par JM2CJC » 09 Jan 2012, 12:25
Voici un article paru dans mon journal L'UNION
les faits se sont déroulés dans les rues de REIMS
La joggeuse rattrape le voleur à l'arraché
Publié le dimanche 08 janvier 2012 à 10H16 - Vu 3196 fois
Auteur d'un vol à l'arraché commis à Reims, un jeune homme pensait profiter de son butin, mais c'était compter sur une joggeuse qu'il a dépassée à toute vitesse lors de sa fuite…
REIMS (Marne). Quand on commet un vol à l'arraché, mieux vaut ne pas dépasser une joggeuse au moment de s'enfuir. Un Rémois rattrapé par une sportive courageuse en sait quelque chose…
LE sexe dit faible ne l'est pas toujours. On peut n'être qu'une femme de 1 m 60 mais avoir le dessus sur un grand gaillard de 30 ans plus jeune.
Rémoise de 53 ans, Mme X. pratique la course à pied depuis plus de vingt ans, avec plusieurs marathons à son actif. Vendredi matin, elle part faire son jogging habituel mais décide de changer de parcours en traversant pour une fois le quartier Croix-Rouge.
« Je venais de passer devant la faculté de lettres. J'étais en petites foulées d'échauffement quand soudain, un homme très élancé, d'au moins 1 m 80, m'a dépassée comme un bolide rue Pierre-Taittinger. J'ai été très surprise. D'une part, il courait trop vite pour quelqu'un qui fait son jogging. D'autre part, il n'avait pas la tenue, avec en plus une écharpe enroulée sur la tête ! »
Bizarre, bizarre…
Etrange procession
« Tout d'un coup, j'ai entendu crier derrière moi : « Mon portable ! Mon portable ! » Je me suis retournée et j'ai vu une jeune fille désemparée, sans doute une étudiante, qui levait les bras au ciel. Ça a fait tilt ! Le type qui venait de me dépasser était le voleur de son téléphone. Il avait déjà pris 30 mètres sur moi, mais j'ai décidé de piquer un sprint pour le rattraper. »
Nul doute que le malandrin ne s'attendait pas à pareil incident de parcours. Et c'est ainsi que vendredi matin, la rue Pierre-Taittinger fut le théâtre de cette étrange procession au cours de laquelle un homme était coursé avec une écharpe sur la tête par une joggeuse, elle-même suivie par la victime qui peinait à tenir la distance.
Des témoins, il y en a eu, notamment ces « deux jeunes assis à ne rien faire sur les marches d'un immeuble ». « En passant devant eux, je leur ai crié : Aidez-moi ! Ils n'ont pas bougé, se contentant de lever les bras, façon de dire : « Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? Débrouille-toi ! » Sympa, les gars ! »
L'autre, plus loin, avait beau courir comme un dératé, sa poursuivante était toujours là quand il se retournait. Alors qu'il approchait de l'avenue Bonaparte, il a bifurqué à droite pour filer entre les immeubles. La joggeuse ne l'a pas lâché. Et l'a finalement eu à l'usure, après environ 300 mètres de course.
Elle heureuse, lui piteux
« Il a fini par s'arrêter sous un porche et m'a attendue. Je n'ai pas réfléchi. Je l'ai rejoint. C'était un jeune d'environ 20 ans. Je l'ai pointé du doigt en lui disant : « Vous savez, je suis une bonne coureuse. Je vous aurais suivi jusqu'au bout ! » Il m'a répondu : « OK, c'est bon ! J'aurais pas dû. Tenez, je vous le rends, ce portable, il est pourri de toute façon ! » Ça m'a étonnée, car c'était plutôt un modèle récent. » Sans doute a-t-il dit cela pour trouver un prétexte à sa capitulation, lui dont on imagine l'orgueil du jeune mâle vexé d'avoir été battu à la course par une femme qui pourrait être sa mère. « Je l'ai laissé partir, puis je suis retournée donner le portable à la demoiselle. Elle était tellement contente qu'elle m'a quasiment sauté dans les bras en me remerciant chaudement. »
La victime est ensuite repartie vers la fac, la joggeuse à son jogging. Fin d'une petite histoire dont l'acteur à l'écharpe ne va sans doute pas se vanter auprès des copains.
F.C.
J-Marc
La Champ'Aisne
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