Récit de la course : Morvan Oxygene Trail - 80 km 2017, par jeremtrailrunner

L'auteur : jeremtrailrunner

La course : Morvan Oxygene Trail - 80 km

Date : 8/7/2017

Lieu : Château Chinon Ville (Nièvre)

Affichage : 2380 vues

Distance : 80km

Matos : Camel olmo 12 avec gourdes.
haut (debardeur) et bas( mini-short) kalenji. Chaussures cascadia 10 défoncées.

Objectif : Faire un temps

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Un super ultra qui a de beaux jours devant lui.

Conditions idéales pour commencer.

Arrivée la veille en camping car avec mes parents, nous serons sur place pour le lendemain matin. Je récupère mon dossard et les cadeaux d'accueil (pull aux couleurs de la course, chocolat et boudoirs du coin, hummm.)Je brief mes accompagnateurs sur les points d'assistance qu'il devront assurer, nous prenons un bon petit repas et hop au lit pas trop tard. Reveil à 6h, après un sommeil de plomb. Petit échauffement sur la parking, histoire de mettre en route la machine, puis je rejoins la ligne de départ située à 200m.Le speaker et le directeur de course donnent les infos aux 77 coureurs sur la ligne et enfin l'adjoint au Maire lance le décompte et donne le départ.

Tirer son épingle du jeux ?

Je me place en 2e position et suis l'allure imposée par le 1er, nous ne dépassons pas les 14km/h, ça me va. Un coureur me rejoins, je prends un peu la température et demande s'il est du coin, et son objectif du jour. Il est d'Autun et compte mettre entre 8 et 10 heures. On entre vite dans les bois et la magie opère, les grands pins laissent filtrer les rayons du soleil qui viennent révéler la beauté du tapis de mousse que nous foulons. Le premier rate un virage, nous le hélons mais il mets du temps à percuter avec ses écouteurs. Je me retrouve premier et un autre coureur me rejoins, il est de région Parisienne comme moi et nous faisons 1 ou 2 km ensemble. Nous échangeons sur nos objectifs futur et nos terrains d’entraînements de Parigo. Nous nous faisons les mêmes réflexions sur la beauté du cadre dans lequel nous évoluons, avec ces couleurs, ça a quelque chose de féerique.

Nous sommes rejoins par un 3e concurrent et il s'agit d'un bon ami de mon camarade de début de course, ce sera également le gagnant du jour. Ils papotent entre eux et comme l'allure ne faiblit pas malgré les montées, je les laisse prendre de l'avance nous sommes au km 5.

Je me suis fais un plan de marche sur 10h avec un passage à Fachin (km11) à 8h15, j'y arrive avec 15 min d'avance. Je poursuis jusqu'au sommet de la Gravelle (km18,5), et je me pose pas mal de questions sur la forme du jour, j'ai vraiment l'impression que mes mollets sont lourds et chargés d'acide lactique ; Le trail de 17 bornes du week-end dernier a sûrement laissé des traces. Arrivée au sommet à 766m, j'ai toujours mes 15 min d'avance et pointe encore à la 3e place. Il faut maintenant descendre sur Villapourçon, 1er ravitaillement , situé 4km plus bas, avec 360m de D- . Je me détend bien et laisse les jambes filer. J'entrevois la table du ravito avec les sourires des bénévoles, j'ai mis 2h05 pour cette première partie.

Coup au moral et au classement.

Mais la déception est là, je ne vois pas mon assistance, c'est en même temps de ma « faute », j'ai 25 min d'avance sur l'horaire prévu, comme j'ai un peu de logistique à faire, je ne désespère pas tout de suite de les voir arriver. Une bénévole remplie mes gourdes, une seconde m'applique 1 pansement sur chaque épaule, car les bretelles de mon camel, frottent et commence à créer des ampoules.

Je récupère quelques morceaux de bananes et des tucs. Je vois les autres coureurs arriver, habituellement je serai déjà reparti, mais je fais traîner pour voir ma mère et mon beau père arriver (ils se sont bcp investit pour m'accompagner jusque là, je ne veux pas leur mettre un vent des le début). Malheureusement au bout de 10min je prends la décision de repartir, je suis à présent 8e. Tout ce capotage m'a bien fait sortir de la course mentalement, et je décide de faire une croix sur le classement et de faire une course plus plaisir que performance.

Remise en route.

C'est maintenant l'heure de rejoindre le Foudon km33 avec beaucoup de D+ et D-. Je rejoins le coureur qui me devançait, on discute un peu, il est du coin, et bien sympa. Et là, j'ai la bonne surprise de voir ceux que j'attendais au ravito, m'accueillir au croisement d'une route. Ça me fait vraiment plaisir, je récupère les compotes à boire que j'avais prévus et après une étreinte rapide, je repars reboosté. On se donne rdv au smt du Mont Beuvray .

Sur cette portion , j'ai le bonheur de voir apparaître un lac magnifique, la trace file le long de la berge et nous le contournons par la droite, c'est superbe, mais la cerise sur le gateau arrive : le parcours nous fait passer sur le barrage qui apparaît devant moi, Waouhh !!! Là ça en impose, toute cette quantité d'eau retenue par ce monstre de pierres construit par l'homme il y' a des siècles.

Ensuite pour courroner le tout, nous passons au pied d'une cascade, dont le chant tumultueux vous fais voyager en un éclair.

Arrivée au Foudon, il y à que quelques personnes dans le village, qui nous propose de l'eau, j'apprécie les encouragements. Ensuite nous poursuivons la route qui monte et descend encore pendant 3 kms avant de se retrouver au pied du Mont beuvray. Là nous attend quelques bouteilles d'eau installées par l'orga dans la rivière. Je recharge mes 2 gourdes, et m'asperge d'eau fraîche. Il fait extrêmement chaud, tous les passages à découvert sont un calvaire, l'air que je respire est bouillant et fait monter ma température générale, j'appréhende vraiment cette ascension (430m de D+ sur 5,5km).

Le Mont Beuvray (km41,5).

C'est parti pour la montée, je prévois un rythme soutenu ou le souffle est fort et court mais sans varier l'allure, pas d’accélération et pas d'arrêt. Et bonne nouvelle, l'ascension se fait à l'ombre des grands pins, c'est mille fois moins dur que de se retrouver sous le rayonnement de ce soleil de plomb. Je crois que c'est sur cette portion que nous traversons les vestiges de fortifications d'un village Eduen appelé l’oppidum de Bibracte. C'est pierres encore érigées en mur ont plus de 2000 ans et ont sûrement été le théâtre de batailles entre Romains et Gaulois, ça met quand même la chaire de poule. Après 50min de grimpette, j’entends la voie d'un speaker; les mains sur les cuisses, j’aperçois le sommet dégagé où j’entends aussi mon beau père qui hurle à ma mère « Il arrive », le speaker annonce donc l'arrivée du 6e, il demande mon nom à mes accompagnateurs et viens me demander de fournir mes impressions. Je baragouine dans le micro que tout va bien, que je prend beaucoup de plaisir et que le cadre est magnifique.

 

Je fais quelques mètres jusqu'au ravitaillement, ma maman est là pour prendre soin de moi (spray rafraîchissant, remplissage des gourdes, brefs massages). Je vois sur la table des victuailles, la présence de pastèque fraîche, ce sera mon choix pour recharger en eau, minéraux sucre et vitamines, j'en rêvais. Les bénévoles sont adorables aussi à cet endroit et jouent les photographes et il me mettent en garde sur le fais que le prochain ravito est dans 26 km à Vocoux, je prend note et m'oblige à prendre des figues séchées dans mon sac.

Je repars tranquillement dans la descente, j'ai 20 min d'avance sur mon tableau de marche et je retrouve mon assistance dans 18,5km au sommet du haut Folin..

 

Le mont Preneley (km51).

Pour l'atteindre, il faut d'abord descendre et perdre environ 350m de dénivelé, pour enfin remonter à 820m d'altitude. Je récupère mon lecteur MP3 et place mes écouteurs, 1 clic, 2 clics et je le son est libéré dans mes oreilles, il est temps d'utiliser la playlist spéciale running. Je ne sais pas si c'est la pastèque ou les morceaux de musiques, mais j'ai un jus d'enfer et je descend très rapidement. A mi-chemin sur cette section de 9,5km, je commence à arpenter la montée et décide de la gérer comme la précédente. C'est également ombragé et j'apprécie beaucoup la couverture de la canopée. Je suis tellement bien descendu, que j'ai parcouru cette section en 1h au lieu des 1h30 que j'avais prévu, j'en suis à 5h45 de course et nous sommes au km 51. Je jette un coup d’œil au beau panorama que nous offre ces sommets et me prépare mentalement à affronter le haut folin qui se trouve encore plus haut, à 900m d'altitude.

Le Haut Folin (km60).

Avant de gravir ce sommet qui se situe à 9km du précédent, il faut enchaîner montées et descentes et cette fois-ci , le soleil cogne. Dés que je passe à coté, sur ou dans une ruisseau, je m'assois dedans, j'arrose mon crane et ma nuque. Je suis en surchauffe totale.

Après 3km sur cette section, j'ai la bonne surprise de voir 2 bénévoles adorables, ils sont a côté d'un gros préau en dur et en bois. Ils propose de remplir mes gourdes, il me reste de l'eau, mais je fais le complément tout de même. Et je prend également le temps de m’asseoir à leur table de camping pour enlever mes chaussures et remettre de la crème NOK sur mes pieds. Les descentes successives commencent à bien faire chauffer mes plantes de pieds et les premières ampoules sont déjà formées.

Je repars ragaillardi grâce à leur sourires et leurs encouragements.

Le plus dur du Haut Folin se trouve à 1500m de son sommet, avec une pente raide de 200m de D+ et les cailloux roulant sont nombreux, la montée est chaotique et le soleil inonde de chaleur le chemin. Dans cette ascension, je prend mon téléphone et appelle mon beau père et ma mère qui m'attendent en haut. Tel un service de chambre d’hôtel, je leur demande si je peux avoir ¼ de melon frais coupé en dès . J'entrevois enfin l'antenne relais, puis le camping car et ma maman qui immortalise mon arrivée par des photos. Je m'assois a ses pieds, elle m'asperge avec le brumisateur, et mon bol de melon vient se poser entre mes jambes. Ils sont vraiment géniaux. On discute un peu et ils me disent que j'ai réduit l'écart, que mon prédécesseur doit être à 6min soit 1km. Je récupère également 2 compotes fraîches à boire et on se donne rendez-vous à Vocoux ce sera le ravito à 8km. J'en suis à 7h00 de course, avec une avance de 45 min sur mon plan de 10h.

Ravito + rocher du Mouflon :

De nouveau le pep's de la bouffe et de voir mon assistance, fait son effet et je repars chaud comme la braise, enfin j'ai pas besoin de çà, il y' a déjà le soleil pour me cramer la couenne.

Là ça descend fort, on enchaîne les singles, c'est vraiment chouette, j'arrive à bien courir , mais des vilaines montées viennent coupées cet élan et m'obligent à marcher. En particulier un passage de 600m sur le bitume en faux plat montant et en plein cagnard me fait peiner et je marche, même si l'idéal serai de sortir de là au plus vite. Néanmoins après 400m je vois un monsieur en fauteuil roulant dans sa cour, qui est là pour encourager les coureurs. Devant son handicap, je ne peux pas faire celui qui n'exploite pas ses capacité alors que je suis en pleine santé, alors je me remet à courir, je lui souri et c'est moi qui lui adresse des applaudissements. Je vois dans son regard qu'il à compris que je pense que c'est lui le plus courageux de nous 2.

Après cette longue partie à découvert, je rentre à nouveau dans les bois et monte au ravitaillement. Dans cette dernière montée je lève la tête et vois mon assistance au bout de la côte et ma mère crie « il arrive, c'est lui », apparemment ils m'attendaient pas de sitôt. ( En fait c'est qu'un monsieur au ravito lui à dit que seulement 2 coureurs étaient passés)lol.

Je tombe à nouveau sur de supers bénévoles qui gèrent mes gourdes et me proposent toutes les denrées possibles et inimaginables. J'opte une nouvelle fois pour la pastèque et quelques tucs pour le sel.

Je ne perds pas trop de temps ici et repars après avoir mis quelques figues dans mon sac ( les précédentes ont vraiment été appréciables, pour alterner avec les pâtes de fruits).

Je sais maintenant que dans 2 km je dois être au rocher du Mouflon, mais ce que je ne sais pas c'est ce qui m'attend pour s'y rendre.

La section qui suit est ultra sauvage, passage à travers des ruisseaux, les descentes sont assurées par des cordes et la montée qui mène finalement au rocher est un tout droit dans la mousse et les ronces, sans aucun chemin et où on dois poser les mains pour s'agripper, 1km de Barklay pour ce qui connaissent. Au sommet, un bloc de roche nous accueil, mais pas la chèvre qui habite les lieux.

Nous sommes au km 69, j'en suis à 8h15 de course et je n'ai plus que 30min d'avance sur mon plan de marche et je sens que les 11 derniers km vont être difficiles. J'abandonne un peu l'idée de rattraper le 5e, car je n'arrive plus à courir en côtes et sur les faux plats montant, j’alterne même marche et course sur le plat. En revanche je ne suis pas trop inquiété par mon suiveur, je sais que ça coince pour lui et qu'il ne reviendra pas.

En effet, je mettrai donc 1h45 pour boucler ce dernier 10kil, qui comptais 340 de D+ et 450 de D-.

Voilà donc les derniers hectomètres sur le bitumes, je suis de retour dans la capitale Morvandelle, il y' a pas mal de spectateurs qui m'annoncent la fin et qui me félicitent. Comme d'habitude la fatigue s'envole et je retrouve toute la fraicheur de mes jambes. J'enchaîne virages et descentes d'escaliers dans les ruelles, je prends la dernière chicane et vois l'arche d'arrivée. Le speacker annonce mon arrivée en 6e position et en 9h50min. La fin à été dure, mais le job est fait. Je suis finisher de la 1ere édition de l'ultra du Mont Beuvray en moins de 10h et à une belle place. Ma famille immortalise cet accomplissement par une petite vidéo.

 

Encore un petit effort.

Je récupère mon éco cup souvenir aux couleurs de la course ainsi que ma médaille de finisher et rejoins mes proches. Je les félicite pour l'assistance qu'ils m'ont apporté et eux me félicitent pour ma course. Je prends l'option d'aller prendre une douche et là je déchante grave. Le gymnase qui abrite le lieux des ablutions est à plus de 800m, alors portant mon sacs de vêtements et mon camel back je boitille jusque là bas et après le plaisir d'avoir retrouver un peu de fraîcheur, c'est le retour jusqu'au centre ville, bref ils faut qu'ils revoient çà l'année prochaine car c'était un calvaire cet A/R.

S 'en suivra un bon resto à la brasserie du coin.

A 21h00 l'orage vient clôturer la journée, ce qui annulera le départ du 12km de nuit. Je profite de l'ambiance au niveau de l'arche d'arrivée et être là pour voir et feliciter les derniers coureurs de l'ultra qui arrivent détrempés et usés par leur 15-16h d'effort (il y 'aura que 56 finishers sur les 77 partants). Je rejoins enfin la salle de retrait des dossards qui a été ré-aménagée en salle des podiums. Les 3 premiers prennent place sur la boite, puis les 1ers des différentes catégories les rejoignent. Comme je suis 1er senior hors podium, je viens récupérer mon lot à leur côtés (1,5L de bières locales, des t-shirts DIM et des boxers DIM). Tous le monde s’applaudit et se congratules, C'est le clap de fin d'une journée exceptionnelle.

 PS: j'aurai aimé ajouter des photos, mais je n'ai pas réussi . 

2 commentaires

Commentaire de wakayama posté le 14-07-2017 à 15:11:55

C'est marrant, je viens de poster mon recit où je parle de toi à la fin.

Commentaire de jeremtrailrunner posté le 14-07-2017 à 15:38:20

Du coup à la fin de la rédaction de mon récit, j'ai lu le tien, je t'ai reconnu aussi, grâce à la vidéo et ta petite phrase pour moi à la fin et j'ai laissé un com également à peu près au même moment.lol

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