L'auteur : ChrisTof
La course : Trail de la Vallée des Lacs
Date : 31/5/2009
Lieu : Gerardmer (Vosges)
Affichage : 2913 vues
Distance : 57km
Objectif : Pas d'objectif
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Ca y est ! Nous y sommes. Où ça ? A Gérardmer bien sûr, en plein cœur des Vosges.
Le temps est superbe en ce samedi 30 mai. Certes, il y a un peu de vent mais la température est juste comme je l’aime, autour des 20°.
Avant de prendre possession du gîte que j’ai réservé pour passer un week-end « sportif » dans cette célébrissime station, je me rends au départ de l’épreuve afin d’y retirer mon dossard, le N° 421.
Un petit cadeau est offert à tous les participants : une bière vosgienne, Sa Majesté des Arbres (6,2° pour les connaisseurs), accompagnée d’un fromage qui l’est tout autant, Le Montagnard ! Belle attention de la part des organisateurs !
Me voila donc fin prêt ! Paré pour de nouvelles aventures « trailiennes » au milieu de plus de 400 participants !
Ah oui, j’oubliais quand même un détail : le parcours du trail sera finalement un peu plus long en raison d’une très légère modification de tracé imposée en dernière minute !
Il n’est pas toujours facile en effet de concilier épreuves sportives et respect de l’environnement dans un parc régional comme l’est celui des Ballons des Vosges.
Enfin, que ce soit 57, 58 ou 59 km, je ne vois pas bien ce que cela change !
A ce « tarif » là, on est plus à quelques hectomètres près, non ?
Bon il est temps de dîner : salade de pâtes et miettes de thon.
Et pour digérer, un petit tour en ville, très paisible pour un samedi soir, et autour du lac avant de me coucher vers 22H30.
En ce dimanche matin, j’ai décidé de me réveiller vers 5H30. Je prends un « bon » petit-déjeuner, thé vert et 4 tranches de pain complet avec de la confiture de figue avant de me rendre sur la ligne de départ.
Le départ doit y être donné à 7H et je pense arriver vers 15H, histoire de rester suffisamment « frais » pour ce week-end vosgien ! Et oui, je ne suis pas venu seul ! Alors histoire de ne pas « pourrir » le week-end des supporters qui m’ont fait l’honneur de m’accompagner, il faudra que j’en garde sous la pédale pour faire un peu de marche avec eux.
Bref, me voilà parti sous un soleil éclatant !
Le départ est une assez longue montée de 3 km environ nous amenant à la Tête de Grouvelin.
Puis on enchaîne par des successions de montées et descentes jusqu’au 17ème km au lieu dit le Pont du Bas où là par contre, la montée devient plus raide et nous oblige à marcher au sein d’une imposante sapinière.
Le premier ravitaillement est prévu vers le 21ème km au Col du Brabant ! J’ai bien chargé mon camelback avec 2 litres de boisson isotonique et quelques barres à base de pâte d’amande et de figue.
Je décide donc de faire l’impasse sur ce premier poste de ravitaillement d’autant qu’il y a du monde qui se bouscule au portillon !
Je poursuis donc mon bonhomme de chemin en direction du Hohneck !
Les paysages sont superbes et la vue sur les lacs est grandiose !
Personnellement, j’ai trouvé que la vue sur le lac des Corbeaux était très pittoresque !
De là où nous étions, c’était en tout cas vraiment chouette (je sais, pour le lac des Corbeaux, ça fait un peu léger !!!...).
D’ailleurs, comme toujours en pareilles circonstances, on se laisse gagner par la beauté de la nature, on se sent bien, on est moins concentré et on pose le pied là où il ne faut pas !
Bilan : une belle petite chute dans une descente très « pierreuse » et au final un genou qui garde un petit souvenir de la vilaine pierre qu’il vient de percuter !
Je saigne mais cela semble superficiel.
Pour l’instant aucune douleur n’est à déplorer. Je peux donc continuer mais il faut redoubler de vigilance dans certains single track ! En tout cas, petite morale de l’histoire : les pièges ne sont pas nécessairement dans les endroits les plus compliqués !
On continue donc la « grimpette » en direction du Col de Bramont avant de rallier le lac de Blanchemer.
Pour couronner le tout, on s’attaque à la merveilleuse, que dis-je « merveilleuse », la « mythique » devrais-je plutôt écrire, route des Crêtes Vosgiennes !
Puis ce fut l’ascension vers le Hohneck ! Pour moi qui suis un adepte de la randonnée en montagne, je connais bien le Hohneck et le vent qui y règne pour ainsi dire toute l’année !
Je n’ai donc pas été étonné de ressentir un « petit » vent particulièrement « frais » traverser les mailles de mon tee-shirt ! Le Hohneck est toujours aussi grandiose avec la neige que l’on trouve encore accrochée à certaines parois !
Après une montée assez longue, j’arrive au 2ème ravitaillement avec Thierry, un coureur rencontré, comme c’est souvent le cas, au fil de la course.
Originaire de Brive, il vit quelque part en Suisse du côté de Zürich où les vicissitudes de la vie professionnelle l’on conduit.
Les bénévoles qui tiennent ce poste de ravitaillement ont une pêche d’enfer !
Ca fait plaisir à voir et à entendre ! Ils sont aux petits soins pour les coureurs et l’un d’eux en profite pour me remettre 1 litre de boisson isotonique dans ma gourde.
Par contre, étant donné que je n’ai pas faim et que je n’ai consommé que 4 barres énergétiques sur les 10 que j’avais glissées dans mon camelback, je n’absorbe aucun aliment solide.
Je regarde mon genou. Ca a l’air de tenir même si je commence à ressentir quelques douleurs dans les descentes.
Justement, va falloir serrer les dents car par endroit, ça va descendre « sérieusement » pour nous amener tout près du lac de Longemer vers le km 46.
J’y trouve 2 belles bassines remplies d’eau à disposition des coureurs ainsi qu’un « pistolet-douchette » fixé sur le tuyau destiné à les remplir ! J’en profite aussitôt pour me nettoyer le genou avec ce jet haute pression et inspecter de plus près l’ampleur des dégâts.
Y a pire…
Allez zou, c’est pas le tout mais l’arrivée est encore à 12 ou 13 bornes et il nous faut maintenant reprendre de la hauteur avant le final !
C’est là que je croise John, alias kakeone, un kikoureur messin dont le TVL est la première expérience en matière de trail « longue distance ».
Victime d’une crampe, il est arrêté dans une montée plutôt raide.
Je lui donne un comprimé de Sporténine en lui disant qu’en ce qui me concerne cela fonctionne ! S’agissant d’homéopathie, cela ne pourrait pas lui faire de mal. Au pire, il traînerait sa crampe jusqu’à l’arrivée !
Quelques km plus loin, c’est Thierry qui sent venir un début de crampe juste avant d’arriver à l’auberge de Grouvelin !
Et hop ! 2ème comprimé de Sporténine ! Va falloir que les laboratoires Boiron me rémunèrent pour toute cette publicité gratuite !!!
Cette fois, le final s’offre à nous ! Nous voici au Grand Haut à l’arrivée des remonte-pentes ! Comme nous le disaient les organisateurs, nous pouvons enfin nous offrir la plus belle piste de descente des Vosges : le Tétras !
Dès les premiers mètres, mon genou endolori fait des siennes !
Je descends prudemment en zigzaguant allègrement jusqu’au bas de la piste rouge !
Une bonne trentaine de concurrents me sont passés devant sur cette piste rouge mais il y a un moment où il faut savoir être raisonnable et ne pas trop solliciter la machine.
Cela ne m’empêche pas de sprinter sur les derniers 200 m avant de franchir la ligne d’arrivée en 7H 35 pour un tracé, selon mon GPS, de 58,8 km et 2819 D+ (vous pouvez visualiser la "séance" dans mon carnet d'entraînement).
Je fais mieux que ce que j’escomptais en me fiant à ma récente participation à La Bouillonnante le 26 avril dernier.
Avec le recul, j’ai trouvé que l’édition 2009 de La Bouillonnante était plus difficile que celle du TVL ! Le parcours ardennais est constitué d’une succession de « murs » alors que le tracé vosgien est plus « roulant » pour un D+ assez proche.
Thierry et John m’ont précédé, d’une minute 26 pour le premier nommé, de 8 secondes pour le second. Nous finissons respectivement 175, 183 et 185ème.
Avec, en ce qui me concerne, un joli maillot de finisher "jaune fluo" à la clé !
Mes accompagnateurs quant à eux ont été ravis de leur participation à la marche gourmande de 7 km.
Il faut dire que les organisateurs du TVL ont eu l’excellente idée de coupler une marche gourmande aux 2 trails de 11 et 58 km qui étaient proposés.
Quelle belle initiative !
Et au final, je dois reconnaître que ces 3 jours à Gérardmer m’ont enchanté !
Un grand bravo aux organisateurs pour ce trail vraiment magnifique !
Un grand merci à tous ces bénévoles sans qui la course serait impossible !
Je pense autant aux gens qui tenaient les postes de secours ou les stands de ravitaillement qu’aux personnes qui faisaient la « circulation » sur les quelques très rares mètres de bitume que nous avons empruntés.
Merci aussi à tous les spectateurs qui nous ont encouragés à différents endroits du parcours !
Quant aux deux promeneuses que Thierry et moi avons croisées vers le km 36 et qui s’étonnaient de nous entendre discuter, et bien oui, Mesdames, on peut courir, pas trop vite, certes, et causer en même temps !
C’est cela aussi l’esprit trail !...
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