L'auteur : Yvan11
La course : Trail du Roc de la Lune - 27 km
Date : 28/4/2013
Lieu : St Jean Du Bruel (Aveyron)
Affichage : 3918 vues
Distance : 27km
Matos : La panoplie du jour :
Buff Citadelles 2013 et 2012
Tee Shirt Craft Lozere Trail 2012
Coupe Vent Raidlight 3 jours de Chartreuse 2011
Couvre Bras Trail de L'Albigeois 2012
Boxer et Cuissard Kalenji
Chaussettes LIDL
Chaussures Quechua RT 5.2-360
Sac Quechua Extend 0-2 L
Boisson Nutraperf
Gels Aptonia
Objectif : Se défoncer
Partager : Tweet
11 autres récits :
Tout d'abord je dois vous dire que cela fait déja quelques années que je veux venir courir le Trail du Roc de la Lune, mais que la densité du calendrier m'avait "obligé" à d'autres choix.
Cette année encore, pour mon retour au trail après ma parenthèse marathon, j'hésitais entre venir découvrir ce trail et refaire le fabuleux Trail des Terrasses du Lodevois.
Mais le gout de la découverte a été le plus fort et c’est donc en direction de Saint Jean de Bruel que nous partons samedi après midi. Nous avons réservé une chambre à l’Hôtel du Midi, situé à 100m à peine de la ligne de départ.
Le temps de poser les affaires dans notre suite ( l’hotel étant complet, nous sommes « surclassés » ), nous nous rendons à la salle des fêtes pour le briefing.
Mon arrivée est saluée par Loulou et Carole, les sympathiques organisateurs, que j’avais croisé à Lavelanet, alors qu’ils posaient des affiches de la course.
Je vois aussi Jean Marie, l’organisateur du tout nouveau Desperado Trail, qui aura lieu le 9 Juin aux alentours du Lac de St Ferreol. Nous avons revêtu la même veste Everest Hard Wear, que Jean Marie a comme moi acheté à Katmandou, lors du Solukhumbu Trail. Un de ces jours, peut être autour de quelques Desperados, il faudra que l’on évoque ensemble ce périple népalais qu’il a vécu un an après moi.
Oups désolé, c'est pas la bonne affiche !
Virginie Govignon, marraine de l’épreuve, y va aussi de son discours pour expliquer son investissement et ainsi que celui de Lafuma au coté des organisateurs. J’aurai avec elle et Emmanuel Ripoche une discussion des plus intéressantes sur la rééducation de la cheville suite à une entorse, grâce en particulier à une innovation de Myolux pour travailler la proprioception.
Je m’assure aussi auprès des orgas de la présence de Nutraperf aux ravitos, ce qui va simplifier mon intendance. Je partirai avec 1 L de Nutraperf Pêche dans la poche à eau et me contenterai de recharger aux ravitos. J’ai en effet décidé de stopper l’utilisation des ceintures porte-bidons qui me provoque toujours au bout d’un moment soit un inconfort, soit une gène au niveau lombaire. J’ai donc acheté pour les trails courts ( ou les longs avec de nombreux ravitos ) le sac Quechua Extend 0-2 L avec poche à eau de 1 L.Très léger et compact, il permet d’emporter le minimum et de ranger au cas ou son coupe vent par exemple.
Je vais aussi étrenner l’utilisation en course de mes chaussures Quechua RT 5.2 360°, de mes chaussettes de compression LIDL, des nouveaux gels Aptonia Gout Framboise et Gout Caramel Beurre Salé.
Bref, çà sent bon la rentrée trail tout çà !
De retour à l’hôtel, après un arrêt bière au Grand Café Moderne, nous passons à table. L’hôtel a fait le plein grâce à la course et propose un repas « sportif » que je choisis donc. Mais il faut mettre tout cela dans le contexte aveyronnais, et je mangerai donc : soupe de haricots, assiette de charcuterie + crudités, rôti + pates, fromages ( à choisir parmi un plateau gargantuesque ) et pour finir un Bavarois framboise, tout cela arrosé d’un excellent Minervois, Domaine de Piccinini.
Pendant le repas, Emmanuel Gault ( Manu ) et Sylvaine Cussot ( Sissi ), viennent nous saluer.
Après avoir bu un Thé noir pour faciliter la digestion ( !), je file me coucher.
Dimanche matin, je me lève à 6h30 afin d’aller claquer quelques photos du départ des collègues du 60 km, « le Saint Guiral ».
Il fait frais et Carole m’informe qu’il fait -5°C au sommet du Saint Guiral, avec dix bons centimètres de neige.
L’ambiance est détendue, tout le monde est heureux d’être là, coureurs et organisateurs. J’aime ces départs sur une petite place de village, sans sono assourdissante, sans sas pour l’élite, sans sponsors omniprésents. On croirait presque une bande de copains qui part faire sa sortie dominicale, sans pression, juste pour le plaisir de découvrir un nouveau territoire.
Evidemment il y a au départ des pointures nationales comme Virginie ou Patrick Bringer, mais si les autres coureurs les connaissent et les respectent ou les admirent, ils sont ici avec eux , parmi eux.
Une fois le départ donné, je rentre au chaud pour prendre mon petit déjeuner, qui comprend entre autre une part de gâteau qui n’a surement rien à envier à un Gatosport niveau apport énergétique !
A 9h, je rejoins la place du village puis pars m’échauffer. Je croise là aussi pas mal de connaissances, les deux Laurent aveyronnais, Stéphane et Mylène les gardois, Manu et Sissi, « Coursforest38 » l’homme à la Gopro vissée sur le front,Patrick un Trailer d’Oc,…
Les deux Manu, Gault et Ripoche, sont blessés et vont donc pour une fois se contenter d’encourager les autres.
A 9h30, le départ est donné et un coureur part d’entrée seul devant. Je ne réaliserai que plus tard, qu’il s’agit de Stéphane Bégaud, coutumier du style « départ canon ».
Je me place parmi les premiers le temps de traverser le pont sur la Dourbie, afin d’être sur la photo. Mais après 300 m la route monte d’abord en faux plat puis c’est une côte bien pentue qui m’oblige déjà à gérer pour ne pas me mettre dans le rouge.
Quand j’avais appris que Sylvaine participait au 27 km, j’avais décidé de déterrer le vieux challenge consistant à se fixer comme objectif de finir devant la première féminine.
Cela me semblait quand même ambitieux au vu des dernières semaines. Pendant que Sissi brillait sur les podiums de trails à travers la France, je glandouillais après mon marathon puis quand j’ai voulu reprendre un entrainement sérieux typé « trail » je me suis retrouvé complètement bloqué du dos. Il y a dix jours de çà, je n’arrivais même pas, au boulot, à me redresser sur mon fauteuil pour attraper la feuille qui sortait de l’imprimante !
Une séance d’ostéo et quelques jours de repos ( encore ! ) et me voilà d’attaque pour prendre le départ d’un trail, mais qu’en est il de ma forme ???
Revenons à la course et à cette fameuse première montée. Je suis environ dans les 15-20 mais je vois déjà Sissi s’éloigner, montant à un très bon rythme.
Quand on bascule en descente sur piste, je passe la 5e avec une allure de 4mn/km.
Pour la suite,je n’ai pas de souvenir exact de la chronologie de la course mais jusqu’au 10e km, ce fut une succession de passages en balcons au dessus de gorges, de devers de folie dans les bois, de montées et de descentes sur des traces de sanglier pour finir par une montée de dingue, dans laquelle j’aperçois Sissi pas loin devant.
Il faut à certains endroits se hisser avec les bras tant la pente est forte. Est ce la peine de vous dire que j’apprécie comme jamais ce terrain de jeu après des mois de bitume et de tours de piste ?
Estelle est postée en haut avec le Nikon.
Quelques 500 metres plus loin, c’est le ravito. Je fais un arrêt express juste le temps de faire le plein de la poche en Nutraperf.
Pendant ce temps, je vois Sissi qui s’éloigne sur la piste montante qui suit.
Depuis le début je gère les montées avec le cardio, et c’est donc principalement en marchant que je passe toutes les côtes. Quand les descentes sont roulantes, c’est un plaisir d’envoyer les watts. Je tiens ma place depuis quelques kilometres, les espaces étant importants entre chaque coureur. Depuis le 10e, nous partageons le parcours avec les concurrents du 60km. D’une part çà fait plaisir de voir du monde et d’autre part, le fait de les doubler n’est pas désagréable…
Arrive la grosse montée de la course qui nous mène au point culminant de la course, le Pal, 1147m, vers le 16e km. Je rattrape peu à peu un coureur et nous ferons le début de l’ascension ensemble. Après le Roc de la Lune, à la faveur de courtes relances, je le décroche petit à petit.Une fois en haut, au moment de basculer dans la pente, il me semble apercevoir bien plus bas la silhouette de Sissi, que je sais alors irrattrapable.
Après une grosse descente, il faut remonter sèchement jusqu’au 20e km. J’aperçois un coureur en vert fluo qui semble me rattraper. Je relance sur la crête du Mont Rainal d’où nous avons un point de vue panoramique et le distance un peu.
Mais en fin de descente, alors que nous apercevons le 2e ravito, il est revenu sur moi. Je stoppe pour recharger ma poche, encouragé par Manu Ripoche, mais le coureur en vert, passe sans s’arrêter. Je ferme mon sac, pique trois pates de fruits et repart en marchant dans la cote qui suit, le « vert » 100 m devant moi. Je m’applique à bien boire, ne serait ce que pour justifier mon arrêt aux stands !
Je prends aussi plaisir à grignoter, mon ventre commençant un peu à gargouiller. Je n’ai jusque là avalé que mes gels ( un framboise vers le 7e, et les deux succulents Caramel Beurre Salé vers le 14e et 20e km )
Vous l’aurez compris, mon objectif sera donc de repasser devant le « vert », un peu comme si je voulais réparer une imaginaire injustice consistant à se faire doubler pendant l’arrêt au ravito !
A force de marche rapide, je le reprends peu à peu et le passe avant le pointage du 24e km, ou le bénévole annonce « 300m de montée puis 3 km de descente ».
J’arrive au point haut après 3h12 de course. Le routard qui sommeille maintenant en moi en déduit : 3 km à 5mn/km = arrivée en moins de 3h30 jouable ! Je me lance donc sur la piste descendante à cette allure, suivi à 100 m par « le vert ». En un kilomètre je prends un peu d’avance mais j’ai soudain un début de crampe au mollet droit. Je m’arrête, m’étire contre un tronc, un œil vers l’arrière. Je repars devant et reprends mon rythme. Le dernier kilomètre, le sentier est inondé mais je garde ma vitesse et rentre dans le village avec une avance confortable.
Estelle est là et m’annonce 17e.
Je fais le tour du stade et passe la ligne en 3h28, à bout de souffle. Le speaker devra attendre un peu avant de recueillir mes impressions.
Après une bonne douche, nous prenons le repas à la salle des fêtes et attendons la remise des prix du 27 km ( un principe que de rester au minimum pour saluer ceux qui ont gagné ma course ).
J’assisterai ainsi au moment de partir à l’arrivée victorieuse de Virginie Govignon.
Je repars de Saint Jean de Bruel heureux d’avoir recouru un trail, dans des magnifiques paysages, avec une organisation comme je les aime, débordante d’humanité et de simplicité.
Au niveau du parcours, je l’ai trouvé assez proche de celui de feu le Trail des Puechs avec un subtil mélange de traces de sangliers qui transforment la course en slalom ludique, et de pistes forestières, que mon nouveau statut de marathonien m’aide à apprécier pour les relances qu’elles permettent.
A refaire assurément, avec pourquoi pas le soleil pour profiter à 100% des paysages ( et une préparation comprenant du dénivelé ! )
Crédits photos : Estelle, U Run ,Pierre Toussaint,Organisation et moi-même.
Les données du GPS :
La superbe vidéo de Patrick " Coursforest38" qui illustre formidablement la course et mon récit.
Accueil - Haut de page - Aide
- Contact
- Mentions légales
- Version mobile
- 0.12 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !
9 commentaires
Commentaire de La marmotte dormeuse posté le 01-05-2013 à 13:48:37
Super ton CR. Au ravito, on devait être ensemble car c'est moi le N°24 et je ne t'ai même pas vu... Tu as dû passer comme une balle pendant que je disais aux bénévoles : on reconnait les gars du 27, ils n'ont pas le temps de s'arrêter.
En tout cas c'était un grand plaisir pour nous de se faire doubler par des gens plus frais et cela m'a permis de voir les 3 premières féminines de la course et de leur annoncer leur classement :-).
3 magnifiques top modèles, ça a dû donner du courage à plus d'un gars :-)
Commentaire de Yvan11 posté le 01-05-2013 à 14:20:10
La photo prise au ravito n'est pas de moi.Je t'ai doublé un peu plus loin que le ravito et on a même discuté un peu avant que je reprenne mon rythme plus rapide.
Commentaire de domi81 posté le 01-05-2013 à 18:37:26
tu commences à m'inquiéter avec ta prépa marathon. tu mets de la caisse et ça va être dur de te suivre bientôt !
ravi de t'avoir revu dans ce coin de "païs" si accueillant.
félicitations pour ta course, ton CR, tes photos et à dans quelques jours. ;)
Commentaire de Yvan11 posté le 02-05-2013 à 07:35:31
Merci Domi,mais tu vas pouvoir vérifier dans une semaine, au Trail des 3 Rocs,que la différence de niveau entre nous deux est largement en ta faveur ! Et ce d'autant plus que la course est longue, .Je reste admiratif devant tes enchainements de courses, sans que cela ne semble t'affecter...
Commentaire de philkikou posté le 01-05-2013 à 22:46:17
magnifique récit reportage bien illustré par de belles photos !!! ca donne envie !!!
Commentaire de Yvan11 posté le 02-05-2013 à 07:37:32
Merci. Je croise quelquefois des coureurs qui me disent avoir fait telle ou telle course après avoir lu un de mes récits.
Si je peux aider en cela cette belle organisation du Trail Du Roc de la Lune, j'en serais vraiment satisfait !
Commentaire de Galopaïre posté le 03-05-2013 à 16:45:44
Récit sympa, tu évolues en mode compétiteur, chose que j'ai de plus en plus de mal à faire. Manque plus qu'à pulvériser Domi à St Antonin. ;)
Commentaire de Yvan11 posté le 03-05-2013 à 20:58:45
Merci. A St Antonin, je serai en mode reporter photographe pour Esprit Trail, çà me fera une bonne excuse pour laisser Domi partir devant ! ;-)
Commentaire de laulau posté le 04-05-2013 à 22:55:50
Je vois que ton repas d'avant-course typé aroche t'a fait beaucoup de bien !
Merci pour ton récit !
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.