L'auteur : thunder
La course : Semi-Marathon de Macouria
Date : 17/5/2015
Lieu : Macouria (Guyane Française)
Affichage : 420 vues
Distance : 21km
Objectif : Terminer
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Pas d'autre récit pour cette course.
Oula ça faisait longtemps mais très longtemps que j’avais pas fait un CR (depuis que j’ai quitté la fac) et un peu moins longtemps que j’avais pas mis un dossard.
On dira que je suis dans une phase de préparation généralisée en vue de préparer une belle bambée en fin d’année en Martinique. En d’autres termes, il s’agit surtout de retrouver des qualités foncières, et de vitesses. Bref tout est à reprendre.
Depuis janvier on allège le bonhomme et on essaye de retravailler un peu sérieusement.
Pour la perte de poids on a rien trouvé de mieux que sortie ski de rando matinale avant le petit déj et l’alimentation saine de maman. 3 semaines de ce régime puis reprise de la course à pied de façon plus construite.
Puis arrive le marathon de l’espace (bon ok en relai). C’est une bonne piqure de rappel. J’adore les sensations, je m’éclate et le chrono me rappelle que malgré la perte de poids, il va falloir fractionner un peu (beaucoup) pour retrouver de la vitesse.
Alors c’est reparti une fois par semaine direction le tartan. Ça fait peur , ça fait mal mais ça fait du bien . Je sens à quel point j’ai une foulée qui s’écrase (comme dirait une vieille amie une bonne foulée de gros), que j’arrive pas à relancer mais petit à petit ça va mieux.
Retour rapide en métropole, ce qui me permet de m’entrainer dans un climat frais, pollué et plein de pollen.
Une bonne séance qui sert à rien J-8 avec un peu d’allure « spé » Comme dirait tonton Jack tu cherches à te rassurer mais ça te sert à rien. Il a pas tort je voulais me faire un 1000 en 4’30 et je fais un 1500 en 4’15 au kilo. Bref ça servait à rien mais par rapport au marathon de l’espace je me sens moins dans le dur…
J- 7 encore un petit footing puis une séance de natation
J-6 une journée de bagnole
J-5 une journée de train avec 30 kilo de sacs histoire de se démonter le dos
J-4 un petit footing matinal à Paris pour se saturer les poumons et une bonne petite soirée histoire de préparer le foie
J-3 une journée d’avion avec une petite soirée histoire de travailler sur la fatigue
J-2 repos
J-1 ultime footing et juste un peu de slackline sur la plage. Bien sur le dernier footing c’est le footing de la somatisation. Etat d’esprit au plus bas, sensations poussives et douloureuses , climat humide et lourd. Bref comme disait une amie ce dernier footing c’est le pire et je commence sérieusement à douter mais on fait quand même le métier pour la dernière journée et surtout la dernière nuit.
Enorme avantage de la région pour la tenue on part léger et on se change léger après donc le sac est vite fait.
Le dossard sur la ceinture porte dossard, la tenue de lumière enfilée, les pieds nokkés, les chaussures qui courent vites aux pieds. I’m ready ou presque. Non j’ai pas la pétoche… je me sens juste terriblement pas prêt keskejfoulà. Souvenir de l’époque où Jack m’entrainait, j’arrivais assez confiant sur l’objectif. Là je manque clairement de foncier et de vitesse. Bref tout va bien.
Vu le parcours l’organisateur met en place un bus pour nous emmener au départ. C'est bien pratique ça évite de se faire des noeuds au cerveau.
5h45 départ du bus… Je dors presque pendant les quelques minutes de trajets. Poua c’est tout petit un semi, en 10 minutes de bus tu plies le parcours.
Petit échauffement histoire de démarrer le moteur et wow surprise… qui a modifié mes jambes pendant la nuit ? je me sens facile ce matin… C’est pas normal…
Je me place prudemment en retrait sur la ligne. Ouais y a quelques gringalets tout en jambe et sans un poil de gras. On va la jouer prudent, se faire oublier dans la masse du peloton. C’est juste une sortie de reprise. Si je fais 1h 40 ça serait bien, bon d’accord 1h34 ça serait vraiment surprenant vu comme je me suis donné au marathon de l’espace bon ok moins d’1h30 ça serait vraiment miraculeux. 1h24 ??? nan là on y pense même pas. Enfin pas tout de suite…
6h35 le départ est donné.
On démarre le chrono, tout comme avant, rah c’est bon de revenir.
Rapidement le peloton s’étire et là instant de solitude le groupes devant et derrière je ne me retourne pas. Ça sent la solitude… je croyais qu’il y avait qu’en triathlon qu’on draftait pas. Beacause i’m very tout seul…
Les jambes vont bien, le souffle on est facile, détendu. 4’15 au kilo… ben dis donc ça va plutôt pas mal… Pourtant je suis pas parti à fond… Etrange. Deuxième kilo 8’30 oula c’est pas normal, je discute avec un collègue on gère pour l’instant. 3 kilo premier ravito… ha là on a perdu la main… pas grave je m’humidifie légèrement beaucoup et je continue à siroter ma bouteille de St yore. Je me fais remonter un peu par l’arrière dont des relayeurs… zen… un gars en solo me passe mais je reste cool pour l’instant je force pas. Dans les faux plats montants je relâche un peu et dans les descentes je me relâche. Easy le petit matthieu. Je sers de lièvre à un relayeur. Tout va bien…
6eme kilo un bon gros demi tour. Et là la relance… c’est bof mais ça repart tranquillement sans violence. Je croise un collègue petit signes d’encouragements. Tient quelques gouttes… ha non on est en Guyane… quelques seaux d’eau dans ta gueule et tu commences à te maudire d’être en buff et pas en casquette… L’avantage c’est que la température redescend à un glaciale 24°C L’inconvénient tu as l’impression de courir sous une douche…
Sur ce tronçon le relief commence à remonter un petit peu, l’allure à ralentir un poil. J’invite mon suiveur à relancer et là il m’annonce que ça fait déjà 2 fois qu’il revient et qu’il en peu plus. Et zut…
Tient on me re dépasse, j’essaye d’accrocher mais non, il est trop rapide. Trop rapide ??? Elles sont où tes jambes grosses feignasse. Allez un duo de coureur revient… Bon faut pas trop déconner non plus. Je discute avec un des deux gars et je lui demande son objectif : « faire le plus de distance tant qu’il pleut ». ça semble être une idée plutôt intéressante vu qu’après la pluie l’ambiance tient plus du sauna que de la chambre froide. On arrive déjà au premier relai c’est dans une micro bosse (pour rapace74 dans un faux plat) mais il y a foule, les encouragements fusent et j’ai les jambes de mes 22 ans, ça grimpe tout seul et du coup je perds encore un suiveur dans l’affaire.
Et là c’est la grande ligne droite, la traversée des savanes (ou du désert selon le moral). Putaing que c’est long. Faut pas s’endormir alors on relance, enfin on maintient l’allure. Ho que ça change de Lyon, ici serpents écrasés et tatou décomposés jalonnent le bas-côté. Serpents écrasé ho mon dieu, manquerait plus que ça une vipère ou pire un boa ou pire du pire un annaconda géant mangeur d’homme. Ha tient on arrive au bout de la ligne droite, il pleut toujours et j’ai pas vu l’ombre d’un serpent vivant.
Bon il y a du monde devant et du monde derrière. Allez décrocher derrière et chercher devant…. Je remonte et me fait remonter… bon ok c’est pas gagné. Pff et c’est long ces lignes droites. Je pendrais bien un petit ravito. Ouf il arrive enfin et y a même du sucre. J’essaye de diluer le tout et d’ingurgiter ça en courant… c’est pas ça mais bon c’est presque ça d’avaler. Il faut relancer. 4’30 4’40 pourtant j’ai pas l’impression de lever le pied…
5’ au kilo ???? Pourtant je relance. « Aies l’air détendu et tu seras détendu ». Je me sens un peu dans l’effort. Où est passé mon aisance des premiers kilomètres ? Je suis tordu et vouté. J’arrive à relancer un peu mais c’est moyen et en permanence il faut se botter le cul.
Dernier ravito, je lâche ma bouteille d’eau et là il reste 6 km on envoie tout ce qu’il reste. Un bon gros negativ split comme à l’école. Heu c’est moi ou j’accélère et les jambes refusent d’augmenter la cadence ou l’amplitude. Se détendre j’y arrive plus non plus. Ho la galère, ne rien lâcher…
On arrive à l’entrée du village et on traverse un quartier tout nouveau mais c’est d’un calme. Lyon c’était très calme ici encore pire. Bientôt la ligne et la libération, ne rien céder continuer à avancer. Comme depuis 10 km je me demande bien pourquoi j’aime ce sport. En plus j’ai les pieds qui commencent doucement mais très certainement à monter en température. Un dernier virage et l’arrivée est au bout de la ligne droite. Mais quelle ligne droite elle doit au moins faire un marathon et puis avec une pente hyper raide car je n’arrive pas à vraiment accélérer. Je passe les « c’est bientôt fini » (je sais que je suis en phase terminal et que mon cœur va exploser, que mes poumons vont se consumer et que mes cuisses sont déjà en phase de décomposition), les « plus qu’un kilomètre » (mais bordel ça fait 30 km qu’il reste un km (oui tout est relatif )). Et enfin j’entends « allez plus que 400 m » et là on donne tout mais tout et même ce qu’on ne pensait pas donner ce petit truc caché qu’on avait oublié.
Passage de la ligne et extinction du chrono. Comme d’hab il faut stopper net. Putain mais je suis à 200 (bon 205 bpm et 13km/h). Est-ce que vous avez déjà essayé de stopper net une Ferrari une vielle micheline lancée à pleine vitesse. Ho mon dieu que ça pique dans les cuisses.
Le cœur redescend presque, les jambes sont raides, les pieds brûlent. Les bénévoles nous orientent, Tshirt souvenir et direction le buffet. Il y a pas encore trop de monde. Vite recharger un peu en liquide et puis avaler un morceau. Les fruits ça pourrait être sympa, mais le petit sandwich c’est mieux et les viennoiseries créoles c’est bon aussi. Ça tient bien au corps. Ça me vaudra un bon moment de solitude au moment de demander un verre supplémentaire (faut jamais parler la bouche pleine surtout quand on mange une viennoiserie créole mais vraiment jamais ).
Le soleil est de retour, la musique est joyeuse et mon pote Cyril est arrivé. L’un de nous deux arrive encore à danser .
C’était vraiment cool il est pas encore 8h30 juste le temps de rentrer prendre une douche (réaliser que comme Benos j’ai deux steaks saignant en haut des cuisses) et puis partir à la piscine faire quelques longueurs pour détendre les jambes. C’est quand le prochain ?
L’ambiance est vraiment sympa et les relayeurs assurent l’animation sur les bas cotés. Les bénévoles sont cool. Le départ matinal permet de limiter la chaleur. Alors pourquoi j’ai pas remis de dossard plutôt ?
rendez vous au semi des Libertés à St Laurent, histoire de voir ce qu'on peut faire ;)
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