L'auteur : ironmyth
La course : La Thuile Trail - 60 km
Date : 23/7/2022
Lieu : La Thuile (Italie)
Affichage : 494 vues
Distance : 60km
Objectif : Pas d'objectif
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Pas d'autre récit pour cette course.
Bon, les Italiens appellent ça "ultra" mais ça ne fait que 60 km...
Trail découvert il y a 1 mois lors de ma dernière venue en Italie; chouette, une ganache dans un superbe décor et sur les terres d'origine de la mia famiglia !
L'avant-course
On s'inscrit donc avec Barraux; un peu complexe l'inscription, certif médical dont il faut à tout prix respecter la forme sinon ciao , matos obligatoire à rallonge qui finalement sera bien allégé et jamais contrôlé ...
Réservation au camping de la Rosière car camping à la Thuile over-booked.
Arrivée à 18h le 22, on descend à la Thuile le soir pour chercher les dossards et manger ( on passera en tout 4 fois le col du Petit Saint Bernard pendant le week-end ); on en profite pour aller voir la passerelle panoramique qui surplombe Pré-Saint-Didier, un peu en dessous de la Thuile.
Le départ
Lever 4h pour départ à 6h. Sac, remplissage bouteille, et tout et tout, et départ !
Pas de problème pour trouver de la place à la Thuile; 120 inscrits sur le 60, 400 sur le 25, mais pas trop de monde encore en ville !
Briefing en italien, puis en anglais, on est pas très fort mais on comprend que la journée va être HOT ( en fait, pas tant que ça...)
Première partie : la Thuile - Refuge Deffeyes - la Thuile ( 25km / 1500D+ )
La course est constituée de deux boucles, la première correspond au parcours du 25km et nous attaquons par elle.
D'abord campagnarde, l'ambiance se fait de plus en plus moyenne puis haute montagne au fur et à mesure que l'on monte.
Le sentier traverse les éboulis sur le côté gauche de la vallée qui monte au glacier du Rutor que l'on commence à voir de plus en plus nettement
.
J'ai commencé la course avec les jambes un peu lourdes...j'ai un peu de mal mais le payasage est tellement sublime qu'on avance sans rechigner .
Arrivée au point haut de la boucle, le refuge Deffeyes avec le premier ravito manger/boire.
Bien les ravitos sur cette course, avec multiples boissons dont des énergisantes type Red Bull auquel je n'ai jamais touché , de l'eau plate et frizzante, mais également un truc jaune fluo à première vue chelou qu'ils appellent sali et qui s'avère en fait excellent, et qui contient des sali minerali ( parfum orange ); je m'en gaverai pendant toute la course ( et pisserai d'ailleurs fluo par moment oups ). La dotation sur la course comprend un tube de comprimés de ces sali qui s'avère être une production locale à la Thuile.
Comme manger, il y a de la fontine, le fromage local bien fondant, et des rondelles de boudin de la vallée d'Aoste ( pomme de terre/betteraves/viande ) excellents, j'adore !!
Redescente ensuite sur la Thuile, passage à côté des lacs sur le Rutor :
La redescente vers la Thuile se fait en traversant de multiples cours d'eaux venus du glacier, des éboulis, etc...J'ai l'impression d'avoir fait 30km alors qu'on est à peine à 15...je me dis que ça ne sent pas bon, j'arrêterai à la Thuile neme voyant pas faire la deuxième boucle.
Pourtant pas de problème de chaleur, il y a du vent, et des nuages cachent souvent le soleil, donc on ne souffre pas trop.
Je chute à un moment dans les genèvriers, pas de casse, mais je perds un bidon, je ne m'en rendrai compte que plus tard ( et chouette, ça me donne en plus un prétexte pour aabndonner, j'aurai jamais assez d'eau pour continuer voyons ).
Etonné de voir autant d'eau, considérant la sécheresse qui sévit chez nous...
J'ai du mal sur la dernière partie de la descente...qu'est-ce qu'il se passe, faut vraiment que j'arrête...Tous ceux avec qui j'étais monté sont loin devant maintenant, impossible de les suivre ...
Retour à la Thuile ( en 5h17 glups ) et arrêt prolongé au ravito. Il doit rester à peine 10 coureurs derrirèe moi...
Deuxième partie : la Thuile - col d'Arp - Mont Fortin - la Thuile ( 35km/2000D+ )
Bon, je fais quoi ??? Je la sens vraiment pas, la deuxième boucle...je suis sur le point de demander comment on abandonne, quand arrivent 2 coureurs qui étaient derrière moi, qui discutent et rigolent avec les bénévoles; ils repartent binetôt, et je me dis, bon, on va pas baisser son froc comme ça...
Et puis il faut que j'aille au moins jusqu'au hameau de l'Arp Desot, environ 5km après la Thuile; c'est là que mon père à passé tout ses étés jusqu'à l'age de 20 ans, ça fait depuis que je suis gamin que j'entends parler de ce bled et je n'y suis encore jamais allé...je ferai quelques photos, ça fera plaisir à mon père...et puis, j'abandonnerai là bas ....
Donc c'est reparti, à flanc de côteau, sur les hauteurs qui surplombent la vallée de la Doire di Verney...mais alors trèèèèèès doucement...et pourtant, ça monte pas des masses ! On tombe à un moment sur la route goudronnées qui monte à l'Arp Desot; ça dure un moment, pas glop, heureusement on est parfois à l'ombre des sapins.
Au bout d'un (trop long ) moment, on arrive enfin à l'Arp Desot, ou du moins ce que je crois l'être.
Au fond, le Rutor et la vallée d'où l'on vient; la Thuile est dans le trou...
Bon, il y a de l'eau fraîche, on fait les niveaux...mais par contre, ils sont où les bénévoles pour signaler qu'on abandonne ?
Ben en fait, il n'y en a pas...à part aux ravitos, on ne verra pas grand monde, très peu de signaleurs. Ils auraient pourtant été bienvenus, d'autant que la signalisation se limitait à des marques de peintures au sol sur les rochers, et n'étiat pas toujours très claire ou suffisante ( je me fera prendre 2 ou 3 fois et devrait me farcir quelques jardinages supplémentaires et malvenus ).
Et ben ça veut dire que je n'ai pas le choix, il faut que je continue...heureusement, au fur et à mesure un peu de niac me revient; de toute façon, on est de plus en plus loin de la Thuile, et en cas d'abandon, le réglement stipule qu'on doit rentrer à la Thuile par ses propres moyens, niente pour être rapatrié en véhicule. Marche ou crève, camarade !
Ce qui me pousse aussi, c'est la perspective d'arriver à la crête au dessus du col d'Arp, ça a l'air magnifique sur les cartes, avec vue sur le massif du Mont-Blanc en face.
Et ben on continue !
Après l'Arp Desot, la route, puis une piste continue et on arrive à un replat correspondant à un alpage, l'Alp de la Youla on l'on trouve un ravito en eau. Je n'ai alors plus envie d'abandonner, donc ça repart.
La montée dans la vallée de la Youla est loooongue mais je tiens la cadence; on est heureux d'arriver en haut des alpages !
Col d'Arp. En haut de la vallée de la Youla.
On bifurque plein ouest pour la dernière montée vers le col de la Youlaz.
Le col, la haut...
Enfin on atteint le début de la crète...et j'ai bien fait de tenir, la vue est à la hauteur des promesses de la carte !
Vue depuis le col de la Youlaz. Glacier de Miage
On vient de là...
Ensuite, la montée n'est pas finie, mais ça se calme quand même de plus en plus. On suit la crète après le col de la Youlaz : col des Charmonts, col du Bério blanc, passage sous le mont Fortin,...
Sentier parfois aérien, mais jamais impressionnant...et la vue au sud et au nord, ça se passe de commentaires...
Le parcours redescend ensuite vers la piste qui monte au col de Chavannes; là, ultime ravito et on redescend le vallon de Chavannes vers la Thuile.
Pas kiffant; pour ceux qui connaissent le trail du Petit Saint Bernard, c'est presque aussi chiant à la descente qu'à la montée, ça n'en finit pas...
Je retrouve un peu de jambes quand même, et j'arrive à courrir jusqu'à Porassey.
Et là, ces fourbes d'organisateurs ont prévu une dernière montée ( il ultimo ascenso comme me crie un gars en voiture ), de façon à passer au dessus de Pont-Serrand et d'arriver juste à la verticale de la Thuile ( et accessoirement, checker les 3500 de D+ annoncés ).
Bon ok, pourquoi pas, même si arrivés là, on n'a qu'une envie, c'est...d'arriver à l'arrivée !
Et en fait, cette partie est méga pénible, ça n'arrête pas de monter, c'est mal signalé,...je jardine encore pas mal dans les rochers ou dans les champs de myrtilles, ça commence à me gaver sévère !
Enfin, c'est la redescente, dans une poussière sèche qui vole de partout et s'insinue dans les chaussures...même là, c'est long, on voit la Thuile en bas sans avoir l'impression qu'elle se rapproche !
Bon ça finit quand même à un moment...arrivée à la Thuile en 13h33 ( Barraux en 12h49 ), c'était mode ballade/rando mais je suis content de l'avoir quand même fini.
Bonne bière, repas à l'arrivée et voila, la journée est pliée.
Bilan : malgré le pas de forme et l'envie d'abandonner au moins 10 fois, et mis à part la signalisation parfois déficiente, voila une des plus belles courses que j'ai faite ( je m'en doutais un peu...). Les deux parties du parcours sont complètement différentes, et on traverse des ambiances très variées, de l'alpage, de la forêt, du ( très ) minéral...
Les bénévoles sur les ravitos ont la chaleur et le sourire des Italiens, vraiment très sympas !
Une course intimiste qui mériterait d'être plus connue !
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2 commentaires
Commentaire de centori posté le 28-07-2022 à 16:00:40
ah ben top ! les photos donnent bien envie !
Commentaire de campdedrôles posté le 07-08-2022 à 16:44:09
Yep, bravo à toi et merci pour les nombreuses photos !
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