Communauté des sports d'endurance

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Hello les kikoureuses et kikoureurs,

Le marron ou le vert? Il ne s'agit pas de la couleur de la collection d'hiver Versace mais bien d'un choix du sentier descendant le versant sud de la montagne Sainte Victoire. Richard (alias Riri51) a un doute, de mon coté lors de l'édition 2005, j'étais dans le gaz à ce moment, impossible de me rappeler précisément l'endroit où le basculement s'effectue vers ce fameux vallon de l'aigle. Quant à Joel (alias Forest1473), pour ce vallon c'est une première donc il nous fait confiance par défaut. L'altitude mêlée au vent frais mettent sérieusement à mal nos facultés d'orienteur (dejà pas au top à T° ambiante !), nous prenons donc au jugé le premier sentier dans la zone de nos souvenirs: c'est le vert. Alea jacta est.

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Mais avant d'en arriver à ce scénario...un bref retour en arrière de quelques heures s'impose.

Ce matin là, je vérifie une dernière fois sur le site de kikourou.net les dernières news: http://www.kikourou.net/forum/viewtopic.php?t=2170

"riri51 Kikoureur ki kour

10h30 Départ collet blanc suberoque
13h30 Ravito liquide Vauvenargues + Forest
17h Arrivée collet blanc suberoque.
A demain 10 h 30 Joy, L'dingo, akuna, didierC et Forest 13h30"

C'est clair pour le timing, je suis en avance mais pas au bon endroit (enfin pas loin du point de rendez-vous je crois), je prends 5 minutes pour prendre des nouvelles de Steve. Il est... au café avec Papatrail, je vois une voiture me croiser et ralentir. Le 6ème sens des kikoureurs se met en action. Tel Morton Stanley à la recontre du Dr Livingstone:

<<Kikoureur Riri51 je présume ?

- Salut Akuna !>>

Petit à petit le point de rencontre se remplit de traileurs un peu transis par un vent glacial. L'dingo et sa dingomobile arrive à son heure (soit à la dernière minute). Cliquez sur les photos ci dessous pour voir le nom des kikoureurs (et d'un UFO).

Cette photo, prise en parapente par Georges Flayols permet de visualiser les tracés de la partie Ouest de Sainte Victoire (extraite du site des amis de la Sainte Victoire):

Nous allons donc reprendre à 95% le parcours du trail de la sainte victoire, ci dessous bien décrit sur le site de l'AIL Rousset:

"Les coureurs étaient amenés jusqu'au col de Suberoque par le plateau du cengle. C"était la première petite bosse pour la mise en jambes des participants.

Puis ce fut une traversée à la base de la montagne Sainte Victoire jusqu'au refuge Cézanne après lequel les vrais difficultés ont commencé. Une montée raide par le Pas du Berger, un passage par le Pas du Moine puis la fin de la montée sur le sentier Imoucha.

photo extraite du site des amis de Sainte Victoire

La bifurcation sur la gauche juste avant le Prieuré, puis la descente un peu cassante des Venturiers jusqu'au premier ravitaillement solide aux Cabassols où il fallait absolument faire le plein pour ne pas flancher par la suite.

Il fallu ensuite repartir pour longer la montagne par le Vallon du Délubre sur quelques kilomètres jusqu'au départ du chemin des plaideurs. La remontée jusqu'aux crêtes fut sans doute déjà difficile pour certains. Le tracé obligeant à certains endroits à bien lever les jambes.

Ce fut ensuite la crête jusqu'au Pic des Mouches (le point culminant de la Sainte Victoire) puis la jonction vers le début de la descente du Vallon de l'aigle. Les coureurs ont pu profiter de la vue sublime (un peu reduite par les nuages pour cette édition 2006) en parcourant cette arrête.

La prudence et la lucidité ont été de mise dans la descente du vallon qui est très technique. Il n'y avait plus que quelques petites bosses jusqu'au deuxième ravitaillement en dur de la course qui était installé à Bramefan C'est à cet endroit que beaucoup de coureurs avaient abandonné en 2005.

C'est aussi à cet endroit que certains s'étaient refaits une santé pour pouvoir finir la course. Le parcours qui a frôlé ensuite la chapelle Saint Ser est remonté au refuge Baudino. Ce fut la dernière grosse difficulté avant la descente au col de Suberoque"

10h39 c'est le départ, et tel un troupeau de moutons s'égayant sur de vert patûrages, les kikoureurs partent à l'assaut d'un bon pas: direction plein ouest vers le refuge de Cézanne.

L'Dingo en pleine discussion avec DidierC.

Nous arrivons très vite à un petit oratoire, Richard fait arrêter toute la troupe pour la séance photos (aaaah les stars! Steve pose en se croyant sur Vogue magazine)

J'avais pris mon bonnet kikourou pour faire du prosélitisme, mais il m'a en fait bien servi tout au long du parcours au gré des chemins ombragés ou venteux. Quant à Riri51, il est content car Nono va pouvoir le mettre dans le trombinoscope de la communauté des "métonbonné-métonbonné".

Riri nous indique la direction du pas du berger.

On y est ascension face ouest ! Ca commence à grimper, dès lors on commence à voir les écarts se creuser, Papatrail cours comme une gazelle, je suis derrière avec L'dingo. Joy commence a sentir l'effet des fêtes de fin d'année aussi il commence déjà à gérer...

Le pas du Berger en cours de franchissement par L'Dingo.

Ô suprise, nous rencontrons un autre traileur qui vient en sens inverse, après quelques échanges il nous avoue qu'il est lui aussi kikoureur et qu'il vient de l'Aude. Quel hasard! Il y aurait il d'autres tribu kikoureurs naufragées sur cet île-montagne ?

Je ne me lasse pas de la (toujours) superbe vue sur l'ouest.

Il nous faut repartir, à flanc de montagne, en direction du "pas des Moines" puis déboucher sur la crête des Costes chaudes.

La crêtes des Costes chaudes en arrière plan. Derrière on devine le barrage de Bimont qui alimente en eau plusieurs communes de la région aixoise et l’irrigation de 8000 hectares.

Nous longeons la crête par le chemin Imoucha, j'ai pris la même photo en 2005, curieusement je n'ai absolument pas mal aux jambes comme en 2005 (malgré une crève tenace aujourd'hui), le rythme est sans doute très cool.

Nous marchons en direction de la croix, néanmoins nous n'atteindrons ni celle-ci ni le prieuré car nous bifurquons sur la gauche en suivant le GR9 Venturiers.

C'est une longue descente peu technique à fort pourcentage où l'on a tendance à lacher les chevaux, une torture pour les quadriceps qui n'aiment pas les descentes (n'est ce pas DidierC?) ou un bohneur pour les autres (Papatrail et Riri s'en sortent très bien).

Photo extraite du site des amis de la Sainte Victoire

Nous faisons une pause au ravitaillement virtuel des cabassols. Avant de repartir jusqu'à Vauvenargues à la rencontre de Forest1473.

Sur la gauche, Joy me montre le chateau de Picasso (lieu qu' il choisit comme demeure éternelle).

Nous arrivons au cimetière pour y retrouver Forest1473 et y faire le plein, objectif #1 rempli Forest est bien là se faisant dorer la pilule sous le soleil de midi, objectif #2 ...à remplir. En effet la fontaine est à sec, commence le jeu des 7 robinets du cimetière. L'Dingo part en éclaireur. Mais rien, pas d'eau au 1er robinet ni au 2ème au 3ème rien non plus !

Caramba comment faire? Le temps de penser un petit filet d'eau apparait timidement, tel un revolver que l'on dégaine, prestement chacun sort son camel afin de profiter de l'aubaine. Vient le tour de Riri qui remplit son camel par sa large ouverture inférieure. A peine a t'il rangé celui ci dans le sac que, tel un canadair, le scratch du camel s'ouvre en grand et lâche les eaux. Impressionant comme technique de vidage, néanmoins ça l'est moins quand les fringues et autre portable goutent l'H2O (court-jus garanti: le portable en vibre encore)!

Bref rebelote, Riri se retape le remplissage, sauf que... Le filet d'eau s'éteint petit à petit...Grrrrrrrr.! L'Dingo (encore lui) trouve la parade, il va ouvrir les autres robinets adjacents du cimetière afin de créer un appel d'air et ainsi libérer les 500 ml d'eau salvatrice.

Partant de Vauvenargues, nous rejoignons le parcours du trail par le sentier des plaideurs. Photo extraite du site des amis de la Sainte Victoire

L'Dingo qui "va sano va piano", nous faisons une pause pour attendre L'Dingo et Joy. Le rythme s'étant un peu élevé suite à l'arrivée de sang neuf.

Riri n'offre pas le 51 mais de la pate de coin, sympa j'apprécie !

Et le ciel nous envoya Bifrost ou un serpent multicolore:

"Dans de nombreuses cultures, chez les Dogons du Mali comme chez les Vikings ou dans la mythologie grecque, l’arc-en-ciel est considéré comme un “pont” entre le ciel et la terre. Pour les chinois, c’est une fente dans le ciel. Dans certains pays d’Europe, on pensait qu’il y avait un trésor à son extrémité."

J'ai demandé à Joy et L'Dingo pour voir si il y avait un trésor à leurs pieds... Oui sans doute le véritable trésor, pour nous traileurs, est la montagne Sainte Victoire elle même.

Riri51, Forest1473et DidierC dans "A la poursuite de l' arc en ciel perdu !

De petites fourmis de couleur orange et noire perdues sur le dos d'un monstre géant endormi, telle est l'impression que j'ai en distinguant au loin sur la crête Joy et L'Dingo.

Les premiers sont déjà à l'abri du vent sur la paroi sud et attendent L'Dingo. L'heure est bien avancée et certains doivent regagner la ville. Dès lors le groupe se scinde en deux: Joy, DidierC, L'dingo et Papatrail rentrent directement vers St Ser puis Baudino tandis que Riri51, Forest1473 et moi-même décidons de continuer sur le parcours du trail vers le point culminant de la Sainte Victoire: le Pic des Mouches (1101m).

Alors Cap à l'est à la recherche de notre pont céleste d'arc en ciel bouddhique !

"Suivant les enseignements Bouddhiques ces cinq couleurs représentent cinq sources de perfectionnement indispensables à la pratique bouddhique :
1) la couleur bleue est le symbole de la méditation
2) la couleur jaune clair symbolise la "pensée juste"
3) la couleur rouge représente l'énergie spirituelle
4) la couleur blanche est celle de la "foi sereine"
5) la couleur orangée, symbole de l'intelligence, est un composé des quatre couleurs précédentes, tout comme l'intelligence est considérée comme la synthèse des qualités que ces couleurs symbolisent.
6) la sixième bande, enfin, est l'association des cinq précédentes et symbolise ainsi la non-discrimination."

Passé le Pic des mouches nous devons quitter la crête pour nous engager dans un sentier qui nous amène dans le vallon de l'aigle. Forest guette la trace du moindre chemin s'engageant vers la face sud. Un sentier balisé vert s'offre à nous.

Le marron ou le vert? Il ne s'agit pas de la couleur de la collection d'hiver Versace mais bien d'un choix du sentier descendant le versant sud de la montagne Sainte Victoire. Richard (alias Riri51) a un doute, de mon coté lors de l'édition 2005, j'étais dans le gaz à ce moment, impossible de me rappeler précisément l'endroit où le basculement s'effectue vers ce fameux vallon de l'aigle. Quant à Joel, pour ce vallon c'est une première donc il nous fait confiance par défaut. L'altitude mêlée au vent frais mettent sérieusement à mal nos facultés d'orienteur (dejà pas au top à T° ambiante !), nous prenons donc au jugé le premier sentier dans la zone de nos souvenirs: c'est le vert (mais elle n'est pas dans le manuel bouddhique). Alea jacta est. On fonce vers l'inconnu.

Riri fait l'éclaireur, tandis que Forest et moi améliorons notre glisse sur pierriers, super drôle mais usant pour les chaussures. Je ne me souviens pas d'un tel pierrier aussi long, Richard commence à douter aussi. D'autant plus Bramefan est pile en dessous de notre trajectoire alors que théoriquement nous devrions être bien plus à l'est.

Il faut se rendre à l'évidence, on a basculé un peu tôt. Une remontée ne nous enchante guère et nous tentons notre chance en passant de combes en combes sur le flanc sud de la montagne! La progression est pénible, incertaine, de surcroit on ne distingue toujours pas de chemin praticable à l'horizon. Hors des sentiers battus est un luxe car on y découvre une nature encore plus sauvage, mais il arrive que l'on tombe sur des ...impasses. Riri s'approche du bord pour voir si on peut descendre mais ça serait téméraire sans corde. Soudain au bas de l'à-pic un troupeau de sangliers décampent bruyamment.

Nous sommes perdus depuis près d'1 heure, et ce bout de falaise est notre terminus. Il est près de 16h, plus qu'une heure et demi de visibilité. On n'a plus le temps de "jardiner", la mort dans l'âme, il faut remonter au sommet afin de trouver la" voie" Dharma.

Tiens "déjà vu" me dis-je. La vie n'est que recommencement...

Nous dévallons le chemin que nos quatre comparses ont pris quelque temps auparavant. Forest est concentré, va t-il pouvoir maitriser sa peur du vide dans les passages techniques?

Joel passe la première difficulté à l'aise sur le ... cul. Pas très gracieux mais efficace!

Dans sa lancée il embraye et fait carrément l'éclaireur sur ce pas dangereux.

Nous gardons toujours un bon rythme, je ne suis étonnament pas fatigué (ah oui les médocs à la cortisone ça aide!). Nous arrivons en vue de l'ermitage St Ser.

video St Ser

(le parcours du trail passe juste en dessous de cette chapelle). Lieu niché au creux de la montagne, parfait pour la méditation. Forest, sur le pont, doit peut être repenser à notre épisode de "lost mountain" et son numéro d'équilibriste.

Richard actionne la cloche de la chapelle et absorbe l'énergie spirituelle du lieu. Je veux marquer aussi le coup de fin de l'aventure.

Parce qu'à partir de maintenant même si la montée au refuge Baudino est costaude, la technicité est beaucoup moindre. Tant mieux car le soleil couchant commence à jeter ses lueurs rouges sur les parois de la face sud, créant ainsi un mariage de couleurs saisissant.

Cela me rappelle un peu le grand canyon.

Forest et moi-même a refuge Baudino, ravis d'en avoir fini des montées (presque 4 fois nous avons gravi cette Sainte Victoire! Faut vraiment être amoureux...)

Arrivée 17h35, Richard est encore sous le charme de l'aventure, il sait qu'il va revenir au moins pour trouver ce fout.. vallon de l'aigle.

Toutes les photos sont là

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