Communauté des sports d'endurance

1ER trail long .

2 mois avant ,je décide d'une préparation serieuse .Pas facile a caser dans un emploi du temps qui déborde déjà ,mais bon ,je tente .

Déjà, diététique je deviens ,je stop mon petit whisky du soir accompagné de son chocolat et parfois même d'un petit cigare (ça, ce sera le plus dur !).

Puis,régularité je m'impose ,1 sortie VMA ,1seuil et une longue par semaine .

Enfin, à la soufrance matinale d'un levé à 5h  je m'essaye. Mais quelle merveilleuse découverte que ce reveil pour aller cavaler alors que ça roupille partout, pas du tout l'horreur, au contraire .Ce silence quasi religieux ,cette clarté lunaire ,les ombres dansantes des végetaux derrière les baies vitrées .Tiens,d'ailleurs c'est trop beau ,je décide d'aller y faire ma miction du matin .Là bas ,au fond du jardin, aux abords du bassin,un pissou buccolique près de la fontaine et des poissons  .Pendant que je me purge en pleine béatitude,encore nu, un gros poiscaille rouge, surpris et à moitié endormi s'approche,il est suivi par un gros noir qui lui flaire le derrière .Lui aussi ,semble inspiré par ce réveil matinal ,dans quelques temps il y aura sûrement des poissons noirs et rouges dans le bassin...

Bon l'échéance approche ,je me sens prêt .

M.... et rem.... quelques jours avant ,une bronchite s'installe! Rien a faire c'est viral. Prier ? Bof ,je pense qu'IL s'en fout d'un loustic qui va faire le con sur la dourbie ," - t'as qu'a rester au lit !"  qu'il va dire .

La veille du départ j'y crois plus ,à la radio mes poumons doivent ressembler à 2 gants de toilette remplis de minestrone . Je prépare quand même mon camel et mes barres "aroche". A 21 H. je monte dans ma caisse après y avoir installé un matelas pour essayer de dormir sur place et hop, au "radar", départ pour NANT sous le regard reprobateur et blasé de ma famille.

1 h30 je pionce toujours pas ,je tousse ,m'etouffe ,m'énerve ...Le sommeil vient .DRIIINNGG! HOOO P'TAIN, Déjà !

Je récupère mon dossar a l'arraché quelques min.avant le départ.

Dés le premier km ,ma respiration de "croisière" s'installe. Aujourd'hui, c'est en mode tuberculeux qui serait entré par mégarde dans un fumoir. Et que ça crepite,et que ça racle ,et que ça tousse ,je vais crever ,c'est pas possible.

Puis curieusement ça s'ameliore un peu .C'est peut-être cette atmosphere fabuleuse qui me fait oublier le calvaire .Des forêts de chataigners ,de superbes paysages qui apparaissent quand la bruine vivifiante s'efface par intermitence et un parcours jalonné de bénévoles supers sympas.

Mais QUESACO? un râle étrange ,difficilement discernable, se fait entendre autour de moi :"euatep ,euatep" puis se precise "de l'atp ,de l'atp" !Dediou ,certainement  mes fibres musculaires qu'en peuvent plus.Puis d'autres cris: "euodeu ,euodeu" ,j'écoute mieux:"de l'O2,de l'O2" mes mitochondries qui hurlent à la mort ! Ayé, je  commence a délirer à cause de ces satanées bronches ,c'est sûr .

Au km 60 (ça, par contre, c'est vrai) des tremblements des 4 membres et sifflements dans les oreilles m'imposent un arrêt ,au bord du malaise...  Je suis sur le point d'abandonner .Un traileur,m'encourage chaleureusement et efficacement .Je me lève après 10' et me traine jusqu'au dernier ravito. 3 tartines de ce fromage exquis ,le ROQUEFORT,agissent comme une potion magique et hop ,tout neuf! Enfin,presque,m'a fallu 2 bonnes heures pour finir les quelques kms restants!

Mais je m'en tape " I AM FINISHER" !! et 2 jours après ,plus de bronchite .

VIVE LE TRAIL ,LE ROQUEFORT ET L'EQUIPE DES HOSPITALIERS ...