L'auteur : defi13
La course : La Champ'Aisne - 32 km
Date : 13/6/2021
Lieu : Etampes Sur Marne (Aisne)
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Distance : 30km
Objectif : Se dépenser
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Autant être direct, ce Champ’Aisne Trail a été apprécié à sa juste valeur, j’ai éprouvé, comme beaucoup de participants je crois, à grand plaisir à participer à cet évènement.
Pour paraphraser une marque de jambon, c’était le retour du bon goût des choses simples.
Cela faisait 1 mois environ que je m’étais inscrit à ce trail en ayant pris connaissance de l’autorisation préfectorale accordée aux organisateurs. Petit à petit, la liste des inscrits s’est étoffée et 251 inscrits ont été listés (232 partants au final). Les consignes sanitaires ont été sérieuses et communiquées à plusieurs reprises par différents média jusqu’à la semaine précédent l’évènement.
À l’arrivée sous un franc soleil à côté de Crépy en Valois, j’ai constaté que tout le monde portait un masque. Personne ne voulait prendre le risque être le responsable du plantage de cette belle orga
Tiens, tiens, le soleil … l’ennemi du coureur, il a beaucoup joué sur les courses proposées (marche, 16k et 32km).
Je m’étais donc inscrit sur la plus longue distance proposée : un 32km et 1100d+. Il avait l’avantage de proposer un joli ratio kilométrage / dénivelé. Grosso modo celui du trail des Châtaignes en île-de-France avec la boue en moins et des côtes plus longes. On nous promettait des passages à côté de cratères d’obus, des morceaux de Dhuis, des coteaux champenois et des bois. Une belle description pour tous ceux qui avaient soif de nature.
Prise de température pour rentrer dans le stade de football puis retrait des dossards. Après 15 mois d’abstinence je vous avoue que j’ai eu un franc sourire sous mon masque au moment de récupérer mon dossard.
Tiens, je remarque que les bénévoles nous accueillent avec un grand sourire (on le sent au ton de la voix, forcément ils portent un masque). Un petit mot personnalisé et manuscrit sur le dossard. J’ai droit à un « tu vas vraiment en baver » et alors ? J’ai signé, je suis partant, j’ai envie d’en baver
Il n’est prévu que un ou deux ravitaillements en eau uniquement sur ce parcours. On nous avait annoncé de prévoir nos petites barres et autres artifices revigorants.
Mon lot de finisher contenait 2 buffs, 1 veste sans manches pour les entraînements de demi-saison, un verre commémoratif. Outre ces cadeaux, les organisateurs nous offraient 2 barres de céréales, une autre au chocolat et une compote de pommes à boire. Ravi ! Que demande le peuple ? Une course, une vraie… eh bien elle arrive, mais d’abord : l’équipement.
L’enfilage de la tenue avant l’échauffement d’une course est un classique me direz-vous, mais quand on y a pas goûté depuis 15 mois le plaisir est décuplé Et vas-y que je refais mes lacets, une fois, deux fois, trois fois … Avec les chaussettes de compression ou sans ? Quel porte dossard ? Bref, des détails qui n’ont que peu d’importance au final, mais auxquels on se permet d’accorder du temps. En revanche je comprends vite que la casquette est indispensable aujourd’hui, de même que les lunettes de soleil. J’enfile un gilet de trail très léger avec 2x 500ml d’eau dans les flasques, 2 gels et 2 barres énergétiques. Me référant à mon temps aux Châtaignes je me dis qu’il me faudra au moins 3h20 aujourd’hui.
Après un échauffement sur la pelouse du stade (pas trop intense, hein ! on part sur 32 bornes quand même) on se place gentiment sur la ligne de départ et après un mini briefing, le départ est donné dans la ville. Quelques centaines de mètres en ville pour prendre les plus belles côtes qu’on remonte en sautillant puis on s’engage sur des sentiers verdoyants entre les habitations.
Les kilomètres s’enchaînent on passe dans des sous-bois frais et agréables, des prairies qui sont déjà chaudes et je pense à bien m’hydrater pour éviter une surchauffe dont je me méfie. Le terrain est tantôt sec, tantôt légèrement humide en sous bois, et même sablonneux par endroits. J’en viens à me dire qu’une paire de runnings pour courir sur route ferait parfaitement l’affaire et c’est d’ailleurs le choix de pas mal de coureurs du 16 km.
Après environ 5-6km le groupe d’une quinzaine de coureurs dont je fais partie comment une erreur d’attention sur l’aiguillage. Certains avaient eu un doute il y a environ 500 m, mais là ça se confirme : il n’y a plus aucune rubalise sur ce sentier. Un balisage light qui va se confirmer par la suite, mais qu’importe on leur pardonne tout à ces gentils bénévoles ;-)
Du coup nous traversons la forêt pour atteindre une route que nous remontons sur 500m avant de voir un peloton dense qui traverse la route. Hop, de nouveau dans le flot. En revanche nous sommes en plein dans le peloton et le petit single suivi d’une traversée de rivière crée un bouchon qui nous empêche de reprendre les 20 ou 30 places de perdues. On enchaîne par une montée terrible dans un sous-bois qui ressemble un peu à une rampe de saut à ski ! C’est vous dire le pourcentage qui nous fait face, la pente n’est pas trop longue, mais ça tire dans les cuisses ! Puis nous serpentons en forêt puis redescendons à pic le long de ce tremplin à ski
Un parcours très varié et agréable
Nous empruntons de jolis singles, des pentes raides qui s’étirent sur plusieurs dizaines de mètres ou des faux-plats très longs. Il faut constamment s’hydrater et surveiller le cardio pour ne pas exploser. On monte aussi quelques coteaux champenois : à découvert, le soleil nous brûle petit à petit ; là la pente est courable mais longue. Après avoir contourné les parcelles nous les redescendons à vive allure, cette fois je ne regrette pas d’avoir enfilé une paire de trails aux pieds : les appuis sont sûrs, la chaussure ne se dérobe pas. Je prends du plaisir à faire basculer mon corps et me laisser descendre à vive allure. Je remarque qu’à ce petit jeu je m’en sors bien, en tous cas je maintiens à distance les coureurs qui me suivent et je rattrape facilement ceux qui me précèdent. Après quelques longues portions de plat, je me dis que c’est vraiment une course qui balaye tous les aspects de la course nature et qu’il faut être suffisamment armé. De bonnes qualités de fond sont nécessaires et j’arrive à alterner des sections de plat à des allures d’environ 4’40’’ au km. J’essaye même de me freiner en surveillant mon cardio tout en pensant à la distance totale de la course. 32km ce n’est pas rien tout de même alors il ne faut pas s’enflammer ! C’est d’ailleurs en courant le long de l’Aqueduc de la Dhuis que ces portions plates sont les plus présentes. Puis le tracé nous fait monter droit dans la pente pour quitter la Dhuis et au bout d’un km nous redescendons à nouveau sur l’aqueduc.
J’ai pu compter au moins 4 ravitaillements tout au long de ce long de ce trail. Les bouteilles offertes sont fraîches et ça fait vraiment du bien. À deux reprises j’ai pris le temps de remplir complètement mes 2 flasques de 500ml puis les 2 autres fois je suis parti avec une bouteille d’eau bien fraîche pour m’hydrater sur quelques centaines de mètres. À chaque fois, je trempe ma casquette pour éviter la surchauffe moteur. Tiens le moteur justement, il faut aussi penser à l’alimenter : toutes les 45 minutes j’avale un gel ou une barre de céréales. Ça fonctionne assez bien … même si je n’en ai pas une envie folle je n’ai aucun tour d’air et le rythme se poursuit. Oh bien-sûr la foulée devient moins aérienne sur les portions plates, mais je ne vais pas me plaindre, les allures sont très correctes (vers les 5’15’’-5’30’’ au km dès que je suis sur du plat). Donc tout va bien. Lors des passages dans les sous-bois, je remarque à nouveau que le balisage est light, mais à 10 km/h on peut largement s’en rendre compte
Le coureur complet existe-t-il ?
À un moment donné je repasse sur la Dhuis et je me retrouve devant un copain qui m’avait doublé depuis plus d’une heure… pourtant sur ce tronçon j’étais sûr de moi… Ce jeu de chat et de la souris ne va pas durer bien longtemps, il repasse devant et l’écart se creuse assez rapidement. Je n’essaye pas de le suivre, car je trouve ce rythme trop élevé. Il finira 6 minutes devant moi à la fin de la course.
Dans ce milieu de course je suis aux prises avec un concurrent qui avale assez facilement les portions plates et qui gravit très très vite le moindre mètre dénivelé. Il court sans arrêt et à très bonne allure en pente. Je n’arrive pas à courir aussi longtemps ni aussi vite que lui. Il est très léger et grimpe de façon déconcertante. En revanche s’il est à ma portée je le redépassse ou je le tiens à distance très facilement en descente. Tous les registres existent dans la course à pied ! Moi j’aimerais pouvoir monter assez vite, garder ma facilité dans les descentes peu techniques (on n’est pas en train de parler des 2 premiers kilomètres de la descente depuis le col des Posettes, hein!!) et enfin avoir une allure de marathonien en 3h00 sur le plat Bon je sais ce n’est pas encore Noël ! Je garde ce bon grimpeur à l’oeil et on va se suivre pendant une bonne dizaine de kilomètres.
J’attends le coup de bambou … qui ne vient pas
Aux 2/3 du parcours je reste sur mes gardes, car je vois qu’il nous reste encore 400d+ à prendre sur environ 8km et que la chaleur est très présente. Les dernières semaines m’ont fait perdre la confiance que j’avais emmagasinée depuis cet hiver. La faute peut-être à une fin de préparation chargée du côté physique et un OFF du Maxicross complètement raté qui m’a un peu démoralisé. J’avais clairement surestimé mes possibilités et je m’étais jeté à corps perdu sur ce OFF sur des bases de 2h20 en arrachant au passage un top 10 STRAVA sur le segment du M et puis …pschitt plus d’essence ni de sensations au bout de 9 km… Un chemin de croix pour finir en 2h55 à l’arrivée. Un air de soufflé qui se dégonfle et qui avait laissé des traces depuis 1 mois.
Du coup aujourd’hui, je me raisonne, je me calme pour ne pas brusquer la machine et je suis à l’affût de la panne qui pourrait arriver. Mais elle n’arrive pas et les sensations sont très correctes, alors je continue.
Nous abordons une montée pour entrer sur une parcelle viticole, je ne me sens plus assez en forme pour courir ces côtes, au bout d’une centaine de mètres je reprends un trotinage et les concurrents qui me précèdent tournent à gauche, je les suis et au bout de 400 m plus de rubalise. Demi-tour pour le très bon grimpeur. Moi j’hésite, et le coureur devant moi s’élance entre 2 parcelles droit dans la côte. Il est sûr de lui et pense que nous allons croiser la trace officielle en haut de cette parcelle. La tentation de faire demi-tour pour choisir la route plate est très forte… mais finalement à mi-rang il m’indique qu’il voit une rubalise en haut de la parcelle et avait raison. Alors je le suis et j’arrive à remonter ce rang de vigne jusqu’en haut. Ce faisant, je me prends à rêver à une coupe de champagne bien fraîche à l’arrivée … après tout l’idée n’est pas saugrenue. On est dans une région viticole, un partenariat avec un vigneron qui lâcherait une vingtaine de caisses pour la publicité et qui tiendrait un stand à l’arrivée aurait tout le respect des coureurs et marcheurs (moi le premier). Il serait un héros ! Le pas devient lourd sous un soleil écrasant. La somme totale du dénivelé progresse et je calcule qu’il doit nous rester 2 ou 3 pétards, pour boucler les 1100d+ annoncés.
Le goût de la compétition
Après avoir redescendu tout un rang de vigne (ah je te jure à quoi ça sert de les monter si c’est pour les redescendre 1 km plus loin !) nous replongeons dans un sous-bois humide, nous franchissons 2 fois un ruisseau et nous nous rapprochons des habitations et traversons même quelques rues. Nous nous faisons doubler de plus en plus fréquemment par des concurrents du 16 km. La première et la 2ème féminine me doublent et relancent très fort. Un concurrent du 32 km me dépasse, ce qui a le don de me titiller. Un souvenir des courses d’avant !! Vais-je me laisser faire ? Le corps n’a pas trop envie de se battre, mais je n’accepte pas l’idée ; c’est déjà un bon début ! Au loin j’entends le speaker, pourtant ma montre n’affiche que 28 km. Au détour d’une route, je demande à des bénévoles si nous approchons de la fin et elle me répond oui de façon très affirmative. Avec toutes les réserves qu’un coureur doit accorder à la parole d’un bénévole vers la fin d’une course, je me dis que la distance de la course a été surestimée et je dévale une pelouse à toute allure en relançant très fort en croyant que le stade est à proximité. Je comble l’écart avec le coureur du 32 qui m’avait doublé et le distance immédiatement.
Après quelques centaines de mètres, je décide de garder une bonne allure tout en régulant ma chevauchée au cas où la course ferait quand même plus de 30 kilomètres. Un autre bénévole annonce très précisément la délivrance dans 2 km, puis 5 minutes plus tard un autre nous dit fin dans 800 m. Nous avalons en marchant la dernière difficulté, et comme c’est vraiment la fin, je reprends la course à mi-pente puis nous serpentons entre les habitations. Je reconnais le début du parcours et lance une accélération finale pour dépasser une nuée de concurrents engagés sur le 16k. Final au pas de course et hop, me voilà dans le stade après avoir arrêté mon chrono : 3h04 pour ces 30,6 km et 935 m de dénivelé positif. 24 heures plus tard, j’ai appris que j’étais classé 32ᵉ sur 251 finishers.
Sur le plan sportif je n’en attendais pas autant. Je suis très content, en manque de confiance ces dernières semaines je trouve ce résultat très honorable d’autant plus que je pense avoir fait une bonne course avec un classement honorable. 6’01’’ au km sur un trail d’une bonne distance, pas si roulant que cela, dans des conditions météo difficiles, je suis ravi. Les résultats ne seront pas affichés le jour de la course pour respecter le protocole sanitaire.
Le goût des choses simples
Dans le stade je décide de prendre le repas. Il est midi après tout et j’ai une heure de route pour rentrer. Du coup je m’intéresse de près à ce que les organisateurs appellent le « repas ». Pour une somme dérisoire (5 €) on nous propose une boisson au choix, 2 grillades encore fumantes et retirées de la grille de l’immense BBQ dans un morceau de pain frais et enfin une note de douceur en guise de dessert. En finissant ma part de flan à l’ombre je me dis que j’ai bien fait de participer à ce Champ’Aisne Trail à Étampes- sur-Marne. Je repars avec un grand sourire, ces retrouvailles ont fait du bien à beaucoup de personnes. Avec beaucoup de simplicité et de bonne volonté, les organisateurs et bénévoles ont dignement fêté les retrouvailles entre les coureurs et les courses. Ils nous ont proposé ce que pouvait se faire de mieux en termes d’organisation, de variété de parcours et de bonne humeur. Merci pour tout. Vive ces moments simples et vivement les prochains dossards !
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