L'auteur : Zaille
La course : Trail du Haut-Barr - 50 km
Date : 9/3/2025
Lieu : Saverne (Bas-Rhin)
Affichage : 93 vues
Distance : 52km
Objectif : Pas d'objectif
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Pas d'autre récit pour cette course.
2 mars et enfin la 1ère course de l’année, il était temps, j’ai des fourmis dans les jambes. 52km et 2200m de D+, le Trail du Haut-Barr à Saverne sera une nouveauté pour moi. Je l’ai longtemps comparé au Trail du Petit Ballon avec ses mensurations similaires jusqu’à la première reco effectuées il y a quelques semaines.
Objectif revu à 6h30
En effet, tous les 52k ne se ressemblent et là où j’avais mis moins de 6 heures, par deux fois, je crois que ce coup si, ça va être beaucoup plus compliqué. La faute à la succession des montées et descentes et le D+ beaucoup moins dilué ? La faute à mes entraînements beaucoup plus quantitatifs que qualitatifs ? Ou tout simplement la faute à mon niveau qui baisse aussi sûrement que je dégringole dans la pyramide des âges ?
On va dire un peu de tout ça et c’est avec un objectif revu à 6h30 que je me projette sur ce premier trail qui est là aussi, et surtout, en guise de préparation pour du beaucoup plus gros. Je garderai quand-même ma programmation Pace Pro calée sur 6h. Sait-on jamais, sur un malentendu … mais aussi pour toujours avoir un œil sur une projection chronométrique.
Ça caille
La première difficulté du jour sera le réveil à 4h30 !! Quelle horreur ! Ça je ne l’avais pas capté au moment de l’inscription que le départ était à 7h du mat. Avec 45 minutes de trajet et 20 minutes de marche entre la remise du dossard et le départ, faites vos calculs … J’arrive donc de nuit, à 6h10 sur place où le parking, juste à côté de la salle, est loin d’être rempli. Dossard, consigne, tout se passe très vite. Thomas, un RIMois, est là aussi, c’était prévu qu’on se retrouve.
Le départ est un peu plus haut, on suit une cohorte de traileurs qui a l’air de savoir où aller. Je suis en short mais ça caille vraiment, je garderai la veste par-dessus mon sac jusqu’au coup de feu. Arrivé sur les lieux 10 minutes avant l’heure, s’est bien suffisant. Le temps de papoter un peu et hop c’est parti. Il fait bien jour à présent.
Je retrouve le collègue
Une première partie en pente douce nous fait grimper paisiblement vers la table des sorcières avant d’atteindre le premier raidillon pour marcher un peu. Je me suis placé plutôt vers l’arrière pour m’obliger à une allure prudente. Thomas est lui un peu en avant et je le croise lors de l’aller-retour au niveau du premier sommet au km4. Tout va pour le mieux et je n’ai déjà plus froid malgré mes jambes dénudées.
Km8, je retrouve le collègue dans une montée où l’on fait une pause en duo pour un photographe du parcours. Les sentiers sont vraiment sympas et nous emmènent parfois sur des vues dégagées sur notre belle Alsace et qui nous forcent la contemplation malgré des températures encore négatives sur ces points hauts. Il neigeotte même un peu mais rien d’inconfortable.
Ça déroule
On remonte pas mal de coureurs et notre rythme est peut-être trop rapide, l’avenir nous le dira. Je suis un peu moins facile dans les descentes que mon jeune acolyte mais on ne se lâche que de très peu. Je connais bien cette première portion et je sais que bientôt, après le château d’Ochenstein et quelques petits passages encombrés, il y aura la première longue descente dans un single bien roulant, là où j’ai laissé une cheville à l’équerre durant la dernière reco. La montée vers le château est bien costaud mais à la marche, ça passe bien.
Enfin ça déroule, ça fait plaisir. Je crois que j’avance bien car personne n’est tenté de me dépasser. Les pas que j’entends derrière moi ont même tendance à s’éloigner. Je fais même un kilo sous 5 minutes mais suis bien content quand ces 3km se terminent, les jambons râlent déjà un peu et il reste 33km !
A l’assaut de 4 bosses
Km21, premier ravito, juste à côté d’une voie ferrée à traverser. Le passage à niveau se ferme juste quand j’arrive, quelle synchro ! Pas grave, j’avais prévu de m’arrêter et de me requinquer un peu avec un mix Coke, Tuc et noix de Cajou. Thomas arrive aussi, il est tombé en glissant un peu plus tôt dans un escalier, il ne s’arrête pas et repart illico avec moi.
On traverse la route à l’assaut de 4 bosses. Ici je ne connais que partiellement le terrain mais je sais que les grimpettes sont bien raides et souvent en zig-zag. Prochain ravito au km35 il va donc falloir bien gérer l’alimentation. J’ai encore ce qu’il faut dans mes flasques et trois compotes en stock.
J’ai perdu Thomas
D’après Garmin je suis encore sur la base des 6 heures mais je ne me fais pas beaucoup d’illusion avec ce qu’il reste au menu et notamment la montée finale, les minutes vont s’envoler par poignées de 10. Pour l’instant en tout cas je suis bien et monte jusqu’à une grotte parée d’escalier à gravir sans râler.
Km25, j’ai perdu Thomas, il n’allait pas très bien juste après le ravito, j’espère que ce ne sont pas ses problèmes de dos. De mon côté les jambes sont bien raides mais je continue de trottiner dès que possible et remonte régulièrement quelques places. Un peu plus loin j’arrive à une intersection où les coureurs se croisent après une mini-boucle de 6km. Je me rends compte de la différence d’allure avec les premiers, ça en devient presque décourageant ☹
Content de pouvoir m’assoir
De retour de cette boucle qui renfermait, oh surprise (en fait non, je le savais), une des 4 bosses, je croise à mon tour mes poursuivants et cette fois-ci je n’aurai pas à rougir de mon allure d’autant plus que je suis sur un faux-plat montant à la pente parfaite qui me permet encore de courir. J’avoue que le mental a déjà bien son importance ici pour ne pas être tenté de marcher mais je sais que juste après il y aura la 3ème bosse qui me fera de toute façon randonner.
Elle était dure cette montée agrémentée de marches et j’effraie presque une promeneuse en arrivant au sommet avec mon souffle bruyant et un peu trop expressif. Le 2ème ravito n’est pas loin, encore 2km et voilà le km35. Je suis content de pouvoir m’assoir un peu tout en dégustant un Coke. Je rempli une flasque d’une grenadine insipide et repars les jambes bien raides.
Thomas a repris du poil de la bête
A l’assaut de la dernière bosse par un long chemin en faux-plat sur lequel je déroule tant bien que mal, je réussi à rattraper le coureur qui m’avait dépassé dans la descente précédente pour ensuite l’accompagner dans ce nouveau raidillon. Soudain, au loin, j’entends mon prénom, j’ai l’impression que ça vient d’en-haut mais non, c’est Thomas qui a repris du poil de la bête et qui me rejoint. Il a dû bien carburer car ça faisait un moment que je ne le voyais plus. Il va beaucoup mieux et c’est tant mieux.
Le moindre pourcentage de D+ nous force à marcher mais bientôt la descente vers le km44 et le dernier ravito (le même que celui du km21) et enfin le boss de fin de niveau qui nous mènera au dernier point culminant juste avant la descente finale. Le temps d’expliquer le topo de fin de course à mon coéquipier et nous voilà lancer dans l’avant-dernière descente.
Je boite
Mes pas son hésitants et mes jambes de plus ne plus raides mais il y autre chose qui cloche, mon genou gauche. Le genre de gêne qu’on va faire disparaître généralement en 2-3 mouvements d’articulation mais là non … La gêne se transforme en douleur voire douleur vive irradiant parfois le mollet. Je boite pour finalement marcher, m’arrêter, m’étirer mais rien n’y fait, ça ne veut pas partir.
Thomas passe devant comme souvent dans les descentes mais là impossible de le coller, je gémis, je pousse des petits cris incontrôlés et me fais dépasser par l’un ou l’autre jeune bâtonneux. Un peu plus bas, la pente est plus douce et la douleur disparaît quasiment mais ma foulée reste affectée, je boitille, fichtre !!
Dernière difficulté
Km44, ravito. J’arrive quand Thomas repart mais je veux prendre mon temps pour un dernier Coke-Tuc. Les coureurs du 29km sont là aussi, ils rentrent par le même chemin que nous, je vais me sentir moins seul. Bizarrement en montée, aucun problème, aucune douleur. Tout le monde marche évidemment dans cette dernière difficulté de 2,5km mais j’arrive à doubler aussi bien des dossards jaunes (29km) que des dossards bleus (52km).
Au loin Thomas, je l’ai en visu et j’ai même l’impression que je grignote quelques mètres au gré de l’altitude. J’ai encore espoir de profiter de la descente et peut-être passer la ligne en moins de 6h30, je suis dans une estimation aux alentours des 6h20. C’est donc jouable !
Aïe
Vraiment épouvante cette montée où l’on débouche, comme au km4, sur la tour du Brotsch pour embrayer d’abord sur une première petite descente où, re-fichtre, dès les premiers mètres le verdict tombe : aïe. Mon genou n’a évidemment pas guéri le temps de la montée, y croyais-je vraiment ? Je saute de pierre en pierre en préservant mon côté douloureux mais tous mes efforts de l’ascension sont réduits à néant, on me dépasse de tous les côtés.
Encore 2-3 coups de cul, notamment en passant par les marches du château de Gerolseck puis le long du Haut-Barr, avant de descendre pour de bon. D‘abord en forêt où j’ai vraiment du mal puis finalement sur la route où la pente plus douce atténue ma souffrance. Là ça va, en plus je sais que c’est la fin.
6h32 : VDM ! Thomas est là depuis 5 minutes, affalé par terre juste après la ligne. Il a fait une bonne course mais moi, une fois de plus, je suis déçu. Déçu de ne pas avoir pu profiter de cette fin de parcours, déçu du résultat moyen. Il faut que je me fasse une raison, je ne peux pas cumuler les km comme je le fais en ce moment et vouloir performer sur ce type de format (ou performer tout court). L’essentiel est ailleurs et pour l’instant il est autour d’une table avec une bière et une délicieuse soupe de pois. En plus en cadeau finisher, un savon au pain d’épices 😉
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1 commentaire
Commentaire de PhilippeG-645 posté le 05-03-2025 à 10:42:06
Bravo Zaille, félicitations par contre c'est plutôt étonnant ta douleur au genou ?
Peut-être liée au cumul des descentes, en tout cas bon rétablissement à toi.
Ca fait plaisir de lire un compte rendu de ce 50km qui m'attire depuis un moment...
J'ai déjà couru une fois le 28 et l'année suivante le 29km et à l'époque ce 50 n'était pas encore proposé.
Très bonne récupération à toi.
@+
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