Récit de la course : Trail du Cousson - 23 km 2009, par ThierryF

L'auteur : ThierryF

La course : Trail du Cousson - 23 km

Date : 5/7/2009

Lieu : Digne Les Bains (Alpes-de-Haute-Provence)

Affichage : 2314 vues

Distance : 23km

Objectif : Pas d'objectif

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Le récit

Le Trail du Cousson annonce 23 km pour 950m de dénivelée positive.

Il propose au coureurs de grimper jusqu'au sommet du Cousson, une montagne dominant Digne.

Les photos visibles sur le site donnent envie d'y aller et de plus, c'est une course qui est organisée dans un souci maximum de respect de l'environnement.

 

Le matin, dans la voiture qui nous mène à Digne, mon compère Nicolas et moi sommes assez confiants pour cette course :

Un mois après la pénitentissime, ce trail nous apparaît beaucoup plus facile car le profil est assez simple.

il est composé d'un faux plat d'approche d'environ 5 km, avant une montée de 13 km en 2 temps, coupée d'un palier, puis une seule descente de 5 km pour finir.

La question qui nous préoccupe est comment gérer les premiers kilomètres, faciles, ou les écarts peuvent se créer, mais ou les efforts peuvent également se payer par la suite...

 

 

Le départ est donné dans Digne, devant la piscine, sous une chaleur déjà bien pesante.

Ici pas de structure gonflable, ni même de ligne tracée au sol, et en fait, ça ne manque pas !

Il y a aussi un 11 km simultanément et le départ est commun pour les 2 épreuves.

Même si on n'est pas très nombreux, je me débrouille pour être un peu enfermé, ce qui fait que je remonte une bonne dizaine de places dans le premier kilomètre.

Décidément, il faudra à l'avenir que je soit un peu plus concentré sur mon placement au départ.

J'essaye de maintenir un rythme soutenu, sans trop, pour ne pas me griller.

Au bout de 3 kilomètres, à la faveur d'une ligne droite, je calcule ma position, je suis environ 10ème, c'est bien, d'autant plus que je pense qu'un certain nombre est engagé sur le 11km.

Je reviens progressivement sur un groupe de 3 coureurs.

Lorsque je les rattrape, il y en a un qui lâche prise, et nous progressons à 3 jusqu'au premier ravito, au fond du vallon de Richelme.

 

 

C'est là que les choses se décantent et notre gruppetto explose.

Un coureur s'échappe par-devant et l'autre par-derrière, ce qui fait que je me retrouve isolé.

Cela monte régulièrement sur une large piste caillouteuse, je prend un rythme prudent, n'hésitant pas à marcher quelques mètres de temps en temps pour faire baisser la fréquence cardiaque.

Juste avant la bifurcation dans le sentier monotrace en forêt, j'ai encore dans mon champ de vision 5 ou 6 coureurs qui me précèdent.

Je me fais machinalement la réflexion que je ne verrais probablement plus jusqu'à l'arrivée.

En effet, sitôt en forêt, je suis quasi seul.

Cela monte mais pas trop raide, enfin pas suffisamment pour marcher sans scrupules !

Au bout de quelques hectomètres, je suis quand même obligé d'alterner marche/course et je vais continuer comme ça jusqu'au palier de la cabane forestière.

Je pense que Nicolas est peut-être en train de courir, lui, et que je vais le voir revenir de l'arrière.

(il m'apprendra à l'arrivée que lui aussi a marché et m'imaginais en train de courir).

Pas de Nicolas, mais un autre coureur me rattrape et on termine ensemble la montée jusqu'au ravito de la cabane forestière, en échangeant quelques mots d'encouragement.

Là, il bifurque sur le 11 km et on se souhaite mutuellement bon courage.

 

Après avoir pris le temps de me désaltérer, je repars à l'assaut du Cousson.

Un bénévole m'apprends que je suis 8ème, ah bon ? Il y en a donc qu'un mieux placé que moi qui a bifurqué sur le 11km...

Je pense à mon compagnon de tout à l'heure, il va être content, il est deuxième !

 

Sur la partie en faux-plat descendant, je retrouve de l'énergie et je rattrape un concurrent (de Digne) visiblement pas au mieux, qui me laisse passer.

Je profite de quelques instants de répit pour observer le décor, bien agréable.

Après un petit ruisseau, on attaque la deuxième montée et là encore la pente est moyenne.

Je choisis quand même d'alterner marche et course et commence à ressentir une certaine lassitude.

Lorsque je débouche sur la crête, je découvre un panorama sympa sur la gauche (le village d’Entrages et ses alentours).

Par contre, il n’y a plus beaucoup d’arbres et la chaleur est écrasante.

Mes jambes commencent à s’alourdir et je marche de plus en plus souvent.

Je me fais redoubler par le coureur Dignois qui m’informe qu’on a fait le plus dur.

En effet, quelques hectomètres plus loin, un replat salutaire permet de relancer.

J’aperçois ensuite sur la droite un raidillon que sont en train de gravir les coureurs de l’avant-garde.

Je l’atteins bientôt et recommence à marcher. Même en marchant, c’est dur !

Voilà enfin le sommet, enfin presque, un plateau à parcourir, une petite montée et ce sera bon !

Ce passage dans les pâturages sur le plateau sommital est superbe !

A gauche, je peux contempler un superbe panorama sur Mézel et la vallée de l’Asse.

On passe juste à côté d’une chapelle posée sur un promontoire.

L’envie de faire un crochet par cette chapelle me traverse l’esprit, mais bon, c’est une course quand même et j’en ai bavé jusque là pour être en bonne position, donc je continue.

Un petit passage en crête et un signaleur m’indique la descente.

 

 

Le début de la descente est très raide et technique.

Après une quinzaine de kilomètres de montée, c’est presque insupportable !

Heureusement, ça ne dure pas trop et je retrouve très vite un sentier assez roulant.

Un petit passage délicat avec marche obligatoire pour cause de sécurité, et c’est reparti pour la redescente vers la cabane forestière.

Je rattrape sans difficulté le coureur Dignois qui m’avoue souffrir d’un mollet depuis un bon moment. Je comprend mieux pourquoi  il rame dans les parties roulantes.

De retour au ravitaillement de la cabane forestière, un bénévole me dit que devant ils sont loin et qu’il ne me reste plus qu’à gérer. Son collègue est moins catégorique.

De toute façon, j’ai plus les jambes pour effectuer une grosse descente.

C’est même de pire en pire, j’ai plus de jus et je perds beaucoup de vitesse.

C’est dommage, car le profil de la descente me conviendrait normalement à merveille.

Dans la dernière descente en lacets dans les bois au-dessus de Digne,  j’ai les jambes vraiment dures et je m’arrête plusieurs fois.

J’ai l’impression que Digne est toujours aussi loin et bas, et dans chaque lacet, je jette un coup d’œil derrière moi pour guetter le retour d’un concurrent plus vaillant.

Je m’accroche car je suis 7ème et je voudrais le rester !

 

 

Finalement, personne ne revient et je peux terminer tranquillement le parcours dans Digne.

A l’arrivée sur le square Bayetti, place très minérale « en plein cagnard », j’ai un coup de chaleur.

Je repère une chaise à l’ombre et demande à la jeune femme qui, après avoir retiré les épingles de mon dossard, veut les refermer, de me laisser aller m’asseoir dans les plus brefs délais (enfin, je lui ai sans doute pas dit comme ça !)

Je m’affale comme un sac sur cette chaise salvatrice, idéalement placée, d’autant plus que je n’ai plus qu’à tendre le bras pour attraper eau et aliments divers.

Je dois rester un bon quart d’heure sur cette chaise, à m’empiffrer et à me réhydrater, avant de retrouver assez d’énergie pour aller encourager l’arrivée de Nicolas, qui lui est plutôt frais.

 

 

Au final, une course très sympa, plus dure que prévue.

La leçon du jour, c’est que quel que soit le profil, chaque trail a ses difficultés.

Il est parfois plus dur d’avoir à gérer une longue montée de course avec des pentes régulières, qu’une succession de murs ou la marche est inévitable.

J’égale quand même mon meilleur classement sur trail à ce jour: 7ème en 2h09’53’’, à 13 minutes du vainqueur du jour,

Philippe Mestre, de l’ASPTT Digne.

Malheureusement, pas le temps d’attendre la remise des prix, ayant une fête de famille à rejoindre.

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