L'auteur : marcus 39
La course : La Transjurassienne 76
Date : 10/2/2013
Lieu : Lamoura (Jura)
Affichage : 1495 vues
Distance : 76km
Objectif : Pas d'objectif
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Les années se suivent et se ressemblent : faut préparer la transju. D’abord pour la finir, ensuite pour ne pas trop souffrir, enfin pour faire un classement correct.
Pour moi, bien du trail durant l’été (dont un ultra), une reprise du Skiroue plus tôt que d’habitude, une organisation du travail pour pouvoir aller le midi faire de la poussée sur les pistes cyclables de la campagne genevoise…et dés que la neige fut là, une demi-journée par semaine + les WE à ski.
Et cette année, pas de gastro avant la course, car pas de tapas, Olé. Donc je la sens pas mal cette transju 2013, avec 800km dans les spatules.
Toujours le même stress sur le choix des skis, sur le fartage, sur la forme, sur le repas de la veille…Bref, l’adrénaline quoi.
J’opte donc pour la fondue au poulet et aux pates pour le repas de la vielle . Un cocktail détonnant.
Une nuit agitée, je suis pressé d’en découdre. Mais les -17 à la voiture, qui se transforme en -25 sur la route puis en -20 au départ, ne me pressent pas à me mettre sur la ligne, avec mon petit collant fin du SC Mont Noir…
Mais, c’est super beau, on salue les copains, on fait comme si que on n’avait pas peur.
Pas d’échauffement, mais une mise en ligne rapide pour pas partir trop en queue de première ligne.
Je suis un peu surpris par le compte à rebourd, mais j’y vais quand même, mais j’ai peur sans doute en raison des souffrances de 2012. Des chutes autour de moi, que je parviens à éviter. Je ne cherche pas à doubler à tout prix, je skie propre sans prendre de risque pour mon matos. Je suis à 175bpm (contre 185 les années précedentes…serait-ce lié au nouveau cardio?). La glisse semble bonne. Je suis toujours étonné par les profils de certains qui sont en première ligne et qui skient comme des patates et sont dans le rouge dans le premier plat montant…les ‘voies’ de trans-O sont impénétrables.
Je mets à profit mes progres techniques, et relance en haut des bosses pour bien descendre. Ma bonne glisse et mon inertie naturelle font le reste : je double régulièrement. Ça ralentit dans les montées avant Prémanon, et je me fais respecter des gars qui forcent le passage…pas trés sport. Il fait trés froid dans les combes : j’ai mal aux cuisses, aux oreilles et au front.
Vu le froid et les crampes de 2012, je ravitaille trés tot…En plus, je suppose que la gourde va bientôt geler…
Je zappe le ravito de Prémanon et reste dans des groupes jusqu’aux Rousses. Comme d’hab, les panneaux indicateurs ne sont pas agréables à regarder : ‘RESTE 60KM…’ Ouch..,!
Ravito rapide aux Rousses (je suis 521eme), petit ralentissement à l’opticien, et coup de chaud par le même occasion à la relance avec des étoiles devant les yeux…Pas bon. Alors je mange et je bois.
On attaque la plaine et je récupère le Philippe, le père d’un copain de Foncine. Il fait l’ultra-trans comme tous les ans. Mais il ne semble pas super. Je reste avec lui, car il finit en géneral dans les 300 et ça permet de garder un rythme, ce que j’ai du mal à faire en ski…Suis-je parti trop fort?
Ça passe assez vite jusqu’au Brassus, et au niveau de la traverse de l’Orbe, c’est trés joli : on profite. Jusqu’à Bois d’Amont, la piste est pas large et pas en super état, mais ma glisse est toujours bonne alors je skie assez tranquillement, sans me faire doubler.
Je ralentis un peu avant Bois d’amont (je suis 532eme) pour faire un bon ravito et arriver assez frais à la montée du Risoux.
C’est jamais facile, je n’aime pas les montées raides et déjà avant de traverser la route, je me sens pas super, alors je me cache derrière une combinaison orange, que je vais suivre jusqu’à la porte des Combettes. J’ai perdu Philippe qui est un poids plume, mais j’ai récupérer Alain (de Foncine aussi), qui est moins poids plume. J’essaie de skier propre et efficace et faire glisser…
Enfin en haut, je relance un peu et ravitaille dans la première descente avant d’enchainer sur la suite de la montée. La neige étant peu glissante, les cuisses virent rapidement au rouge, mais le cardio est bas (165). J’ai du mal à me remettre, alors je me permet 1km en roue libre. Etonnement personne ne me double, je crois que tout le monde a besoin de récupérer. La gourde gèle, alors je l’ouvre pour avaler des glaçons de GO’2. Au ravito, j’enfourne tout ce qui passe et je repars rapido. Ça monte encore. Au sommet, je skie sur un gel qui reste collé un moment sous le ski gauche, ce qui me déséquilibre beaucoup, sans pouvoir le décoller. J’y arrive enfin après 3’. La descente n’est pas encore trop massacrée, mais ça chute tout de même un peu. J’attendais de découvrir la piste des Baganiers, qui devait nous éviter la remontée vers le ravito de Bellefontaine…Ben, non, parcours historique, mais la montée, qui est en général pas évidente à négocier se passe, bien surtout avec beaucoup d’encouragements.
J’arrive avec Alain au ravito (je suis 551eme). Il se fait masser les cuisses, Moi, je bois. On traine pas et on part ensemble. On se relaye par la suite en rattrapent un peu de monde, mais le rythme n’est pas affolant, avec ces successions de petites bosses. Chacun a des petits coups de mou qu’il faut gérer.
Ma glisse est un peu moins bonne, mais encore au dessus de la moyenne. Les premiers agacements musculaires commencent vers les Mortes. J’adapte ma facon de skier pour ne pas provoquer de grosses crampes aux vastes internes. Je suis pressé d’arriver à Chapelle pour me poser 30' et boire et manger.
C’est la liesse au ravito de Chapelle (je suis 536eme). On chope un autre pote de Foncine, qui hors course nous accompagnera un bon moment. Le Pierra est là aussi, avec mon camion sain et sauf. Ça fait du bien de voir des visages connus. Mais devant nous c’est la combe des cives, qui est trrrrééés longue…
On y fout et comme le pep's revient un peu, on avance pas mal en continuant à se relayer. On passe la Célestine en serrant les dents mais on s’accroche. Les jambes sont trés dures, j’ai du mal à patiner: heurseusement, le comté du Pré Poncet fait du bien et on repars pas trop mal. Et surtout, mentalement, la Celestine est passée alors c’est bon, on va finir.
Notre pote hors course nous donne le tempo, il a une glisse incroyable et surtout il a du jus lui…On passe pas trop mal les deux bosses du Cernois, qui font couiner pas mal de monde (y compris des élites,,,). On profite ensuite pour faire glisser dans les débuts de la descente sur Chaux Neuve. Ça descend pas trop fort dans la Chenoz, mais les chutes ont du être nombreuses vu l’état de la piste.
Ravito rapide au tremplin (je suis 531eme). Les 2 petites cotes du Lernier font mal et je sens que Alain a senti l’écurie. Je commence à avoir du mal à le suivre. Mais bon…Panneau 8km…Ah oui, tout de même…Entre Chaux Neuve et Petite Chaux, la succession de plat montant est bien négociée, mais j’aimerais bien me poser 5’, surtout que la famille est là et donne tout pour nous encourager…ça fait oublier la douleur, mais pas longtemps.
Alain me lâche tout doucement, mais j’arrive pas à revenir. Pourtant mon corps ne lâche pas alors que mon esprit se dit : ‘eh, et si on restait debout sans rien faire?’
Dans les bois derrière Petite Chaux, je donne tout ce que je peux, mais depuis le temps que je suis en 1 temps, je commence à ne plus avoir de force dans les épaules. Un mec essaie de me doubler, n’y arrive pas, recommence…et il tombe tout seul…’la fatigua commence à se faile sentil’…Enfin, super sensation de voir l’arche d’arrivée, le monde, le speaker…alors je profite en skiant toujours assez fort. Je profite des derniers 300m en regardant autour de moi…je profite du brouhaha, je profite de finir ma 5eme transju, la 4eme sur le grand parcours.
Je finis en 5h07 et 40s. Je chope des crampes en enlevant les skis…je me couche dans la neige et je suis content d’etre encore une fois allé au bout.
Je finis 531eme H…je suis un peu déçu, mais il y a une telle densité : 10’ = 100places…je pensais les 400 possible, …mais je vais pas faire la fine bouche : meilleur temps sur le grand parcours malgré faible glisse, meilleure place (640 en 2011 sur repli, 820 en 2012 suite aux crampes XXL), du bon ski entre potes. Va falloir cravacher l’an prochain pour être dans les 400.
En tout cas, la transju reste une super course, trés exigeante en fonction de la neige et de la météo, avec une super ambiance, et de super bénévoles.
Et Oh surprise en me douchant le soir, la peau du haut de mes cuisses est toute colorée et se décolle : elle a gelé toute la journée…Bah, ça fait des souvenirs
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1 commentaire
Commentaire de TomGM posté le 14-02-2013 à 16:26:16
Félicitations,tjs sympa les cr post tranju !
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