L'auteur : grogui
La course : Marathon de l'Espoir
Date : 7/12/2014
Lieu : Sully Sur Loire (Loiret)
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Distance : 42.195km
Objectif : Faire un temps
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Debout 7h, le temps de prendre mon petit déjeuner, histoire de digérer mon gatosport, une petite douche puis je vais jeter un oeil sur un des pneus de la voiture qui semblait un peu sous-gonflé la veille.
Super, il est crevé. Pas grave, j'ai le temps de le changer histoire de m'échauffer.
A 9h je pars de l’hôtel en trottinant, la ligne de départ, face au château, n'est qu'à 1 km.
Le ciel est tout bleu, mais ça caille, je suis correctement habillé donc je ne m'inquiète pas.
Je repère les meneurs d'allure, leurs voiles sont bricolés avec un bout de tube tordu et une toile cousu à la main, le temps inscrit au feutre,il n'y a pas de puce ou de détecteur donc les résultats seront à la main. J'avais d'ailleurs demandé confirmation à notre voisin de table de la pizzeria la veille, lui non plus pas de puce. Il s'avère que ce fameux voisin est arrivé premier le lendemain en 2h42 et ce n'est certainement pas grâce au repas de la veille, les tagliatelles à la tomates était d'un fadasse, et Nathalie a découvert à ses dépends que "All arrabiata", c'est fortement pimenté.
Le top départ est lancé, et je suis docilement les 2 meneurs 4h. Rapidement je me rends compte qu'ils vont trop vite, mais comme je sais qu'il y a ça monte régulièrement entre le 10ème et le 20ème, j'imagine qu'ils anticipent et qu'ils ralentiront. Que nenni, ils suivent un tempo à 5'30 le km, et même avec de la dénivelé. Je bois régulièrement, je rempli mon bidon à chaque ravitaillement, j'ai du totaliser 3 litres d'eau pendant la course et encore 1 litre durant le trajet du retour (sans un seul arrêt pipi). Au 15ème je sens un début de contracture au quadriceps droit, et ça me tire un peu le genou.
Le paysage est magnifique, les bords de Loire, la foret, aucune voiture pour nous perturber, juste un coureur relou qui fait l'ambiance en racontant sa vie et des blagues de cul, heureusement ma musique atténue un peu ses réflexions sexistes.
Au loin j'aperçois le passage du semi, ça monte bien mais les meneurs suivent leur allure, le groupe du début s'est dispersé, il ne reste que 4-5 coureurs. Je me dis que si je les lâche maintenant je vais avoir du mal à tenir seul.
Je passe le semi en 1h57, donc un peu trop rapide, surtout qu'ensuite c'est quasiment que du plat et de la descente. Je décide de marcher 1' histoire de redescendre le rythme cardiaque et de prendre un doliprane, je ne veux pas être handicapé par une contracture.
Je reprends seul à une allure plus raisonnable mais je sens que je me suis pas mal cramé dans la 1ère partie.
Entre le 25ème et le 35ème, c'est le chemin de croix, le souffle est bon, le jambes sont un peu douloureuses mais solides, c'est l'estomac qui prend le pouvoir, et le moral en prend un coup. Je gamberge comme un idiot, "bon les 4h c'est mort, il faut au moins que je fasse 4h15, au pire 4h30, mais pas plus !", je commence à alterner marche et course, j'arrive à rester avec un type qui semble dans le même état que moi, on se double, on se rattrape, chacun dans sa bulle.
Entre le 32ème et le 35ème, je suis tellement mal que je pourai m'allonger dans le talus et m'endormir instantanément, je cours comme un robot, pas de plaisir, juste la mécanique. je me retourne régulièrement de crainte d'apercevoir le meneur des 4h15.
Au 35ème, j'ai un sursaut d'orgueil/d'énergie/d'émotion/de paracétamol, un titre plus rythmé me donne l'envie d'accélérer, miracle, ça marche ! je suis même un relayeur sur 2 km a une bonne allure (avec des pointes à 13kmh), pourtant ça monte. Je rattrape tout le monde, tous les ex membres du groupe 4h les uns après les autres, quel plaisir ! Je pense que les meneurs doivent se sentir bien seuls.
Je me repasse le même titre 3 fois de suite pour conserver ce tempo. J'ai retrouvé la gniak, je cours avec le sourire, je tape dans les mains des quelques spectateurs que je peux croiser.
Au 38ème les jambes me rappellent que, quand même, faut pas exagérer, si je continue à faire le malin, elle me sortiront une petite crampe histoire de ma calmer. De toute façon les - de 4h c'est plié, mais je suis sous les 4h10, donc parfait, pas la peine de prendre des risques, je ralenti, je trottine, je marche.
40ème, me voilà en ville, je maintiens une allure douce, j'aime accélérer sur les derniers 200m.
41ème, ça sent l'écurie, je pousse un peu, je double encore des concurrents (c'est ça qu'c'est bon).
Ayé j'aperçois l'arrivée, les spectateurs ne laissent qu'un étroit couloir pour les marathoniens, j’accélère encore, je double 3-4 concurrents,je sprinte, je suis obligé d'en écarter un poliment, j'aperçois Nathalie parmi la "foule", top, j'arrète le chrono. 4h05'49". Super content !
Je n'ai pas atteint mon objectif mais je sais que je peux y arriver, la prochaine fois.
Ce matin le reveil est douloureux mais ça me semble moins difficile qu'au mois de mai.
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