Communauté des sports d'endurance

Petit récit pour une petite course, afin de rappeler qu’en marche, on ne sait jamais ce sur quoi on tombe.

 

Je me suis inscrit à la marche Royale de Versailles organisée dans le cadre d’une journée ponctuée de plusieurs courses et sponsorisée par Go Sport.

 

6km, très différent donc d’un ultra en matière d'effort. C’est la première fois que je suis sur un format aussi court.

 

Pour une fois, je m’échauffe en me disant que ça risque de partir vite, très vite.

 

Je discute sous la pluie avec quelques gaillards alignés en toute première ligne. Tu as un objectif, ben non, et toi, ben non. Même si secrètement j’aimerais bien passer sous les 40 minutes.

 

Je remarque de suite que certains coureurs n’ont pas de bâtons. Je pose la question et on me répond que ce n’est pas une marche nordique mais une marche. C’est vrai, faut juste faire attention quand on lit le flyer. Un des gars, Jacques, me dit qu’il a fait deuxième au Cross du Figaro, remporté par Bert’. Ok, je sais que ça va dépoter donc.

 

On nous annonce que le départ est retardé de 15 minutes. Les 230 marcheurs patientent.

 

Top départ, ça se bouscule sérieusement pour sortir du sas, bruit, quelques chutes évitées de justesse, des bâtons qui glissent sur les pavés mouillés, quelques pas faits en courant plutôt qu’en marchant, j’en conviens, puis je me mets en marche.

 

Un type court devant, sans scrupules. Tout le monde s’insurge.

 

Je suis 5^ème au bout de 500 mètres, je décide de mettre le turbo et prends la tête. Notre hurluberlu court toujours devant, il a déjà près de 100m d’avance.

 

Le premier km est bouclé en 6’10’’. Jacques est dans mon sillage. On a déjà creusé un bel écart avec le troisième puis le reste. Je baisse légèrement le rythme, le deuxième et troisième km se font à 6’28’’ puis le 4^ème à 6’45’’. Je marque le pas au cinquième, petit coup de mou, puis je tente une échappée au 5^ème, sans succès.

 

Le tricheur au pas de course se fait sortir vers le 4ème km. Nous sommes donc résolument en tête.

 

Jacques est scotché à mes basques, puis accélère à 500m de l’arrivée. Tout comme Bert’ sur le Figaro, j’ai l’impression qu’il court. J’entends des spectateurs dire "mais il court". Je suis partagé sur sa technique. C’est de la marche athlétique, pas nordique, il va vite, plus vite que moi. Et parfois on a la sensation d’être plus proche du pas de course que de marche.

 

Je m’accroche, ma famille m’encourage sur les 200 derniers mètres. Je finis 2^ème à 11 secondes du premier en 38’35’’ à 9,2km/h de moyenne. Allez, c’était magnifique. Ma troisième marche chronométrée, ma troisième seconde place. On dira que je suis abonné.

 

La prochaine fois, je prêterai plus attention à la présence du qualificatif « nordique » sur le flyer avant de m’inscrire. Je ne suis pas certain que mélanger les disciplines soit une bonne idée.