Communauté des sports d'endurance

Nous on est au km 122 et toi ?

On a pris du retard avec les arrêts, on en est au km 115.

Bon on ralenti pour se retrouver est se ravitailler ensemble.

Hé non ce n'est pas un conversation de course, simplement un échange entre voitures. Le covoiturage étant de rigueur les uns et les autres ont fait quelques détours avant de filer en direction du Val de Travers, d’où la nécessiter de prendre réciproquement nos marques.

Voilà donc une chose qui s'annonce bien. 75km (2952m+) pour découvrir cette région, depuis Couvet en Suisse, et aussi se dégourdir les jambes. Nous sommes 8 du club à être venus : 5 sur le 75, 1 sur le 42km/1346m+, et 2 sur le 21km/722m+ de quoi faire plaisir à tout le monde.

Le tour du bourg est vite fait. Ancienne cite industrielle elle a perdue de sa superbe avec le déclin de l'industrie de la maille (à partir des années 1970), de nombreux professionnels se sont reconvertis dans l'industrie horlogère en allant dans les vallées voisines. C'est tout ce que j'ai appris en discutant pendant la première partie de la course avec mon voisin de foulée qui, naturellement est du coin. Bref dans le bourg en dehors de la superette, ou nous avons acheté de l'absinthe, nous avons apprécie la fromagerie et la Boucherie sociale. Boucherie sociale tenant son nom du fait "qu'il y avait des gens pauvres et qu'ici on vendait de la viande pas chère". Au passage nous remarquerons qu'il y a une "action" sur les saucisses à l'absinthe, c'est à dire une promo. Promo ou pas promo : on a acheté, on a consommé et on s'est régalé.

Les emplettes terminées deux formalités à réaliser. D'une part le retrait des dossards, tout en repérant les très belles infrastructures de départ, puis encourager les tout jeunes coureurs qui font leur tour aujourd'hui. D'autre part rentrer au refuge pour nous préparer le repas ce qui, géré collectivement sera facile et gustatif.

Le refuge/gîte, la Maison de Champ-Petit est une ancienne colonie de vacances qu'une association tente de remettre en activité. Il y a la l'énergie d'une histoire et le confort d'une maison rénovée. Cela nous convient bien, même sur dimensionnée par rapport à la taille de notre groupe on y trouvera la chaleur que l'on souhaite. Les sanitaires et la cuisine sont neuf, fonctionnels et impeccables ; les autres travaux d'embellissements continueront à se faire petit a petit.

http://www.champ-petit.ch/

Soirée plaisante, nuit réparatrice, il est 5h le réveil sonne et dans la foulée le chant de la cafetière, le bruissement des couteaux répartissant délicatement la confiture sur les tranches de brioche se font entendre.

Après une descente prudente en voiture car le chemin a été bien raviné par la pluie de cette nuit, nous voilà au départ. Les informations données sur place sont à peine plus encourageantes que la veille : plafond bas, pluie ; il semblerait que l'on évite la neige au Chasseron. De toute façon nous avons tous dans le sac un maillot au sec, une veste de pluie, une couverture de survie en plus de la poche à eau et de quelques victuailles. Même si les ravitos, nommés contrôles ici, sont très proches les un de l'autre l'autonomie prime.

Indépendamment de la météo nous bénéficions d'un rayon de soleil personnel puisque les " 21 km " sont venus au départ pour nous encourager (leur départ n'est qu'a 14h).    

7h15 : Hop !   Hop !  Hop ! C'est parti ! Cela commence par une très longue partie de plat permettant d'étirer le peloton bien que nous ne soyons pas très nombreux. En tout cas cela permet de s'échauffer tranquillement. De toute façon je préfère avoir cette portion au départ qu'a l'arrivée. Ensuite, au détour d'un changement de direction on rentre dans le vif du sujet. C'est l'occasion de doubler le "Fermeur" (le fileur du dernier) qui a préfère se positionner là par commodité. Les deux plus grosses difficultés sont dans la première partie de course : le Soliat (~1376 m à la Baronie vers le 14^ème Km) et le Chasseron à ~1600 m (vers le 40ème). La montée est longue mais sans grosse difficulté le tout est de prendre un rythme : le bon. Au fur et à mesure le temps se bouche un peu plus, on termine dans les nuages et la pluie. En dehors des coups de vent au sommet la température n'est pas trop fraîche. Une fois la bascule réalisée la descente est longue, souvent sur des allées forestières, des chemins d'exploitation, et des routes. Sur l'ensemble du parcours il y aura pas mal de liaisons route relativement longues, c'est un peu dommage. En regardant la carte on se rends compte qu'il n'y a pas forcément beaucoup d'autres possibilités viable, et de toute façon le descriptif du parcours est explicite sur ce point.  

Pour le moment nous n'en sommes qu'au 28km et c'est la séparation entre le marathon et le 75. Les premiers obliquent en direction de Fleurier pour revenir ensuite sur Couvet. Quand à nous nous continuons tout droit dans la "colline". Façon de parler puisque l'on aborde la seconde grosse difficulté le Chasseron.

Super passage, les gorges du Breuil puis dans l'enchaînement celles de la Poëtta Raisse. Entre les parois il n'y a de la place que pour le torrent et notre petit chemin. La brume et le peu de luminosité donne à l'ensemble un aspect et une ambiance toute particulière. De cascade en pont de bois, on s'élève petit à petit vers le Chasseron qui est à la fois le poins le plus haut du parcours et pratiquement celui le plus au sud. De là haut, les jours de beau temps on a vue sur la France, là pas de perte de temps, le vent souffle un peu et "ça fricasse" coté température.

Grandes descentes successives dans les pâtures (cela glisse autant si non plus que la boue) pour traverser l'ensemble du Val, après une remontée vers 1100m aux alentours des Dénériaz, et se retrouver à l'ouest par rapport à Couvet. Bien que soit disant roulante la seconde partie du parcours comporte quelques beaux passages et quelques difficultés à ne pas négliger.  Plus nous avançons plus la présence des samaritains (les secouristes) est fréquente, le plus souvent en complément des contrôles. Il y a toujours du monde ou des familles à ces points de passage et sans que cela soit la grande foule l'accueil est agréable et la logistique convenable.

Après le "Chapeau de Napoléon" (vers le km 55) le parcours surplombe la vallée et les villages de Fleurier, de Val de Travers puis de Couvet. Il y a toujours un détours ou une butte de plus et on à l'impression que l'on ne vas jamais redescendre. Ce qui naturellement arrive quand même à un moment.

Comme à toutes les fins de course, petite collation, prise de nouvelles des uns des autres, douche et massage décontractant (Merci Nadège) et pour conclure une pasta (qui n'est pas terrible). C'est pas bien grave, au Gîte nous avons tout ce qu'il nous faut et nous aurons largement le temps d'échanger nos impressions de course… voire de la refaire.

Laurent / ASR Trail 78