Récit de la course : Bayman - XXL 2023, par La Tortue

L'auteur : La Tortue

La course : Bayman - XXL

Date : 30/9/2023

Lieu : Mont Saint Michel (Manche)

Affichage : 550 vues

Distance : 226km

Objectif : Terminer

2 commentaires

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Pas d'autre récit pour cette course.

Tout vient à temps, à qui sait attendre….

CR Bayman 2023 : 

 

Le site, splendide

 

 

Lors de notre séjour aux Angles pour l’Altriman en juillet, Yvan et Fred, deux bons copains du club m’ont parlé du Bayman, au Mont St Michel, en septembre. J’avais noté cela dans un petit coin de ma tête, mais sans vraiment y penser, ne sachant pas de quoi serait fait la deuxième partie de l’été et ne sachant pas ce que j’allais pouvoir faire pour mes vacances.

Finalement, quelques semaines avant le départ, et comme tout est organisé par les copains du TCN (déplacement, hébergement, etc…), je décide de me greffer sur leur organisation et de m’inscrire. Le format half iron man m’aurait peut-être attiré pour une fois, mais comme c’est complet, je reste sur ma discipline de prédilection, le format Iron Man car c’est la seule course pour laquelle il reste des places. J’irais plus pour me bouger  après un été compliqué et sans aucune préparation particulière. En effet, pour un Iron Man plat, je suis comme les scouts : « toujours prêt » ; ce type d’épreuve pouvant se courir juste avec mon expérience sur la distance et sur l’envie.

L’envie, justement, c’est ce qu’il me manque un peu avant de partir de Nantes. En effet, le parcours vélo assez plat ne m’enchante guère et surtout le marathon, fait d’allers et retours le long du chenal, ne m’inspire pas beaucoup plus. Mais comme tout est organisé, que le soleil est attendu  et que je vais pouvoir me changer les idées pendant le week end avec les copains et tous les autres TCNistes, je confirme ma participation au dernier moment.

En route vers la gloire...
Yvan, Laurent, Vincent, Quentin, Stéphanie, La Tortue...attention, il y a du lourd !

 

Petit problème, en allant chercher le dossard la veille, je me tords la cheville en descendant une marche. Sur le coup, je ressens une petite douleur qui ne m’inquiète pas, mais le lendemain matin, en me levant du lit, impossible de poser le pied par terre sans douleur. La sagesse voudrait que je ne prenne pas le départ, mais il y a bien longtemps que je n’écoute pas mon corps, sinon, je resterais au lit toute la journée !

Yvan me dépose au plus près possible avec le camion, et clopin-clopant, je me rends au parc à vélo puis je rejoints le départ natation qui se trouve assez loin du parc sans pouvoir m’appuyer sur mon pied douloureux surtout que le chemin est un peu instable.

La natation se passe comme d’habitude, c’est-à-dire sans aucun problème, et en 1h15 très pépère je sors de l’eau saumâtre, aidé par une charmante secouriste car il y a une « marche » pour monter sur la plateforme d’arrivée et je ne peux toujours pas poser le pied par terre. Je retourne tant bien que mal au parc à vélo et je me change sans grande conviction. J’ai bien  froid car le soleil n’est pas levé, et j’ai pris l’option de partir en trifonction mouillée car la journée s’annonce splendide. Je mets en route très doucement mes vieilles jambes. Je sens un peu la douleur à la cheville, mais beaucoup moins qu’à la marche et surtout je me rends compte que je peux pédaler normalement. Je décide donc de faire le vélo à fond, en me disant qu’il y a très peu de chance pour que je puisse boucler la course à pied.

Le parcours vélo se compose de deux boucles identiques. Une première patate après une dizaine de km va finir de me réchauffer. Après ce sont de très longs faux plats et quelques bossent de temps en temps. Rien de bien méchant, mais un parcours quand même un peu usant car il y a pas mal de vent de face et de grandes lignes droites exposées. Le retour vers le Mont St Michel est beaucoup plus roulant et permet d’apprécier la magnifique vue sur cette merveille architecturale sous un soleil resplendissant et un ciel tout bleu.

Deuxième tour, je connais les difficultés, donc je ne me retiens absolument pas. J’envoie les watts comme on dit. Je rattrape mon ami Julien parti bien avant moi et je peux même faire un petit coucou à Stéphanie qui termine sa boucle du Half, presque en même temps que ma deuxième boucle.

En posant le pied par terre, la situation n’a pas évoluée depuis ce matin au niveau de la cheville. Impossible de courir dans le champ pour retourner au parc à vélo surtout avec les cales de vélo qui rendent les appuis encore plus instables.

La sagesse voudrait à nouveau que j’arrête là, mais avec mes baskets qui sont bien stables, si je pose mon pied bien à plat, la douleur est supportable. Et puis, à la fin du premier tour de CAP, il est prévu de monter  tout en haut du Mont St Michel donc je décide de faire au moins ce premier tour pour admirer la vue depuis là-haut car cela faire des années que je ne suis pas retourné au Mont. ça a beaucoup changé. La dernière fois que j’étais venu, il n’y avait pas la longue passerelle qui relie le Mont à la côte et on se garait sur les bancs de sables entièrement recouverts à marée haute.

Je fais des petites foulées, en faisant bien attention où je pose le pied. Le parcours est tout plat et monotone mais on croise les copains du full et du half, et puis il y a plein de copains sur le bord de la route qui encouragent, et ainsi le temps passe vite.

Je fini la première boucle et arrive au pied du Mont. La pente est raide, je fais tout en marchant, montées et descentes car  les rues sont pavées et mes appuis instables. J’en profite pour admirer les points de vue alentours. Je regrette de ne pas avoir pris mon téléphone pour faire des photos

Fin du premier tour, la douleur a la cheville est toujours là mais pas plus forte. Je continue sur le même tout petit rythme mais sans jamais marcher sauf le temps de boire un coup et m’asperger. A chaque passage au parc à vélo, il y a beaucoup d’ambiance. D’autant que les copains du club qui ont terminé leur half encouragent avec ferveur. Je ne vais quand même pas abandonné devant eux !

Les kilomètres s’égrènent doucement, et à la fin du deuxième tour, je ne sens plus ma cheville du tout.  L’articulation s’est débloquée comme par magie. En revanche, les jambes commencent à être bien lourdes car je n’ai fait aucune sortie longue de plus de 16 km cette année à part le marathon de l’Altriman en juillet et le marathon de Londres en avril.

Comme le parcours est fait d’allers et retours cela permet de croiser les autres concurrents et je constate qu’il y a deux ou 3 « anciens » devant moi. Je maintiens mon petit rythme de course mais eux commencent à faiblir. A chaque demi-tour je me rapproche pour finalement tous les rattraper et les doubler. C’est toujours difficile de donner un âge à des concurrents mais je vois bien que dans les viocs, je suis pas mal placé, sans pour autant connaitre ma place réelle à ce moment-là.

Cependant, passer le trentième kilomètre, je pense plus à finir sur mes deux jambes et sans marcher qu’au classement. Enfin, arrive le dernier passage sur la digue et le retour au parc à vélo, très fortement encouragé, par les valeureux  TCNistes qui ont bien voulu m’attendre jusqu’à cette heure tardive. Et dans un « sprint » final endiablé où je dois frôler au moins les 10 km/h, je franchis enfin cette ligne d’arrivée devant laquelle je suis passé tout l’après-midi !

Il fait encore bien jour et je n’aurais finalement pas besoin de la lampe frontale que j’avais oubliée et pour laquelle j’ai enquiquiné tout le monde pour trouver un magasin pour en acheter une la veille de la course.

On fait les photos avec les copains, on assiste de loin à la remise des prix. Toutes les catégories sont récompensées sauf la catégorie 60 et +. Après avoir ramassé mon vélo et mes affaires, Vincent va quand même demander à la table de chronométrage le classement des cartes séniors, et miracle, j’ai gagné. Incroyable, une des courses que j’ai le moins préparées, que j’ai courue blessé, et un première victoire après 15 ans de triathlon. Bon d’accord, il y a plus grand monde à battre en 60 et +, mais comme dit le Raspa, ceux qui restent sont les plus coriaces… Du coup, retour sur le podium, re-photos et remise du trophée au crépuscule.

Retour au gîte avec les copains qui me font avaler un hamburger (salauds de jeunes !), mais finalement c’est pas si mauvais et comme je n’ai quasiment rien manger sur le marathon, j’engloutis avec plaisir. Ensuite, un bon jacuzzi récupérateur et ça repart le lendemain pour encourager les copines et les copains sur le M du dimanche.

Récupe et rigolade

 

Merci les copines et les copains pour l’ambiance et pour ce super week-end qui m’aura permis d’oublier les misères de la vie pendant quelques jours.

Mon très cher Iskan, de nombreuses fois, tu m’as aidé, porté, tiré pour boucler mes Xtrem tri. Grâce à toi, on a toujours été très honorablement classés pour mon grand âge, mais cette première victoire elle est pour toi mon fils. Comme j’aurais aimé la partager avec toi…

 

Les mêmes que la veille, tous finisher, bravo

 

Une grande première...

 

Joli trophée en boi(x) ;-)

 

Pour toi Iskan

 

2 commentaires

Commentaire de philkikou posté le 10-12-2023 à 20:31:43

Une tortue insubmersible qui a rattrapé tous les vieux lièvres, et un bel hommage à Iskan qui t'a certainement aidé à finir ce nouvel Iron Man !

Commentaire de raspoutine 05 posté le 23-12-2023 à 12:51:06

Le Carapacidé en version inoxydable ! et en plus à cloche-pied ! Heu... Je ne m'étais jamais rendu compte que tu avais aussi passé la soixantaine, ça doit être à cause de ton CV de ces dernières années ! Ne t'arrête pas ! Une grosse pensée à toutes nos support-team qui nous ont accompagnés et nous accompagnent toujours et on pense aussi à Iskan !

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