L'auteur : yoyotito
La course : Endu'Rance Trail des Corsaires - 94 km
Date : 29/2/2020
Lieu : St Malo (Ille-et-Vilaine)
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Distance : 94km
Objectif : Pas d'objectif
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L’endu’rance Trail des Corsaires 2020, sur le papier c’est 94, 3 kilomètres pour 2 090 mètres de D+, à parcourir dans un temps limite de 16 heures. Mon frère et moi, nous nous rendons à notre chambre louer chez l’habitant pour l’occasion. A 500 mètres du départ, avec un propriétaire fort sympathique, un bon combo gagnant. La nuit fut courte, le réveil à 4h20, ça pique un peu ! Le jour du départ les conditions de courses ne s’annoncent pas terrible dans la première partie de la journée mais elles s’améliorent après. Il parait même que nous allons voir le soleil. Nous avons un peu de chance car il y a quelques jours cela s’annonçait catastrophique.
Direction le village pour retirer les dossards et nous prenons directement place dans la zone de départ après que l’on nous ait vérifié que nous disposons de coupe-vent, frontale et couverture de survie. C’est la première fois que je commence une course avec un départ ou nous sommes couverts dans une salle. Fort appréciable !!! Et c’est aussi la première fois ou je me positionne dans le 1er tiers des partants. Mon frère va faire cette course avec moi, je vais tenter de le suivre un peu au début, et comme il a une allure plus soutenue que moi je sais que cela me jouera des tours pour la suite de la journée.
Nous sortons, et la pluie est bien au RDV, beaucoup de personnes sont là pour nous encourager. Eux aussi il faut les féliciter car toutes ces personnes au bord des routes, attendent leurs proches pour quelques minutes de partage. Mais pour l’avoir précédemment vécu cela fait le plus grand bien.
Les premiers kilomètres se font dans la vieille ville à l’intérieur des remparts, cela permet d’étirer le peloton. Nous passons par le port puis courrons quelques mètres sur la plage.
Au bout de 8 kilomètres, place au barrage de la Rance. Et Bien le traversé à pied prend beaucoup plus de temps qu’en voiture, il est tout de même sacrément long, surtout avec le vent de face. Nous passons sous le barrage où une foule de supporters est venue, ça fait vraiment chaud au cœur. Puis ça y est nous commençons les chemins qui suivent la Rance. Il fait encore bien nuit et il pleut toujours. On arrive au 1er ravitaillement au bout de 1h30 ou je ne m’arrête pas du tout, mon frère lui recharge en eau, il me rattrapera plus tard, il a les canes le saligot ! Le vent est toujours autant présent, et il pleut toujours mais selon la fameuse expression bretonne c’est seulement sur les C** . Je sens que mon rythme est toujours plus élevé qu’à mon habitude mais c’est le tarif à payer pour continuer avec mon frère. Les paysages sont forts agréables, cependant je suis surpris d’un certain nombre de mètres/km parcourus sur le bitume depuis le début de la course.
Au bout du 25ième km et de 3h de courses, le second ravitaillement se profile, ce dernier est royal. Couvert, avec moultes victuailles pour se restaurer, vraiment au top ! Cependant je me dois de faire abstraction de cela, comme un entrainement pour l’XGTV, je ne m’arrête que 2 minutes pour prendre de l’eau. Mon frère quant à lui prendra plus de temps pour se réchauffer ; il me rattrapera au bout de 4 kilomètres. Il faut parcourir 15 kilomètres jusqu’au prochain ravitaillement mais cette partie est de loin la moins facile. Ça glisse beaucoup, mon moral est au plus bas, mes chaussures au niveau de l’accroche ne font pas le taf. Je peste beaucoup, j’ai l’impression de n’avoir aucune adhérence…C’est vraiment usant… sur ce même tronçon j’envisage même de rendre mon tablier. Bon de toute manière je n’ai jamais fait une course ou je n’ai pas envisagé d’arrêter… Les hauts et les bas il faut tellement savoir les gérer. Première chute sans gravité, une petite glissade et c’est reparti. En direction du prochain ravitaillement nous commençons à percevoir le soleil, quelle bonne nouvelle. C’est vraiment appréciable de se dire que le mauvais temps est derrière nous.
Au bout de plus de 5h30 de course nous passons le ravitaillement du 40ième km. Pour la perf il faudra repasser !!! Voilà presque la moitié de course faite avec mon frère, contrat rempli. Pour la 5ième fois depuis le début de la course je lui dis de faire sa course, et pour la première fois il répond par l’affirmative. Mais avant cela j’ai eu la présence d’esprit de lui demander sa frontale car je sais que si je termine, je finirais de nuit, et malheureusement je n’ai plus de pile sur ma frontale. Une grosse bise, et un gros tchek pour se donner RDV sur la ligne d’arrivée et me voilà seul. Cette sensation m’est totalement familière, aucun découragement à l’horizon. Entre le 40ième et le 60ième c’est un tronçon compliqué et usant. Je me case la margoulette quelques fois mais pour le moment les jambes suivent encore.
Enfin le 60ième arrive, je me dis que je suis plus proche de l’arrivée que du départ. Je discute avec les bénévoles qui m’informent que la barrière horaire est repoussée de 20 minutes. Très bonne nouvelle car sur le papier faire les 15 prochains kilomètres en 2 h15 était légèrement présomptueux. Je table plus sur 2h30 pour arriver au 75 km. J’ai 1 heure d’avance sur la BH je prends le temps de manger, j’ai faim ! Je mange pomme et tuc, je n’apprends bien que plus tard qu’il y avait un ravitaillement à l’intérieur bien plus consistant, (soupes, pâtes…) c’est de ma faute, j’aurai dû lire le road book!!!
Je repars en marchant en compagnie d’un participant avec qui je discute pendant 15/20 minutes. Nous passons par des endroits bien trempées et bien boueux.
Puis vint le moment où la grêle fut son apparition. De toute ma vie de trailer je n’avais jamais vécu ce moment, se faire singler par de la grêle sans pouvoir se protéger fut une énorme expérience dont je me rappellerai. Ça pique tellement mais tellement !!!! Et malgré cela je continue, même mes jambes sont beaucoup mais beaucoup plus lourdes. Il ne me reste plus beaucoup de gel, et je me rends qu’il va m’en manquer. J’arrive au ravitaillement au 75ième, j’ai tellement faim ! Mais tellement ! Depuis 2 mois j’essaye d’éviter de manger de la viande, donc je m’oblige à ne pas manger du saucisson (il a l’air trop bon). Je me fais tartines sur tartine de fromage avec en prime du beurre breton= j’adore !!!!!
En sortant du ravitaillement je me rends compte que j’ai beaucoup trop manger. Concrètement j’ai eu une fringale. Je tente de courir, mais sans succès. Je sais que je vais finir et devenir finisher mais à l’instant présent je n’ai plus de motivation pour courir. Nous passons par très beaux endroits et je vois de très belles demeures, le couché de soleil, est magnifique.
Place à la nuit maintenant, nous faisons le retour sur Saint Malo et commençons à réemprunter les mêmes chemins que l’aller. Revenir sur les mêmes traces que l’aller est un peu moins top, le balisage quant à lui est un peu plus light. La fin de course est longue même trop longue, les remblais sont interminables ! Le dernier kilomètre sur les remparts est assez surprenant, du fait que beaucoup de participants font la course des remparts et vont en sens inverse. Cela a même été dangereux dans les escaliers. SVP les organisateurs changer cela !!! Je ne savais pas où aller, fort heureusement il y a des bénévoles qui nous guident pour suivre la bonne voie ! C’est top d’arriver en même temps que cette course, je me fais féliciter à plusieurs reprises. A mon habitude en passant la ligne d‘arrivée je dédicace celles qui m’accompagnent à chaque fois sur de telles épreuves. Je monte sur le podium et la ligne d’arrivée est franchie en 15h40 ! Pour une personne qui visait les 12h30 de course, le résultat est bien loin de l’objectif, cependant je suis satisfait car se fût très loin d‘être facile. Je suis 352ième sur 407 arrivants, 23 % d’abandon.
Mon frère ce gredin à terminer 1h50 devant moi, il m’attendait sagement à la buvette, propre et désaltéré. Nous prenons le temps de trinquer et rentrons au bercail. Je suis satisfait de cette journée, mon objectif était de prendre du plaisir et de faire un maximum de km avec mon frère. Je me rends tout de même compte qu’il me reste encore sacrément du boulot pour avoir les jambes pour fin Mai.
Pour conclure, j’ai adoré faire ce trail en mes terres natales. C’est un trail qui se fait tous les 2 ans, l’organisation irréprochable limite à 600 dossards, et ça c’est top car il n’y a pas trop de monde. Beaucoup de personnes nous encouragent tout du long, des bénévoles aux petits oignons. Nous passons par de très beaux paysages avec de jolies couleurs, des villages typiquement bretons. C’est juste splendide. Le parcours quant à lui est assez roulant mais les 2000 m de D+ sont tout de même bien usants. Je conseille vraiment ce fabuleux trail à tout amoureux de la nature et de la bretagne.
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