Récit de la course : La Course de Montagne de St Priest - 12 km 2015, par samontetro

L'auteur : samontetro

La course : La Course de Montagne de St Priest - 12 km

Date : 24/5/2015

Lieu : St Priest (Ardèche)

Affichage : 1952 vues

Distance : 12km

Objectif : Se dépenser

2 commentaires

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Aux sources du trail

Trail des Sources 2015, St Priest (07)

A  l'origine de cette participation, un secret savament gardé pendant des mois par une Chtite Robote pour faire la fête à son Hémérodrome ! Pensez donc, 30 années de course à pied à caracoler aux avant postes de compétitions en tout genres, du cross de quelques kilomètres aux ultra-trails les plus relevés en passant par toutes les distances possibles et imaginables sur route... Et c'est des 6 coins de l'héxagone (bin oui quoi?) que discrètement des coureurs convergeaient vers ce petit village accroché au flanc des montagnes ardéchoises, pendant que Bertrand posait le balisage de Sa Course, encadré par deux complices pour que ça traîne un peu car ça bouchonait sur les routes de la vallée du Rhône.


Passé l'effet de surprise de notre baliseur en chef accueilli par la troupe au coeur de son village, il a fallu passer à la préparation de l'évennement, avec un Samontetro franchement impressionné par tout ces grands de la course à pied. Et les pasta parties en Ardèche ça décoiffe ! Que du local bio ! Du rouge et du rosé (de l'Ardèche), de la caillette (de l'Ardèche), du picodon (de l'Ardèche)... et une des plus chouettes soirées d'avant course qui se prolonge tard dans la nuit....


 

Dimanche matin, même pas faim mais il faut quand même manger un truc avant d'aller retirer le dossard. La course des sources ce sont deux formats :Un 9Km sur route sur laquelle le Blueb et madame s'aligneront ainsi que Frederic qui partage notre mobile home et nous avoue être un peu à la rue sur ce genre de distance . Pensez vous, maintenant qu'il est V1 il a du mal a boucler les 10Km en moins de 31mn....

Pas d'hésitation, j'opte pour le 12Km trail avec ses 1000m de D+ en 3 bosses dans la montagne.


Le parcours du 12Km trail

Deux sections du parcours sont à double sens et devraient permettre de croiser ceux qui sont (loin) devant ou en fin de course. Et là, première surprise, le chronométrage est avec puce ! Ça ne rigole pas côté organisation, on sent d'entrée le côté pro du truc qui ne laisse rien au hasard dans cette ambiance franchement conviviale.


Jean Claude, Maître ès caillette, traceur, débroussailleur, baliseur, traileur, coureur balais... qui jubile à l'idée de nous faire partager ses sentiers favorits (et même un peu « pas sentiers du tout » parfois)

 

Le PtitJean (ci-dessous à gauche) profite de cette matinée ensoleillée pour rejoindre (à vélo) la joyeuse troupe: quoi de mieux qu'un 12Km au taquet pour préparer le TOR ? Je vous le demande ! Du coup notre directeur de course est bien obligé de prendre son dossard sous le regard amusé de la Chtitte Robote et intimidé du Samontetro de service.

 

Ultratraileur perdu au départ d'un 12Km avec plein de gens qui ont décidé de courir... vite!

 Le départ du village est neutralisé, pour éviter de partir vite et à froid sur du technique en descente, et on emprunte en footing un joli chemin jusqu'au fond du vallon. Ils prennent vraiment soin de leurs coureurs sur ces courses ! Le sas de départ est alors improvisé sur un petit pont de pierres au dessus de l'Ouvèze. Pas de ligne tracée au sol ni de rubalise contre laquelle s'agglutinent les coureurs, la petite centaine de traileurs se positionne tranquilement sur la route sous les ordres du starter.

Un traileur qui courre vite en train de parler à un traileur qui courre vite

 

Et ça part plutôt cool sur un bout de goudron en monté... et je me retrouve juste derrière la tête de course. Pour 100m. Car on bifurque à droite dans un superbe chemin ombragé et ça accélère grave ! Je ne cherche même pas à suivre ces avions qui vont boucler la course en 1h08 ! Je me retrouve tout de suite avec deux autres coureurs visiblement V2 dans cette première bosse et la bosse ce n'est pas mon truc. Je fais de mon mieux pour accrocher le groupetto mais le parcours est plutôt roulant et ça relance à tout bout de champs. Je me force à courir pour garder le contact. Un premier coureur décroche et on entame un relai sympathique à deux, chacun ouvrant la trace selon la déclivité plus ou moins prononcée du sentier qui se fait sinueux. A mi-côte la pente s'accentue nous obligeant à marcher et très vite je lache prise sur mon compagnon de course qui grimpe comme un chamois. Il y a 3 bosses, faut gérer. Lorsque le sommet s'annonce c'est pour basculer dans un monotrace ludique, technique : que du bonheur. Très vite je reviens sur le grimpeur fou qui me laisse spontanémant le passage. Je sais qu'il faut que je prenne de l'avance avant la prochaine bosse et je profite de mes grandes jambes pour envoyer.

 

 Un profil plutôt exigeant sur ce 12Km

 

Mais toutes les bonnes choses ont une fin et la seconde côte s'annonce. Dans ma tête elle est courte et devrait vite passer. En fait c'est un véritable mur, droit dans la pente. On chemine sous les buis qui forment un tunnel dans la forêt ardéchoise, c'est génial, ça donne l'impression d'avancer. Mais sur cette question, mon « grimpeur fou » revient très vite sur moi et c'est à mon tour de m'écarter du sentier pour lui laisser le passage. Chacun son rythme. En fin de bosse on remonte ces anciennes terrasses autrefois cultivées. Vous savez la chanson « avec leur mains dessus leur tête, ils avaient monté des murettes jusqu'au sommet de la colline... » et bien elles sont là les... murettes ! 1m à 1m50 chaque fois que l'on passe au profit d'un point faible en escaladant les blocs de basalte. Il fallait quand même en vouloir pour venir batir ces terrasses au milieu de nulle part....

Mais les murettes sont bien au sommet de la colline et donc derrière... ça redescend et raide ! Droit dans la pente ! Et je fonds sur mon grimpeur préféré qui a nouveau me cède le passage, visiblement très mal à l'aise dans cette grosse pente. Ça glisse sur le terrain très sec, on prend appuis sur les arbres et les pierres qui affleurent. J'envoie ! Puis le chemin se fait moins roulant (si c'est possible) dans le sens où il est pavé de gros blocs de basalte avec une disposition très approximative (un peu du genre ébouli si vous voyez ce que je veux dire), une petite section diagonale des fous au milieu de l'Ardèche ! Là encore je suis dans mon élément et je sais qu'il faut que je prenne le maximum d'avance avant la prochaine bosse. Je rattrappe un coureur en difficulté, cheville out, puis un second victime d'un point de côté justé avant de déboucher sur un ravitaillement. Une table de camping dans un équilibre improbable, des verres de cocas et du ravitaillement solide , et un sourire en prime.


Un chemin herbeux en balcon pour envoyer du lourd!

 

 

 

Une belle brochette d'habitués des podiums en ballade sur les sentiers ardéchois

 

 

 

L'arrêt sera bref, garder le peu d'avance que j'ai grapillé. La stratégie maintenant est de me faire doubler le plus tard possible dans cette dernière bosse et de tout envoyer dans l'ultime longue descente ! Sur une brève section à double sens je croise le second de la course à une vitesse ahurissante ! Un mot d'encouragement échangé, je me dis qu'il a eu la même préparation caillette/picodon que moi pourtant hier soir !

 Un bénévole à la bifurcation nous envoie droit dans la pente, c'est la dernière bosse. Dans ma tête elle est longue, alors faut donner le maximum pour retarder le retour du grimpeur. En fait elle sera beaucoup plus courte que je ne l'imaginais et il ne me rattrapera pas. Lorsque la pente va s'inverser je vais rester longtemps convaincu que ça va repartir à gauche vers les crêtes. Quand, au détour d'un virage, un gar que je prends d'abord pour un randonneur me tend un verre d'eau. C'est un ravito que je n'avais pas noté. « C'est que de la descente » m'annonce t'il! Et la descente elle va être belle, encore du monotrace sinueux, du chemin herbeux, re-du monotrace. Le chemin longe en balcon l'Ouvèze une dizaine de mètres en contre-bas. Caché dans les arbres un petit pont de pierre nous permet de changer de rive. C'est tout simplement splendide.

Un petit monotrace qui descend versl'ouvèze au fond de la vallée

 

Une dernière côte pour gagner le village sur les chemins empiérés, personne derrière, et je débouche entre les maisons pour foncer vers l'arche d'arrivée.

 

 

 

Voila, après un 110Km dans le Drôme, partir sur un 12Km n'était pas une évidence. Mais j'ai trouvé sur cette « course des sources » un parcours magnifique, équilibré, joueur, une organisation digne d'un grand évennement sportif et en même temps une authentique ambiance de trail. Et ça ce n'est pas banal ! Les « bitumeux » (tout le monde ne peut pas aimer les cailloux) m'ont confirmé aussi la beauté de leur course alors amis kikoureur, si fin mai 2016 vous hésitez entre deux coursesClin d'œil



Merci à Claude et Sylvie qui ont fait ces superbes photos!

2 commentaires

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 14-06-2015 à 21:11:40

Ca a l'air hyper sympa !!!
A noter au calendrier 2016 !

Commentaire de samontetro posté le 14-06-2015 à 21:48:19

Oui Bouk, mais fait gaffe, j'ai repéré maintenant et dans les virages je ne freine plus sur ce parcours!

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