L'auteur : Touffe
La course : Le Grand Trail du Saint Jacques
Date : 22/9/2012
Lieu : Le Puy En Velay (Haute-Loire)
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Distance : 70km
Objectif : Objectif majeur
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Après m'être essayé sur marathon en 2011 et une belle expérience sur la Saintexpress j'étais motivé pour me lancer dans l'ultra. Après avoir vu la brochure du Saint-Jacques, le parcours apparemment assez roulant m’a inspiré : autant commencer par une course accessible avant de se lancer sur les gros trails de montagne…
En guise de préparation je me suis aligné sur le marathon du Mont-Blanc, puis j’ai enchainé sur 3 mois de préparation assez intensive rythmée par des séances d’allure spécifique, de VMA, et de sorties longues avec pas mal de dénivelé. Septembre venu, je sens que l’entrainement a payé : la vitesse est bonne, la caisse est là, je me sens inépuisable, le moral est au top. Bref je me sens dans une forme olympique, prêt à tout casser !
Finalement nous y voilà : J-1, départ pour Saugues chez mon ami Seb qui a la gentillesse de me loger ce week-end. En cours de route nous faisons une pause au Puy en Velay pour retirer mon dossard, j’en profite pour goûter à l’ambiance de la course. J’ai le sourire jusqu’aux oreilles, j’ai hâte d’être à demain ! Avec le dossard je récupère quelques goodies et une petite flopée de prospectus évidement. Parmi les cadeaux je trouve un paquet de lentilles et des petits bonbons à la liqueur de verveine : je les mets de côté pour l’après course ! Ainsi qu’un buff (6 mois que je me dis qu’il faut que j’en achète un, ça tombe bien !). Nous reprenons finalement la route, une assiette de pâtes de champion (ou plutôt 3…), le temps de faire mon sac et au lit ! Je m’attends à passer une nuit difficile compte tenu de l’excitation du moment, mais finalement je dors comme un sonneur, une fois n’est pas coutume…
Ca y est ! C’est le jour J, enfin ! Je me lève d’un bond et file prendre mon petit Dej’ : 2 paquets de biscuits et une tasse de thé, de toute manière mes réserve sont faites… Et me voilà devant le 1er dilemme de la journée : comment m’habiller ? Le temps a l’air relativement frais mais pas trop, et cela promet de s’arranger dans la journée. J’opte donc pour une tenue relativement légère en deux couches : short et T-shirt auxquels j’ajoute un petit gilet sans manche pas trop chaud, des manchons sur les bras pour me protéger du froid et mon tout nouveau buff autour du cou pour ne pas attraper froid. J’enlèverais tout ça sur la ligne de départ. Me voilà prêt : en voiture Simone, direction le Sauvage !
En cours de route nous rattrapons deux bus : les navettes de coureurs en partance du Puy. Ceux-ci auront le droit d’aller jusqu’à la ligne de départ en bus, moi non : je dois marcher 2,5Km depuis la chapelle de Saint-Roch, pas grave ça me servira d’échauffement ! Le temps est vraiment frais ici, je me dis que je ne vais pas me découvrir tout de suite. Je fais une petite pause technique pour ne pas être ennuyé en route et je file me mettre au chaud avec les autres coureurs dans une grange. Je vois déjà un ravito ! Carrés de chocolat et powerbar, j’en avale une 45 minutes avant le départ : je vais avoir besoin de carburant pour tenir toute la journée… J’écoute un peu le speaker en attendant le départ, je regarde les autres coureurs, les visages sont crispés, je me sens détendu, bizarre…
Je profite de l’attente pour faire un petit briefing dans ma tête. Je fais le point sur mes objectifs : idéalement terminer dans le top 100 en moins de 7h, en moins de 8h en cas de défaillance ou de parcours plus compliqué que prévu. Pour une première expérience c’est un peu ambitieux, mais j’ai bon espoir (pour le top 100 en tout cas). Je repasse dans ma tête les points qui seront importants, les ravitaillements, les montées et les descentes potentiellement piégeuses. Quoi qu’il arrive le mot d’ordre du jour est « plaisir » comme me l’a rappelé Raph la veille. J’essaierais de garder ça en tête dans les moments difficiles ! Je vais essayer de courir le plus possible aux sensations, ne pas hésiter à me faire plaisir dans les relances pour ne pas faire le tracteur et profiter pleinement de la journée. De toute manière, le corps devrait tenir 45 à 50Km, ensuite advienne que pourra, tout est dans la tête !
10h : les relais partent, je m’attendais à sentir la pression monter, mais je suis toujours zen. Je file me placer sur la ligne pour être dans les premiers : j’ai repéré le début du parcours au mois d’août, après 2Km le chemin se rétrécie avant une descente roulante mais traitresse à cause de nombreuses racines et j’aimerais ne pas avoir trop de monde autour de moi à ce moment. Je choisi donc de partir derrière la tête de course pour ensuite gérer ma course tranquillement.
Un sas élite a été prévu pour les 30 premiers dossards, ceux-ci se placent devant nous, je suis juste derrière en embuscade : tout se déroule selon le plan pour le moment. 5… 4… 3… 2… 1… 0 ! C’est parti, ça va vite ! 15Km/h au GPS dans la petite montée, je me colle derrière le peloton de tête et je roule. Arrivé en haut je me retourne, le trou est creusé, ça va être tout bon pour la descente ! Nous voilà en sous-bois : j’aperçois des vaches, des belles (et grosses) salers. D’habitude je les aime bien, mais là elles sont au milieu des coureurs ! Leurs cornes sont longues et pointues, c’est assez impressionnant… L’une d’elle se retourne juste devant moi, WHOUA ! Je fais un écart de 2m pour la contourner, c’est pas le moment de se faire embrocher, ça risquerait de compliquer un peu la course…
Ouf, le danger est passé ! En avant toutes pour la descente, personne devant, une seule personne dans mon dos, la machine est bien lancée. Je rattrape deux coureurs que je dépasse sans difficulté, j’en profite pour laisser passer celui qui me suit et être tranquille. Je me concentre sur mes pieds pour ne pas faire de mauvaise chute. Nous voilà à mi descente : un panneau nous indique l’arrivée à 65Km, étrange, j’ai déjà 3Km à la montre… Si le panneau est bien placé cela nous fait non pas 66 Km mais 68 ! Voyons le côté positif de la chose : 66Km, c’est un super-trail, 68 c’est un ultra, un vrai !
Cette petite blaguounette passée, je continue mon petit bonhomme de chemin. Je rattrape un dossard bleu (66Km) et je le dépasse. Tiens ? Le revoilà qui me passe devant, apparemment je l’ai vexé… Je le laisse faire sa vie et le repasse quelques centaines de mètres plus loin… …avant de le voir passer à nouveau ! A force de m’entrainer au parc de la tête d’or j’ai l’habitude des gros malins qui refusent de se laisser dépasser : je me cale dans sa roue et j’imprime mon rythme pour l’asphyxier : un kilomètre plus loin la stratégie paye ! Il explose dans une petite descente et je trace ma route, je m’amuse comme un petit fou…
Tiens, voilà des photographes ! Vite, je réajuste ma casquette, je vérifie que le dossard est bien visible sur mon short et je prépare mon plus beau sourire ! Je fais un petit signe du pouce, je me la joue un peu : j’en profite, je risque de ne pas pouvoir faire le beau bien longtemps… Au moins j’aurais une photo potable sur cette course !
J’arrive à Villeret, me voilà déjà au 8ème Km, je n’ai pas vu le temps passer ! On m’annonce que je suis entre la 15ème et la 20ème place sous les encouragements des gens du village et des bénévoles, je leur fais un petit coucou et je sourie intérieurement : je sais très bien que je ne pourrais pas tenir ce classement longtemps. Je vais maintenant lever le pied et avancer à mon rythme. Je traverse le village et avale la 1ère montée du parcours en trottinant, ça c’est mon terrain ! Je reprends encore un coureur et je fonds sur les retardataires du relais, je ne pensais pas les voir si tôt…
J’arrive au 10ème kilomètre, je commence à manger un peu : une petite pâte d’amande. Je ne vais pas refaire le coup du marathon du Mont-Blanc où je n’avais mangé que des oranges, cette fois je mange du consistant ! J’en profite pour boire un petit coup.
J’ai l’impression de voler, je regarde ma montre : je vais vite, entre 13 et 15Km/h selon les variations du terrain. Je n’ai aucune sensation d’effort, je décide de garder mon rythme jusqu’à Saugues pour profiter de la descente. Le parcours est vraiment roulant, plus ombragé que dans mon souvenir. On emprunte des petites variantes au chemin de Saint Jacques pour éviter le bitume, ce n’est pas pour me déplaire… Je dépasse de plus en plus de relayeurs qui ont l’air d’en baver, pourtant le parcours n’est vraiment pas exigeant ! C’est bon signe, je dois avoir la forme !
Ca y est, j’aperçois la tour des anglais, Saugues n’est plus très loin, bientôt le 1er ravitaillement. Une dernière petite descente où je double encore un dossard bleu et me voilà dans le village avec un petit replat. J’entre dans le marché couvert où m’attend le ravito. Je m’aperçois que j’ai rattrapé un petit groupe de trois dossards bleus, chouette, je continue ma progression ! Je bois un gobelet ou deux d’eau et je cherche quelque chose à manger qui me fasse envie. Le sucré ne m’inspire pas, j’ai peur d’en faire une overdose au cours de la journée, plus loin je vois du fromage, du saucisson et du pain ! Le saucisson me fait saliver mais j’ai peur qu’il ne passe pas très bien, j’attrape donc un petit pain (pas si petit que ça) et je me remets en route juste derrière le petit groupe. 1h30 de course pour boucler ces 19Km, j’ai envoyé du lourd ! Je tablais sur 1h45, méfiance…
Le pain c’est bon, mais en courant c’est difficile à avaler ! C’est sec et pâteux dans la bouche, il faut mâcher et de la salive pour avaler. En plus ça commence à monter ! Me voilà au 20ème Km, mon morceau de pain dans le ventre paré à attaquer la première difficulté de la journée, une petite montée d’environ 200m de D+ qui devrait s’étaler sur 3Km, rien de terrible mais j’en garde un mauvais souvenir… En parlant de ça, c’est étrange mais je commence à avoir des frissons, je tremblote et j’ai froid ! Que se passe-t-il ? Je ne suis pourtant pas loin dans la course, je n’ai pas forcé, j’ai mangé, j’ai bu… Qu’ai-je fait de travers ? Je suis dans l’incompréhension totale… J’adapte mon rythme à mon état, je ralenti un peu dans la montée et je laisse les coureurs devant moi s’échapper.
Le moral n’est plus au beau fixe, coincer au bout de 22Km, c’est tôt, très tôt ! J’ai encore de la route pour rejoindre mon assiette de lentilles ! Bon, restons zen et analysons la situation ! Qu’est ce qui ne va pas ? Je tremble et j’ai froid, ça pourrait ressembler à une crise d’hypoglycémie, cependant j’ai avalé un peu de sucre, je n’ai que 22Km dans les jambes et je me sentais frais il y a 10 minutes, c’est surement autre chose ! Déshydratation ? Coup de chaud ? Je n’ai pas un bon ressenti de la température, mais le soleil point le bout de son né. J’opte pour le coup de chaud : j’enlève mes manchons et je me dis que je poserais le reste au ravitaillement dans 4Km. J’essaie également de m’hydrater, c’est certainement lié.
La montée n’est pas évidente, c’est assez raide, au soleil et il y a pas mal de changements de rythme. Si seulement les jambes étaient là, je me régalerais ! Je ne suis pas vraiment à la fête… J’essaie de positiver : la vue est jolie et je m’amuse bien malgré tout. Un petit coup d’œil à la montre : 24Km derrière moi, plus qu’un marathon à avaler ! Même pas peur !
Me voilà arrivé en haut de la côte, les photographes sont là… Je dois être livide… Je me cache sous ma casquette pour masquer ma douleur… Un petit peu de plat pour relancer, mais sans forcer. J’arrive à ne pas me faire trop distancer par le petit groupe que je suis depuis Saugues, c’est déjà pas mal ! Les tremblements ont cessés sans que je ne m’en rende compte et je n’ai plus froid. Les sensations reviennent peu à peu.
Voilà le ravito ! Enfin ! Je bois deux ou trois gobelets d’eau, j’avale un morceau de banane et je demande à un bénévole s’il peut ranger mes manchons dans le sac-à-dos. Je n’ai pas spécialement envie de poser mon sac à dos, j’entrouvre donc mon gilet et j’enlève mon buff de mon cou pour le passer à mon poignet. De toute manière la suite de la course devrait être plus ombragée, et comme le temps a tendance à rapidement tourner dans la région j’aime autant éviter d’attraper froid maintenant !
Me voilà reparti, et bingo ! Ça va vraiment mieux : je reprends des gens dans la descente. Nous attaquons la descente dans les gorges de l’Allier : 7Km en sous-bois qui devraient s’avaler rapidement. Ca commence par un chouette petit chemin qui serpente, c’est assez large et absolument pas technique, puis nous arrivons sur une section de bitume. Et crac ! Je commence à sentir un début de crampe dans mes orteils du pied gauche… M**** ! La poisse ! Je tire plus que prévu dans le plan initial sur mon kamelbak pour me réhydrater, mais j’ai peur que le mal ne soit fait… Je continue ma descente sans me faire mal. Touchons du bois…
Ca y est, je suis en bas ! 33Km déjà parcourus, j’ai l’impression que je viens de partir. Nous traversons une petite passerelle en acier au-dessus de l’Allier, c’est vraiment beau ! Maintenant les difficultés commencent : 12Km de grimpette pour remonter sur l’autre versant des gorges. On va commencer à s’amuser !
Sauf que… dès les premiers mètres de montée : clac ! La crampe démarre violement dans le mollet gauche alors que je traverse Monistrol… Une bénévole me demande si tout va bien et m’indique qu’un poste de secours est à 50m. Enervé contre mon mollet et contre l’insistance de cette pauvre dame qui ne veut que mon bien à m’envoyer me faire soigner, je l’envoie un peu promener (vraiment désolé !). Je lui explique que ce n’est pas une misérable crampe qui va m’empêcher de courir encore 33Km ! (même moi je n’y crois pas…)
Bon, ne paniquons pas ! Je m’arrête, je m’étire, je bois. Je vois passer les deux coureurs que j’ai repris dans la descente, tant pis… J’en profite pour faire le point sur la situation qui devient de plus en plus désespérée. Je me suis préparé comme un fou pendant 3 mois, je ne peux pas abandonner à la première crampe venue ! Ca, pas question ! J’arrive au pied de la montée, j’ai 7km à parcourir avant le prochain ravitaillement, puis encore 5 avant le sommet et les vingt derniers kilomètres de descente. De toute manière je pensais marcher dans cette grimpette afin de préserver mes forces pour la suite. Pour le moment le plan de bataille n’est pas (trop) contrarié. Néanmoins je vais devoir mettre ces kilomètres à profit pour me retaper. Un seul mot d’ordre : hydratation ! Manque de bol, ma réserve d’eau commence à diminuer… J’essaie de garder l’esprit positif, je rie de la situation et, clopin-clopant me remet en marche.
Je passe devant le fameux poste de secours avec un regard de dédain : abando-quoi ? Moi ? Jamais ! C’est parti, droit dans la pente ! Une petite bifurcation nous fait sortir de la route du Puy pour grimper par une petite route assez raide sur notre gauche. Mes yeux me joueraient-ils des tours ? Ne serait-ce pas une source que j’aperçois à 50m ? Ni une ni deux je me jette dessus et bois tout mon saoul jusqu’à ce que mon ventre crie stop. Je sais bien que cela ne règlera pas miraculeusement mes problèmes de crampes, et que la grande majorité de l’eau de je viens d’ingurgiter ne sera pas fixée par mon corps, mais c’est un bon début vers la guérison ! J’essaierais par la suite de boire des petites gorgées le plus régulièrement possible.
Ca grimpe assez fort pour commencer, tant mieux, ça ralentira les coureurs en meilleur état que moi. Mes 22 000m de dénivelé avalés durant l’été vont me servir, le pourcentage est assez léger pour moi, un œil à la montre : je marche à 6,5Km/h ! Si seulement ça pouvait continuer à monter… Le terrain se fait plus roulant, je tente de relancer mais la crampe est toujours là, c’est raté pour cette fois ! Continuons à boire, c’est juste un mauvais moment à passer… Un nouveau petit coup de cul ! Personne ne m’a repris depuis tout à l’heure, étrange… J’ai dû creuser un joli trou quand tout allait bien ! Je souffre mais je m’accroche, je ferais le point au prochain ravito.
Le doute m’habite à propos de mon état, bien que l’envie ne soit pas pressante je fais un petit arrêt aux stands au détour d’un chemin : un regard devant, un regard derrière, personne ! Un petit coup d’œil à la couleur de mon urine : jaune foncé, je suis déshydraté, c’est bien ce que je craignais… Au moins j’ai opté pour la bonne stratégie, si tout se passe bien au 45ème je serais de nouveau en selle !
J’aperçois deux filles en point de mire, je fonds droit sur elles dans la montée, je regarde leur dossard : du jaune, elles sont sur le 47Km ! Incroyable ! Malgré mes déboires j’ai réussi à rattraper l’arrière du troupeau d’une course partie 1h15 avant moi avec 19Km d’avance ! Un bon point pour le moral ! Je leur souhaite bon courage pour la suite et leur dit que le ravitaillement ne devrait plus tarder. Elles ont l’air de souffrir mais me remercient et m’encouragent également, ça fait du bien !
37ème kilomètre, un replat, je tente de relancer la machine mais la crampe s’étant maintenant à la jambe droite… On n’est pas sortis de l’auberge ! A présent je vois deux coureurs me doubler, décidément, rien ne va plus… Je commence à voir le top 20 filer sous mon nez. Je savais bien que je ne pourrais pas m’y maintenir, mais j’espérais tout de même craquer plus loin… J’en profite pour faire un rapide calcul : si je dois marcher jusqu’à la fin, sur environ 30Km, il va me falloir encore… 6h ! J’ai prévu d’être là pour l’apéro, ça ne va pas être possible ! Bon… Soit je parviens à me faire à cette idée, soit je me bats et je cours tant bien que mal. Que suis-je venu faire ici : Eprouver mes limites ou cueillir des champignons ? De toute manière je n’ai pas mon panier !
En avant toutes ! Je serre les dents et je remets une nouvelle fois les jambes en route en raccourcissant la foulée mais en augmentant la fréquence, ça devrait pouvoir tenir de cette manière. L’un des coureurs devant moi me conseille de boire : je lui réponds que j’ai déjà bu tout ce que je pouvais avant de le laisser filer. Quelques centaines de mètres plus loin je dépasse un dossard bleu qui explose ! Lui aussi souffre de crampes, je lui demande si tout va bien : il me répond que oui. Je poursuis ma route. Encore un qui s’arrête devant moi ! Décidément cette course fait des ravages ! C’est sûrement le parcours roulant avec un départ très rapide qui a miné les organismes. Au moins je ne suis pas le seul à être en galère…
Deux kilomètres que je trottine à mon rythme d’escargot sans que les crampes ne repartent trop violement. J’alterne course et marche afin de me ménager un peu mais je suis frustré : je sens que j’ai le moteur pour aller vite mais j’ai des clous dans les pneus… Au moins je m’approche du ravito, je vais pouvoir remettre du carburant ! Encore un petit kilomètre et me voilà à St Privat, je traverse le village en passant devant le café du coin sous les applaudissements. Je remercie les spectateurs pour leurs encouragements et j’attaque la montée vers l’église romane : des escaliers ! Chouette ! Ça me rappelle mes entrainements du coté de Fourvière : j’avale les marches deux par deux, c’est du bonheur pour moi ! Décidément, il faut que je me fasse soigner…
Me voilà dans un petit parc, plein de monde est présent pour nous encourager, essentiellement des relayeurs. J’essaie d’apercevoir le stand… Il est de l’autre côté ! Zut ! Tant pis, je gambade jusque là-bas et me jette sur un verre de coca. Pouah, trop sucré ! Vite, un verre d’eau ! Une petite banane dans le buffet et je fais le plein du kamel, j’en profite également pour enfin poser mon gilet. Pourquoi ne l’ai-je pas fait plus tôt ? Je me sens tellement mieux… Je jure après mon manque de clairvoyance… Je discute avec une bénévole pendant ce temps-là, un dossard bleu nous rejoins et vante les mérites de ses gels isostar au cola. Ni une ni deux, je fais la pub de mes gels caramel-beurre salé de chez decat, c’est le top ! La bénévole me dit que nous sommes lucides, un coureur est passé par là il y a quelques minutes sans s’arrêter et est allé vomir trippes et boyaux quelques mètres plus loin… Mon cas n’est pas si désespéré ! Encore un grand verre d’eau, quelques remerciements et c’est reparti !
Encore 5Km de montée et j’attaquerais la descente sur le Puy. Mes jambes se remettent peu à peu à trouver de l’assurance, mon moral de même. Je quitte St Privat en traversant un cours de tennis. Dommage, le filet n’est plus là, un petit bond par-dessus aurait mis un peu de piment ! Un coup d’œil derrière moi : personne. Décidément, je suis seul au monde sur cette course, je ne comprends pas ce que font les gens derrière moi, je suis pourtant une proie facile… J’espère ne pas tomber sur la bête dans les bois !
La grimpette reprend son cour, décidément, je suis vraiment facile dans la montée ! Encore des escaliers ! Et je vois des gens ! Mon sang ne fait qu’un tour et je pars comme un avion de chasse : une marche de la jambe gauche pour la soulager, deux de la droite, hop, un dossard bleu de repris ! Ça faisait longtemps ! Je continue à grimper en remontant sur un second dossard bleu, on ne m’arrête plus ! Je le dépasse pendant qu’il discute avec un ami à lui qui le suit à VTT. Un œil à l’altimètre : bientôt 1200m et 45Km dans mon dos, fini la montée, à nous la relance ! Je croise les doigts pour que les jambes tiennent le choc au moment du changement de rythme…
La relance se passe à merveille, j’oscille entre 10 et 12Km/h ! J’ai finalement gagné mon pari : j’ai réussis à me refaire au cours des 12km de montée ! Quel soulagement ! Maintenant j’ai la conviction que plus rien ne pourra m’empêcher d’aller au bout ! La grande inconnue reste mon état et le temps qu’il me faudra…
J’entame la descente, ou plutôt le faux plat descendant. Tant mieux, j’en profiterais plus longtemps de cette manière ! Il doit me rester 6Km avant le prochain ravitaillement, j’y serais dans moins de 30 minutes à ce rythme ! Soudain je vois un tout petit bolide blond surgir à ma droite : c’est Catherine Herry qui me dépasse ! Elle était derrière moi ? Je suis le premier surpris ! Chapeau bas, elle a l’air facile ! Moi moins…
Je commence à ressentir un peu la fatigue, mes pieds me brûlent à force de l’abrasion, mes cuisses durcissent peu à peu et surtout mes mollets sont en feu… J’essaie de me rappeler pourquoi je fais ce sport de cinglé, pourquoi je me sens toujours obligé de repousser mes limites, ce que je veux prouver, et surtout à qui ? Aucune de ces questions ne trouvera de réponse… Plus jamais on ne me reprendra à faire un truc pareil ! Mais… Je divague ! Qu’est-ce qui me prend ? Vite, il faut que je me recentre ! Je repense au livre de Kilian Jornet que je suis en train de lire et je me remémore ses moyens d’oublier la douleur : chanter ? Autant ne pas faire fuir le soleil… M’imaginer dans un contexte amusant ? Humm… on peut essayer, ça ne coute rien… Je tente de me représenter la bête du Gévaudan à mes trousses mais la douleur ne disparait pas… Je vais essayer de m’imaginer l’arrivée ! Je me vois traverser le stade, perclus de crampes pendant que le speaker m’annonce dans le top 50, je m’effondre dans l’herbe en larmes, de douleur, de soulagement et de bonheur… Diantre ! Ça marche drôlement bien ! Cinq minutes que je coure à un bon rythme sans m’en rendre compte ! J’en ai même les larmes aux yeux ! Au moins une réponse à mes questions : je coure pour vivre ces instants de bonheur complet où rien d’autre n’a d’importance, franchir la ligne sous les applaudissements, savourer le résultat de mes efforts et les ressasser dans ma tête encore et encore en oubliant la douleur…
Me voilà sorti des bois et de mes divagations, le soleil est là, ainsi qu’un groupe de dossards bleus ! Je me suis plutôt bien remis dans cette descente ! Tiens, revoilà les paparazzis ! Je me refais une beauté pour la photo, un joli sourire (ou plutôt un vilain rictus…) et flash ! C’est dans la boite ! On verra bien ce que ça donne… Je rattrape un coureur et le dépasse facilement, en voilà un autre, zut, un relayeur ! Celui-là c’est pour du beurre ! Je lui souhaite bon courage et… aie ! 22, revoilà les crampes… Je marche quelques dizaines de mètres le temps que le muscle se détende et je repars, cette fois je dépasse le relayeur, et je grappille des mètres aux deux dossards bleus que j’aperçois 50m plus loin. Pas besoin de pousser la machine, le ravitaillement est tout proche : j’en profiterais pour les semer !
Après un petit passage assez monotone dans les champs sous le soleil nous voilà à Bains pour le ravitaillement des 51,5Km qui se trouve en fait à 53,5… Encore une petite blague des organisateurs ! Bon, je ne me formalise pas : je bois quelques godets dans la limite de ce que mon ventre accepte et j’avale un morceau de banane. Je repars avant les deux bleus : trop facile !
De retour dans les petits chemins, ça devient plus technique : le terrain est caillouteux, les jambes sont lourdes et je dois regarder où je mets les pieds dans la descente. Pour corser l’affaire une flopée de moucherons à élu résidence sur ce petit single et viennent se mettre dans mes yeux, je n’y vois rien ! Je garde la bouche bien fermée, j’ai besoin de protéine mais je n’en suis pas encore à ce point ! Une petite remontée rapide dans les bois, je trottine, butte sur un caillou et badaboum : me voilà à terre ! Pas de bobos, je me sors de la torpeur dans laquelle les endorphines m’ont plongées et je passe en marche active pour terminer cette côte. J’aperçois encore quelqu’un devant moi, après un virage ils sont même deux ! Je remonte petit à petit puis les dépasse sur le haut de la butte. J’entends alors « Ça va mieux dis donc » dans mon dos. Je me retourne : c’est le coureur qui m’a conseillé de boire 20Km plus tôt ! Ca alors ! J’ai fait un sacré remonté ! Je lui réponds que je me sens nettement mieux, mais j’aurais mieux fait de me taire : il me repasse 200m plus loin, les crampes ont une nouvelle fois repris… Qu’à cela ne tienne, je commence à savoir les gérer ! 100m de marche et je repars en petites foulées. Je le rejoins et décide de suivre son rythme quelques temps, il semble régulier. Le terrain alterne beaucoup faux plat montant et descendant, mes mollets ne semblent pas apprécier… Je m’accroche tant bien que mal… Finalement quand la descente reprend mes jambes me permettent de passer devant et de faire le trou.
Nous traversons un petit village, je regarde mon GPS : 58Km : normalement le dernier ravitaillement doit être proche ! J’aperçois des bénévole et leur demande dans combien de temps nous y arrivons : 3km me répondent-ils gaiement ! Arghhh… Il devait être au 59ème… Au moins ça descend et les jambes se comportent plutôt bien en ce moment. Je laisse passer un coureur dans une descente trop caillouteuse pour mon état en essayant de me faire une raison : je ne suis pas au bout !
Arrivé en bas les crampes reprennent leurs quartiers dans mes mollets, pourtant je commence à avoir l’habitude : une décharge à gauche, puis une à droite 10s plus tard puis la crampe démarre dans le mollet gauche avant de s’étendre au droit. J’ai beau le savoir, je persiste à continuer de courir après la seconde décharge… Quel idiot ! Enfin, j’aime mieux en sourire, la fin approche et je me concentre sur le plaisir de la course (oui oui, j’arrive encore à prendre mon pied !) Les deux coureurs repris dans la montée repassent devant moi, nous nous encourageons mutuellement.
Finalement j’arrive à rallier le dernier ravitaillement : 61Km au compteur : il me reste entre 5 et 7Km selon mon estimation. Je bois encore deux gobelets et avale une petite compote de ma réserve personnelle avant de me remettre en route pour la dernière section de la course ! Le moral est bon, ca sent l’arrivée et les lentilles saucisse ! A présent il ne reste plus qu’une difficulté : une bonne montée qui devrait être toute proche ! D’ailleurs après une petite descente nous y voilà ! Mon ami qui m’a conseillé de boire me rattrape. Tiens ? Il n’était pas devant moi ? J’ai dû le dépasser au ravitaillement… Nous prenons mutuellement de nos nouvelles, il n’a pas l’air en tellement meilleur état que moi. Nous décidons finalement de nous serrer les coudes et de terminer ensemble. On nous annonce que nous sommes 15 et 16ème ! Incroyable ! Cela nous redonne le sourire !
La montée me convient à merveille : c’est raide et caillouteux. Mes pieds montagnards se régalent ! Une relayeuse nous dépasse, elle a encore du jus la bougresse ! Impossible de m’accrocher, je laisse filer et continue mon bout de chemin avec mon nouvel ami. Le chemin devient plus escarpé et au sommet c’est des blocs de roche qu’il nous faut maintenant escalader ! J’ai le sourire jusqu’aux oreilles, sauf que… Mes mollets reviennent à la charge ! Me voilà bloqué sur un caillou, impossible de lever la jambe gauche ! Tant pis, levons la droite ! Non ! Impossible ! Il me manque 20cm d’amplitude pour franchir l’obstacle ! Je dis à mon compagnon d’infortune de filer, je vais être un boulet pour lui. Il me dit qu’il va m’attendre mais j’insiste, mon rythme est trop en dents de scie. Je fais le point sur mon caillou, j’essaie de m’étirer, c’est pire… Je refais une tentative : impossible ! Un bénévole vient me demander si ça va : non ! Si je veux de l’aide ? Pas question ! Je suis arrivé jusque-là tout seul, je ne vais pas craquer ici pour un misérable rocher ! Finalement je me décide à ramper en poussant un peu sur les jambes pour m’aider. Arrivé au sommet de mon Everest (au moins 4m de D+…) je me relève et redémarre au petit trot.
Aller, maintenant ce n’est plus que de la descente jusqu’au Puy hormis un peu de faux plat montant un peu plus loin. Je descends sur une petite route de bitume, ça va bien ! Rien devant, rien derrière, il doit rester 5km à tout casser dans le pire des cas. Je n’ai pas été aussi serein depuis longtemps…
Voilà le faux plat, il n’a pas l’air long mais les crampes ne me lâchent plus. Un coureur me dépasse : 17ème… Au moins je devrais être dans le top 20 ! Incroyable ! Je n’arrive pas à réaliser ce que je suis en train de faire, je suis dans la brume : mon esprit est tout à la gestion de la douleur. Je continue à alterner marche et course pour me lancer dans la dernière descente : c’est un peu raide mais avec ma foulée raccourcie ça ne passe pas trop mal. Je commence à voir des gens dans les rues qui m’encouragent, j’ai le sourire, enfin ! Voilà un panneau : « Arrivée, 5Km » déjà 64Km à ma montre, finalement ça sera 69 bornes, après tout, pourquoi pas, je ne suis plus à ça prêt… Et un nouveau panneau « Le Puy en Velay », je rayonne ! L’émotion est là, j’ai envie de lever les bras au ciel. Patience, le moment viendra mais j’ai encore un petit effort à fournir. « Arrivée 4Km »
La descente se termine : me voilà dans les rues piétonnes sous les applaudissements des passants, je les remercie. Ma voix est faible, rauque et caverneuse : je suis au bout du rouleau ! « Arrivée 3Km » Je serre le poing, je tiens le bon bout. A présent ça monte dans les petites rues pavées avant de redescendre. Un petit groupe me dis que je suis presque arrivé, je leur fais remarquer que le « presque » fait toute la différence ! Eux ont fait les 26Km, ils me disent que la fin est terrible. Que répondre à cela ?...
Me voilà face à la cathédrale et sa montée d’escaliers: c’est superbe ! Le cadre environnant, les acclamations des gens qui m’entourent et la fin toute proche font que les émotions me submergent, je fais signe de la main, j’articule un merci, les applaudissements redoublent. Je sens ma gorge se serrer. Je baisse la visière de ma casquette sur mes yeux. Je vais fondre en larmes.
J’aperçois le coureur qui m’a dépassé dans le faux plat : je me sens pousser des ailes dans les escaliers menant au parvis de la cathédrale et je le rattrape aisément. Je reste à ses côtés et j’engage la conversation. Lui aussi est épuisé, il m’explique qu’il a sous-estimé la difficulté de cette course après son 100Km du mois passé, comme tout le monde il est parti trop vite… Nous traversons l’Hôtel Dieu où nous attend un panneau « 2Km » Ainsi que des gobelets d’eau fraiche : nous sautons dessus ! Que c’est bon… Une petite descente de pavés, une nouvelle crampe me paralyse… Je lui dis de filer pendant que je gère cette dernière.
Un œil à ma montre : 66Km et 6h51 de course ! Incroyable ! Je suis dans les clous de mon objectif initial de 7h ! Sans les kilomètres bonus c’était bon ! Au détour d’un virage une bénévole m’indique qu’il reste 3Km, je rie à sa petite blague et continue à tituber vers l’arrivée. Je regarde ma montre, le panneau « Arrivée 1Km » devrait être tout proche… L’aurais-je manqué ? De toute manière je n’ai qu’une façon de le savoir : continuer à avancer.
On me double ! Non ! Ouf, un dossard rouge… Il est rejoint 100m plus loin par ses coéquipiers, c’est beau l’esprit d’équipe ! Nous quittons le centre historique pour nous diriger un peu en périphérie et longer le cours d’eau, c’est assez agréable, l’air est frais, c’est ombragé, il ne manque que la ligne d’arrivée ! Je continue ma route, 69Km, ça y est ! Voilà le dernier panneau ! « Arrivée 1Km » Encore une petite blague des organisateurs ! A moins qu’ils ne nous aient fait une fleur car nous avons été très sages… J’essaie de courir sur ces derniers mètres mais les crampes ne me laissent plus aucun répit. Je parviens néanmoins à dépasser les relayeurs, je ne pense plus qu’à l’arrivée ! Une nouvelle crise dans les mollets, je pousse une volée de jurons dans un petit jardin rempli d’enfants, je ne vais pas exploser à deux pas de l’arrivée (façon de parler...). Toutes mes excuses aux parents ! Je repars le couteau entre les dents bien décidé à terminer en courant ! Crac, une crampe à gauche ! Je continue ! Crac, une crampe à droite ! Me voilà en mode canard pour boucler les derniers mètres. Ca y est, je vois l’arche, je lève les bras pour la photo ! Un groupe de relayeurs me précède, ils ne s’arrêtent pas ! Mince, l’arche d’arrivée est 200m plus loin au centre du stade ! J’accélère et dépasse le petit groupe, je franchis l’arche et titube encore 20m à cause de l’inertie de mes jambes avant de m’arrêter…
Ca y est, je peux exulter ! 7h16 et 45s de course: contrat plus que rempli! Je passe chercher mon T-Shirt de finisher durement gagné, j’entends le speaker m’annoncer 17ème, je ne rêve pas ! Cependant je ne parviens pas à réaliser que 612 personnes sont encore derrière moi ! J’attrape quelques biscuits à grignoter, et avance au radar. Je croise mon ami cent-kilometar qui est assis sur une table, à bout de forces. Nous papotons deux minutes mais ni lui ni moi ne semblons avoir l’esprit assez clair pour cela. Je lui souhaite une bonne récup et me mets à la recherche des kinés. Un bénévole m’indique le chemin.
Me voilà en route, je ne suis plus à 300m près ! Ma gorge se serre à nouveau : vite, ma casquette ! Cette fois je ne retiens pas mes larmes : c’est exactement la scène que j’ai imaginé au 48ème kilomètre, en mieux ! Quel pied ! Le bonheur à l’état pur, je savoure la douleur de mes jambes, je repense aux moments difficiles de la journée et à toutes les belles images que j’ai dans la tête, je m’émerveille de ce que je viens d’accomplir. Je me reprends, j’aperçois Catherine Herry devant moi, je vais la féliciter. Elle m’apprend qu’elle n’a terminé que 15 minutes devant moi. Je lui souhaite une bonne récup et je reprends ma route, heureux, tout simplement!
Conclusion : Quelle course ! Pour un premier ultra, j’ai réussi à aller au bout de moi-même malgré mes erreurs. Je suis parvenu à bien gérer les moments difficiles en prenant les bonnes décisions et en cherchant toujours le bon côté des choses. Et quel résultat ! 17ème sur 619, je n’ai jamais fait si bien sur des distances plus courtes ! Comme quoi, le travail finit toujours par payer… J’ai hâte de m’essayer sur des distances plus longues en montagne, vivement 2013 !
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1 commentaire
Commentaire de Mamanpat posté le 26-09-2012 à 09:15:11
Bravo à toi !
Il faut donc retenir ceci : sur un ultra "rien ne sert de courir, il faut partir à point..." ;-)
Vous êtes très nombreux a vous être fait piégés par ces 20 premiers km et mine de rien il faisait chaud !
En tout cas, ce Saint Jacques aura été pour toi un véritbale pélerinage !!!
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