L'auteur : Mad Treker
La course : 100 Miles Sud de France
Date : 2/10/2020
Lieu : Font Romeu Odeillo Via (Pyrénées-Orientales)
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Distance : 170km
Objectif : Terminer
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100 Miles Sud de France - Comment prendre le départ ?
Bruno m'avait vendu un ultra convivial, plat et magnifique. Au bout de 26H, dans la covivialité du Cantal et
des TCAPiste, je termine à 1H du matin ce 16 juin 2019, 112kms qui ne m'ont pas semblé plat. Malgré des pieds en feu, dès le lendemain, l'idée de pouvoir candidater à l'UTMB germe dans ma tête. Pour cela il me faut accrocher un 170 KM, se sera
le 100 Miles sud de France. Il a toutes les caractéristiques nécessaires : une région que je connais, plus de D- que de D+.
Je passerais sur ma préparation stoppée net par une douleur au talon sur Juillet et Aout. J'ai été sauvé par Coach Lolo
le roi de la blessure. Il m'a donné un programme sur base de renforcement statique, vélo et étirement. Cela m'a permis de reprendre la course mi-aout. J'arriverais quand même sur la course avec un talon sensible et rempli de doutes.
Au mois d'aout je finalise ma garde robe. Sachant que je n'aurais pas d'assistance, je dois avoir tous les changes possibles. Résultat, 46 pièces qui me permettront de me changer dans les 3 bases vies et d'avoir le choix entre chaud et froid. 3 paires de chaussures pour ne pas renouveler l'expérience de l'UTPMA où j'avais pataugé dans les mêmes chaussures. Avec comme résultat des pieds dans un piètre état.
Mi-Septembre j'attaque un fichier Excel (déformation professionnel) de tous ce qu'il me faut. Au bout de 60 lignes et 10 colonnes je crois n'avoir rien oublié. Seul inconnue, est ce que mon bardas va rentrer dans les sacs de base vie ? Après un dernier week-end à mettre mes vêtements dans des sacs étanches, à constituer des sacs de nourritures et des sacs de produits d'hygiène, à équiper la 308 BREAK d'un matelas gonflable, je suis fin prêt.
Jeudi 2 Octobre, 13H je suis au camping partenaire "la Massane" à Argelès. Tellement partenaire que l'on ne peut laisser la voiture sur le parking de nuit. Je gare la voiture dans la rue et prend la navette à 14H affrétée par l'organisation du trail. Durant la montée, je discute avec Jean un trailer qui a fait à peu près tout les ultras connus. Nous nous retrouverons plus tard plusieurs fois. Vers 17H nous arrivons au Termanal. Nous sommes passé de 25 degrés avec le soleil à moins de 10 degrés avec de a brume. Les prévisions pour le lendemain sont pessimistes. Au mieux quelques degrés avec de la pluie et de la neige. Je fais une queue, sommes toute rapide, pour déposer mes sacs. C'est rapide d'autant plus que le contrôle des sacs, en raison de la COVID, se résume à signer une attestation. Je récupère le repas du soir qui remplace la pasta party et me dirige vers le gite de l'Angélique situé juste en face. 19H Bruno vient me chercher, nous mangeons avec Yvon qui a déjà fait cette course et qui m'en rappel les principes : balisage light avec lequel il est possible de se perdre et ravitaillement un peu light à certains moments. Je passe la soirée à faire et refaire mon sac et trouve mon voisin de chambre très zen, il lit sur son lit tranquilou.
Vendredi 3 Octobre 6H45, je me lève, me prépare et descend petit-déjeuner. J'ai prévu de ne pas déroger à mon traditionnel porridge. Je craque sur 2 tranches de pain au noix qui sont délicieuses. 8H05 branle-bas de combat, un mail et un SMS de l'orga nous annonce un départ avancé et la nécessité de se rendre au départ pour 8H. J'accélère, je suis prêt, mon voisin de chambre faisant son sac a perdu son dossard :(. Il le retrouvera au départ :). J'arrive au départ à 8H15, je dépose mon sac pour Argelès. Là contrairement à la veille, on me demande de mettre une étiquette avec mon numéro de dossard. Heureusement les bénévoles trouvent en vitesse papier, scotch et feutre. Le briefing est entamé dans la foulée, je retrouve la Team Tcap, puis on nous demande de nous présenter au départ. Là à la sortie du gymnase, on se fait badger un par un, puis on se met à courir vers l'arche les uns derrières les autres. Mais oh fait ça y est le départ est donné.
100 Miles Sud de France - Du départ Bolquère au 55 Km Vernet les bains.
Ce 100 Miles est une première, un départ lancé à la façon 24H du Mans moto est aussi une première. C'est finalement une bonne idée, nous pouvons courirnde façon fluide sans effet bouchon du au nombre. Les premiers 12 Km sont en descente, vers Mont-Louis, à travers des forêts de sapin, sur des chemins souples et sous la bruine. Arrivée à la citadelle, l'armée nous propose un passage un peu ludique, en nous ouvrant la partie fortifiée qu'elle occupe. Nous traversons ensuite Mont-Louis pour finir la descente et attaquer enfin (Harrggggg) la montée.
Au niveau de Planès (12 Km), premier ravito pas d'arrêt prévu si tôt dans la course, tout est bon pour ne pas perdre du temps. Ha oui j'ai oublié de préciser, c'est une course, je ne vise pas le podium (he non )en revanche je dois faire attention aux barrières horaires. (Kezako une BH : un temps maximum donné pour atteindre un des points de passage).
Avant la course, j'ai fait une analyse poussée grace à mon voisin Thalès ( vous connaissez Thalès ? c'est un mathématicien :), dans la precedante decade il fut aussi un marathonien ), des temps des 3 derniers de la course 2019. J'en déduis que pour y arriver, j'ai 48H maximum et que cela va être tendu. Je me suis donc préparé mentalement (oui je me suis auto engagé comme préparateur mental ) et pris la décision de faire des arrêts de service les plus réduits possibles.
J'en reviens à la montée, nous attaquons un premier col, le col Mitja pour nous rendre au refuge de la Carança (28 KM et 1399 M de dénivelé). Le manque d'entrainement en montagne se fait sentir, le rythme n'est pas très soutenu et le souffle semble un peu court (effet de l'altitude ?). La pluie nous accompagne depuis le début.
Soudain une éclaircie, F Gil et JP Soler me doublent. Ils font partie des 4 fantastiques, quator de trail que l'on retrouve dans les vidéos de ZinZin reporter. Vidéo à consommer sans modération. Ils ont entre autre fait la Swiww Peaks et l'Euforia. J'échange quelques mots avec eux et les voit partir inexorablement sur un rythme que je ne peux suivre. Le ravitaillement prévu au refuge se fait dehors pour raison sanitaire. Vu le froid, je choisi de refaire le niveau d'eau. La pluie se mettant à redoubler, je profite d'une perron abrité pour enfiler le pantalon imperméable et le poncho Raidlight. Je repars dans la même ambiance
qu'il y a 15 ans un 14 juillet. Avec ma douce nous avions passé le col del Pal sous la neige. Rebelote, nous sommes sous la neige. Soudain un grondement, c'est quoi ? un ours ? un loup ? mais non c'est juste le brame d'un cerf. Nous passons le col Del Pal (2294m) dans le froid et la neige. J'échange 2 mots avec le bénévole que j'admire rester seul dans le froid à voire passer des trailers pendant des heures. Après une descente boueuse et glissante comme je les aime (je suis champion du monde officieux de descente en trail, je partage ce titre avec Thalès), je rejoins le ravitaillement de Mantet (38 km / D+ 2096 m). Déjà 7H29 de course enfin de marche puisque cela fait à peine plus de 5 KM/H. Il neige et le ravitaillement est sous un marabout dehors. Je fais au plus vite, un bouillon avec des vermicels et le plein des flasques. Je repars sous la neige faire les 300 derniers mètres. L'atmosphère est féerique, le blanc recouvre l'ensemble du paysage, la température s'adoucie. Je bascule alors dans les 12 KM de descente en direction de Vernet les bains. La descente est agréable, alternant les sentiers en sous bois et des portions de route. L'entrée dans Vernet est un peu longue et je découvre une petite ville thermale très jolie, éclairée par le coucher du soleil, la pluie après 10H sans discontinuer nous a enfin quittée.
Entrée dans la base vie de Vernet, un vrai ravito nous accueille enfin. Je rempli mon plateau, bouillon, pate, 4 tranches de pain de mie, 4 morceaux de fromage. Je récupère mon sac de base vie et me trouve 3 chaises au fond de la salle, là où il fait chaud. J'installe mon diner sur une des chaises, la 2ème va accueillir les vétements sales, la 3ème les vêtements propres.
Je démarre alors ma routine répété depuis longtemps dans la tête. Objectif pas plus d'une heure d'arrêt au stand. 1ère étape, le haut du corps, enlever le mouillé se nettoyer avec des lingettes bébé (ils ont trop de la chance les bébés), passer de la NOK, se remettre au sec et au chaud. Je mange un peu. 2ème étape, le bas, chantier plus compliqué, il faut enlever les chaussures qui déxxxxxxsse le sol, les chaussettes mouillées, les guêtres, les "bas" de contenssion, le short, le slip. Je déroule ensuite la routine lingette, NOK, vêtements secs. Je mange encore un peu. A ce stade, je suis entouré de vêtements sales, propres, de produits d'hygiène, d'un sac de ravitaillement. Il faut alors trier ce qui reste sale puis propre et ce qui intègre mon sac. Tout cela comme prévu me prend 1H (harrrg quelle perte de temps pour la tortue). Je rends mon sac de base vie, termine de m'équiper, attrape 2 parts (oui oui 2 parts) de Fougasse à la crême (que c'est bon cette cochxxxxrie) et me fait badger. Entrée entre 19H30 et 20H30 j'en ressort entre 20H30 et 21H30, mes souvenirs commencent à être moins précis.
100 Miles Sud de France - du 55 au 92eme KM - Vernet Arles.
La sortie de la base vie se fait de nuit à la frontale. Le balisage dans Vernet est un peu distant dirons nous. Nous nous regroupons à 3 pour sortir du village et attaquons la montée. Nous partons pour 10 KM et 1400 de D+ pour atteindre le sommet de la course, le refuge des Cortalets au pied de la partie sommitale du Canigou.
Le mauvais temps s'est envolé, la nuit est étoilée. La première partie de la montée est presque débonnaire. Il suffit de prendre son temps et de monter régulièrement. Au bout de quelques temps (2H ?) nous atteignons un ravito sauvage. Enfin un ravito festif, groupe électrogène, enceinte avec du gros son, bénévoles qui ont fait honneur au pack de bière. L'un d'eux veut absolument nous faire prendre conscience que nous entrons du coté obscure de la force. Attention il va faire froid et plus de possibilité d'évacuation jusqu'à Baterre (que j'atteindrais vers 4H du mat). Je comprendrais plus tard, qu'un super trailer c'est blessé plus haut dans la neige, et a appelé le PGHM (oui rien que cela) qui a découvert que malgré les conditions le départ du trail avait été donné.
Je reprends donc mon ascension seul dans la nuit .Plus nous montons, plus nous voyons la vallée du Roussillon. Que de lumières ! Oh de grosses lumières rouges au sommet des éoliennes ! Tiens, je vois même le chapeau du boulanger de Cucugnan, je vous conseille ces pâtes et sa farine pour le régime alimentaire avant ultra :). Le froid arrive accompagnée de 10 cm de neige au sol, c'est une nuit de pleine lune, la lumière se reflète sur la neige, j'arrive à avancer sans ma frontale. Il faut quand même l'allumer pour faire scintiller les catadioptres du balisage. Au détour d'un chemin, je distingue 2 bénévoles plus haut que le sentier au milieu de la neige. Mais que diable font ils là à se cailler les meules. Je commence à croiser d'autres concurrents qui redescendent. Que se passe t-il, le parcours initial ne prévoit pas de se croiser. Encore et encore, comme dirait Francis, je croise d'autres concurrents .... Puis je finis par atteindre le ravitaillement des Cortalets.
Il est approximativement minuit et demie. Cela fait 15H que je chemine et j'ai fait 65KM, D+ 4000, D- 3500. Nous rentrons dans une petite pièce chauffée avec des bénévoles accueillants. Je prends 2 cakes, une petite bouteille de Vichy. Un concurrent dort la tête sur la table, un autre descend du dortoir il vient de dormir 1H30 .Vite il faut que je reparte avant que l'envie ne passe. j'attends un peu avant de repartir, la consigne est de repartir par groupe de 3. Le parcours a changé (je comprends pourquoi nous nous croisions entre montée et descente), nous devons revenir sur nos pas. Nous sommes prêt à repartir avec 2 autres compères. Surprise je me retrouve avec Jean, le trailer rencontré dans le bus pour monter à Font-Romeu. Nous sortons et la nous passons de la douce chaleur du poêle au froid du pôle nord. Je suis saisi par le froid, immédiatement cela motive pour se mettre à courir. La trace est gelée, il faut se mettre sur le coté pour courir dans la neige. Au bout de quelques minutes nous retrouvons les 2 bénévoles qui sont là pour nous indiquer la bifurcation. Les consignes sont claires, vous suivez la piste pendant 3 à 4 Km, vous trouverez des branches au travers de la piste, il sera temps de bifurquer et retrouver le parcours initial. Nous partons donc en courant, la piste est plate en descente, la lune éclaire la neige, le roussillon est illuminé de milles lumières électriques.
Au fur et à mesure de la descente, la température devient plus clémente, nous passons un vrai moment de bonheur. Le temps passe puis nous commençons à le trouver un peu long. Nous en sommes à 4,5 Km puis 5 Km et enfin nous trouvons les branches qui barrent la piste. Ouf nous sommes sur le bon chemin. Nous entamons alors 5 KM en balcon, mais la nuit avance et la fatigue avec. Avec Jean nous allons nous relayer pour soit trottiner, soit faire de la marche rapide. Dès que l'un de nous rentrent dans un faux rythme nous nous relayons. Le chemin se rétrécit et longe de plus en plus des pentes très raides. C'est dans un de ces passages que nous allons rencontrer 3 ruminantes qui sont sur le sentier et présentent de longues cornes pointues. Nous les passons avec un peu d'appréhension. Nous avons une une arme fatale, nous les éblouissons avec nos frontales hypers puissantes. Au milieu de la nuit (3H30), noyé par la fatigue nous finissons par arriver au ravitaillement de l'Estanyol. Perdu sur les contreforts du Canigou, sous un barnum non chauffé, les bénévoles font encore des merveilles, ils sont là pour nous. Après avoir manqué de salé dans les 55 premiers Km, je tombe ébahis sur du fouet Catalan, mon cerveau estomac se précipite dessus, je repars avec 6 tronçons dans la main. Mauvaise idée, cette charcuterie est poivrée et dans le contexte du trail, je ressens encore plus le poivre, c'est immangeable. Je repars, la fatigue rend les souvenirs plus confus, je ne sais plus quand nous nous séparons avec Jean.
Je franchis le col de la Cirère, puis j'attaque la descente sur Baterre, c'est agréable j'arrive à trottiner. Soudain j'entends des sangliers farfouiller au-dessus de moi. Pas franchement téméraire, je n'éprouve pas de peur, car nous sommes quelques uns sur cette portion. Le ravitaillement de Baterre (79 km / D+ 4526 m) arrive assez vite, il est 5H du matin. Je profite d'un bon bouillon servi par 2 jeunes bénévoles sous un barnum. Visiblement, il et elle se sont dopés à la tisane de houblon pour rester éveillé. Cela donne des échanges d'un autre monde à cette heure de la nuit. Cela rend la nuit encore plus irréelle. Je repars sur une piste descendante assez roulante et je suis rapidement rattrapé par Grégory, nous allons nous tenir compagnie jusqu'à la base vie de Arles. Comme mon précédant compère Jean, Grégory a un palmarès impressionnant d'ultra trail. Je me demande ce que je fais à ces cotés. Le malheureux a du mal à s'alimenter et a du faire une longue pause (certainement le froid ?). La descente semble très longue (10 Km). Nous ne voyons jamais les lumières d'Arles. A un moment, nous nous prenons à remonter, nous comprenons que le balisage nous a joué un tour, nous ne sommes pas les seuls. Nous revenons sur nos pas et trouvons la bifurcation. Nous finissons par rentrer dans Arles, à cette heure la ville est déserte, la base vie située à l'extérieure se fait attendre. Je laisse finalement Gregory avec son assistance perso dehors et je rentre dans une accueillante salle. Il est 6H45, 92 Km, D+ 4500 et D- 5000.
100 Miles Sud de France - du 92 au 132eme KM - Arles Le Perthus
Je rentre dans la base vie au petit matin, il est 6H45, il fait encore nuit. J'ai prévu la routine changement de vêtements et alimentation (1H) mais aussi Massage et repos. Je veux repartir de jour avec le maximum d'énergie, je n'en suis qu'à la mi-course. Les bénévoles sont au petit soin, mais ici aussi la partie ravitaillement salé est un peu light. Je prends du bouillon puis voit des pates collées au fond d'une casserole. J'ai la lucidité de les faire ajouter à mon bouillon, cela donnera un résultat fantastique, des pates chaudes YEEEESSSSS. Je cherche de l'eau gazeuse, il n'y en a plus. j'essayerais une boisson gazeuse sucrée, c'est franchement dégeu, je comprends pourquoi il en reste une palette. Pendant que je me restaure, je retrouve Jean. Mais aussi 3 bénévoles d'un âge déjà respectables qui étaient au départ à Bolquère 24H avant (ils sont vraiment fantastiques). Je discute avec l'un d'eux qui m'indique avoir balisé la partie Arle - Las Illas. Non seulement cette partie était la mieux balisée, mais elle fait 24 Km et 1700 de D+. Vous imaginez le travail.
Après m'être changé, m'être rassasié, je vais vers les kinés (c'est une première pour moi) suite au conseil de Bruno la veille du départ. (Vous vous rappelez Bruno, celui qui m'avait vendu l'UTPMA come un ultra plat :). A mon grand étonnement, il y a encore 2 kinés debout. Celui qui me prend en main, me demande où j'ai mal. En plus des quadris, je lui indique mon talon douloureux (celui qui me faisait douter avant la course de ne pouvoir faire plus de 30 Km). Il me prend le pied, le tord et le retord, le masse dans tous les sens. Je ressens un tels bien-être que je lui demande de s'occuper de l'autre pied. Je n'aurais plus mal au talon de la course. Merci à ce magicien. Ensuite, je vais m'allonger 15 mn avec le buf sur les yeux. Pas possible de dormir mais je me repose.
Le départ de la base vie se fait seul, de jour. Il fait beau et doux, il est aux alentours de 8H15. Sur le papier et dans ma tête, j'ai passé le morceau de choix des 1400 de D+ du Canigou. Devant moi se dresse un "petit mur" de 700 de D+. C'est sans compter sur la fatigue, je mettrais 3H pour faire 700 de D+ et 10 Km. Après le col, 2 féminines me dépassent, j'essaye de les suivre, mais dès que cela descend ou qu'il y du plat, elles relancent et petit à petit je les vois s'éloigner. Puis soudain, je reviens sur Jean qui a pris la décision d'abandonner. Je le laisse en me demandant comment il va faire pour rejoindre un lieu d'abandon, nous sommes au milieu du tronçon. Je poursuis un sentier à flanc de montagne qui va chercher le fond de vallée pour revenir sur l'autre versant. C'est vers 11H30 que j'arrive au ravitaillement de Montalba. Sous un barnum simple quelques tranches de pain de mie et de fromage m'attendent. Un bénévole a la gentillesse de me proposer son fauteuil de camping, je m'installe au soleil. Les 2 féminines sont encore la, elles ne tarderont pas à partir. Je me dit que je ne les reverraient jamais. Un autre trailer est la aussi avec sa femme et son bébé. Je les reconnais car ils étaient déjà à Arles au petit matin avec le bébé :). Comme je pose quelques questions aux bénévoles, la femme du trailer m'explique la suite jusqu'à Las Illas. De façon évasive elle parle d'une dernière difficulté. Je ne fais pas bien le lien avec le profil que j'ai en tête. Je pense qu'il reste 400 D+. Je ne vais pas tarder à me confronter à cette montée qui en réalité fait 1000M de D+. Arrivée à un premier col au bout de 700M, je crois être au bout de mes peines, un randonneur admiratif me précise qu'il reste encore 300M de D+. He Mxxxe. Il est entre 15 et 16H et je me bats avec un mur de 300 M en forêt dans les feuilles de l'automne. Sur la fin je rattrape un gars qui me dira plus tard s'appeler Lars, nous entamons le passage du Roc de France. C'est magnifique nous avons des points de vue sur la plaine de l'Emporda (coté Espagne) jusqu'à la mer, mais aussi sur la plaine du Roussillon là aussi jusqu'à la mer. Mais que ce passage est technique. Des gros blocs où les bâtons sont gênants puis pour finir un petit passage d'une dizaine de mètres où il faut mettre les mains. Avec mon nouveau compagnon nous sortons enfin de ce chantier. Nous tombons sur 2 pompiers qui tiennent un ravitaillement en eau. Mais visiblement cela fait plusieurs heures qu'ils n'ont plus d'eau (no comment). Pas grave nous avons ce qu'il nous faut. Lars est inquiet pour la barrière horaire du Perthus. Comme annoncé dans par les mails d'avant départ de l'organisation, les bénévoles ne sont pas au courant du parcours. La réponse du pompier le confirme, "je pense que la barrière horaire au Perthus est vers 19H". Lars commence à être inquiet. Heureusement malgré mon manque de lucidité, les mois avant le départ, j'ai souvent étudié les BH. Je le rassure immédiatement en lui indiquant que c'est plutôt autour de 23H. Le doute restant dans son esprit, nous profitons des pistes en descente pour trottiner. A ce stade cela ne s'appel plus courir, nous mettrons 1H20 pour faire 7 Km. J'en profite pour apprendre que Lars est Danois, il s'entraine dans le Caroux, lui aussi à un palmarès Ultra impressionnant. Que fait-il avec une tortue telle que moi. Lui aussi a été surpris par le froid de la première nuit. En plus il m'explique que son accoutrement bizarre vient du fait qu'il a laissé ses vêtements chaud au Danemark. Quand il a vu au dernier moment les prévisions, il a du se rabattre sur un haut chaud de sa femme :). A force de trottiner nous finissons par arriver au ravitaillement de Las Illas (117 km / D+ 6395 m / D- 7400). Nous sommes accueillis comme des rois dans un gite. Miracle, il y a de l'eau gazeuse, des TUC (incroyable), du jambon de pays (phénoménal). Quelques trailers sont assis confortablement. Les bénévoles sont fantastiques en plus lls connaissent la BH du Perthus 23H30 et rassurent Lars. Ils sont en admiration devant notre "exploit". A ce stade, je ne comprends pas bien comment n'arrivant plus vraiment à courir, cela peut entrainer l'admiration. Il faut que je sorte de ce traquenard douillet, au moment où je sens que je ne vais plus arriver à partir, je salue la compagnie, me pousse vers la sortie. Les 3 prochains Km sont en descente sur la route. Je n'arrive plus à courir et adopte une marche rapide répétée de nombreuse fois avec ma femme sur notre circuit quotidien. Je me fais klaxonner par une voiture, elle s'arrête à ma hauteur, c'est la famille du trailer avec le bébé, eux aussi me félicitent. Mais de quoi, je ne cours même plus. Je mettrais 3H30 à faire les Km qui me sépare du Perthus. Je finis par arriver au dessus du Perthus, le village semble prêt, cela va durer 1H. Le bruit des camions sur l'autoroute est continu. J'en profite pour appeler la maison, je suis mentalement au plus bas, j'ai fait le plus long mais il reste le plus dur. Ma voix et le peu de mots que je suis capable de prononcervont trahir cet état. Ma femme le détecte immédiatement et d'un ton enjoué, elle m'explique que c'est gagné, ce que j'ai fait est super, c'est sur je vais finir à l'aise. Bon, sa vue de la situation
enfouisse mes doutes au plus profond. Même si je ne retrouve pas l'énergie, je ne vois plus comment faire pour ne pas finir, il faut continuer. C'est à ce moment que je rencontre Eric. Je ne sais plus lequel des 2 a rattrapé l'autre. Mais nous avons tous les 2 envie de parler et plus du tout envie de courir. Nous allons avancer de concert jusqu'à la base vie. A 1,5 Km de cette BV, alors que le responsable du tracé a décider de rajouter une montée dans les ronciers, nous faisons le tour de la citadelle abandonnée, je me fais doubler par les 2 féminines qui m'avaient distancées à Montalba. Je ne peux m'empêcher de leur demander par quel miracle elles peuvent me doubler 2 fois à 8H d'intervalle en courant alors que je marche. L'une d'elle m'explique, qu'elles ont reconnus des amis au ravitaillement de Las Illas. Elles en ont profités pour visiter le gite. ( A ce moment vu mon état, cela ne me semble même pas bizarre). Elle ajoute, bon maintenant on ne trainent pas, on ne veut pas faire 2 nuits blanches. Elles auront surement eut un gros coup de mou. Car sortie 1H avant moi de la base vie, elles ne sont finalement arrivées qu'avec 2H30 d'avance, c'est à dire à 8H le lendemain matin. Je finis par rentrer dans cette base vie ( 132 km / D+ 6783 m / D- 8000), il est 20H.
100 Miles Sud de France - du 132 au 171eme KM - Le Perthus Argelès
A l'entrée de la base vie, 2 piles d'une dizaine de pizza m'attendent (c'est ce que mon cerveau estomac pense ). Je ne peux m'empêcher de m'exclamer ¨houaou super des pizza¨. Je vais vite comprendre que ce n'est pas pour nous mais pour les bénévoles qui dans cette dernière base vie se retrouvent en attendant les derniers pour fermer le parcours. Ma déception va vite disparaitre, ici il y a des bénévoles qui tiennent un ravito 3*. Nous avons le droit à des coquillettes sauce tomate avec bout de saucisse et c'est chaud.
Je m'installe près des kinés et reprend ma routine nettoyage, séchage, changement, rangement et alimentation. Le tout me prend 1H. Ensuite je passe dans les mains du podologue puis du kiné. Bon le kiné est peu rude avec mes quadris. Au final je me sent comme neuf. Je prend un petit quart d'heure supplémentaire pour m'allonger. je ressors de la base vie 1H30 après y être rentré. Il est 20H30, la nuit est tombée, je ne comprends pas le balisage, j'ai besoin d'un autre trailer pour trouver la sortie. Nous nous élevons régulièrement au dessus de la ville puis prenons un longue piste qui va nous mener au col de l'Ouillat. Je mettrais 2 H pour faire ces 9 Km. Arrivée au col de l'Ouillat vers 22H30, le froid commence à me gagner. Je fais le plein des gourdes et attaque ce que je crois être le dernier morceau, la montée au pic du Néoulos. Je suis seul dans la nuit, elle est étoilée, la forêt de sapin s'éclaircie et la vue sur le Roussillon apparait. Arrivée aux antennes du pic, je bascule dans une descente qui va vite devenir interminable. Cela fait déjà quelques heures que différents animaux et créatures improbables se dressent le long du chemin. Là dans la descente je suis accompagné par l'arche de Noé. Les 1200 M de D- qu'il me reste avant le ravitaillement de la vallée heureuse sont interminables. Alors que je progresse seul et laborieusement dans la nuit, un groupe de trailers me rattrape. Je retrouve Lars et Eric. J'en profite pour me mettre dans leurs pas et me force à garder le rythme imprimé par le premier. Eux aussi semblent atteint d'hallucinations. Celui devant moi s'arrête soudain et me montre un buisson de feuille d'automne. Il commence à me demander si moi aussi je vois ????? Puis il se rend compte que c'est un buisson, il repart. Nous entendons aussi des bruits de percussions au loin. Je fais confirmer à mes camarades de route qu'ils entendent bien les même bruits. Car cela fait des heures que j'entends des bruits d'un mystérieux compagnon qui me suivrait !
Aux alentours de 2H du matin nous croisons un bénévoles qui remonte le sentier à contre sens, ses paroles nous redonnent espoir. "Vous y êtes plus que 600 M". En une phrase cela semble court, dans la réalité se fut très long. Nous arrivons enfin au ravitaillement. Cela se passe sous un barnum. Pour s'asseoir, 3 solutions : l'arrière d'un fourgon WW, 2 tas de pack de bouteilles de Coca ou une caisse. Après avoir testé l'instabilité des tas de bouteilles de Coca (Pleines) je m'octroie la caisse. Les bénévoles cherchent à nous remonter le moral. C'est bon les gars vous avez terminé, il reste "un coup de cul" et 10 KM pour arriver au ravito de La Valls. Ensuite les 9 derniers se décomposent en 4 Km de sentier et 5Km de route qui ne comptent pas. Cette description nous laisse tous les espoirs. Je calcul qu'au vue de cette description, il est 3H du matin, l'arrivée pour 7H est largement envisageable. Lucidité quand tu nous tiens, j'arriverais à 9H30 / 9H45. (je sais, je viens de spoiler la fin).
La lumière et la chaleur du réchaud maintienne une atmosphère plus réconfortante que le froid de la nuit qui nous attend. Je laisse repartir la plus grosse partie du groupe et je ne reverrais plus Lars. Je verrais dans le classement qu'il finira 1H devant moi. Il m'aura donc mis une heure sur les 19 derniers kilomètres, je mesure le chemin qu'il me reste à parcourir pour améliorer mes performances sur la longue distance.
Je repars finalement avec Eric et son compère Jérémy. Ma lucidité est telle que je pense qu'ils se connaissent de longue date. Je comprendrais à l'arrivée qu'ils se sont rencontrés durant cette 2ème nuit de déambulation. A la sortie du barnum, pour la première fois en 48H, j'ai une sensation de froid avec des tremblements. La reprise d'une marche active va vite faire disparaitre cette sensation. Nous repartons donc à 3 avec un groupe de 5 à 6 trailers rapides devant nous que nous voyons se fourvoyer sur le chemin à suivre. L'un de mes 2 compères (je ne sais plus lequel) plus lucide que tous le monde s'aperçoit que nous devons prendre une épingle à gauche. Nous suivons donc le bon chemin sans avoir la force de courir prévenir le groupe qui est partie sur la mauvaise piste. Ils nous redoublerons 15 minutes plus tard, la situation ne présentait aucun danger. Nous entamons donc ce que nous croyons être la dernière bonne montée. Les 300 de D+ se font le long d'une piste qui monte régulièrement en lacet. Eric imprime le rythme et Jérémy s'endort derrière. Je crois être en meilleure état, sauf que l'envie de dormir est telle que je crois marcher en ayant le corps penché. Rétrospectivement cette sensation me semble être le signe d'une fatigue extrême. Nous atteignons le sommet de la montée et attaquons une descente au pied de falaise d'escalade. Le road book indique "vous allez redescendre en empruntant plusieurs dalles qui peuvent s'avérer glissantes par temps de pluie. Prudence". Naaaan mais de quelle substance les organisateurs avaient-ils abusé quand ils ont écris cette phrase ? Cette descente est hyper technique, il faut régulièrement mettre les mains pour passer des marches de 1M à 1,5M. J'ai a ce stade 2 hypothèses. La première est que le road book est sérieusement optimiste. La deuxième mon état de fatigue a transformé la réalité du terrain. Il faudra que j'aille vérifier de jour et en état normal. Quoi qu'il en soit, l'engagement mental nécessaire a fait disparaitre l'irrésistible envie de dormir. Nous finissons par atteindre le fond de la vallée de La Valls. Dixit le rod book, ce passage est magnifique. Pour nous, il est aux alentours de 6H du matin, il fait nuit, et nous sommes gagnés par l'humidité de fond de vallée. Trouvant que les 2 KM de route s'éternisent, nous nous demandons où nous sommes. Nous essayons de vérifier sur Google map mais bingo on ne capte pas. Nous finissons par retrouver le frère d'Eric qui somnole dans sa voiture (pourquoi attend-il là, au milieu de rien ? rétrospectivement c'est encore invraisemblable ). Pour se réchauffer, il décide d'accompagner Eric jusqu'au prochain village et ravito. Il fera pas loin d'1 Km dans la nuit. J'en déduis qu'il a fait le retour seul ! Nous arrivons dans un ravito tenu par un couple, dans une pièce de maison donnant sur la rue. Eux aussi n'ont pas du dormir de la nuit. La femme nous décrit le parcours : une dernière montée (quoi encore une mais c'est une honte) puis ensuite un cheminement en balcon jusqu'à la chapelle Sant LLorenç. Nous mettrons 1H10 pour faire ces 4 Km et 300 D+. En revanche nous avons cherché le passage en balcon. La encore, je me demande si notre état nous a empêché de percevoir la réalité ou si les bénévoles souhaitaient nous mettre dans un dynamisme positif. Alors que nous sommes encore sur les contreforts des Albères, le soleil se lève sur la baie du Racou et chasse les envies de dormir. Nous arrivons à la chapelle, les bénévoles sont entrain de ranger. Il nous reste quelques centaines de mètres avant d'arriver à la route près du château de Valmy.
Nous allons mettre 1H30 pour faire les 5 Km de route qui nous séparent de l'arrivée, c'est long, c'est pas beau, nous sommes seuls. Cerise sur la gâteau, avant de prendre l'ultime ligne droite de la promenade, nous avons le droit de faire le tour du port, cela permet de faire un inventaire des bateaux. Jérémy qui veut finir en courant est parti en trottinant. Avec Eric nous finissons ensemble en marchant. Le speaker voudrait bien que nous finissions en courant mais c'est plus possible.
C'est fait 170 km / D+ 8700 m / D- 10150. On se retrouve et on se félicite avec Jérémy et Eric. Je me dirige vers le barnum d'arrivée. Il reste du sucré, plus vraiment de salé, mais cela je m'en doutais. On me donne ma médaille de Finisher et on prend mes coordonnées pour le vêtement de Finisher (une veste ?). Tout est fini.
100 Miles Sud de France - Heures et Jours d'après course
Dimanche, il est 10H du matin, tout est fini. je m'assied sur une chaise seul avec une eau gazeuse, un biscuit et la douce chaleur du soleil. Je dois avoir un panneau 100 miles sur la tête. Plusieurs personnes s'arrêtent pour me féliciter et parler avec moi. Comme si ce que je venais de faire n'étais pas accessibles pour elle. Pourtant je n'ai fait que mettre un pas devant l'autre comme nous le faisons tous les jours.
Je me décide à aller chercher la voiture, je parcours très péniblement les 300M qui me séparent du parking. Je ramène la voiture à 100M de l'arrivée et traine péniblement mes 3 sacs de base vie plus mon sac de la nuit de Pyrénées 2000 entre le barnum d'arrivée et ma voiture. Je refais une dernière fois la routine toilette, change sec, alimentation.
Puis je m'allonge sur le matelas gonflable qui occupe tout l'arrière de la 308. AU bout de 2H, je me réveille en forme. Je décide d'aller faire de la balnéo pied dans la mer. Mais que c'est dur de marcher sur le sable, même en tong. Puis je reprend la voiture pour faire 10 KM et profiter d'un lit douillet. La fatigue me tombe dessus et j'ai bien du mal à ne pas m'endormir au volant. Je siesterais tout l'après-midi devant la finale de Roland Garros et ferais une très bonne nuit. Retour à la maison le lendemain sans souci.
Les douleurs tendineuses (achille, pied, molet) disparurent au bout de 36H. Pendant 15 jours, des coups de fatigue dans l'apprès-midi. 3 semaines après, tout va bien mais je sens encore de la lassitude physique et pas une grande envie de courir. La douleur au talon est réapparue dès la première séance de course.
Si je pense déjà à la suite en 2021 et 2022, je dois terminer ce récit par quelques remerciements :
Merci à ma femme notamment pour les entrainements communs à la marche et à la course, et pour avoir écouté 1 an de préparatifs.
Merci à tous ceux qui m'ont encouragés directement ou numériquement.
Merci au mathématicien qui m'initia pour participer à une course officielle de 10 Km et qui dans sa carrière révolu de coureur me suivi pour faire des marathons.
Merci à Coach Lolo pour son programme de récupération de blessure.
Merci à Christian et Régine qui m'ont permis de rencontrer Bruno.
Merci à Bruno et la Team TCAP qui m'ont permis d'y croire en m'aidant à finir l'UTPMA.
Merci à tous mes compagnons de route sur ce 100 Miles qui me permirent de rester dans la course.
Merci à tous les organisateurs et bénévoles merveilleux sans qui cette expérience n'aurait pu avoir lieu.
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5 commentaires
Commentaire de canoecl posté le 26-10-2020 à 08:21:30
Bravo ! bel exploit sur un parcours très difficile !
Commentaire de Mad Treker posté le 29-10-2020 à 10:23:30
Merci
Commentaire de Siberian wolf 10 posté le 27-10-2020 à 22:33:17
Bravo pour ta course.
Pouvoir terminer un ultra avec toutes les courses annulées cette année est un plaisir rare. Tu as l'air d'avoir plutôt bien passé le refuge des Cortalets, ça n'a pas été le cas de tout le monde...
La descente en-dessous du rocher du Puig de Sant Miquel (534m), était un peu technique. Il fallait certes y mettre les mains et elle était glissante après la pluie mais par temps sec et sans l'usure d'un ultra (mal aux cuisses, etc), je ne pense pas quelle aurait paru si technique. D'ordinaire, on peut y mettre les mains en avançant vite. Moi j'avais du mal à avancer dans cette descente à cause d'une douleur à mon tibia gauche et les autres coureurs n'avançaient pas plus vite mais je pense que sur un trail plus court, on aurait pris plaisir dans cette descente.
La dernière ascension était le Roc del Grill (532m), pas vraiment ce que présentait le profil du site internet, on en voyait pas le bout.
Commentaire de Mad Treker posté le 29-10-2020 à 10:24:38
Il faudra que je retourne voir les descentes de la dernière partie :)
Commentaire de Tsar posté le 25-08-2021 à 11:11:42
Merci beaucoup pour ce récit!
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