Kikourou.net

Hier soir nous avons fêté les 18 ans de ma nièce et elle a reçu un formidable cadeau de la part de son père. Mon frère a chanté le fameux "joyeux anniversaire" et il a marché quelques pas !
Il a découvert la course à pied en 1994 après des années de football. En 1996, il a été victime d'un terrible accident de la route en revenant d'une petite course sur route qu'il n'aurait jamais du faire. Mais il avait promis à ses copains qu'il serait là malgré un emploi du temps chargé et la fatigue. Après des mois de réanimation, les séquelles étaient importantes malgré les soins et la rééducation : aphasie, âge mental d'un enfant de 5 ans et surtout une paraplégie incomplète. Lui qui était une vraie tornade, toujours à rendre service, toujours disponible se retrouvait cloué sur un fauteil, incapable de babiller et de profiter de ses enfants.
A force de travail, d'accompagnement, de soins, il a pu petit à petit se mettre debout avec de l'aide et du matériel. Enfin ces dernières semaines, le travail a payé grace au kiné d'un centre de rééducation, il pouvait faire quelques pas. Le secret a soigneusement été gardé pour qu'il puisse offrir ce cadeau à sa fifille pour ses 18 ans.
Je me suis permis ce petit post juste pour relativiser nos efforts lors de nos courses si difficiles soient elles. Il y a pire en ce bas monde, et sans vouloir prendre à son compte toute sa misère, il est bon de rappeler que nous avons, nous, choisi en toute connaissance de cause. Personne ne nous oblige à participer à ces ultras et cie. Pour ma part, je me suis ramassé une claque quand je l'ai vu marcher : quelles terribles épreuves a-t'il enduré avant d'en arriver là ? J'ai presque eu honte d'avoir stoppé à Champex pour de petits problèmes même si je sais que ça n'a rien à voir !
En tous les cas, ça m'a redonné la pêche pour repartir à l'assaut de l'UTMB 2007.
Amicalement.

C'est en grande partie ce qui me fait avancer dans les coups de blues en course : simplement se dire "qu'on a la chance d'être là ! ...privilégiés".

Alors arrêtons de nous plaindre, de râler aprés les organisateurs ou même les bénévoles.

Bonsoir.

L'histoire de ton frère est belle.

Je me souviens qu'un fort alpiniste (Lépiney ?) avait un jour eu l'occasion de fréquenter un navire parti pêcher la morue au large de Terre Neuve. Il avait dit à son retour que tout ce que faisaient les alpinistes, en hiver, le plus dur possible, ne serait jamais rien en comparaison de ce qu'enduraient ces marins, pour vivre, et non pas pour leur agrément.
C'est dur de relativiser, et ceux qui côtoient la souffrance "y arrivent" manifestement bien mieux...

Amicalement.

sylvain61 a écrit:C'est en grande partie ce qui me fait avancer dans les coups de blues en course : simplement se dire "qu'on a la chance d'être là ! ...privilégiés".

Alors arrêtons de nous plaindre, de râler aprés les organisateurs ou même les bénévoles.

Farid, je n'ai rien à ajouter aux propos de Sylvain...
Merci de nous avoir rappelé, au travers de cette histoire personnelle, la chance que nous avons de pouvoir courir.
A bientôt.

C'est une sacrée histoire à la fois triste (accident) et heureuse (ces quelques pas). Merci de nous ramener à des réalités telles que celle ci. Oui, on est des privilégiés et cet exemple, parmis tant d'autres, apporte un bel éclairage sur nos êtres et nos douleurs bien dérisoires par rapport à ces peines.

N'hésites pas à lui transmettre nos réactions si tu penses que ça peut le motiver.

Moi aussi, amicalement

Oui c'est le genre "d'accident de la vie" qui nous permet de relativiser et de dire que nous avons une chance énorme d'être des privilégiés.
Alors à coté de ce genre d'épreuves, le reste ne paraît que futilités.

Pour faire un lien avec le post concernant la motivation pour courir, je dirais que ce bel exemple en est une.
Je sais moi aussi pourquoi je cours ou tout du moins pour qui : j'ai mes deux pieds et mes deux jambes et ce n'est pas le cas de tout le monde.
Quand j'ai mal ou quand je me demande ce que je fabrique dans telle ou telle course, je pense aux "blessés de la vie" qui me sont proches et je redémarre en me disant : c'est pour eux . Bien sûr çà ne leur rend pas leur autonomie, mais cest une forme d'hommage.
Si nous avons le droit de dire que ce que nous faisons est dur et douloureux parfois, nous n'avons pas celui de le mettre en avant pour tout excuser.

Merci pour cette belle et triste histoire de la vie!!...Bravo à ton frère pour son courage!!...moi quand j'entends des gens me dire que je suis courageux lorsque je cours, je le réponds toujours que ce n'est pas cà le courage, mais que c'est du PLAISIR!!...
encore merci de nous rappeler que nos souffrances sont futiles et nos remarques parfois déplacées!

C'est une grande VICTOIRE pour lui et tout les autre "para".je n'ai qu'une hâte c'est de voir ma fille faire un pas .
Le pas de l' espoir, pour elle et pour nous .
Sandrine accidentée le 10/08/2003 n'a jamais laisser tombée .

C'est quand on a plus d'espoir qu'il ne faut pas désespéré forest

Tous mes encouragements à ton frère de la part d'une maman concernée (voir le post de Forest1473) et merci de rappeler à tous qu'il faut relativiser tous les jours notre "pseudo-souffrance". Ta nièce a du vivre hier un des plus beaux moments de sa vie ! Troll

forest 1473 a écrit:C'est une grande VICTOIRE pour lui et tout les autre "para".je n'ai qu'une hâte c'est de voir ma fille faire un pas .
Le pas de l' espoir, pour elle et pour nous .
Sandrine accidentée le 10/08/2003 n'a jamais laisser tombée .

C'est quand on a plus d'espoir qu'il ne faut pas désespéré forest

Quand le moral chute,
quand la douleur s'installe ...,
je pense à eux,,,,, je me relève
et repars pour eux, gonflé d'énergie .

L'abandon Jamais

Bourdonski ! tu dois etre fiere de ton frere !
moi je ne le connais pas mais j'ai eu beaucoup d'émotions en te lisant .
Je vais te raconter mon histoire , en 93 j'avais 20 ans , j'allais devenir pilote de monoplace pro , j'étais sur un nuage tout marchait pour moi mieux que pour mes potes ...j'aimais aller vite et prendre des risques , un jour j'ai perdu le controle de ma Suzuk 750 GSXR a haute vitesse , bilan un bras arraché et un an d'hospital a etre charcuté dans tous les sens...je n'étais plus rien ! plus de passion ! plus de plaisir ! et plus d'avenir ! , ils m'ont laissé mon bras , mais il ne me sert a rien , ça fait bizarre quand tu veux serrer ta chérie dans tes bras avec un seul..., aujourd'hui je bosse , je suis toujours avec la meme chérie,et surtout je passe ma vie a bouger m'entrainer car la vie c'est le mouvement ! ! je suis Ch du monde de triathlon handisport à Lausanne 2006 , j'avais gagné à Cancun en 2002 ,et je vais essayer de faire Pékin en 2008. Biensur cet handicap me fait ch...chaque jour mais mon esprit est ailleurs.
Je te souhaite a toi et ta famille plein de bonheurs pour la suite !
Steph

Salut, vos histoire sont dures et choquantes mais elles gonflent le moral à blocs car c'est l'espoir et le courage qui fait des miracles pas les grigri et autres connerie ! Merci pour cette leçon de vie !

Une belle leçon d'humilité surtout pour moi qui a toujours "un pêt de travers" comme dit ma femme.
Merci pour ton et son courage.