je me paye une bonne rasade, ça fait du bien. Pas suffisant, mais c'est bon.


Ca monte, ça descend sans cesse. Des tout droit dans les ronces, des banzaï dans les sapins, des sauts par dessus les rochers, oups la cheville, des roulés-boulés dans les fougères, des flic flocs dans la boue, des splatch splatch dans les ruisseaux, je m'éclate vraiment. Ah, c'est bon de retrouver la CO !

Au bout de 2 heures de course, j'ai un gros coup de moins bien. On ne peut pas dire que j'étais rapide jusque là, mais cette fois ci, c'est rude. Coup de pompe. Je m'efforce de courir. Ca avance encore. J'arrive à tenir ma place, et même à en gagner un peu. Les autres aussi, sont fatigués. J'en entends qui râle : c'est trop long !

Heureusement pour nous, les 10 dernières balises sont rapprochées.
A 6 balises de la fin, je suis pris de crampes, dans le bas des cuisses, derrière. C'est la 1ère fois que j'ai des crampes ici.

Je suis dans une partie montante, en tout-terrain, et je n'arrive plus à grimper. Dès que je plie la jambe, c'est la crampe. J'ai l'air d'un guignol, à essayer de grimper les jambes tendues !!! Un coureur s'inquiète pour moi : la cheville ?? Non non, pas de problème, de simples crampes. Je m'étire contre un arbres, continue 5 minutes tranquille, et ça repart.

A 3 balises de la fin, je suis sur une autre planète. Je plane. Pour aller chercher l'avant-dernière balise, il faut grimper 50m de D+. Je crois d'autres coureurs du A. Dommage, il me manque 3 minutes pour se taper un sprint sympa avec eux. Mais de toute manière, je suis hors d'état de sprinter. Ca tourne. je n'arrive même plus à marcher correctement en côte. Je titube, et ben dis donc, ça va plus ???

Toute la fin est en descente. Dernière balise, et je trouve quand même un coureur d'un autre circuit, pour sprinter avec moi sur la ligne d'arrivée : j'aime bien essayer de faire le meilleur temps sur la seule balise sur laquelle j'aie une chance, la dernière ;-)

Je dois m'assoir dès la ligne franchie. Je ne me sens pas très bien, mais ça passe vite. Je vais dévorer 4 parts de gateaux et boire à volonté. J'ai envie de sucre. Thé très sucré. Hummmmm.
Bon, ok, j'ai été stupide : carrément déshydraté. Malgré mon orgie à l'arrivée, je pèse 62,5 kgs à la maison, contre 66-67 le matin ces temps-ci. Oups... Ca fait 10 ans que je ne suis pas tombé sous les 64 kgs...

Je suis super content de cette CO. Ca va vous étonner, mais une fois de plus, je dirai : "la CO, c'est trop bon, mangez-en !"
Je suis naze, mais je n'ai mal presque nul part. Les genoux nickels. Les mollets RàS. Le dos impecc'. Quelques alertes sur les chevilles, et une douleur bizarre qui ne me lâche pas depuis plusieurs mois : un orteil du pied gauche. C'est plus désagréable qu'autre chose, mais sur le plat ça change un peu ma foulée, et ce n'est pas de très bon augure pour StNazaire.

Niveau résultat : 3h09, contre 1h56 pour l'ET Georgiou, 2h24 pour le 3ème et 2h38 pour le niveau régional. Je suis assez content de mon temps, pour une reprise de CO, un peu fatigué. Je n'ai pas fait trop d'erreur, j'ai assez bien senti la carte, malgré mon

manque de lucidité permanent. Je me prépare une saison de CO, ça va être royal ! Un max de raid, ça va donner ! Et déjà, je pense au grand RDV de l'année en CO : le raid IGN fin mai. Ca va être trop bon...

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