L'auteur : ChrisTof
La course : La Bouillonnante - 52 km
Date : 25/4/2010
Lieu : Bouillon(B) (Belgique)
Affichage : 2630 vues
Distance : 52km
Matos : Chaussures Asics Nimbus 11 - short - maillot manches courtes - ceinture porte-bidon
Objectif : Faire un temps
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Il y a 3 semaines jour pour jour, je participais au Trail de la Vallée de Chevreuse, acte 2 de ma préparation à la CCC.
Cette fois, je m’en vais peaufiner ma préparation dans les Ardennes belges, à Bouillon plus précisément, afin de participer à la déjà mythique « Bouillonnante ».
Un 50 km – 2450 D+ qui requiert une bonne condition physique et, plus encore, mentale pour arriver à bon port…ou plus exactement à bon « château » !
Logique puisque c’est à l’intérieur même du château de Bouillon, dans la cour d’honneur plus exactement, qu’est donné le départ de la course et que l’arrivée a lieu sous le chapiteau dressé juste devant l’entrée principale.
Pour en revenir à ce trail auquel j’avais déjà participé l’an passé (lire mon récit de l’édition 2009 ici : http://www.kikourou.net/recits/recit-7610-la_bouillonnante_-_50_km-2009-par-christof.html), une bonne nouvelle s’était confirmée tout au long de la semaine précédant l’épreuve : le soleil serait au rendez-vous et le parcours relativement sec.
Arrivé sur place la veille, afin d’être un peu plus frais physiquement en ce dimanche matin, j’avais pu venir retirer mon dossard, le 808, et le gobelet remis par l’organisation de la course afin de pouvoir nous réhydrater lors des différents points de ravitaillement. Heureuse initiative pour notre planète que d’abandonner ces milliers de gobelets plastiques jetables qui ternissent notre image de coureurs qui se veulent proches de la nature.
J’en profitais également pour me faire confirmer les excellentes conditions météo prévues durant tout le week-end.
Du coup, je décidais de tenter le trail en chaussant mes « Nimbus » plutôt que mes habituelles « Trabuco ».
Après une bonne nuit de sommeil, je me suis levé vers 6H15. Petit réveil musculaire puis douche avant de passer à table vers 7H où m’attend un petit-déjeuner « made by ChrisTof…for ChrisTof only…» de 1.000 Kcal (989 exactement !) composé de 3 gaufres au miel, 8 biscuits REM et 2 barres de figue. Poids total : environ 250g, ce qui à H-2 du départ reste raisonnable et somme toute très digeste.
Vers 8H, je quitte l’hôtel du côté de Sedan pour me rendre à Bouillon où j’arrive une vingtaine de minutes plus tard. J’ai le temps de stationner ma voiture tranquillement, d’enfiler mes vêtements (un short court et un maillot manches courtes) puis de me diriger vers le château, le dossard et la puce électronique bien en place, la ceinture porte-bidon autour de la taille.
Un petit débriefing d’avant-course doit être donné vers 8H45. Finalement, il sera différé de quelques minutes et le départ sera donné vers 9H10. Quasi inaudible, j’ai simplement retenu que le parcours ferait non pas 50 mais 52,5 km.
Petit calcul rapide : ça fait 5 % de plus ! Etant donné que je me suis fixé un objectif initial de 6H15, la « rallonge » devrait me coûter entre 15 et 20 mn de plus. Disons donc 6H30 de course au total.
Mais l’essentiel, comme lors de mes 2 précédents trails dans ma phase de préparation à la CCC, sera de terminer l’épreuve en bonne forme physique afin d’être en mesure de reprendre l’entraînement dès mardi par de la PPG et mercredi par une sortie CAP.
Nous sommes moins nombreux pour cette édition 2010 que l’an passé, ce qui est assez étonnant étant donné que les conditions météos 2009 étaient plutôt maussades et en tout cas sans commune mesure avec ce resplendissant soleil qui va nous accompagner tout au long du parcours 2010.
Vers 9H10 donc, le départ est enfin donné. On traverse le château avant de passer sous l’arche qui déclenche le chronométrage officiel de l’épreuve. J’en profite pour activer mon GPS.
La descente vers les rives de la Semois est aussi rapide, voire plus, que l’an passé. C’est très agréable de courir le long de cette rivière. Le soleil est bien présent et vers 9H30 la température avoisine déjà les 10°.
Tout comme l’an passé, la première difficulté ne se fait pas attendre puisqu’elle survient aux alentours du 5ème km. La montée est sèche et oblige à marcher.
Mais globalement, tout se passe très bien jusqu’au 1er ravitaillement vers le km 12, atteint en un peu moins d’une heure de course.
C’est à partir de ce ravitaillement que les premières choses sérieuses vont véritablement commencer. On traverse la Semois en empruntant un pont pour piétons au bout duquel on bifurque à gauche si l’on a opté pour le 50 km ou à droite pour le 24 km…sachant que de toutes façons, c’est par ce même pont que repasseront un peu plus tard les concurrents du 50 km avec cette fois, l’obligation de tourner à droite pour rallier l’arrivée en empruntant le même tracé final que celui du 24 km. Euh…vous me suivez toujours ?!
Bref, je bifurque donc à gauche pour attaquer une montée relativement longue et finalement un peu lassante. A titre de comparaison, je me souviens avoir marché dans cette longue ascension en 2009, là où en 2010, je ne cesserai jamais de courir jusqu’au sommet. Comme quoi, et peut-être plus encore en trail que sur bitume, la différence est énorme entre quelqu’un qui est « correctement » préparé et celui qui ne l’est pas, ce qui était clairement mon cas l’an passé.
La route se poursuit jusqu’au 2ème ravitaillement, km 22, atteint en environ 1H58. Là, on m’annonce dans les 15 premiers ! Pardon ? Vous êtes certain ? « Oui, oui, vous êtes dans les 15 ».
Alors là, comme quoi on peut être « stupide » à vouloir jouer les « gros bras », une sournoise idée me traverse l’esprit : tu te sens très bien, physiquement et mentalement, tu connais le parcours pour l’avoir déjà effectué en 2009 (malgré quelques petits changements d’itinéraire pour cette édition 2010) et tu en as encore sous le pied…Alors qu’est-ce que t’attends ? Fonce !
Mais, fort heureusement, une petite voix intérieure calme aussitôt mes ardeurs : tu as couru le Trail du petit Ballon il y a tout juste 5 semaines, tu t’es tapé le Trail de la Vallée de Chevreuse il y a à peine 3 semaines, tu cours aujourd’hui la Bouillonnante et tu t’es mis dans la tête de participer au K-UT en Allemagne dans 3 semaines (85 km – 2800 D+). Et tout ça afin de te préparer à la CCC ! Faudrait peut-être éviter de se laisser gagner par des sensations trop « euphorisantes » qui risqueraient d’entacher irrémédiablement cette « jolie » préparation par des blessures totalement « idiotes » ! L’objectif est d’arriver à Courmayeur fin août en pleine forme physique…pas de viser une quelconque place « honorifique » sur un trail de préparation !!!
Cruel dilemme effectivement : « attaquer » ou adopter un rythme plus en rapport avec celui de la CCC ?
C’est finalement cette seconde « stratégie » que je vais adopter. Je décide d’arrêter de courir inutilement dans les montées pour adopter un rythme de marche plus en rapport avec les longues ascensions alpines. Je freine aussi un peu dans les descentes pour ménager les quadriceps, tendons et autres ligaments.
Je poursuis ainsi « l’aventure » jusqu’au 3ème ravitaillement, au km 39. Ce poste est donc également celui du km 12. Je m’y arrête une bonne dizaine de minutes. Histoire de tester les aliments qui y sont proposés.
Car ça fait également partie d’une bonne préparation que de savoir ce que son organisme peut tolérer comme aliments durant une course. Je prends donc une banane, du pain d’épices, une barre chocolatée et des raisins secs. J’en profite aussi pour bien me réhydrater avec de l’eau plate avant de me concocter un mélange eau+coca dans ma gourde. Je plaisante avec une bénévole tout en la remerciant de l’attention qu’elle me témoigne ! Ca fait chaud au cœur de voir ces gens prendre un réel plaisir à tout faire pour que nous en prenions autant durant l’épreuve ! Bravo et merci à eux !
Bon c’est pas le tout mais va falloir penser à repartir !
Je sais que les 13 km qui nous séparent de l’arrivée seront très durs. La fin du parcours réserve notamment des montées dantesques avec des pourcentages à faire saliver les traders de la city…surtout par ces temps de vaches maigres…n’est-ce pas messieurs ? Bon là je m’éloigne du sujet principal !!!
Pour en revenir à la Bouillonnante, je prends le temps de…prendre le temps ! Il faut savoir aussi contempler les paysages qui s’offrent à nous sur ce très joli tracé.
J’arrive tranquillement au 4ème et dernier ravitaillement où je reprends un peu d’eau (il n’y a d’ailleurs que cela sur ce poste). Puis je me lance dans cette dernière portion de 6 km environ qui doit nous ramener à Bouillon : des descentes, des montées, des dévers, des arbres couchés au sol qu’il faudra tantôt enjamber, tantôt passer accroupi en prenant soin de bien se baisser… Bref, cette dernière portion est un mini-trail à elle toute seule. Tout y passe. Mais quel plaisir ! Que du bonheur…pour qui aime… cela va de soi !
Ca y est ! Le château de Bouillon est en vue du haut de ce superbe belvédère ! Je sais que la fin est proche. Il reste néanmoins les escaliers à gravir avant de franchir la ligne d’arrivée. Je me souviens que l’an passé, ces marches d’escalier m’avaient « assommé »…physiquement s’entend ! J’avais d’ailleurs du les monter en marchant.
Cette année, j’ai envie de bien finir et de les gravir en courant.
Je passe une dernière fois au-dessus de la Semois, en profite pour doubler un concurrent et m’attaque donc à ces fameuses marches qui me séparent encore de l’arrivée.
Ca fait plaisir d’entendre les spectateurs scander votre prénom ! Non pas qu’ils connaissent chacun des 355 concurrents du 50 km, mais comme cela se pratique de plus en plus, ils peuvent lire le prénom de chaque coureur inscrit au bas du dossard ! Faut-il encore le porter de manière bien lisible… et à l’avant !
Quoi qu’il en soit, les encouragements sont très nombreux sur cette fin d’ascension. Ca me motive tellement que je réussis à conserver le même rythme tout au long de la montée avant de passer sous l’arche d’arrivée.
Bilan : 6H21’15’’ pour 52,5 km – 2450 D+ selon les organisateurs, 52,8 km – 2370 D+ selon mon GPS.
Je termine finalement 28ème sur 279 classés (355 partants). Je m’étais fixé un objectif initial de 6H15, puis 6H30 avec la petite rallonge de dernière minute. C’est donc parfaitement en phase avec mon plan de « marche » !
Comme d’habitude, j’ai particulièrement apprécié le tracé de ce trail que je ne peux que vivement et très chaudement recommander à tous les trailers qui voudraient et/ou pourraient y participer.
En voici d'ailleurs le profil altimétrique issu de mon GPS :
J’ai aussi et surtout fortement apprécié les encouragements et l’attention des bénévoles, tant au niveau des ravitaillements que des traversées de routes, ainsi que du public, très présent tout au long de cette édition 2010.
Rien à redire non plus sur le fléchage du parcours : à l’inverse de 2009 où j’avais été victime d’une erreur d’inattention, cette fois, je ne me suis pas perdu !
Et pour couronner le tout, après mes étirements et la douche, j’ai pu longuement apprécier en terrasse la fraîcheur d’une bonne bière dont le nom est tout un symbole ici à Bouillon : la « Godefroy » (à consommer néanmoins avec modération car elle titre aux alentours des 6-7°, selon qu’elle soit respectivement rousse ou blonde !).
Voici donc l'Acte 3 de ma préparation à la « CCC - 2010 » qui s'achève.
Place maintenant à l’Acte 4 qui s'annonce dans moins de 3 semaines, c’est-à-dire samedi 15 mai : le Keufelskopf Ultra-Trail en Allemagne, le K-UT pour les intimes : 85 km - 2800 D+.
Ce sera une triple première en ce qui me concerne :
- 1er trail en Allemagne
- 1ère course au-delà des 69 km de la Saintélyon courue en 2009
- 1ère course au-delà des 7H35 de l’édition 2009 du Trail de la Vallée des Lacs.
J’ai hâte d’y être avec, comme seul objectif, l’envie de prendre un maximum de plaisir en terminant sourire aux lèvres… et dans un état de relative fraîcheur physique…
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6 commentaires
Commentaire de tidgi posté le 29-04-2010 à 22:37:00
Je vois que tout roule pour cette prépa CCC...
Le moral est bon.
Prochaine étape le même jour que mon objectif de ce semestre. Chacun son UT.
Lors de ton prochain passage du côté de Lyon, euh, n'oublie de rapporter ce délicieux breuvage mentionné à la fin de ton récit...;-)
Commentaire de poucet posté le 30-04-2010 à 07:14:00
Bravo ChrisTof, on voit que tu sais parfaitement où tu vas ... Voila une approche de la CCC menée avec discernement. Ca va donner à Courch !!!
Ton récit m'inspire bien pour une prochaine expédition belge, un de ces jours.
Bonne balade chez nos cousins germains !!!
Poucet
Commentaire de akunamatata posté le 30-04-2010 à 08:18:00
bravo, la preparation pour la CCC se passe de façon excellente, ca va le faire !
merci pour ce recit tres vivant !
Commentaire de Fimbur posté le 01-05-2010 à 13:39:00
Bravo Christophe,
outre un prépa qui se déroule à bon rythme, tu as en plus le mental pour savoir où son tes priorités.
Fin août, ça va fumer sur les sentiers de la CCC
Bon récup
Franck
Commentaire de Insigma posté le 17-11-2010 à 11:52:00
Depuis le temps que j'entends parler de ce trail...
Merci pour ton CR qui me conforte dans l'idée d'y aller en 2011 :)
Commentaire de runner14 posté le 17-11-2011 à 13:28:17
Salut ChrisTof!Un CR Belge comme j'aime le lire: ))Qui relate bien la difficulté de ces épreuves bien construites,les marches c'est du bonus :)
En effet les dénivelés sont bien conséquents dans les Ardennes.
Un Ultra-trail en effet à effectuer absolument.
Une épreuve que je convoite depuis longtemps,n'ayant pu être présent pour cette édition ,je pense la courir en 2012.
Peut-être nous verrons nous sur cette dernière.
Runner14.
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