Récit de la course : Techni'Trail de Tiranges - 24 km 2015, par Byzance

L'auteur : Byzance

La course : Techni'Trail de Tiranges - 24 km

Date : 3/5/2015

Lieu : Tiranges (Haute-Loire)

Affichage : 2593 vues

Distance : 24km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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Une expérience à faire !

Une expérience à vivre … au moins une fois !

Mercredi  28 avril 2015, Denis m’appelle pour me demander si je ne veux pas aller avec lui courir à Tiranges.  Il assure que c’est « all inclusive »,  le logement se faisant dans la maison de famille tirangeoise.

 Je vends le truc à ma femme en disant que la course est le dimanche et que je suis hébergé le samedi soir. Elle doit aller faire du shopping à Romans avec sa maman et sa sœur donc pas grave si je pars dans l’après-midi.

Francky, un autre adepte de Tiranges ne peut pas venir : il a un pied et le dos en vrac depuis le marathon de Paris (quand on est trailer, on n’est pas routier …).

Je passe donc prendre Denis et direction Tiranges. Après Bas en Basset, la route se met à tourner et Denis commence à décrire les endroits que le parcours peu emprunter. On passe poser les affaires à la maison puis on va récupérer les dossards, on boit une bière (pas conseillé lors de la conférence) et Denis va me montrer la fin du parcours.

On retourne manger à la salle pour la Pasta avec les parents de Denis qui en profite pour discuter avec le traceur (qu’il connait bien vu qu’il connait quasi tout le monde là haut).  Celui-ci veut faire le 80 en condition course et il cherche du monde pour le tirer et le motiver sur une vingtaine de kms. Si vous êtes volontaire … On fait également la connaissance d’un gars qui va passer la nuit sous la toile de tente pour prendre le départ du 80.

C’est lui sur son parcours …

 


 

Retournons reprendre la bonne chronologie ...

On n’éternise pas la soirée, les tenues et le matos sont près.

Denis ronfle un peu. De toutes les façons je dors souvent mal quand je ne suis pas dans mon lit. Ce n’est pas la pression car j’en ai aucune vu que :

  • au niveau entrainement je ne fais plus que de « l’entretien » (sortie la plus longue de depuis l’automne dernier : 1h45 le 11 avril) .
  • je suis prévenu de ce qui m’attend.

Petit dej copieux et j’accompagne Denis au départ de son 50.

Nous y retrouvons Lionel, le grand pote de Francky. J‘en profite pour lui envoyer une photo de Yo et Denis avant le départ avec la légende « Futur podium du 50 ! ».

Pour Yo, c’est la course de reprise après Madère (12eme). Au départ, petite mise en garde de l’orga par rapport aux coureurs du 80 qui ne progressaient pas vite ! 7h : leur départ, il ne me reste qu’à remonter au départ, terminer de me préparer et faire le plein en liquide et barres (d’habitude j’embarque des gels « antioxydants » mais je vous rappelle le côté improvisé de la sortie).

8h30 : notre départ après un petit speech de l’orga qui annonce 1700 m de D+ ald 1500 m. Tout roule, jusqu’au 4eme km ou un gros morceau du peloton loupe la bifurcation à droite « dré dans le pentu ». Demi-tour de l’ensemble (?). Je me retrouve alors dans les derniers du peloton. Un peu plus haut, nous recoupons un chemin qui ressemble à celui sur lequel nous étions si bien !

Je fais le yoyo avec un monsieur d’Auxerre et un autre des Alpes de Hautes Provence. Ce sera comme ça quasiment jusqu’à la fin ! Le parcours alterne descentes et montée bien raides.

Je mets le lien pour le film fait par francky en 2011 sur le 80 (avec son aimable autorisation) :

https://www.youtube.com/watch?v=ScYQQ9aNeZM

J’adore son « vise le rondin » puis son salto synchronisé dans les feuilles.

Certaines descentes se faisaient sur les fesses, d’autres en marche arrière en s’accrochant aux racines ou aux branches. Je repense au moment ou je rattrape l’Auxerrois qui galère sur la droite en déescalade. Je choisis la sorte de cheminée à gauche en y allant sur les fesses sauf de l’eau suinte (une source ?) et donc ça se met à glisser : je ne contrôle plus rien ! Ouf la réception se passe bien.

Je suis quasi certain que de grands malades osent courir dans ces descentes : ils doivent être capables de gros dérapages, avoir une grosse confiance dans l’élasticité des « petits » arbres et dans l’épaisseur de feuilles et d’humus pour ce réceptionner, miser sur la vitesse pour pouvoir maintenir l'équilibre. Plonger dans le trou, c’est vraiment la juste expression ! Si c’est très humide, je ne sais pas si ça peut passer partout.

Les grimpettes : on ne peut souvent pas courir dans les côtes car ... on grimpe à 4 pattes !

Une remarque : c’est toujours assez facile de doubler que ce soit en descente ou en montée. Il suffit souvent de demander. Sinon, vu que c’est souvent à travers bois, il suffit de passer à droite ou à gauche de l’arbre avec le marquage.

2eme remarque : les dénivelés ne sont jamais longs mais les pentes sont très raides et ce n’est jamais plat.

Je vois bien le Bouk s’en sortir très honorablement ici : il reprendra beaucoup de temps dans les descentes techniques.

...................................

Ravito liquide au Pont du plot (pour traverser l’Anse) vers le km 11 : je n’ai pas touché à ma bouteille d’eau plate sur la bretelle du sac. Je refais donc juste le plein de la poche à eau sans rajouter de poudre (au départ j’avais mis ce que j’ai trouvé avant de faire le sac : une dose de la poudre offerte au défi Yayos de la montée du pas du Touet du 4 avril 2015). Mon auxerrois et mon provençal sont maintenant devant moi.

Je passe la bifurcation du 80 qui va aller se promener encore plus au sud avant de remonter tout au nord au nord … pfiou …

Tiens voici mon provençal arrêté avec un gars en vert. Je demande si tout va bien. En fait le provençal fait une pause ravito et le gars en vert est un signaleur qui nous indique la bonne direction. Nous ne devons pas rester sur ce trop bon chemin … que nous retrouverons plus tard et que certains ont zappés l’an dernier certainement de bonne fois. Plusieurs marques et rubalises sont constamment visibles sauf quand on déconnecte un peu son attention … il faut alors faire demi-tour ...  comme moi, en attaquant la remontée (vers km 16).

Je me retrouve souvent seul donc j’essaye d’être bien attentif au marquage. En fait, les endroits « roulants » étant rares et courts, je reste sur mes gardes car je me dis que ça ne peut pas et ça ne va pas durer : forcément ou va plonger ou grimper !

Chalencon, son château et son ravito arrivent assez vite : je refais les pleins, je mange (le saucisson était top) et je me remets en route avec l’Auxerrois. Descente très prudente vers le pont du Diable : je marche en grignotant sur ces dalles biscornues. De l’autre côté du pont, c’est tout droit dans un sentier débroussaillé pour le passage de la course. J’ai vraiment du mal, je calcule que si Denis mets 8h pour sa course alors il risque d’arriver avant moi ! L’Auxerrois part devant. Le parcours retrouve un chemin de rando équipé de câbles. Je fais une pause pour mettre la musique en route. Le provençal est maintenant juste derrière.

Vers le pont Romain, bifurcation : le 24 part faire une boucle vers l’ouest vers un vieux canal. En fait on va le voir plusieurs fois. Une fois de trop pour moi ! Je vois le provençal et une nana enquillé un chemin juste devant moi. Ils ont coupés ou alors … vérification prise sur mon GPS, je suis bien de retour sur le parcours mais je suis déjà passé ici ! Nouveau demi-tour …

Dans cette partie, je me sens mieux. Je ratrappe même l’Auxerrois et une nana. Je me sens pas mal, j’aurais même envie de doubler. Sauf que à un moment la nana s’arrête pour regarder ou est la suite, je patiente en position certainement inconfortable car je sens une crampe arriver à la cuisse droite. C’est totalement nouveau ! Mollet, j’ai connu mais jamais, les cuisses ! (sauf une fois, ado en vélo dans les coulmes) Double dose de sptorténine et je force sur la boisson. Devant ça s’est envolé et me revoici seul.

A force de boire, la poche à eau et la bouteille brettelle sont vides ! Heureusement, je finis par arriver à la Baume (28 à mon GPS), lieu visité hier avec Denis. Les parents de Denis sont la avec des amis à eux qui soutiennent de coureurs de Monistrol. J’apprends que les 2 premiers du 50 sont passés. Ca va, j’ai donc de l’avance sur Denis. Un jeune de Tiranges venu en vélo avec un stock d’eau me refait le plein de ma petite bouteille. Merci à lui : même si je suis maintenant quasiment arrivé, ça fait du bien !

Je termine en 5h56 (dont environ 10 min de sortie de piste).

http://www.openrunner.com/index.php?id=4753001

Je suis 100eme pile avec seulement 9 personnes derrière.  Le premier a terminé en 3h01 (avec 10 min d’avance) soit 20’ de plus que l’an dernier ou quasi +30%  en temps. Idem pour le parcours de 50 km. Les parcours étaient clairement durs. Certains considèrent Tiranges comme une Barkley française : je crois que c’était vraiment le cas cette année. Pour la distance,

Dédicace pour mon copain P5 pompier au village

Je me suis retrouvé à la douche (chez les pompiers) avec les meilleurs du 50 dont Superman Dos Santos qui termine 2eme. Ce dernier se demandait si un seul participant du 80 réussirai à rentrer dans les délais (c’était avant l’allongement des BH). Tous ces champions étaient unanimes pour dire que le parcours était très beau mais aussi très dur.

Les organisateurs sont vraiment de vrais malades : ils ont réalisé un travail ENORME de repérage, débroussaillage et alors pour le balisage … je ne sais pas combien de km de rubalise ont été nécessaire. Une seule  toute petite amélioration facilement réalisable : pour les changements brusques de direction pour partir dans les cheminoux, barrer la mauvaise direction avec de la  rubalise ou seulement dessiner une croix à la peinture ou à la chaux  au milieu du chemin.

En fait, au moins un des  traceurs est un chasseur et  j’ai une théorie sur la façon de faire les parcours : il a certainement suivi ses chiens à la chasse au sanglier avec son GPS pour définir le parcours. Ce gars la, totalement investi dans ce trail (qui reprend après un arrêt en 2013), c’est rendu compte qu’il avait fait un peu trop forcé sur le 1er T, celui  de Techni  (bref trop dur) et ne l’a pas bien supporté. J’espère qu’il va maintenant mieux car il semble avoir fait une sorte de « burn out » le soir de la course.
L'an prochain, l’organisation prévoit de faire moins dur. Pour ma part, c’était amusant mais il faut juste être prévenu ! A faire au moins une fois rien que pour la culture « trailistique ».

Le parcours était annoncé à 24 km mais compte tenu du caractère "hors piste" (sur la carte une ligne droite, sur le terrain il faut contourner les arbres), forcément il y a de l'écart ... mais sur le parcours, je languisais d'arriver

Entrainé, je dois valoir environ temps du vainqueur x 1.8. J’en suis pas si loin !

Un coup de téléphone à ma douce pour lui signaler mon arrivée et lui indiquer que nous risquons d’arriver plus tard que prévu.  J’ai aussi des nouvelles de Francky qui m’apprend que Yo a abandonné. On rigole un peu de la légende de la photo qui ne lui a pas porté chance. J’ai aussi un message de Denis mais je ne comprends pas grand-chose sauf qu’il n’était pas encore à Chalencon.

Je patiente mais au bout d’un moment je pars à sa rencontre. Arrivé vers la chapelle, je me dis que je peu tenter d’appeler les parents de Denis. Bingo : ils ont des nouvelles et elles ne sont pas très bonnes. Je retourne donc chercher la voiture en haut, pour le cas ou il faudrait aller chercher Denis à Chalencon. Tiranges – Chalencon, à vol d’oiseau, c’est pas loin mais en voiture … c’est une autre limonade ! Finalement, on va aller à sa rencontre en 4x4. On encourage au passage tout un groupe venu de Monistrol. 

Nous nous garons dans la descente entre Gonon et la Baume et nous continuons à pieds. Nous retrouverons Denis, quasi au niveau du pont Romain. Il fait le chemin avec un gars de Monistrol, Charly qui a galéré à s’alimenter.

 

Je les accompagne jusqu’à la Baume puis les laisse terminer. Nous les retrouvons maintenant devant la maison de famille ou attend également le groupe de Monistrol qui s’inquiète pour son Charly.

Ca sent l’écurie pour eux … il ne reste que le village à traverser.

 https://plus.google.com/u/0/117087629777376356343/posts/DFhPEn7w8iY?pid=6145725373137286914&oid=117087629777376356343

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Au fait pour le podium, Denis l’a fait … mais à l’envers.

Après course : Denis était super rigolo à voir à l’usine. Pour aller de son bureau à l’atelier, la rampe d’escalier était un allié très précieux ! Pour ma part, RAS : j’aurai pu recourir des le lendemain (certainement un effet de ma faible vitesse de progression). Finalement, ce sera mercredi et jeudi midi avec Mich (mon partenaire pour le Duo de l’Hermitage) puis la marche du sou des écoles du village en famille (seulement celle de 17 km).

Donc Tiranges, il faut y aller au moins une fois pour la culture sportive, profiter des sentiers et savoir de quoi il en retourne !

3 commentaires

Commentaire de Aurely42r posté le 31-05-2015 à 12:04:23

Bravo !!!! Finir et pas avoir de courbatures.... Pour moi c'était plutôt comme Dénis niveau courbature'..
Et j'ai fait la première partie de la course avec Charly... Je l'ai laisse au 2 eme ravito effectivement il était pas très bien...
On a raté une occasion de se croiser ...

Commentaire de Aurely42r posté le 31-05-2015 à 12:24:25

Bravo !!!! Finir et pas avoir de courbatures.... Pour moi c'était plutôt comme Dénis niveau courbature'..
Et j'ai fait la première partie de la course avec Charly... Je l'ai laisse au 2 eme ravito effectivement il était pas très bien...
On a raté une occasion de se croiser ...

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 31-05-2015 à 22:00:31

Punaise ça avait l'air énorme !!!
Merci pour le récit, à faire dans les prochaines années !

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