L'auteur : Zaille
La course : La Landsberg - 25 km
Date : 28/11/2021
Lieu : Barr (Bas-Rhin)
Affichage : 968 vues
Distance : 25km
Matos : Altra Lone Peak
Objectif : Pas d'objectif
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Pas d'autre récit pour cette course.
2 ans presque jour pour jour, ça fait 2 ans que je n’avais pas accroché un dossard. C’était le 30 novembre 2019 le cross de Bischwiller. Comme tout le monde, j’ai connu les courses annulées ou reportées pour cause sanitaire mais aussi quelques déconvenues de santé avec des semaines d’arrêt pour cause de phlébite notamment.
Dure est la reprise et mon niveau d’il y a 2 ans, j’ai l’impression que je ne le retrouverai jamais. Est-ce que je retrouverai au moins le plaisir de courir en compétition ? C’est un peu à reculons que je vais à ce Trail de la Landsberg qui de plus m’oblige à un réveil dominical très matinal pour, en plus, avaler au préalable des km d’autoroute jusqu’à Barr.
Pas de chichi pour ces 25km
6h20, c’est l’heure, je me laisse 40 minutes pour me préparer ou plutôt c’est le temps que je laisse à Laetitia qui est de la partie aussi. C’est d’ailleurs elle qui m’a inscrit. Motivée et affûtée comme jamais depuis sa prépa marathon, elle est ma locomotive du moment et moi le wagon de fin convoi.
Pas de chichi pour ces 25km et 1000m de D+, pas de sac mais juste une compote et une barre dans la poche de mon short. Il y a aura un ravito à la mi-parcours et pas de risque de déshydratation avec la météo enneigée promise. Pour le petit déjeuner, je fais comme d’habitude : rien, mise à part un verre d’eau, la pizza de la veille me tiendra bien assez au corps du moins pour les deux premières heures.
Départ 7h00 pour chercher Fredo à une aire de covoiturage et direction le sud. 45 minutes de route et 15 minutes de quête à la place de parking plus tard, nous voilà sur place. Le départ est en plein centre-ville de Barr, jolie petite ville alsacienne à flan de côteaux viticoles. On trouve assez rapidement le lieu de retrait des dossards où une queue assez impressionnante témoigne du succès de la course.
800 coureurs
Ça se fera finalement assez vite. Contrôle du pass sanitaire, QR code pour le dossard et voilà le graal récupéré. Je ne peux m’empêcher de faire une photo souvenir pour ce nouveau retour aux affaires. Une consigne juste à côté nous permet de nous préparer sans retourner à la voiture. Il nous reste une petite demi-heure le temps pour les filles de participer à la traditionnelle file devant les WC.
9h15 le départ est donné avec 15 minutes de retard, la remise des dossards ayant été un peu laborieuse. On est nombreux, le 16 et le 25km partent ensemble, 800 coureurs en tout dans cette petite ruelle, j’espère que le parcours sera assez large au début pour permettre aux gens de se placer. J’ai des mauvais souvenirs de marche à pied dès les premiers mètres sur d’autres trails trop peuplés.
Je suis venu pour courir
Au programme 7km de montée cash, on se dirige direct vers les vignes où la pente s’amorce tranquillement. Rien de terrible et pourtant je suis à l’arrêt pour engager une première session de marche comme je le redoutais. Il fallait s’y attendre ! Certains s’échinent à passer de côté dans les herbes hautes, dans les vignes même, pour pouvoir doubler. Je préfère garder mes forces en espérant quand-même que je vais faire autre chose que randonner ☹
On alterne bonne montée et faux-plat mais rien qui puisse normalement m’obliger à marcher et pourtant … Je suis clairement mal placé, je me retrouve avec des coureurs exagérément essoufflés pour pareille pente où je suis hyper à l’aise tout en sachant que je suis encore loin de ma VMA d’avant. Ça commence à me gonfler, même si je n’ai aucun objectif mis à part arriver, je suis venu pour courir pas pour marcher au moindre pourcentage.
Enfin respirer et allonger la foulée
Km7, peu après le château les parcours du 16 et du 25 se séparent, on peut enfin respirer et allonger la foulée, ce n’est pas trop tôt et en plus la montée se termine avec déjà 700 de D+ sur les 1000 annoncés. L’arrivée sur les hauteurs nous fait arriver dans un paysage enneigé avec 3-4cm de poudre blanche mais aussi des pierres bien glissantes qui me font perdre un peu d’assurance. Je ne suis déjà pas très rapide en descente, ça promet !
Avant le château j’ai dépassé deux collègues du club à Laetitia, ils l’ont vu passé à bonne allure. J’espère que tout se passera bien pour elle et qu’elle n’est pas partie trop vite. La distance qu’on a estimé couvrir en 3 heures mérite quand même un peu de gestion et de prudence ! Pour ma part, je ne force pas, je ne m’économise pas non plus, je trace mon chemin sans trop me poser de question après maintenant plus d’une heure de course.
Ravito
Les petits singles sont légion sur ce parcours et c’est vraiment sympa même s’il faut vraiment rester concentré sur le terrain pour pas y laisser une cheville. De temps à autre un pied dérape sur le givre et me donne un coup de chaud malgré la neige qui commence à tomber dru. Je prendrais presque du plaisir si je n’avais pas une grande gueule derrière moi pour me partager bruyamment son « immense » expérience de trailer à chaque passage technique ou glissant. Mais enfin le ravito, l’occasion de prendre mes distances avec le relou du jour :-D
L’unique ravito du parcours et où je m’attendais à du chaud, un bouillon ou du thé mais malheureusement en liquide il n’y avait que de l’eau ou de la grenadine fortement diluée. Je m’arrête pour manger tranquillement du saucisson et des tucs, un bout de banane et puis un peu de boisson quand-même par obligation physiologique. Il neige bien et je suis en short, à l’arrêt mes jambes commencent à s’en rendre compte, il faut repartir.
Dernier gros morceau
Toujours en single et toujours en descente, il me faut un petit temps de digestion pour reprendre un rythme. La fille devant moi veut me laisser passer mais ça ira, je préfère ne pas avoir quelqu’un dans mes pattes, je suis plus serein ainsi. On y va tranquille, au km 15 je sais qu’il y aura un bon coup de cul à donner, en tout cas c’est ce que j’ai retenu du profil affiché ce matin au départ. J’entame ma compote car je crains un peu que l’apport glucidique de la grenadine light ne soit pas suffisant et que je me prenne un coup de bambou dans la prochaine heure. J’en suis à presque 2 heures de promenade.
Km15, un beau petit mur avec sentier en zig-zag, comme prévu. Marche pour tout le monde, ça râle un peu chez certains que je rassure en leur indiquant que c’est le dernier gros morceau avec pour preuve le D+ de ma montre qui indique déjà 800m. Pour les 9km restants, 200m de dénivelé c’est du presque plat …Mais oui !! 😉
Je suis une brêle en descente
A présent ça va bien descendre, quelques petites montées forcément pour agrémentée tout ça mais les 3 prochains km ça sera que de la descente pure et le plus souvent sur du monotrace (juste pour pas répéter « single »). On me dépasse de tous les côtés, je suis une brêle en descente. On m’a déjà dit que c’est l’âge (50) et je commence à le croire bien que ça n’a jamais été mon fort le D- ! A un moment donné je m’arrête même de côté pour laisser passer un train de 5-6 bonhommes, j’ai peur pour eux tellement ils vont vite. D’ailleurs ça ne rate pas, un de ceux-là tombe de tout son long juste après, heureusement sans gravité …
Bon on approche le km20, je commence à fatiguer. Les jambes ça va, le souffle ça va mais fatigué. J’ai effectivement mal dormi et c’est peut-être çà ! Je me dis, plus que 4 ou 5km au pire, le décompte commence. Ça va le faire, je pense à ma barre au chocolat que j’ai encore dans ma poche mais là tout de suite, pas envie de m’arrêter …
Un maillot orange
Mais que vois-je. Au loin, un maillot orange que je crois reconnaître. Régulièrement je scrutais le lointain dans l’espoir d’apercevoir ma traileuse préférée mais là je crois que c’est bien elle. Rien de telle pour me faire hâter le pas, la nature est ainsi faite 😊 Je la surprends à la marche dans une montée au km23. Enfin te voilà ! Elle en a marre et est contente d’avoir de la compagnie mais pas pour longtemps …
A peine la prochaine, et dernière, descente amorcée, qu’une petite voix me demande de bien vouloir me pousser pour laisser passer. Serais-je trop lent pour elle ? Définitivement oui !! Il ne lui faudra pas 100m pour prendre le large. J’ai un genou qui commence à râler, un début de tendinite sûrement, l’effort est plutôt inédit pour moi en ce moment, CQFD.
Genou ou pas genou, elle est vraiment très en forme ma moitié qui serait plutôt un 2/3 en ce moment. Je la laisse filer sans regret, mes sentiments ne sont que fierté et admiration pour elle à ce moment.
Bilan
On voit la ville de Barr depuis un moment en contre-bas et même vachement en contre-bas, ça descend à pic. Maintenant je commence à boiter un peu, je ralentis encore. Je croise un gars qui dit avoir 28km au compteur, j’en ai 25. J’apprends par la suite qu’il y a eu du débalisage sauvage et que certains s’étaient perdu rajoutant ainsi des km au parcours. Pour ma part je suis bien content d’arriver avec un peu plus de 25km en 3h07 (3h05 pour Laetitia).
Bilan plutôt positif pour ce retour aux sources même si je trouve que la masse de coureurs n’était pas adaptée au tracé trop étroit dès le début. Malgré la petite douleur au genou tout à la fin, j’ai bien supporté ces 3 heures de course sans vrai problème et ça c’est rassurant. Je sais que j’ai encore une marge de progression, c’est le principal pour moi. Dans 2 semaines, le test sur route cette fois-ci avec le traditionnel semi d’Illkirch et un objectif encore inconnu à ce jour … Wait and see !
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