L'auteur : marmotte_parano
La course : Courchevel Xtrail - 30 km
Date : 10/7/2011
Lieu : Courchevel (Savoie)
Affichage : 2348 vues
Distance : 30km
Objectif : Pas d'objectif
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Tout avait pourtant si mal commencé.
Après une Transjutrail marquée par quelques déboires au niveau du pied, j'ai enchainé douleurs au tendon d'achille et sous le pied. Autant dire que j'ai fait beaucoup de jus en juin. Beaucoup trop. Alors que le X-trail devait être l'objectif de la saison, au fur et à mesure des semaines séparant la Transju de cette épreuve, l'objectif rétrogradait au rang de « course pour se faire plaisir UNIQUEMENT ». Bref, le but était simplement de profiter des paysages sublimes que l'organisation nous promettait, ce qui est déjà pas mal en soit.
Quelques jours avant la course, des symptômes d'une carence en magnésium se font sentir, paupières qui tremblotent, fatigue générale, bref je vous le dis, tout avait pourtant si mal commencé !
Le matin de la course, je me réveille avec la certitude que quelque chose cloche. Un coup d'œil sur la montre m'apprend que ça doit faire déjà 20 minutes qu'on devrait être partis avec Emilie . Les 2 réveils distants de quelques minutes pour se lever à 4h n'ont eu aucune prise sur nous 2 . Gros coup de speed. En 5 minutes chrono, je mets mes lentilles, on prépare un petit déj' pour le trajet, on s'habille et nous voilà partis pour Courchevel. C'est donc dans la voiture qu'on prend un petit-déjeuner, le ventre un peu noué par tant de stress.
Je vous le dis, tout avait pourtant si mal commencé !
On arrive à 6h55 (!!), il nous reste donc encore 1h pour récupérer nos dossards et nous préparer. On retrouve mes parents venus nous supporter sur le parcours. Le site de départ est sympa sous les tremplins olympiques. Et c'est sans aucun échauffement qu'on se place au départ après avoir failli oublier de bipper le dossard à l'entrée du parc.
Je retrouve dans le sas de départ Greg de l'AVOC. Lui-aussi expérimente les bâtons en course. Juju est aussi là de l'AVOC. Ça fait plaisir de voir des têtes connues.
Le jingle de départ est lancé. Un battement de cœur qui accélère, accélère, accélère et une voix qui égraine les secondes en anglais de plus en plus rapidement. Five, ....., four, ...., three, ..., two, .., one, ., let's gooooooooooo !
Et nous voilà, tous partis à courir comme des dératés, droit dans le pentu. La première côte, elle est sévère ! ça calme d'entrée !
Et moi, comme un petit chien fou, je pars comme si je partais pour un 10km. Rapidement, le cœur bondit dans la poitrine, tous les voyants passent au rouge dans ces petits sentiers forts sympathiques.
Nan, mais je vous le dis, tout avait pourtant si mal commencé !
Je ralentis donc l'allure, jusqu'à ce que Greg me rattrape. Il en chie pas mal aussi dans cette montée en forêt mais ça ne l'empêche pas de me prendre quelques dizaines de mètres en arrivant dans la partie roulante à Courchevel 1850. C'est dans la montée qui suit, que j'ai une illumination et si la Grande Ourse que j'ai devant les yeux ne serait pas un symptôme du début d'un hypo. Une sporténine, et hop les cadrans passent au vert !
Faire un début d'hypo dans les 30 minutes qui suivent le départ, vous l'aurez compris, tout avait pourtant si mal commencé !
Je rattrape Greg et Sophie, la 3ème féminine dans un magnifique single qui grimpe régulièrement dans la forêt. Sophie me prévient que la montée est longue, mais puisque tout va bien, je commence à prendre de l'avance sur tous les 2. Je rattrape quelques coureurs dans cette montée qui nous mène au 1er ravito.
Ce 1er ravitaillement est bien situé au milieu des vaches, mais je ne m'éternise pas, choisissant sur un coup de tête de ne pas compléter mon camel. Du coup, pendant 1h (jusqu'au ravito suivant), je vais me rationner pour ne pas tomber en panne sèche ... Quelle idée de m....
Après une courte descente, j'attaque une seconde montée sur des sentiers qui ne sont pas forcément des sentiers type GR, on évolue sur une crête en suivant de loin en loin les marquages orange. La vue est magnifique, et ce single au milieu des roches, des alpages et des fleurs est un bonheur. Je n'arrive malheureusement pas à courir, cette cheville me tire toujours un peu. Je marche donc même dans les parties plates. Heureusement elles ne sont pas nombreuses pour le moment.
Enfin au sommet, un super sentier balcon nous ramène vers une piste dans le vallon en-dessous. Alors que ça faisait un moment que j'étais tout seul, voilà que quelques coureurs me rattrapent, profitant de mes difficultés à allonger sur le plat.
Un Mauriennais me rattrape justement, qui me reconnait et que je connais de nom. Je l'aide à sortir un gel de son porte-gourde puis il s'envole, apparemment en meilleur état que moi. L'alpage est très bien entretenu, c'est un plaisir pour les yeux. Puis on quitte de nouveau la piste pour une trace de vache qui coupe droit le pentu pour rejoindre un autre sentier. Content d'avoir des bâtons dans ces cas-là. Puis j'aperçois le deuxième ravito que je n'attendais pas si vite (normal pour moi il était au 20ème et pas au 15ème km !!)
Cette fois-ci, pas d'hésitation, je remplis correctement ma poche, je m'alimente un peu. Je vois Sophie me doubler et du coup je pars du ravito avec pour objectif de la tenir un peu. C'est sans trop de problème que je la rattrape sur cette piste qui nous mène au col des Saulces. Beaucoup de coureurs semblent souffrir, du coup avec mes bâtons je rattrape pas mal de coureurs. Je discute un peu avec Sophie, puis je file profitant de mon regain d'énergie. Au Col, on a la Grande Casse juste en face et il y a pas à dire, je m'en mets plein les yeux !
Puis c'est une piste bien raide dans laquelle je continue de me faire plaisir. Je croise alors mes parents qui m'encouragent.
Mon père me prévient qu'une grosse montée nous attend ensuite, mais je l'avais repérée sur la carte celle-là ! Je quitte la piste pour un sentier balcon bien tracé où les coureurs du 53km nous laissent passer. Ça semble dur pour eux !
Puis le marquage nous envoie au milieu d'un dédale de pierre, d'alpage aux trous piégeurs (certainement un vieux pierrier recouvert de végétation). C'est assez difficile de se concentrer à la fois sur le marquage et sur ses chevilles. Résultat, on voit des coureurs éparpillés un peu partout, errant dans une direction globale, le but étant d'aller en face ! Puis c'est LA montée. La dernière, disons que c'est un mur qui mène au col de la Grand Pierre à 2400m. Le sentier monte en lacets et sur ces lacets, les organismes souffrent ! Tous ? Non, un irréductible gaulois a dégainé ses bâtons et monte comme un beau diable, doublant à qui mieux-mieux les autres participants. J'arrive en haut bien content de moi. Une belle vue me récompense de ces efforts.
C'est tellement beau que j'en sors mon portable pour prendre quelques photos, avant de me faire photographier par les orgas. (un grand merci d'ailleurs à l'organisation de nous donner accès gratuitement aux photos prises pendant la course, ce n'est pas si courant pour être souligné)
Et c'est parti pour une crête de rêve ! Un single joueur au milieu d'un paysage lunaire mais vivant avec ses touffes de végétation. La pierre est blanche et le sentier contourne des « cratères ». Et tout ça sur une crête par moment vertigineuse. Tout le monde a l'air de souffrir sauf moi ! Je galope (en tout cas, c'est mon impression) sur ces crêtes. Je double des participants crampés (du 53km comme du 30km).
La descente n'en finit plus, c'est de plus en plus raide, il y a personne devant, personne derrière. Je croise quelques randonneurs dont un qui me signale que je suis 43ème.
Enfin j'entends de l'eau, et le sentier bifurque sur une piste en faux plat descendant. Je rattrape un coureur qui n'en peut plus.
Il commence à y avoir du monde au bord du chemin, moi je dis, ça sent le ravito. Effectivement il est juste là !
Un organisateur avec un genou dans une attelle me remplit ma poche vide, pendant que je me jette sur des barres aux fruits.
Allez, plus que 5km ! La piste est plutôt descendante au départ, puis ce sont alternativement des petites montées et des plats qui se succèdent. C'est long, je n'en vois pas le bout, heureusement, tous les km sont indiqués.
Je marche dès que ça monte, de toute façon, il n'y a personne derrière et devant, à ce que je vois, non plus !
J'attends Emilie sur la grande pelouse de l'aire d'arrivée. Elle signera finalement une belle 9ème place féminine.
Après avoir pris une douche à la piscine (attention, cependant, les douches se situent à quelques km à Courchevel 1550), on profite du repas (très bien d'ailleurs !) avant de se poser dans l'herbe devant un spectacle de fauconnerie. Une belle initiative de la part des organisateurs ! L'autre belle initiative est le trophée remis à chaque vainqueur, un arbre à planter dans son jardin !
Si je devais faire un bilan de cette course, je dirais que je suis très satisfait de ma course où l'objectif de se faire plaisir a été pleinement rempli même si tout avait pourtant si mal commencé !
Merci à Papa/Maman d'avoir été là !
Comme toujours, merci beaucoup aux organisateurs et aux bénévoles pour cette course magnifique qui gagne à être d'avantage connue et reconnue !
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2 commentaires
Commentaire de @lex_38 posté le 19-07-2011 à 21:57:14
En effet, tu avais rassemblé tous les éléments pour rater ta course!
Et finalement tu assures bien! Les photos donnent envie, ça avait l'air magnifique là haut! Par contre, tu as couru tout le long les bras en l'air? :-D
Allez bonne récup et à une prochaine!
Commentaire de Schtroumpfette74 posté le 19-07-2011 à 22:02:13
de superbes photos qui donnent envie de pouvoir prendre le départ l'année prochaine !
Bravo pour cette belle course même si tous les éléments étaient réunis pour que ça se passe moins bien ! Tu as oublié de mentionner ta prépa champagne/haribo qui a du te donner des ailes dans les montées dré dans le pentu !
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