L'auteur : anyah
La course : Trail de la Sainte Baume - La Grande Baume - 46 km
Date : 8/3/2015
Lieu : Cuges Les Pins (Bouches-du-Rhône)
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Distance : 46km
Objectif : Pas d'objectif
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Hier j'ai fait le grand parcours du Trail de la Sainte-Baume : un circuit de toute beauté, intégralement sur des sentiers, sur les faces sud et nord du massif du même nom.
8 mars : Journée des femmes
La journée commence de façon chaotique pour moi : le réveil réglé à 5h10 ne sonne pas ... et pour cause (je le comprendrais le soir) il est réglé sur MO-FRI ! A 6h09, j'ouvre un œil et à 6h18 je démarre la voiture. Heureusement mon sac est prêt mais je dois faire l'impasse sur le petit déjeuner et j'oublie tout mon ravito dans le frigo.
Sans excès de vitesse, j'arrive à temps la salle des fêtes de Cuges-les-Pins et j'y dépose un sac contenant 8 de mes anciennes paires de chaussures de trail pour l'association "Les enfants de Teranga" au Sénégal, et les flyers de promotion du Trail de l'Aigle à Ribiers . Sur place, j'ai rendez-vous avec une amie, modératrice du forum "Marathonienne ou Pas", qui court sur le parcours de 24 km. Il me reste un peu de temps pour penser à remplir mon estomac avant le départ. Je me dirige vers le stand de l'exposant O......m. Sans se faire prier, le sympathique vendeur me prépare un S....dej qui devrait me caler pour les premières heures de course. Efficace !
Nous nous réunissons sous l'arche de départ, et là j'ai encore une preuve (s'il en fallait !) de la nécessité d'organiser une Journée des Femmes. Nous sommes 237 sur le grand parcours, dont près de 10 % de femmes et l'animateur au micro nous gratifie au moment du départ d'un "Allez les gars, faites vous plaisir"... No comment.
Après un petit tour dans le village que nous quittons par un faux-plat montant dans la colline toute proche, je souffle à l'occasion d'un goulet d'étranglement de la course. Je n'hésite pas à me servir de mes bâtons tout de suite, la journée sera longue et je profite de mes bras pour soulager un peu les jambes. Il fait très beau et un peu frais, mais à mesure que nous montons la température reste très agréable. Le premier ravitaillement est placé un peu tôt pour être nécessaire puis le profil s'élève avec en mire les bâtiments militaires au sommet vers le Grand Vallon (1000 m). Je surveille mon GPS réglé sur la moyenne horaire avec en mémoire la première barrière horaire à Riboux (km 16) : ça va être juste ... et pourtant j'ai une bonne vingtaine de personnes derrière moi.
Courir après les barrières horaires
Effectivement, mon groupe pointe à Riboux avec 5 minutes de retard... mais les bénévoles bienveillants nous laissent continuer. Ça me contrarie un peu surtout que les prochains km sont en faux-plat montant, et j'alterne course et marche sans réussir à trouver mon rythme, bref je me fatigue... je préfère nettement la franche montée où je me sens beaucoup mieux. Nous atteignons le col du Pilon où beaucoup de randonneurs sont de sortie ce dimanche.
Depuis un bon moment, les groupes se sont effilochés et je n'ai plus aucun concurrent en vue. Arrivée sur la crête c'est magnifique, mais je n'ai pas trop le temps de contempler le paysage... le parcours bifurque maintenant vers l'ouest et c'est la descente par la face nord dans une forêt de hêtres très sombre. Les sentiers empierrés sont usés par le passage et à l'approche d'une grotte, l'affluence des randonneurs grossit. Passé ce site touristique, je replonge dans la solitude pour continuer mon chemin sur d'obscurs sentiers qui semblent taillés exprès pour nous. De temps à autre, des signaleurs ou des secouristes postés-là de longues heures : bravo à eux pour leur patience et leur gentillesse !
Je remonte ainsi jusqu'au Pic de Bertagne et j'évite de regarder ma montre : ça n'ira pas plus vite ! Je trouve le temps long et je n'ose pas penser à tout ce qui me reste à parcourir. A la barrière horaire suivante, nous sommes 3 concurrents à nous présenter avec 3 minutes de retard. L'accueil est moins bienveillant et j'ai bien cru qu'on allait nous stopper ! Finalement, on parlemente et l'accord est donné : nous passons. Ouf !
Cette fois-ci nous sommes sur la crête face au soleil couchant et à nouveau, le paysage sur la baie de La Ciotat, se devine dans la brume. Le sol est couvert de larges dalles calcaires profondément entaillées et je progresse prudemment sur ce terrain difficile. Nous descendons maintenant dans un vallon près de la route du Col de l'Espigoulier transformé en circuit moto dont le vacarme est amplifié par l'écho. Je suis en bonne compagnie avec Sandrine et nous grimpons vaillamment par un sentier, agrémenté d'un peu d'escalade, jusqu'au col de Cugens. C'est la dernière difficulté de la journée et la dernière descente commence.
Les concurrents encore en course sont rares et les signaleurs montrent des signes d'impatience. J'ai la chance d'être rejointe par un serre-file très athlétique qui m'apprend que je suis dernière - alors que finalement encore 5 concurrents (classés) arriveront après moi, sans compter la dizaine hors délais qui seront stoppés.
Grâce à mon serre-file, je reprends du rythme et parcours les 5 derniers km en courant. Sous l'arche d'arrivée, l'accueil est sympathique (avec une rose pour les dames) et je retourne à la salle des fêtes pour manger un peu avant de reprendre la route.
Sur le plan physique, je constate que depuis que j'ai appris à mieux respirer, je n'ai plus d'acide lactique dans les muscles, ni en fin de course ni dans les jours qui suivent, et ça change beaucoup de choses sur le plan du mental. Côté équipement, un camel bag de 2 litres n'était pas superflu et je suis toujours aussi satisfaite de mes baskets : Asics fuji attack, moins d'amorti que sur d'autres modèles mais un grip impeccable sur la roche : pas de chute, ni de glissade à déplorer.
Bilan des courses : 8h32 de course sans arrêt (ou vraiment le minimum !), 46 km et 2600 m de dénivelé positif. Classée 217 sur 223, 237 partants.
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