L'auteur : ThierryF
La course : Gap'en Cimes - Trail des Crêtes - 25 km
Date : 2/10/2011
Lieu : Gap (Hautes-Alpes)
Affichage : 2817 vues
Distance : 25km
Objectif : Pas d'objectif
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Quel magnifique trail que ce Gapen’Cîmes !!!
Bon OK, je ne suis pas objectif étant Gapençais de souche, mais quand même !
En tout cas, cette 4ème édition est un nouveau succès avec 1300 coureurs au départ, tous parcours confondus. Une progression importante chaque année, avec une renommée qui dépasse largement les frontières du département.
A 9h, nous sommes environ 615 au départ du trail des Crêtes, parcours moyen de 25km et 1500m de dénivelée tout de même !
Je suis super heureux d’être au départ mais mon plaisir n’a d’égal que mon inquiétude…
Petit flash-back nécessaire:
Depuis Juin, douleurs aux genou puis au tendon d’Achille gauche m’ont contraint à un break.
Fin août, je reprends l’entrainement dans l’espoir de faire une préparation a minima pour m’aligner sur ce Gapen’Cîmes, sur lequel je suis inscrit dans le cadre du challenge national de trail ASCEE (association sportive de l’Equipement)
Le temps presse, et je fais quelques sorties en augmentant progressivement le kilométrage : 3 km, 6 km, 9km, 12km et 16km peu vallonnés, puis reviennent les douleurs au talon.
Un peu de vélo, une rando au Pic de Bure, une dernière sortie pépère de 7km avec douleurs et me voilà au départ, avec un entrainement très réduit et des maux de talon quotidiens, rien de bien optimiste…
La veille, je me dis que je suis « calu » (sic) de me lancer sur cette course dans cet état.
Je prends donc le départ de ce trail sans savoir si je vais pouvoir boucler l’épreuve…
A 9h, le peloton s’élance pour un tour du Lac de Charance. Je suis bien placé, donc pas trop géné.
Je prends mon rythme en écoutant mes sensations, plutôt bonnes. Je suis calé dans un groupe ou j’ai repéré des coureurs de mon niveau. C’est important d’être dans le bon tempo pour les premiers kilomètres.
Le tour du lac est bouclé avec un passage à proximité de la montgolfière pour un cliché sympa.
Puis on monte par paliers pour rejoindre le Canal de Gap. Sur le bord du canal, je déroule et je commence à sentir des tiraillements croissants dans le talon (au bout de 4 km, comme à l’entrainement) : c’est pas bon signe !
La première côte bien raide me rassure quelque peu car la douleur disparait à la marche.
Dans la portion roulante qui nous conduit à proximité de la chapelle de Sauveterre, les douleurs reviennent un peu, mais ne m’empêchent pas d’imprimer une bonne cadence.
Cette première partie du parcours est plaisante, même si le paysage n’est pas exceptionnel. Elle a le mérite de permettre une mise en route progressive.
A proximité de la chapelle de Sauveterre, les difficultés commencent :
D’abord une petite piste bien raide (la côte Trussard !) ou je marche alors que quelques trailers courent tout de même, mais sans grande efficacité.
Je constate avec satisfaction que je n’ai aucune douleur dans la montée, ça tombe bien, c’est le menu des kilomètres à venir.
Dès lors, j’oublie peu à peu mes inquiétudes pour ne penser qu’à la course.
Au dessus de la ferme des Rougiers, débute l’ascension du Cuchon, par un sentier droit dans la pente, ou il faut quelquefois mettre les mains.
La marche est bien sur obligée. Une lente procession se dessine et l’ascension se fait en silence, chacun économisant son énergie.
On entend seulement les bruits de pierres qui roulent sous nos pas et les respirations parfois bruyantes.
Au fur et à mesure que l’on prend de l’altitude, la vue devient splendide.
Comme on grimpe à la queue leu leu, il n’est pas très facile de prendre le temps de contempler le paysage pourtant magnifique.
J’aperçois quand même la montagne de Céüze, le lac de Pelleautier et Veynes dans notre dos.
A gauche, c’est une vue directe sur le pic de Bure.
L’ascension est longue (environ 800m d’un coup) et mes cuisses commencent à durcir. Je me fais doubler par la deuxième féminine et quelques masculins.
Arrivé sur la crête, je me surprend à bien relancer, preuve que le bonhomme est dans un bon jour.
Cette partie en crête puis la descente vers la Brêche sont bien techniques et décantent la course.
On a plus ou moins le pied montagnard !
Je double mon copain Hervé en lui prédisant qu’il va me rattraper dans les montées à venir.
A la Brêche, les collègues de l’ASCEE 05 m’encouragent, c’est très agréable ! Merci à eux.
Je suis maintenant super optimiste, constatant que mon tendon tient le choc.
Les jambes sont lourdes et dans la montée vers le relais et j’alterne marche et course.
Photo: Gap Trail Nature (En arrière plan, le Cuchon et le Pic de Charance)
Je fais la descente suivante sur un rythme soutenu, étant conscient d’être un peu faiblard dans les montées.
Au ravito de Guizière, « le plein siouplait », et je mange un peu de salé.
C’est reparti mais doucement : la montée vers Guizière est terrible et me contraint à marcher. Le terrain ne présente aucune difficulté car il s’agit de pâturages, mais le pourcentage est élevé.
Hervé m’a rejoint et me confie que ses jambes sont lourdes. Je lui suggère que tout le monde doit en être au même point à ce stade de la course.
En effet, un petit train de coureurs s’est reformé mais quasi personne ne double.
On aperçoit quelques cadors qui ont abandonné, signe que la bataille a du être rude devant…
Devant nous un caïrn semble marquer la fin de l’ascension… alors qu’on est en fait qu’à mi-pente. Ceux qui sont passés par là savent de quoi je parle !
Enfin le sommet se profile…
Une nouvelle descente assez raide et c’est le dernier mamelon, qui a un air de famille avec le précédent.
Il est quand même un peu plus digeste. Je gère la montée en calculant que je serai normalement en dessous des 3h à Charance.
Le passage en crête qui suit est agréable avec une belle vue sur le Champsaur.
Il faut néanmoins être attentif, car avec la fatigue, la chute est facile.
C’est loin d’être fini : la pente s’accentue et on perd de l’altitude très rapidement à travers un pâturage bien raide et plein de mottes qui tue bien les cuisses.
Le retour vers le col de Gleize est peu vallonné, mais j’ai du mal à relancer à cause des montagnes russes précédentes…
Quelques coureurs reviennent sur moi, mais je temporise jusqu’au col.
Une brève halte au ravito de Gleize, et je me lance à corps perdu dans la descente.
Sur la piste forestière en faux-plat descendant, je trouve un bon rythme et reviens sur les coureurs qui m’ont dépassé avant le col.
Cette embellie est de courte durée, car sur le « single » avec des pierriers, je n’ai plus trop de jus.
Le reste de la descente sera assez pénible. Je faiblis de plus en plus et suis contraint de marcher dès que ça remonte un peu.
Heureusement, on a rejoint le parcours du 12 km, et c’est motivant de doubler l’arrière garde du peloton.
La descente n’est pas si aisée, une jeune femme chute sans gravité devant moi.
Enfin, on franchit le canal. Je m’accroche pour terminer en dessous des deux heures trois quart.
Dernier écueil dispensable : un mur terreux glissant ou on s’accroche aux branches.
Retour à Charance, et l’arche d’arrivée me tend les bras.
Je suis exténué mais je lève les bras tellement je suis heureux de terminer cette course après les déconvenues que j’ai connu cet été.
J’ai à peine entendu les encouragements de mes petites femmes, qui m’ont vu trop tard pour me signaler leur présence. Pourtant je ne suis pas passé très vite !
Je suis 49ème de la course en 2h45’00, résultat inespéré qui conclut un scénario idéal (j’ai le tiercé dans le désordre, le vainqueur ayant mis 2h00’45!).
Je suis également 3ème du challenge national ASCEE, permettant à l’ASCEE 05 d’être à l’honneur sur le podium, à domicile.
Après m’être requinqué, l’après-midi n’est que plaisir avec la famille et les amis. Une journée qui restera forcément dans ma mémoire…
Bravo aux organisateurs de la course et à ceux du challenge ASCEE pour nous avoir proposé un si joli terrain de jeu.
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