L'auteur : marathon-Yann
La course : Marathon de Vannes
Date : 19/10/2014
Lieu : Vannes (Morbihan)
Affichage : 1506 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
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Il faut bien le reconnaitre, ce qui m’a donné envie d’aller courir le marathon de Vannes, c’est leur site internet. Il nous promettait un parcours varié et attirant (le long des remparts, sur le port, sur les sentiers du golfe Morbihan), une belle ambiance avec une surprise à Arcal, deux boucles, … je pensais y retrouver les ingrédients qui m’avaient tant plu à La Rochelle, avec la possibilité de découvrir une ville que je ne connaissais pas.
Voyage en train pour Vannes le samedi matin, avec mon épouse. Pour me motiver, je me suis offert « Born to run », de Christopher Mc Dougall. C’est un enchantement, ce livre dépasse toutes mes espérances. Au-delà du manifeste pour la course minimaliste, au-delà de la description de courses – et de coureurs- que je ne connaissais pas, au-delà de la découverte des Tamahumara, ce livre est une ode à la course à pied, au bonheur de courir, tout simplement. Je me sens léger à sa lecture (lecture que je partage avec ma voisine –marathonienne, bien sûr- du train régional qui finit de nous conduire à Vannes).
Après avoir déposé nos valises dans notre chambre d’hôtes, idéalement placée à moins de 100 m du départ, nous partons déjeuner et découvrir la ville, sous le soleil. Puis direction le village marathon, histoire de retirer mon dossard, et nous rentrons en ville par le sentier maritime, empruntant un peu par hasard le parcours du marathon sur près de 10 km, ce qui n’est peut-être pas une bonne idée une veille de course. N’empêche, le chemin est plus qu’agréable, il fait beau, nous partageons un bon moment avec mon épouse, je vais courir le lendemain, je suis un Tamahumara, rien ne me fait peur.
Déjà le km 40 ?
Dimanche. Toujours invincible, je rejoins tranquillement le départ. Les coureurs s’échauffent le long des remparts, foule bigarrée, souvent déguisée, joyeuse (en particulier un groupe de coureurs belges), ou plus concentrée. Le départ du 10 km, le bourdonnement de l’hélicoptère qui vient filmer le départ, le feu d’artifice –en plein jour – qui nous salue, tout cela rend l’atmosphère joyeuse et un peu solennelle. Lâchez les chevaux ! Nous partons, longeant le port sur quelques centaines de mètres avant de sortir de la ville.
L'ambiance du départ.
Mon objectif du jour n’est pas d’essayer de battre mon record de La Rochelle, un an auparavant, mais de faire mieux que 3h30, sans trop puiser dans mes réserves, puisque je dois enchainer avec le marathon de Florence six semaines plus tard. Dans un premier temps, je me cale dans le peloton qui suit le meneur d’allure 3h30, mais rapidement, me sentant bien, je passe devant, préférant écouter mes sensations, comme le vrai Tamahumara que je suis devenu la veille.
A l’approche d’Arcal, après 3-4 km, les affiches fleurissent, pour encourager un coureur américain, John, et pour tous les coureurs. « Arcal, c’est pas là qu’on cale ! ». Arcal, c’est un village de joyeux drilles qui se déguisent tous les ans au passage du marathon. Que nous ont-ils préparé cette année ? Je vois apparaitre… le grand Schtroumph ! Cette année, tout le village s’est déguisé en Schtroumphs pour nous encourager. Génial.
Nous nous retrouvons ensuite le long du golfe, c’est la marée basse, avant de repasser par le port où mon épouse me voit et m’encourage. Le dessin du parcours de Vannes ressemble un peu à un papillon, ce qui permet au public massé sur le port – le « corps » du papillon, de nous voir quatre fois. Nous attaquons la deuxième « aile », celle qui emprunte le parcours effectué la veille, le long de la cote, en passant même par une petite jetée. Magnifique à la marée montante.
Semi en 1h41, je suis largement dans mes objectifs. Le speaker nous annonce l’abandon à Arcal d’un coureur qui visait la victoire, mon voisin me dit « je n’aimerais pas être à sa place ». « ah, moi j’aimerais bien être déjà à Arcal ».
Il commence à faire chaud, nous commençons notre deuxième tour. Toujours le même plaisir de courir en ville et le long du port, de revoir les super supporteurs d’Arcal,… Pourtant le long du sentier maritime, les choses deviennent plus difficiles. J’ai de plus en plus de mal à tenir mon rythme, et mon avance sur les 3h30 commence à diminuer. Bizarrement, je rattrape un meneur d’allure « 3h15 », en fait, il marche, son drapeau sous le bras. Le ravitaillement est bienvenu, mais j’ai du mal à repartir. Nous revenons sur le port, où au ravitaillement suivant (km 30) je suis dépassé par le train des 3h30, que je n’essaie même pas d’accrocher.
Nous entamons la dernière partie. C’est difficile de se motiver et de retrouver un objectif, il fait chaud, je n’ai plus d’énergie, alors je profite du ravitaillement gastronomique qui se présente (cidre, pain d’épice, sourires). Alors que l’on vient de franchir le panneau « km 36 », un coureur qui me double me demande « qu’est-ce qu’on est venu faire dans cette galère ? encore 6 km » « 5 et demi », je lui réponds en serrant les dents. Au 39eme km, une côte que je n’avais pas remarquée au premier passage m’oblige à marcher, heureusement le ravitaillement du km 40 est tout proche, même si je ne suis pas très aimable avec la bénévole qui me demande si ça va. « Non ». Heureusement, une petite descente, des danseuses brésiliennes et le public chaleureux me permettent de finir en courant, un peu en vrac, en 3h38.
Je retrouve mes esprits à l’arrivée. Après une bonne douche (c’est sympa de profiter des vestiaires du stade), j’ai la chance de passer entre les mains d’un ostéo, qui s’occupe de moi pendant près d’une demi-heure, ce qui me fait un bien fou. Je n’ai pas atteint mon objectif du jour, j’ai même nettement flanché, mais j’ai gardé le même bonheur de courir. Mon nouveau côté Tamahumara, sans doute.
Quelques photos trouvées sur internet (bien plus belles que les miennes) :
http://www.marathon-vannes.com/galerie-marathon
http://www.photosportouest.com/2014-Marathon-de-Vannes,973,22,fr,f1.html
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