L'auteur : claude41
La course : Trail Nivolet-Revard - 49 km
Date : 2/5/2010
Lieu : Voglans (Savoie)
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Distance : 49km
Objectif : Pas d'objectif
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Ce Nivolet Revard 2010 me laissera un goût amer, comme un sentiment d’inachevé.
Je m’en vais vous raconter tout ça !D’abord, tout part d’un défi lancé par notre fils ex-chasseur alpin basé à Chambéry. Dans un mail envoyé début janvier au club (ASPTT Blois), il se faisait fort de parcourir les 49km du Nivolet Revard, ses sentiers d’entraînement lorsqu’il portait le fameux béret des chasseurs. A l’époque, il avait 15 ans de moins et également quelques kilos de moins. Bien sûr, nous, ses parents et quelques autres du club marchèrent dans la proposition. Avec ma femme, nous intégrâmes ce trail dans la prépa devant nous conduire au GRP fin août. En fait, il n’y eut pas de défi, car trop pris par ses obligations professionnelles et peu préparé pour ce genre d’épreuve, notre fils déclara forfait, nous laissant nous débrouiller seuls !
Arrivés en début de semaine, nous avons tout loisir de repérer le parcours, enfin quelques parties du parcours comme le passage du Croc, le col de Pertuiset, la Féclaz, le Revard et bien sûr le pas des Echelles, MAGNIFIQUE.
C’est donc avec une grande impatience que l’on arrive au samedi pour retirer nos dossards, accueil sympa, ambiance bon enfant. Samedi soir, nous rejoignons nos camarades de club et d’un club ami au camping de St JEAN DE CHEVELU, pasta party, préparation des équipements. Il pleut toute la nuit, et dans le camping car, on entend bien la pluie tomber !Dimanche matin, il pleut toujours, mais ce n’est pas ça qui va dégonfler notre moral à toute épreuve. Il faut juste adapter la tenue !
7h30, nous sommes à pied d’œuvre, je craignais des difficultés pour me garer avec le camping car mais les bénévoles sont aux petits soins, je trouve un emplacement à quelques mètres du départ.
8h00, ça y est, les 600 coureurs s’élancent pour quelques heures, un peu plus de 4h pour les premiers et beaucoup plus pour les coureurs de mon espèce, kilos en trop (non, non, vous ne saurez pas combien !), pas assez d’entraînement et trop de bières, pour reprendre la formule de la femme de mon président de club. D’autant que dès le début, on est dans le vif du sujet, grosse côte pour atteindre le haut du village de Voglans. Comme d’habitude, je comptais sur les premiers kilomètres pour m’échauffer, là, je suis chaud dès les premiers mètres.
Régine est déjà loin devant, elle aime quand ça monte, et ce ne sont pas les kilos superflus qui la gênent ! Je ne la reverrai qu’à l’arrivée, comme d’habitude. Les 2 coureurs du club ami, Courir à St Gervais, Cisco et Guy sont partis avec la première moitié du peloton, on ne les reverra qu’à la tartiflette. Patrick, mon camarade de l’ASPTT, découvrant là une vraie course de montagne n’est pas mieux que moi et erre quelques mètres devant.
Première descente, je peux enfin mettre sur le mode course à pied, ce n’est pas brillant, il n’y a qu’une dizaine de coureurs derrière moi. Jusqu’à Fournet, je tente de reprendre mon souffle et le reste ! La montée sur les crêtes au-dessus de Pragondran finit de m’achever, j’ai perdu de vue Patrick, je commence à gamberger fort. Au 1er ravito, je croise le premier du petit parcours, son état de fraicheur me montre toute la différence qui existe entre un pro et une tortue de plat pays. J’entame la montée vers le Croc, je la connais bien, ça me rassure, je retrouve un semblant de lucidité et quelques forces pour assurer un train régulier. Le moral remonte, je double quelques concurrents encore plus mal que moi. En haut, il faut encore atteindre le Sire, ensuite, arrive la descente, mais là, gros problème : les 580 coureurs passés avant ont bien martyrisé le sentier, je découvre la boue, impossible de poser un pied sans le voir partir dans tous les sens, je n’ai absolument pas le sens artistique, j’essaie d’avancer avec précaution, il m’est interdit de tomber sur les fesses, je sors à peine d’une fêlure du sacrum (rien que le souvenir de la douleur me crispe le cul et le reste …).
Bien sûr, le groupe que j’ai doublé tout à l’heure me repasse devant ! Dès que la boue disparaît, et c’est rare, je retrouve un peu d’allant et je garde le contact avec le groupe. La montée vers les Echelles est sympa aussi, je préfère monter droit dans la pente à côté de la trace « patinoire ». En atteignant les rochers, je découvre une longue file d’attente (25mn pour arriver au pied du passage équipé). Patrick est là, une dizaine de coureurs nous séparent, je le pensais plus loin. Evidemment, le froid me tombe dessus, mais pas facile dans cet endroit d’enlever le camel back pour prendre une couche supplémentaire. En discutant avec les copains d’infortune, les avis sont unanimes, passage sympa mais pas vraiment utile dans un trail, l’attente est trop longue, je ne pense pas que les organisateurs aient prévu tant de monde au même moment au pied de ces échelles. Bon, j’arrive enfin en haut du cours passage équipé, la montée vers la croix du Nivolet s’effectue dans une bruine froide, et en haut la vue est très limitée, dommage !
Jusqu’au Grand Sire, j’alterne la course et la marche, je double à nouveau 5-6 concurrents. Dans la descente vers la Féclaz, je vois Patrick 300 m devant, je fais l’effort et je le rejoins juste avant une courte remontée nous amenant au 2ème ravito, il est 12h40. Plus de ravitaillement salé, plus d’eau plate pour remplir la poche à eau, il faut encore attendre quelques minutes. Pendant ce temps, Patrick se change, ce qui à mon avis n’était pas utile d’autant qu’il prend un temps fou, il lui faut bien 10mn pour tout remettre en ordre dans le sac, une vraie jeune fille …
Bon, on repart, sur la route qui nous mène vers le Revard, on alterne marche quand ça monte et petit trot quand çà descend ou quand c’est plat. La neige est bien présente mais ne nous gène pas beaucoup. Au Revard après une raide montée, on découvre un panorama magnifique sur … le haut des falaises, mais pas plus bas !Juste après le Revard, raide descente très embourbée, je quitte la trace pour ne pas prendre de risques. Jusqu’au parking des Fermes, pas moyen de courir, trop de boue.
On entame la descente vers le col du Pertuiset (enfin descente, ça remonte de temps en temps !), Patrick n’aime pas les descentes, il a du mal à suivre, mais dès que ça remonte un peu, c’est moi qui a du mal à suivre. Dans la longue descente menant au 3ème ravito, je me lâche, pas de boue, donc pas d’appréhension. J’effectue une belle descente, Quand je me retourne, je vois Patoche qui galère 2 ou 3 lacets au-dessus.
J’arrive au 3ème ravito, c’est étonnant, je n’ai mal nulle part, un peu de fatigue, je suis surpris d’être aussi bien.Mais là, au ravito, ça se gâte ! La première chose que j’apprends, c’est que je suis hors délai ! Eh oui, je l’avais oublié celui là. Il est exactement 15h10, le serre file est parti. La barrière horaire est appliquée sans ménagement (15h), on ne tient pas compte des mauvaises conditions atmosphériques, ni surtout de l’attente imposée au pied des Echelles (25mn pour moi). Je dois dire que je prends assez mal la nouvelle. J’attendais un peu de compréhension de l’organisation, mais là je sens que ce n’est même pas la peine de discuter. Une bénévole me précise qu’il reste 12km et qu’il est impossible de les effectuer en moins de 2 heures. Connaissant bien cette fin de parcours, je suis sûr que c’est possible ! Entre temps, Patoche est arrivé (15h15) avec une jeune femme. Nous décidons de continuer malgré tout.
La trace n’est pas difficile à suivre … Quelques passages ont été débalisés, mais nous n’avons aucun mal à suivre le bon chemin. Nous faisons connaissance de Christelle qui est venue pour obtenir 1pt en vue de la CCC. Nous nous entendons parfaitement pour avoir une bonne allure, courant chaque fois que cela est possible. Après Fournet nous doublons 4 coureurs apparemment épuisés.
La dernière côte est pénible pour moi, je demande à Patrick et Christelle de ne pas m’attendre. Dans la descente vers l’arrivée, je les rejoins et nous donnons tout ce que nous pouvons pour franchir la ligne dans les temps, ce que nous faisons en 8h57mn soit 3 mn avant le temps imparti. Sur la ligne, les bénévoles sont surpris de nous voir arriver, ils sont bien obligés de constater que nous sommes dans les temps. L’un d’entre eux prend la décision de ne nous classer en 9h00. C’est sympa, au moins pour Christelle qui aura son point pour la CCC. Oui mais, de retour à la maison, je constate que l’on ne figure pas dans le classement.
Pour moi et Patrick, ça n’a aucune importance : nous avons la satisfaction d’avoir bouclé le parcours dans les temps, nous avons prouvé, contrairement à ce qu’affirmait une bénévole, qu’il était possible de faire les 12 derniers kilomètres en moins de 2 heures (1h37), ce qu’à reconnu l’organisateur au micro lors de la remise des récompenses. C’est dommageable pour la jeune fille qui nous accompagnait.
Je reconnais, je suis aussi organisateur d’un trail, qu’il faut respecter la sécurité, les consignes données par les bénévoles, mais il faut aussi respecter les coureurs qui se donnent à fond pour réussir un objectif surtout quand un des paramètres tient à une mauvaise appréciation de l’organisation (attente aux Echelles).Enfin, la tartiflette était très bonne (elle a eu du mal à passer quand même), et à part le point que j’ai évoqué plus haut, le Nivolet Revard est un très beau trail, bien organisé.
Francisco MEDINA V1 6h35’07’’ 229ème
Guy LAPOINTE V2 7h07’11’’ 334ème
Régine SOURIAU V2 8h17’43’’ 486ème
Patrick DELABARRE V2 8h57’ non classé
Claude SOURIAU V3 8h57’ non classé
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2 commentaires
Commentaire de coco38 posté le 10-05-2010 à 18:13:00
L'essentiel est de boucler le parcours.
Bravo pour ta persevérance.
On était ensemble aux échelles.
Pour moi, arrêt à 15h30 à la barrière horaire.
Commentaire de Mamanpat posté le 11-05-2010 à 09:27:00
Ah mais c'est donc vous que le speaker cherchait ! La démarche pour aller expliquer que vous étiez bien finisher en disait long sur la détermination !!!!
Bravo en tout cas !
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