L'auteur : laulau
La course : Trail des Citadelles - 40 km
Date : 19/4/2015
Lieu : Lavelanet (Ariège)
Affichage : 3038 vues
Distance : 40km
Objectif : Pas d'objectif
Partager : Tweet
105 autres récits :
vendredi soir, le 17 avril, je me décide à chercher un hébergement pour le Trail des Citadelles en me disant : si je trouve vite, j’y vais, sinon je passe mon tour…au 2ème coup de téléphone, les gentils propriétaires du gîte des Troubadours à Roquefixade me disent qu’il reste juste une place. Banco, la décision est prise.
Un abandon piteux au trail nocturne du Nouste Trail suite à une grosse fatigue post-triathlon Pyrénéa cumulé à la préparation du Trail du Barétous du 26 avril faisait que je n’arrivais plus à me motiver pour ce 40km qui était au départ un objectif principal.
Samedi 16h30 départ vers Lavelanet. Et me voilà sur la route sous des trombes d’eau. L’arrivée à Lavelanet est sèche mais la pluie est prévue dans la nuit…ce qui se vérifiera. Ici, tout est prévu pour que le mythe du Trail des Citadelles perdure ! Des jours de soleil et patapam, la flotte tombe des cieux quelques heures avant le départ.
Comme je suis parti vite fait, je crains d’avoir oublié quelque chose, comme souvent. Mais en préparant mes affaires pour la course, il me semble que j’ai tout ce qu’il faut…étonnant, non ?!
Dimanche matin, vers 7h, je récupère le dossard, prend un petit café et discute un peu avec Michel qui organise de main de maître ce grand rendez-vous du trail en Midi-Pyrénées. Les coureurs du 71km sont partis sous une bonne pluie. La boue sera présente…et pas qu’un peu.
J’ai toujours bien réussi sur ce 40km, c’est ma 4ème participation mais là, j’ai l’impression que j’aurai de l’essence pour 30km et que les 10 derniers se feront au mental…si je ne l’ai pas oublié à la maison.
Je crains toujours cette montée d’entrée vers Montségur, j’y suis toujours mal. Pourtant la sortie de Lavelanet se passe bien
et puis comme d’habitude, je ne tiens pas le rythme, je me mets dans le rouge alors je suis obligé de bien ralentir. La boue est présente mais …pas plus que d’habitude. Evidemment, du monde en profite pour me doubler. Comme j’ai révisé mes ambitions à la baisse, cela ne m’affole pas plus que ça. J’arrive juste au col pour croiser Guillaume Peretti qui descend du château de Montségur. A l’amorce des escaliers, ce sont P.A. Viguier et Y. Gourdon que je croise, ils ont une sacrée vitesse. Yannick et moi, on se connaît bien et nous nous encourageons mutuellement.
En général, je commence ma remontée dans les escaliers de Montségur.
Et ben, ça ne sera pas pour cette année, je ne rattrape personne et la première féminine me passe devant.
La descente des escaliers est toujours aussi compliquée à gérer. Il faut veiller à garder un bon rythme tout en faisant attention à ceux qui montent et à ne pas prendre une bonne pelle, ce qui, vu l’endroit, ferait bien mal. Je sens un mec derrière moi râler un peu de ne pas pouvoir aller plus vite. Sincèrement, je ne me vois pas bousculer les gens qui montent alors qu’ils ont la plupart des mots d’encouragement pour ceux qui descendent déjà. S’il y a bien un endroit où il faut savoir rester calme, c’est bien dans les escaliers de Montségur ! Des coureurs me passent à fond au passage du col. J’ai des doutes sur le maintien de leur rythme. Même si on a passé une grosse difficulté, on est encore au début de la course.
Arrivé à Montferrier, je fais juste un petit arrêt remplissage du bidon puis repars aussitôt. 40ème en 1h35. Je reviens sur quelques coureurs mais là, je sens quand même que les jambes sont un peu lourdes. J’ai dans la tête la motivation de ne rien lâcher quelque soit ma fatigue, donc, je reste concentré le plus possible. Après quelques passages bien boueux jusqu’aux chevilles, on emprunte maintenant la nouvelle partie jusqu’au petit village de Nalzen, c’est plutôt plat donc il faut garder du rythme, chose pas forcément facile quand les jambes s’alourdissent. Après Nalzen, on longe la route de Foix. Avant de la traverser, on passe dans une ferme où des dizaines de balles de foin pourrissent un peu partout. Un chien est enfermé dans une camionnette en décomposition et aboie comme un fou. Un peu glauque l’endroit !
A l’attaque de la nouvelle montée vers Roquefixade, je vois un groupe de 7 ou 8 coureurs pas très loin devant moi...ce qui est plutôt bon signe. Mais je vais juste essayer de recoller au groupe en récupérant ceux qui sont en difficulté. C’est ce qui se passe mais les premiers sont mieux que moi et disparaissent de ma vue à l’approche du village. Quelques marches et du monde dont Romain, notre fameux « Grumlie » nous accueille sur la place. C’est toujours agréable ! Je souffre dans la montée au château mais par rapport aux autres, je ne suis pas non plus à la rue.
La fin de la montée, pourtant raide, se passe vite. Il y a finalement pas mal de pierres bien glissantes dans ce début de descente et avec mes Speed Cross aux pieds, ce n’est pas la joie, je suis plusieurs fois limite gamelle …et arrive cette fameuse descente bien boueuse et toujours très glissante quand il pleut. Je suis la 2ème féminine et essaie de ne pas me faire décrocher. Je connais la suite du terrain, le fameux pré en dévers, le superbe passage aux cascades de Rochefort cachées dans les buis (sèches d’ailleurs, les cascades). Au ravito, je suis passé 36ème mais je sais que c’est maintenant qu’il va falloir s’accrocher. car jusqu’à Péreille, quand on est cuit, hé ben c’est très long ! Comme prévu, le chemin est plein de boue et de flotte, les petits coups de cul font mal aux pattes, la remontée par le chemin à Péreille est pénible mais le tout passe assez bien puisque je reste avec la 2ème féminine et que personne ne revient derrière, j’ai même lâché un gars. Raissac est en vue et le dernier gros morceau aussi. A Raissac, je suis 34ème, talonné par Aurélie. Le fameux mur commence dès le village et très vite, j’entends derrière des gars qui se rapprochent. Ils sont trois et ont l’air motivé. On a l’impression d’être sur un terrain de rugby : allez les gars, on lâche rien, cette montée, on la connaît, elle est pour nous, on s’accroche jusqu’en haut…et ça pendant toute la montée !! ça a le don de m’énerver et de me motiver en même temps. Bon, il y en a quand même deux qui me doublent juste à la fin sans me dire un mot comme si je n’existais pas…Des gros c…
Enfin, il ne reste plus que cette longue traversée sur la crête, traîtresse pour les chevilles car parsemée de lames calcaires qui affleurent de partout, très rude pour les muscles qui peuvent cramper en un rien de temps. D’ailleurs, un des gars qui m’a doublé s’arrête le mollet tétanisé. Il me voit arriver et je sens bien qu’il les boules (dans la tête et dans le mollet), je lui glisse un « pas de chance » sans sourire. J’allais pas être compatissant quand même non ? Je poursuis en espérant la descente finale…mais que c’est long ! Le gars devant n’est pas loin mais le crampé a repris du poil de la bête.
La descente est là et il est hors de question qu’il me passe devant. Alors je slalome entre les coureurs du 20km qui peinent à descendre vers l’arrivée. Je fais même une belle glissade avant d’attraper la corde, je sens l’autre près à me passer dessus. Tant pis je lâche la corde et, en un mélange de dérapage incontrôlé et de petits pas d’équilibriste, je rejoins le bitume. Je n’ai pas lâché le morceau jusqu’au bout. Avec cet âne, on se croirait à une arrivée de 10km route !
Finalement, je suis 35ème en 4h39. Il y a deux ans, j’avais fini 15ème en 4h15. Les chronos correspondent à il y a deux ans puisque cette année, le 15ème est aussi en 4h15. J’ai oublié que j’ai aussi 2 ans de plus et que dans la catégorie V2, ça compte ! Je finis même 2ème V2 derrière l’intouchable Claude Escots. Je suis très content d’avoir lutter jusqu’au bout malgré des jambes bien lourdes. Je n’ai plus pensé à l’organisation du Trail du Barétous pendant quelques heures et, ça, c’est très reposant aussi !
comme l'a si bien dit rémy Jégard sur facebook, ce trail des Citadelles, c'est juste ce qu'on aime, pas trop de com, pas trop de bruit, pas trop de monde mais suffisamment de tout ça quand même pour qu'on s'y sente bien.
un grand merci à rémy Jégard de Runningmag et à l'AFUM Team pour les photos !!
Prochain rendez-vous en course, l’Ultra Lozère trail des 23 et 24 mai !
Accueil - Haut de page - Aide
- Contact
- Mentions légales
- Version mobile
- 0.06 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !
8 commentaires
Commentaire de ant09 posté le 04-05-2015 à 19:35:11
Bravo à toi, bon chrono avec la boue!!!
Commentaire de laulau posté le 05-05-2015 à 21:19:07
Merci Antoine, c'est pas trop mal finalement pour un V2 ! ;)
Commentaire de mic31 posté le 04-05-2015 à 20:12:40
Pris dans l'après course, j'avais raté l'analyse de Rémy. Elle me convient bien.
Content que tu te sois bien amusé, et pour la perf il faut effectivement regarder du côté catégorie, difficile de lutter avec des biens plus jeunes.
A une prochaine fois.
Commentaire de laulau posté le 05-05-2015 à 21:21:45
Oui j'avais retenu ce qu'avait dit Rémy, je trouvais que ça collait bien avec ce que je pensais. A quand un trail où on aura les deux un dossard ?
Commentaire de brague spirit posté le 04-05-2015 à 21:10:41
finalement tu ne t'es pas mal débrouillé pour un V2.Il y a encore pas mal de jeunes derriere toi.
Pour les c..,le trail n'est pas épargné.
bonne continuation
Commentaire de laulau posté le 05-05-2015 à 21:26:56
J'espère toujours un peu mieux mais faut que je devienne raisonnable ! :)
Commentaire de Berty09 posté le 04-05-2015 à 22:55:34
Belle course Laulau. Faut pas t’énerver à c'que je vois! Heureusement j'étais sur le 20 cette année. Bonne continuation pour cette saison.
Commentaire de laulau posté le 05-05-2015 à 21:30:44
Il y a en effet des attitudes que j'ai du mal à tolérer. Les entendre pendant toute la montée de Raissac et passer sans un mot ni un regard, ce n'est pas la conception que je me fais d'un trail ! Mais bon, c'était peut-être quand même des bons gars ! :)
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.