Récit de la course : Trail des Roches de la Déodatie 2004, par pascal
3 autres récits :
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- Les récits de 2004 (1)
Le récit
TRAIL DES ROCHES SAINT-DIE 02 MAI 2004
40 km ou 38,5 km. Deux distances pour la même course sur 2 papiers différents de l’organisation. 1500 mètres de D+ annoncés.
Après le Trail du Petit Ballon en mars (42.5km, 1400 m D+), ce trail est ma 2ème expérience sur une distance en nature proche du marathon.
Mes sorties en CAP entre ces deux dates ont été quasi exclusivement fait sur des terrains vallonnés autour de Nancy (Plateau de Malzéville, Côtes d’Amance, Pain de sucre, avec un peu de VTT sur ces mêmes parcours)
Je mise sur un temps d’environ 5 heures, soit un peu moins qu’au Petit Ballon, 5h38. Car j’ai décidé de « bourrer » un peu plus aujourd’hui (à mon niveau s’entend) , surtout pour voir si l’entraînement en parcours vallonnés m’a permis d’avoir des cuisses un peu plus résistantes, surtout en descente.
8h30, le départ est donné depuis la Tour de la Liberté à Saint-Dié, tour futuriste, en forme de satellite ( ?) au centre-ville.
Nous parcourons le 1er km groupé, peloton d’une soixantaine de coureurs, derrière un VTT qui nous guide vers la sortie de la ville. Lorsqu’il nous lâche, nous quittons la route pour grimper vers les forêts qui entourent la ville. Nous grimpons environ 500 mètres sur du bitume avant de nous engager sur un sentier. Ca monte fort tout de suite et nous partons vers le premier point situé sur le topo, la Roche Saint-Martin (3ème km, D+270 env.).
Pendant ce début de course je me sens très bien physiquement. J’adopte un bon pas lorsque la pente est forte, et cours avec beaucoup de plaisir sur les portions plus facile. J’atteints le point culminant de la course (env. 750 m, 6ème km), la Roche d’Anozel en 53 mn, avant d’entamer une descente très pentue et technique. Là je laisse passer quatre ou cinq gars qui me suivaient en haut de la descente pour ne pas les freiner par mes (encore) piètres qualités de descendeur. Je ne les reverrais plus. Nous restons à deux. En 1 km environ nous passons d’une altitude de 750 m à environ 480n m, le tout sur des sentiers étroits, voir droit dans la pente il me semble par endroits.
Le 1er ravitaillement, km 8, est atteint en 1h04. Le ravitaillement proposé est: eau, abricots et raisins secs, pruneaux et quartiers d’oranges ; ce sera le même choix sur les deux qui suivront. Je ne m’y attarde pas, moins d’une mn ; le coureur avec qui je suis encore moins, lui non plus je ne le reverrai plus.
En quittant ce ravitaillement ça grimpe à nouveau. A partir de là, et pendant plus de 10 km je ne verrai plus un autre coureur. Je croiserai en revanche de nombreux bénévoles en place pour pointer, orienter et aussi encourager les coureurs e. Le balisage est très bon (ru balise, marques de peinture et je crois des flèches en bois (je n’en suis pas sûr car j’ai loupé le briefing) , ça ne m’empêchera pas de m’égarer un peu plus loin.
Je profite à fond de cette forêt magnifique, bien qu’encore marquée par endroits par la tempête. Je trouve que les traceurs de ce trail ont fait un super boulot, nous promenant le plus souvent sur de petits sentiers, sans emprunter de monotones « boulevards ». Il fait beau, je ne vois pas d’animaux mais les oiseaux chantent. Je suis en forme. C’est super.
Après la montée qui suit ce premier ravitaillement on emprunte une longue descente vers le point le plus bas du parcours (hormis départ et arrivée) au lieu dit « La route des mares » (11ème km env.). On retrouve ici le bitume pendant environ 5 mns, le temps de traverser un hameau et changer, je crois, de massif forestier.
Ca grimpe ensuite pour atteindre la Roche « Pierres trois jambes » (14éme km env.). C’est une énorme roche dont la base est très étroite. Un écriteau nous apprend que les deux autres jambes se sont effondrées, l’une en 1943, l’autre en 1982. Vu la forme de la jambe qui reste, on ne peut que penser que son destin sera le même. Ce point est atteins en 2 heures, ce qui fait une moyenne de 7 km/h, pas rapide, je n’ai pourtant pas l’impression de lambiner.
La roche suivante est appelée Pierre la Roche, 17ème km, on fait un brin d’escalade et de descente autour de la roche ; l’organisation à prévu des cordes (comme à 2, 3 autres endroits délicats) pour s’aider. Le prochain ravitaillements est annoncé à 3 km. Je cours toujours sans voir le moindre concurrent, et passe à ce 17ème km en 2h34mn.
Avant ce 2ème ravitaillement, le topo indique encore un point curiosité, Le Chastel, sur un chemin sans grande difficultés. Je continue ma route toujours bien en jambes, je pense atteindre le ravitaillement dans 25 mns au plus. Mais au bout d’un moment, je commence à douter être sur le bon chemin ; vu le temps passé je devrai être au moins au Chastel. Et puis surtout est-ce vraiment un sentier là ou je suis ? Ca commence à ressembler plus à des friches qu’autres choses, restant de tempête, ronces, rochers. Zut, il y a quelque chose qui cloche. Me sachant proche du ravitaillement et/ ou du Chastel (où il y a peut-être des bénévoles) j’appelle « Hé,HoOOOOO ! » ; si on me réponds je saurais vers où aller. Mais on ne me réponds pas. Je ne me résous pas à faire demi-tour, le balisage a été bon jusqu’ici, je n’ai pas pu louper un embranchement. Au dessus de moi à une centaine de mètres, je suis surplombé par une grosse roche ; c’est peut-être le fameux Chastel. Je décide d’y grimper direct d’où je suis. Déception, la pancarte devant la roche annonce « Dolmen quelque chose », je redescends dans mes friches. Je tournicote encore un peu avant de me décider à rebrousser chemin jusqu’à ce que je voie un balisage manqué.
Au bout de quelques centaines de mètres je vois un coureur arriver vers moi, simultanément un morceau de ru balise à ma droite. Il est évident et je ne l’ai pas vu. Le coureur a l’air bien entamé. « C’est dur » «Oui mais c’est beau » ; on est d’accord sur tout. Je pars devant vers le ravitaillement, km 20, atteint en 3h17.
Je remplis la poche à eau, mon coureur de tout à l’heure arrive, puis une coureuse, la 1ère féminine. On grignote et discute un peu. Je repars au bout de 7 mn alors qu’arrive un nouveau coureur. C’est la foule tout à coup !
Le couple de bénévole nous a annoncé la traversée d’une rivière un peu plus loin. Effectivement il y a de l’eau, mais ce n’est pas vraiment une rivière à traverser classiquement. Ce sont en fait des écoulements d’eau qui viennent faire leur lit sur le chemin ou l’on court. On court ainsi dans la rivière en sautillant à droite et à gauche pur garder les pieds au sec. Ca dure quelques centaines de mètres, jusqu’à une route que l’on traverse pour entrer dans le massif en face.
La partie le plus difficile est derrière nous mais, si on entame maintenant la plus facile, on a quelques heures et quelques kilomètres dans les cannes.
Dorénavant, et jusque l’arrivée, je vais courir (et marcher) quasiment au même rythme que la 1èere féminine rencontrée au ravitaillement. Ca me motivera même à un moment , de la voir courir sur du plat alors que mes jambes auraient préféré marcher, pour courir aussi. Je suppose que ce fut parfois pareil pour elle.
J’arrive ainsi au dernier ravitaillement (qui était aussi le 1er à l’aller), km 28 environ en 4h35. Sur la table des sandwich ; miam ça fait envie. Ils m’étaient pas prévus pour les coureurs, mais pour les bénévoles. Celle qui assurait ce ravitaillement m’en coupe la moitié d’un (merci à elle), je prends aussi une part de cake salé qui traînait là et au bout de deux minutes repart en marchant car ça monte tout de suite. Je profite de cette montée pour manger ce que j’ai pris précédemment. C’est bon.
Il reste alors deux montées. La 1ère en cours vers la Roche de l’Enclume (km 31), la seconde vers la Roche Saint-Martin que l’on avait déjà croisée à l’aller. Maintenant, et jusque l’arrivée, je sens mes jambes bien fatiguées. Ca devient dur même de courir sur des portions de montées peu prononcées. J’arrive heureusement à courir encore sur le plat et en descente. Si la fatigue est là, le moral l’est toujours aussi. C’est dur mais supportable, et puis le coin est agréable.
Le temps s’est couvert, et sur les derniers kilomètres, alors que l’on aperçoit Saint-Dié, il commence à pleuvoir. L’arrivée est proche, moins de deux kilomètres, ça descend. Je double un concurrent qui marche et que je vois pour la première fois de la journée.
On quitte la forêt pour retrouver le parcours fait derrière le Vtt ce matin. Voilà on arrive en ville. J’arrive à accélérer pour atteindre les 9 ou 10 km/h (une fusée ! !). J’aperçois la Tour de la Liberté. La boucle est bouclée.
Notre arrivée est annoncée au micro. Ca y est, 6h07 pour une superbe ballade. Encore bravo pour le tracé. Je ne suis jamais resté aussi longtemps sur une course. C’est vrai qu’à mon rythme, c’est plutôt de la rando-course que de la course. Le premier a mis un peu moins de 4 h. A l’arrivée, quelqu’un de l’organisation parlera d’un D+ plus proche de 1700m que de 1500. C’est vrai que j’ai trouvé le parcours plus dur que ma précédente expérience au trail du Petit Ballon.
Pascal
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