L'auteur : Lud0
La course : Ultra Trail Côte d'Azur Mercantour - Solo
Date : 2/9/2016
Lieu : Nice (Alpes-Maritimes)
Affichage : 3029 vues
Distance : 145km
Objectif : Pas d'objectif
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22 autres récits :
Une saison 2016 qui s’achève et une 2017 …
Ce week-end c’était l’Utra Trail Cote d’Azur Mercantour, un voyage de 145 Kms déroulé à pied de Nice à Saint Martin de Vésubie. L’objectif de la saison 2016.
C’était programmé, en mars le Trail des corsaires à St Malo, en mai l’Ultra Trail de la Lozère, en juin le 80 kms du Mt Blanc et cerise sur le gâteau en septembre l’UTCAM.
En regardant la tête plus froide dans le rétro, les ressentis de courses n’ont fait qu’être plus dure. Avec un 80 kms du Mt Blanc qui finalement aura laissé beaucoup de traces mentalement pour être finisher suite aux conditions de chaleur vécues.
Ce week end à Nice a été plein de superlatifs, le principal et qui nous anime toujours l’ambiance des copains, j’en souri encore en écrivant ces mots à la pensée des moments de rigolades des Normands débarquant en avion (no stress ) sur la plage de Nice. On en aura fait des choses dans ce we, du tourisme à Nice, du camping à St Martin, resto bières et bien sûr vécu un ultra.
L’UTCAM, est un ultra très engagé, les paysages sont magnifiques sous des odeurs de Thym, l’organisation au TOP avec des bénévoles qui retiennent toujours autant mon respect car sans eux nous ferions rien, l’ambiance des ultras j’adore avec des gens généreux. Nous commençons à en avoir vécu quelques-uns et à chaque fois ce sont des expériences nouvelles. Malheureusement pour moi cette fois ce sera celle de l’abandon.
Un ultra c’est bien sûr une grosse partie de physique mais c’est aussi beaucoup de mental et de la gestion de course. Combien de fois j’ai pu le lire, le vivre, le partager et pourtant …
Après une 1ère partie de course hyper bien gérée, je suis arrivé à la base vie du 78ème kms avec de super sensations, les jambes étaient là, les sensations étaient bonnes et puis est venu le grain de sable qui a changé le déroulement de l’histoire.
Base vie, prise du sac relais pour se refaire une santé, changement de chaussettes et mince une cloque, trop bête tout se passe bien je ne veux rien gâcher j’ai de l’avance je n’ai pas l’habitude mais je vais voir le podologue en course. Le plan initial était de repartir tôt vers les 9h45 pour s’économiser de la chaleur qui m’avait fait temps mal à Chamonix avec un dodo en haut de l’ascension (j’oubliais nous sommes parti la veille à 16h30). Finalement je repartirai vers 11h dut à un délai d’attente important et avec une très mauvaise gestion de mon ravitaillement. Là tout s’est enchainé, la chaleur, les souvenirs de Chamonix encore et toujours, la perte d’envie et là la question de l’abandon qui effleure les pensées, la spirale infernale démarre. J’appelle les personnes qui me font tant avancer par le plaisir de les entendre, je me fais relever au sens propre et figuré par mon compagnon de voyage Jérôme qui me poussera jusqu’au prochain ravitaillement. Gros, très gros dodo, à mon réveil surprise mon 2ème compagnon Seb « Le Survivant » remonté à bloc (c'est cà l'ultra à chacun ses aventures) nous a rejoint. Gros boost de sa part « allez Ludo on repart, on finit ensemble », avant je regarde l’état de mon pied et là au visage de Jérôme je comprends, l’élasto a roulé et a provoqué une nouvelle grosse ampoule de sang par-dessus la 1ère. Qu’est-ce qu’on fait ? On soigne à nouveau ? Le prochain podologue c’est en haut et là toutes les images les plus sombres me reviennent, la sentence est donnée je laisse tomber le dossard au 92 ème km…
J’ai pour habitude de vous faire un récit sur nos différents exploits, c’est euphorisant, on revit la course. Aujourd’hui c’est un peu différent, je suis bien évidemment déçu, en colère après moi de ne pas avoir fini pour mes compagnons de voyage, pour mes proches, pour moi mais j’accepte et après multiples répétitions du film dans la tête, j’en tire toutes les conclusions personnelles d’une année trop … J’étais prêt physiquement, mes jambes en demandent encore mais je suis fatigué mentalement.
Une nouvelle expérience vécue celle de l’abandon, beaucoup de respect à tous les finishers mais aussi aux non finishers, car la décision est difficile, j’avais sous-estimé l’effort qu’elle demande à être prise et aux cauchemars qu’elle délivre.
C’est un sport mais c’est aussi une grande partie de notre personnalité et j’en sort enrichi.
2017 sera une année différente privilégiant la qualité au volume. Avec une revanche sur l’Ultra Trail du Mont Blanc.
Avec Jérôme on s’est laissé avec un pacte.
2015 il abandonnait je finissais Grenoble, 2016 il finit j’abandonne Nice, 2017 NOUS finirons Chamonix.
Merci d’avoir pris le temps de lire ces lignes, cela fait toujours autant plaisir de revivre ces moments sportifs.
N’oubliez pas de préparer vos licences pour la prochaine saison FFA 2017
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6 commentaires
Commentaire de Sergio_06 posté le 06-09-2016 à 11:20:39
Assez touchant ton témoignage l'ami... Il y a quelque chose d'émouvant... difficile à expliquer...
Merci pour ce partage !
Pfff si j'avais 30 ans de moins...
Commentaire de Sylvtrail06 posté le 06-09-2016 à 11:51:03
Bravo quand même ! Je reconnais que la chaleur avec rocquebillere étais difficile à gérer... on se croisera peut être à Chamonix en 2017
Commentaire de brague spirit posté le 06-09-2016 à 13:11:32
J'espere qu' il restait des "palettes de la Gordolasque" au relais des Merveilles,pour te consoler.
Sinon,ce sera une occasion de revenir,pour découvrir cette belle vallée.
Commentaire de Lud0 posté le 06-09-2016 à 14:29:28
C'est sûr je reviendrai, sur l'Ultra ou en rando vacance je ne sais pas mais je reviendrai
Commentaire de Runphil60 posté le 06-09-2016 à 15:35:25
Merci pour ce partage qui met en-avant à côté une fois l'importance du mental!
Nous ne sommes pas des semi pro nous avons familles travail maison aussi, et nous ne sommes pas des sur hommes ! Donc tu l'as dit freinons nous dans nos calendriers avec tous ces appels !
Commentaire de Japhy posté le 13-09-2016 à 07:15:17
Allez c'est pas grave, tu étais quand même bien amoché, et on n'est pas des robots.
ça m'a fait un peu de peine quand tu as parlé de l'odeur du thym, j'ai les récepteurs olfactifs complètement blasés, je ne sens plus l'odeur du thym, ni celle des pins qu'on trouve un peu plus à l'Est, aux îles de Lérins par exemple, alors que quand je suis arrivée, c'était intense.
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