Récit de la course : Trail du Pertuis 2006, par l'hippopotame

L'auteur : l'hippopotame

La course : Trail du Pertuis

Date : 7/5/2006

Lieu : Saint-Trojan-les-Bains (Charente-Maritime)

Affichage : 1228 vues

Distance : 38km

Objectif : Pas d'objectif

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Le récit

Après une nuit agitée, pour cause d’anniversaire du Grand, ou champagne, moulin à vent et château neuf ont coulé à flot je me présente au trail du pertuis à Saint-Trojan sur l’île d’Oléron. Récupération du dossard vers 7h30 avec un petit café offert avec le sourire ce qui me permet de me sortir doucement de mon coma.
Sur la ligne de départ je retrouve un gars de mon boulot, on discute deux ou trois minutes, j’envisage de faire le trail en 4h/4h30 en courant tranquillement aux sensations puisque j’ai oublié le cardio et le chrono, lui pense plutôt tourner en 3h30/4h.
A 8h30 les fauves et l’hippopotame sont lâches, comme d’hab je me laisse doucement couler au bout du peloton : j’suis du genre diésel qui a du mal à se mettre en route et puis je suis plus à mon niveau vers le fond, je m’y sent chez moi quoi !
On commence par un petit tour en ville de un ou deux kilos avant de s’enfoncer dans la fôrét de saint-trojan, à partir de là on ne verra plus de béton pour le 35 kilos restant. Sympa non ?
Dés le début de la forêt je note que le sol, tout en restant souple, est bien plus solide que l’an passé. Les quelques jours plutôt humides qui viennent de passer ont rendu le circuit plus roulant.
L’avantage de partir dernier c’est aussi de pouvoir profiter quelques temps de la forêt sans avoir le dos d’un concurrent à deux mètres. Tranquillement je fini néanmoins par remonter quelques personnes et vers le huitième je me retrouve derrière un petit groupe… et je déteste ça… Déjà sur route j’aime moyen être dans un peloton mais alors sur trail c’est vraiment agaçant j’ai l’impression de devoir courir le nez dans mes chaussures pour éviter les piéges.
Du coup je met un petit coup d’accélérateur pour passer tranquillement tout ce monde. Deux gars que je viens de passer reconnaisse les décorations que j’ai mis sur mon sac pour le raid Saint Nazaire/Couéron. On commence par échanger quelques mots, l’un d’eux, Marc, qui participe à l’organisation du trail du Layon, prend ma foulée, on échange des impressions sur les courses du coin, on discute un peu de tout de rien, et du coup je ne reviens pas sur mon rythme de départ. Tant pis, je me dit que maintenant que je suis lancé sur ce rythme autant le conserver. Quelques part un bout de conscience me rappelle qu’au 25iéme il y a une longue traversée de la plage ou j’avais ramé comme un malade l’an passé, mais tant pis, je me sens plutôt pas mal, de plus il parait qu’on devrait arriver sur la plage à marais basse et l’état du sol dans la forêt m’incite à l’optimisme.
Sur ce rythme donc je continue en faisant le yoyo avec Marc qui est visiblement tranquille à ce niveau. Au 17ieme on sort de la forêt aux alentours de la Remigeasse prés de Dolus, on s’engage pour un premier petit bout de plage juste avant le point d’eau situé au 18iéme , c’est aussi là qu’on fait demi tour pour retourner vers Saint Trojan.
Sur ce bout de plage j’évite le sable, je sais que j’en aurais largement mon comptant en fin de course, et tente avec un succès tout relatif les rochers de l’estran.
Remplissage de la gourde au 18éme et on retourne dans la forêt pendant deux kilomètres avant de trouver un petit sentier côtier pas mal ensablée qui doit nous conduire à l’entrée de la grosse difficulté du parcours : la plage de grand-village et surtout la pointe du Gatseau.
Le petit sentier grâce au climat humide de ces derniers jours reste bien praticable, j’essaie de conserver un bon rythme Marc me suit et m’accroche à sa foulée quand il est devant : il a de bonnes jambes l’animal et est visiblement bien plus facile que moi !
Connaissant bien le parcours je sait que la plage est proche et que je risque de payer cher cette débauche d’énergie, mais vous savez ce que c’est quand on est embarqué dans un rythme c’est pas facile d’en changer surtout qu’en plus … j’ai pas du tout envie d’en changer et suis bien décidé à essayer de le tenir le plus longtemps possible !!
Un kilomètre environ avant la plage on rejoint un peloton d’une petite dizaine de personnes et pour le coup je suis content de tomber sur eux car ils nous ralentissent me donnant un répit bienvenu avant de rentrer sur la plage.
Pas de vent de face, marais basse, la pluie qui vient juste de s’arréter : les conditions idéales pour un petit footing sur la plage !
D’ailleurs on voit beaucoup moins de concurrents marcher que l’an passé. J’arrive à conserver un bon rythme au début, avant d’arriver sur la pointe de Gatseau le sable commence à bien mollir et j’essaie de suivre les traces d’un 4/4 qui a damé le sable… mais arrivé sur la pointe, il n’y a rien à faire… Le sable trop mou m’use les guibolles et le cerveau et me voila à enchaîner marche et course alors que je m’étais promis/juré/craché que je ne craquerais pas sur le sable…. Donc me je termine le bout de sable restant à tout petit train et je ne relance pas vraiment quand j’en sort parce que je sais que 500 mètres plus loin on en reprend pour encore 800 mètres. Fin de la seconde plage, il ne reste plus que quatre kilomètre, je relance doucement pour retrouver une allure de course qui me fasse moins ressentir la lourdeur qui s’est installée dans mes cuisses. On arrive sur les marais ou l’on court sur un petit sentier assez ludique mais ou il faut être attentif les appuis y sont toujours incertains et les herbes hautes masquent presque totalement le chemin. Au sortir des marais il doit rester pas loin de deux kilomètres dont un de plage.
Je me retourne et voit un troupeau entier de concurrent à 50 mètres derrière ! alors bon, quand même, je sais que je suis loin d’être en position de courir pour la compétition, m’enfin là tout de même je vais quand même pas me laisser doubler par une dizaine de péquins en fin de course alors que je n’ai fait que doubler depuis le début. Y a des limites à ma sociabilité ;).
J’essaie de creuser l’écart tant que je suis sur du dur. Je pense y être à peu prés arriver mais avant de m’engager sur la dernière plage je m’arrête pour boire un coup et récupérer et constate qu’il y a encore du monde pas très loin. J’essaie de maintenir le rythme sur le sable mais c’est définitivement trop dur pour moi…..
un, deux, trois, quatre, … c’est tout ? il n’y a plus personnes derrière ?
On sort de la plage il reste trois cents mètres j’essaie de remonter sur le quatuor qui vient de me doubler mais n’y arrive pas et fini une cinquantaine de mètres derrière.
Je finis en 3h41 donc loin devant mes prévisions initiales mais pas non plus sur le rythme prévu.
Je dois dire que cette année encore c’était vraiment agréable de courir ce trail et que je me suis bien fait plaisir, il sera certainement encore au planning pour 2007 !
Les mauvaises langues diront que ce n’est que pour la bouteille de pinault de l’arrivée. M’enfin les mauvaise langues hein….


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