Récit de la course : Marathon "Paru Vendu" Halloween 2005, par hérisson
Et le cligno fut mis à droite...
Là où se séparent les deux courses, semi à droite et marathon à gauche, je n’hésite pas : j’enlève mon dossard et vais franchir la ligne d’arrivée du semi alors que je m’étais inscrit pour faire les deux boucles. En fait depuis une bonne demi-heure j’ai quasiment arrêté ma décision : je vais me contenter du semi… Pourquoi ? Difficile de répondre à cette question !
Pourtant vers 19 heures, au départ de la course, tous les clignotants sont aux vert : conditions météo pas trop mal malgré un vent de sud en rafales et puis je me sens en forme depuis quelques temps ; c’est ce qui a motivé ma décision de m’inscrire sur le 42 km.
Petit coucou au Blueb dans le gymnase, le Bœuf, lui, est aux abonnés absents bien qu’il soit sans doute dans les parages.
Je passe sur l’arche qui s’effondre victime du vent ou de la poussée des coureurs et c’est le bang du départ : bousculades ordinaires vu les centaines de coureurs présents : bon sang, certains ne sont pas là pour rigoler ! : faut dire aussi que la présence du meneur d’allure « 3 heures » juste devant moi, ne contribue pas à apaiser l’atmosphère : il faut voir quelques enragés prêts à en découdre pour pouvoir courir à la droite (ou à la gauche) du « père » !
Durant les premiers kilomètres, je ne pense qu’à éviter la chute et me tordre une cheville, à ne pas renverser de coureurs : c’est étroit, ça frotte pas mal, impossible de me faire une juste idée de mon allure. J’ai de bonnes sensations malgré l’échauffement réduit à néant pour cause d’attente à la consigne anormalement long ! Pas d’emballement : il est vrai que la nuit les repères et les sensations ne sont pas les mêmes que le jour ; à l’entraînement j’ai très souvent l’impression de courir plus vite la nuit : impression ou réalité ?
Après des passages au-dessus ou au-dessous de voies exprès et des emprunts d’ « escargots », nous voilà sur les voies sur berges le long de l’Isère : premier ravito que je loupe (sans doute pas assez de bénévoles pour la distribution des bouteilles) ; une âme charitable viendra m’abreuver – merci à elle - alors qu’un idiot devant moi, après avoir bu trois goulées, jette sans sourciller sa bouteille dans le fleuve, de l’autre côté du parapet !
Après les quais, le circuit prend la direction du sud (ouille le vent !) et traverse des quartiers du centre : c’est fou ce qu’il y a comme mobilier urbain à Grenoble : poubelles, bornes et barrières, bancs…Sans compter les marches de trottoirs plus ou moins hautes, les plans inclinés ; les séparateurs de chaussées…Il faut dire que je progresse dans un petit peloton et que ma visibilité sur les obstacles est assez réduite ; quelques coureurs infortunés « s’enlaceront » bien malgré eux dans des quilles de chantier ou autres potelets métalliques…
Kilomètre 10 biiiiiipppp :- on est parti depuis 43 minutes - puis ravito : cette fois je tiens ma bouteille ; je commençais à sérieusement me dessécher.
Et puis si je me souviens bien c’est ici que j’ai pris un coup de « moins bien » non pas à cause des jambes mais à cause du mental : « je suis parti trop vite », « je ne vais pas aller au bout », « y’a du vent », « je m’ennuie », « j’aime pas ce parcours »… Il faut dire que pour confirmer cette dernière impression, après la visite des rocades de Grenoble, on est obligé, bien souvent, de courir sur le côté des avenues, le long des files de voitures bloquées à cause de nous. Ah oui, autre chose que je n’aime pas : ces allés retour où l’on se croise et où il faut aller tourner derrière un cône dans le noir tout au fond d’un parking. Vraiment je ne me vois pas refaire cela une deuxième fois…
Le ravitaillement du quinzième kilomètre devait être là dans ce resserrement de spectateurs et de coureurs du marathon ékiden mais je n’ai rien vu : ni eau, ni fruits secs …Bah, tant pis cela tiendra bien comme cela jusqu’à l’arrivée ; mais quand même une course de cette dimension ne pas avoir prévu de longues tables de ravitaillement dans des espaces dégagés, cela pêche un peu !
Le meneur d’allure des trois heures est toujours à ma portée (50/100 mètres, cela dépend des moments) : je me fais la réflexion qu’il ne semble d’ailleurs pas avoir une allure vraiment régulière ou plutôt c’est moi… Bon peu importe ; allez, si j’accélérai maintenant que j’ai vraiment intégré l’idée que je m’arrêterai au semi. J’ai la bouche et la gorge de plus en plus sèches mais les jambes répondent bien à ma petite accélération : je reprends du terrain sur le drapeau des « trois heures » et après quelques passages dans des zones bien peu accueillantes : travaux du tram, passages dans la quasi obscurité, la sono de la ligne d’arrivée se fait entendre ; je manque rentrer dans des coureurs qui arrivent en sens inverse : je me suis égaré ? Ce sont eux ? Je comprends que ce sont les marathoniens qui partent pour leur deuxième tour et qu’ils ne sont pas aiguillés du bon côté de la chaussée (manque de signaleurs ?)
Là où se séparent les deux courses, semi à droite et marathon à gauche, je n’hésite pas… La suite vous la connaissez…
Et la conclusion :
- Je réalise un semi honnête en 1h30 mais j’étais parti pour en faire le double !
- Un marathon ne s’improvise pas (j’ai pensé m’inscrire à Grenoble il y a seulement une dizaine de jours) : les jambes étaient prêtes à faire les 42 km mais pas la tête : à partir de là il est facile de se trouver de bonnes excuses pour arrêter. Je crois qu’au départ je n’avais pas « intégré » la distance ni le fait qu’il faille faire deux tours de circuit.
- Je n’étais pas assez hydraté et dans un deuxième tour je pense vraiment que j’en aurais souffert d’autant plus que le ravitaillement du 20ème km n’existait pas
- Super d’avoir couru avec le Blueb et le Bœuf même s’il n’y a pas eût d’aab pré ou post course. Avec le Blueb on s’est quand même « fait » une assiette de pâtes assis par terre !
- Une course avec de gros sponsors et une volonté d’être au niveau du marathon de Lyon mais de gros « couacs » au niveau des ravitaillements (insuffisants ou inexistants), du parcours (trop de véhicules, de zones éloignées du centre ville), du chronométrage (pas de chrono sur le parcours ni à l’arrivée)
- Prochain objectif –et oui, il faut bien rebondir – le semi de Beaune !
Merci et bon sport à tous !
Hérisson
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