Voilà, ce samedi, j'ai décidé de voir ce qu'il pouvait bien se passer lorsque l'on court plus de 3h00 (mon max jusqu'alors : 1h45 !).. Une sorte d'avant goût d'un hypothétique futur marathon. Juste à côté de chez moi, à l'occasion de la fête des sports, la ville organisait pour la 3ème fois la "Ronde de jour". Principe : faire un maximum de tour de l'étang de Saint Bonnet (2,5 km) en 4 heures. Je connais bien l'endroit, il ne me restait plus qu'à savoir dans quel sens il fallait tourner. Au choix, un sens avec une méga côte en goudron, une belle descente et beaucoup de faux-plat descendants (ma solution préférée), ou évidemment, le contraire... Pas de bol, ce fut.. le contraire... La température n'est pas très élevée pour un 29 mai, mais quand même, le soleil cogne, et fait que les 23-24° en valent bien 27-28... L'heure du départ est fixée à 15h00, et j'ai horreur de courir l'après-midi. Faudra faire avec ! Pour finir de planter le décor, le parcours est à 80% fait de sentiers, et le reste de goudron.

A mon arrivée sur place, je vois que beaucoup d'individuels sont des trailers, et qu'ils ont tous mis les chaussures de trail.
Je vais chercher mon dossard, et on me donne une carte avec un code-barre à scanner à chaque tour. Il y a plusieurs équipes, avec une grosse représentation des coureurs de Ruy, et des amis de Villemoirieu. L'ambiance est relativement sympa.

Bon, je suis venu pour voir, et pas pour me déchirer (enfin pour essayer !). Donc, pour le départ, je ne me prends pas la tête, et je laisse partir les bourrins. En fait, je me suis retrouvé dernier très rapidement (bon, il n'y avait pas foule non plus, ptet 15 individuels et 5 ou 6 équipes). Je recolle aux deux féminines au bout d'un km, et je me cale pour essayer de faire ce que j'ai décidé, soit un petit 10 km/h des familles, histoire de faire 40 km au final... Je me la joues cool, discutes un peu. Une des deux comparses lâche rapidement. sans surprise, j'avale la première côte à 5%, en me prennant un peu les pieds dans les racines. La descente en goudron n'est pas très agréable. Un faux plat montant sur 1 km nous fait boucler le tour. Je découvre le ravito : eau-orange-banane avec peau-pomme-4 quarts-pruneaux avec noyau. Bref, j'ai décidé de m'arrêter chaque tour pour boire un verre d'eau, et essayer de manger qq chose. Ce sera pomme.

La première heure, soit 4 tours, la féminine fait du yoyo, je vois bien qu'elle est un peu vite. Pour moi, c'est comme à l'entrainement, sauf que le cardio ne redescend pas. Ca m'énerve, c'est à chaque fois pareil en compet. Ce doit être un effet de l'adrénaline. Je finis par lacher la petite dame. Les coureurs des équipes me doublent comme des obus.

Les deux tours suivants sont sans encombre, sauf que je sens que les pommes me travaillent l'estomac. Je me rabats sur les bananes. 7 tours, 1h45, je rentre dans l'inconnu. Jusqu'à 2h15, pas d'effets notables. Marre des bananes, je me rabats sur les oranges. Les cuisses commencent à se faire sentir, ainsi que le mollet gauche, mais sans plus. Le cardio dérive, mais je garde mon allure.

11 tours, 2h45, là, ça commence à devenir gênant. On va essayer de lever le pied. Le 12ème tour est synonyme de 30km. Je pense à mon copain totoro, mes jambes durcissent, je monte en marchant la pente à 5%, la grosse descente en goudron fait mal. Plus personne ne me double, beaucoup de gens marchent, la dernière heure, va être longue. Je me dis que je vais faire 2 tours au lieu de 4 en une heure. que je suis carbo, le 13ème tour est déprimant. Je reprend un tour à un traileur tout de même, il me dit "on peut encore en faire 2". L'est fou lui...

Bon, je m'accroche, je relance un peu le 14ème tour. A la fin, il reste environ 20 minutes de course, soit assez pour boucler un 15ème tour. C'est là qu'en discutant avec un gars du csbj échoué un peu comme moi, que j'apprends que si on passe la ligne avant les 4 heures, il faudra faire un tour de plus pour ne pas être disqualifié... Heu, là, non, merci... Lui, il n'a pas non plus envie, donc on se fait le dernier tour tranquillou, histoire d'arriver juste après les 4h !

Mission accomplie, je passe la ligne au bout de 4h00 et qq secondes (s'il avait fallu, je me serai caché dans les buissons en attendant !).

Bon, ce soir, c'est clair, j'ai mal aux cuisses, mais j'ai beaucoup appris sur moi, et je comprends dans ma chair pourquoi un marathon, ça se prépare. J'ai fait envrion 38km, c'est la première fois que je cours autant. Bon, j'aurai bien voulu faire 40, histoire de narguer totoro, mais là, c'est promis, je ne ferai plus le malin ! Je sais bien que mes sorties longues ne sont pas assez longues, et donc que sérieusement préparer un marathon n'est pas à ma portée pour l'instant.

Place à un repos annuel de 4 semaines (c'est la période des pollens, j'évite de courir), j'ai déjà hâte de relacer mes nimbus...