L'auteur : ThierryF
La course : Trail de L'Escalo - 22 km
Date : 13/3/2011
Lieu : L'Escale (Alpes-de-Haute-Provence)
Affichage : 1793 vues
Distance : 22km
Objectif : Se défoncer
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En manque de compétition depuis fin janvier, j’attendais ce Trail de l’Escalo avec une grande impatience. En plus, c’est mon retour programmé sur trail, suite à l’interruption obligatoire depuis l’été 2009 pour cause de tendinite. Peu importe la météo très pessimiste, je suis décidé à m’y rendre coûte que coûte.
A l’approche du départ, la météo est clémente, c’est simplement couvert avec un peu de vent.
C’est très rassurant pour la suite, mais toujours l’interrogation habituelle sur la tenue à adopter…
A 8h30, tous les coureurs sont massés sur la ligne et là… petite originalité : un départ fictif donné depuis le centre village.
Le peloton de coureurs suit la moto ouvreuse en petites foulées et chemine groupé jusqu’au bout du goudron, environ 500m plus loin.
Là, le départ réel est donné après une petite pause et un dernier pipi pour certains.
Les 70 coureurs inscrits sur le 22km et le 40km s’élancent sur une piste forestière, à l’assaut de la première difficulté du jour. Comme prévu, cela grimpe fort dès le début.
(photo Jean-Marie Plume)Au bout de 100m, se produit une première chute sans gravité, juste devant moi : un coureur qui s’est pris les bâtons ou les pieds dans une racine, et que j’évite de justesse.
Le pourcentage s’accentue encore et invite la majorité des coureurs à marcher.
C’est une montée par paliers, avec des portions très raides suivies de parties plus douces.
Étant toujours un peu long à la détente, je suis placé un peu loin et j’essaye de limiter mon retard sur un groupe d’une dizaine d’unités, alors que déjà l’avant-garde de la course a disparu de mon champ de vision.
Je trouve peu à peu mon rythme et première satisfaction : l’écart avec les coureurs qui me précèdent est stable et les sensations sont bonnes.
Au bout de 2km environ, une petite descente me permet de relancer et rejoindre un copain qui est engagé sur le 40.
La deuxième partie de la montée est encore plus raide plus étroite et le sol composé de terre et de galets est plus glissant. On alterne raidillons et replats.
Je recolle aux coureurs qui me précèdent et un petit train d’une dizaine d’unités se forme. Je reste bien calé dans ce groupe en essayant de ne pas trop laisser de forces, je m’alimente un peu et m’hydrate régulièrement.
Quelques gouttes de pluie me rappellent que la météo est incertaine ; j’ai une petite pensée pour mes collègues de club en train d’en découdre sur le trail de la Sainte Beaume, ont ils le même temps favorable ? (j’apprendrai plus tard que leurs conditions de course étaient très difficiles : pluie, vent, froid)
Au 5ème kilomètre, ouf, le premier sommet est atteint.
Je me lance dans la descente avec combativité et je profite d’un tracé roulant mais sinueux pour dépasser 2 coureurs. Les genêts et buissons fouettent et griffent mes jambes nues mais je fais surtout attention aux quelques branches à hauteur du visage.
Notre petit groupe est maintenant éparpillé. Je me retrouve idéalement placé à la poursuite de 2 coureurs.
Je fait l’impasse sur le premier ravito pour garder le contact avec le duo devant moi qui a un excellent rythme.
Dans la deuxième grosse difficulté du jour, je dépasse ces 2 coureurs et je constate qu’ils sont engagés sur le 40km, grâce à la couleur bleue de leur dossard. Je suis désormais en tête de mon ancien groupe, mais j’estime avoir un retard important sur les tout premiers.
La montée vers le sommet du (ou de la) Ruth est très très raide mais j’essaye de marcher à un rythme correct.
Le passage sommital en crête est très venté et heureusement le parcours replonge très vite sur le versant ouest, mieux abrité.
On est environ au 10ème kilomètre, et je me lance vaillamment dans la deuxième descente, en essayant de maintenir l’avance sur mes poursuivants. Mes jambes répondent bien malgré les efforts accomplis jusque là.
A la bifurcation 22/40, on m’indique que je suis 4ème et mes pensées vagabondent vers un podium vétéran 1 potentiel.
Sur le sentier monotrace qui suit, je ne vois plus de rubalise et m’interroge un peu. Je guette cette fameuse rubalise en pestant contre mon inattention d’après bifurcation (ouais, ton podium, il est pas fait mon gars !)
Quelques minutes plus tard courues sur ce sentier et toujours pas de rubalise. Je m’inquiète vraiment, mais comme l’orientation de ce sentier me semble bonne, je préfère prendre le risque de continuer plutôt que de rebrousser chemin.
Ca fait maintenant un bon kilomètre que je suis sur ce p*** de sentier et toujours pas de rubalise. Je pense que je suis en train de faire n’importe quoi et que je vais finir par être complètement paumé, mais bon, c’est trop tard pour faire demi-tour.
Petite lueur d’espoir, j’aperçois un 4 x 4 un peu plus loin, et cela ressemble au ravito de l’aller. Eh oui, c’est bien cela ! Les bénévoles ont l’air surpris de me voir arriver et je leur dis que je pense m’être trompé de chemin. « Non non, c’est bon » me répondent ils et ils m’indiquent un nouveau sentier : « c’est par là, 6 kilomètres de descente ». Je les avertis qu’il n’y a aucune rubalise depuis la bifurcation mais cela ne semble pas les étonner plus que ça !
Enfin rassuré, je me jette dans cette descente monotrace en me promettant d’être hyper attentif au balisage.
La descente est assez variée alternant sentiers, piste, puis tracé dans la lande. Le décor est sympa, mais je reste concentré sur la rubalise ! Je commence à sentir la fatigue et j’ai du mal à évaluer mon rythme (je suis isolé depuis le 10ème kilomètre !)
Retour sur le bitume avec un petit détour dans les quartiers résidentiels de l’Escale avant de rejoindre l’arrivée. Je croise les 2 premiers arrivés, qui font leur récup. Ils m’encouragent alors que je les félicite en retour.
Dans les derniers hectomètres, un ami spectateur me confirme ma 4ème place.
Sitôt la ligne franchie, un coureur qui vient d’en terminer me dit qu’il a involontairement coupé quelques hectomètres et que je suis sans doute devant lui. En effet, je suis cinquième sur la feuille d’arrivée ! En recoupant nos courses respectives, on constate que je devrais être classé avant lui. Sportivement, il me propose d’échanger nos places, puis on continue à discuter au buffet d’arrivée.
Plus tard, le buffet froid prévu par l’organisation permet de se requinquer en attendant l’arrivée des 17 concurrents du 40km.
Je dresse un bilan très positif de cette matinée : bonne pioche pour la météo, joli résultat perso et pas de problème de tendon pendant la course.
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1 commentaire
Commentaire de chorizo13 posté le 15-03-2011 à 18:01:00
bravo, super course
j'ai eu le même flip que toi dans ce monotrace sans rubalise, et c'est super stressant
pour moi une journée sans comme j'en avais jamais connu
encore bravo
yves
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