par Josh Sandall » 11 Juil 2009, 13:40
Un peu moins ésotérique.
"Depuis quelques années, il apparaît que certains paramètres métaboliques mesurés au cours d'un exercice progressif pourraient être de fidèles indicateurs de la capacité d'endurance. Différents termes comme le "seuil anaérobie", le "seuil d'accumulation d'acide lactique", le "seuil à 4 mM" ont été introduits par différents auteurs pour caractériser la vitesse submaximale de course. Cette vitesse au seuil est également largement utilisée par l'ensemble des entraîneurs et scientifiques afin de planifier précisément les entraînements des athlètes.
L'étude de la zone transitionnelle, où le métabolisme aérobie n'est plus capable à lui seul de fournir l'énergie nécessaire (Fig. 2, courbe verte) à la poursuite de l'exercice, est à l'origine du concept de seuil anaérobie ou SAAL (7). Il représente l'intensité d'exercice au-delà de laquelle la production de lactate s'élève de façon exponentielle. Reposant sur des données statistiques, la lactatémie de 4 mM est la valeur correspondant au seuil, au-delà duquel la glycolyse anaérobie intervient de plus en plus pour fournir un débit énergétique élevé par recrutement des fibres musculaires IIb (rapides glycolytiques) (8).
De façon concomitante à l'élévation brutale du lactate, se produit une cassure de la courbe ventilatoire (Fig. 2, courbe rouge) marquée par une hyperventilation, une augmentation de la fraction de CO2 dans l'air expiré et une augmentation du quotient respiratoire (seuil ventilatoire).
• L'intérêt de la mesure du seuil lactique
En pratique sportive, l'intérêt de la mesure du seuil lactique ou SAAL est double :
- d'une part, pour la prédiction de la performance : la vitesse de course au SAAL a été étroitement corrélée au niveau des temps réalisés sur des épreuves de course de 10 000 m et plus encore de marathon (9 et 10) ;
- d'autre part, il permet une mesure de l'aptitude à l'endurance. Le résultat d'un entraînement en endurance intense élève en effet le seuil exprimé en pourcentage de VO2max. Chez des athlètes peu entraînés, il est déjà atteint entre 70-75 % de VO2max, tandis que chez des athlètes très entraînés, il n'est atteint qu'à 90 % de VO2max (Fig. 3).
Par conséquent, il existe un haut niveau d'endurance quand le seuil lactique commence à être dépassé pour 80-90 % de VO2max. Dans chaque cas individuel, l'atteinte de ce seuil peut être repérée par rapport à la puissance fournie, à la vitesse de course, à la consommation d'oxygène et surtout par rapport à la fréquence cardiaque. La mesure en laboratoire permet alors de connaître un critère d'intensité relative et optimale d'un entraînement.
Les méthodes d'entraînement à partir des résultats de laboratoire
Chaque entraîneur ou médecin-physiologiste détermine ses méthodes en fonction d'une classification qui lui est propre. Pour les médecins-physiologistes, la nature, l'intensité et le volume d'effort seront les principaux paramètres qui détermineront les effets de l'entraînement. En revanche, l'entraîneur aura tendance à introduire beaucoup plus de nuances dans ses conceptions par la connaissance particulière de ses athlètes. L'évolution de l'entraînement a favorisé une prolifération du vocabulaire technique tout en respectant les principes de base de la physiologie de l'effort. Si l'on admet l'intensité d'effort comme unité de référence, nous proposons six zones de travail comprises au travers de deux notions particulières que sont la puissance maximale du métabolisme aérobie (PMA) représentée comme étant la faculté à résister à la fatigue, et la capacité énergétique aérobie (CEA) identifiée par la faculté à durer dans le temps d'exercice. L'ensemble des résultats de tests progressifs triangulaires de laboratoire servant à objectiver la consommation maximale d'oxygène peut donc être synthétisé pour faciliter l'accès à la planification de l'entraînement de l'athlète testé (Fig. 4).
Pour améliorer la condition physique de sujets non-entraînés à un haut niveau de réalisation, certaines conditions spécifiques peuvent être mises en place dans un souci de progrès rapide :
• l'intensité d'entraînement doit varier entre 60 et 90 % de la réserve de la fréquence cardiaque (différence entre FCmax et FCrepos). Ce niveau correspond à 50 et 85 % de VO2max. Il a été clairement démontré que des entraînements à cette intensité de travail pouvaient entraîner une diminution de la fréquence cardiaque lors de l'effort (Fig. 5) (11)."