UTMB 2010: mon récit

Discussions sur des sujets moins sérieux en rapport avec les sports d'endurance.
Le hors-sujet y est toléré, mais dans une certaine limite : le sujet doit commencer par [HS], le HS doit rester minoritaire, et les sujets polémiques, agressifs ou contenant des attaques nominatives, ne sont pas tolérés (et seront supprimés par les modérateurs).

Modérateur: Modos

UTMB 2010: mon récit

Messagepar Olivier91 » 10 Sep 2010, 07:34

En attendant que la fonction récit de kikourou soit à nouveau disponible, je le publie ici:

Quand je me présente à la remise des dossards dès le jeudi après-midi, je ne sais absolument pas à quelle course je dois m’attendre pour ma cinquième participation.
Mes 2 premiers ultras de l’année, 6666 et GR73, n’ont pas été brillant du point de vue de la performance, mais je m’y attendais pour une reprise après plus d’un an quasiment sans course à pied (ménisectomie + aponévrosite plantaire). Je culmine à 500m/h en montée, je suis inconsciemment sur la retenue en descente faute à mon pied récalcitrant.
Mon entraînement a été correct sans plus, l’organisation de la Montagn’hard ayant accaparé une partie de mon séjour en montagne. Cela étant, mes vitesses de base sont redevenues correctes avec en montée des 950 m/h sur 20 mn voire 1200m/ sur 10mn et en descente, des descentes de 1000m en une demi-heure avec une pointe à 3200 m/h sur 300m. Mais j’ai fait très peu de volume et ne sais comment je vais réagir sur la durée.

Pour finir mon poids n’est pas descendu depuis la prise liée à mon inactivité, c’est donc lesté de 97 kg que je vais devoir affronter la Bête !

Par contre, du côté positif, j’ai les crocs. L’année sabbatique imposée m’a redonné une envie de néophyte et j’ai préparé avec soin mon équipement, ma stratégie de course, mon alimentation et mon repos d’avant-course.

Pour la stratégie, j’en ai une à deux niveaux. Le premier niveau : je tente mon record. 32h52 en 2007 sur un parcours ne présentant pas la montée à la Tête au Vent => je vise 33h cette année. Deuxième niveau : si je me plante (et que je suis devant les potes) j’attends Dominique et Guillaume pour qu’on finisse ensemble. Pour Dominique, il s’agit d’un premier UTMB, pour Guillaume de sa deuxième tentative après celle tronquée en 2008 (barrières horaires au lac Combal). Tous deux sont des coureurs dont je ne connais que le derrière en marathon (3h08 et 3h04 respectivement), mais dont l’adaptation aux longues distances en montagne est plus difficile, et là mon expérience peut leur être utile.
L’avantage d’une telle stratégie, c’est qu’à tous les coups on gagne ! Dans le premier cas, je suis heureux de ma performance, dans le second je suis heureux d’avoir couru avec des potes.
Dernier point, je trace avec softrun un plan de route un peu différent des autres années, avec un début assez lent et une décroissance faible de ma vitesse. En effet, en 2007, ayant attaqué un peu fort, surtout dans les descentes, j’avais perdu des jambes pour la fin. Cette nouvelle stratégie me semble adaptée à mon profil rustique !
Revenons à nos moutons. Après avoir tenu le stand de la Montagn’hard (hébergé gentiment par le GR73 et son célèbre barbu Gilbert), en essayant de ne pas trop piétiner en vue de la course, je consacre tout mon vendredi à ma préparation minutieuse. Contrairement à tous les conseils que je donne, j’ai prévu de tester un nouveau protocole alimentaire (mais j’ai entièrement confiance en Anthony et sa gamme Effinov) et les nouvelles Hoka que je n’ai essayées que sur du court. J’emmaillote l’intégralité de mes pieds dans de l’Elasto car mes dernières courses ont été gâchées par des brûlures aux pieds, je choisis avec soin mon équipement pour finir avec un sac de 2,8kg sans eau. Nous voilà prêts tous trois, ne reste qu’un attente impatiente d’en arriver à 18h30 heure du départ de l’UTMB.
Les prévisions météo ne sont pas fameuses, mais pas catastrophiques non plus. Je me dis que çà doit m’être favorable car je n’aime pas la chaleur et mon côté rustique s’accommode relativement bien des conditions difficiles. En plus notre assistance de choc (Alice et les garçons + Agnès la femme de Guillaume épaulée par ses deux enfants) pourra nous aider à adapter cet équipement en cours de route.

Bref, quand Vangelis emplit pompeusement nos oreilles, alors que je sens Guillaume et Dominique très tendus, je ne peux m’empêcher de vibrer de quelques frissons que le froid n’explique pas. Il faut bien avouer que le regard d’Alice, ses encouragements, l’émotion qu’elle semble ressentir d’être là pour une cinquième fois et son « Allez tu vas au bout » avec des yeux pleins de tendresse et d’énergie et la main serrée dans la mienne, me donnent une foi en moi que rien ne saurait ébranler.
Le départ attendu depuis tant de temps est donné. La foule qui veut voir le départ est très dense, peut-être plus que les autres années. A tel point que nous marchons pendant 8 minutes pour faire les premiers 500m tellement le couloir laissé par les spectateurs est étroit. Moi qui voulais partir lentement, c’est réussi ! La pluie ne tarde pas à nous accompagner, d’abord bruine puis franche averse. Je commence à ne rien voir avec mes lunettes !
Parti dans les derniers, je me retrouve englué dans un peloton dense et visiblement variablement expérimenté. En particulier avec les bâtons que je suis obligé de surveiller du coin de l’œil pour ne pas me faire embrocher. Comme d’habitude, ces grands aventuriers de traileurs de l’UTMB qui vont se coltiner 166km en montagne …. Ont peur de se mouiller à la première flaque, ce qui conduit à des ralentissements qui me font un peu monter la tension. Dans ces cas-là, je fonce droit dans la flotte en gromellant : « Eh les gars, c’est un trail qu’on fait, hein !!?? ». Comme convenu au départ, j’ai laissé Dominique et Guillaume vivre leur course. Je rentre dans ma bulle, c’est comme çà que j’arrive à gérer ma course.

Le ravito des Houches est atteint pile dans les temps après déduction du surplace initial, et je suis très confortable et je viens de retrouver les 2 potos qui n’étaient que quelques dizaines de mètres devant moi semble-t-il. Je suis dans les 1500 environ et la montée à Voza va se faire dans une foule dense qui n’est pas vraiment ce que je préfère de cette course. Mais il faut bien passer par là. J’ai décidé de ne pas perdre d’énergie à doubler à tout prix et je me cale grosso modo dans le rythme collectif à 700/750m/h tandis que Dom et Gui se faufile un peu devant. Je me dis qu’au moins cette montée ne me fatiguera pas.
En dépassant les dernières habitations des Houches j’ai un petit pincement au cœur car c’est d’habitude à cet endroit que le soleil nous gratifie d’un coucher somptueux sur un massif du Mont-Blanc incandescent. Aujourd’hui c’est bouché, humide, terne ! Pour les quelques happy fews, c’est exactement l’ambiance que nous avions eu lors du Off du Mont-Joly de jolie mémoire.

Je suis presque surpris d’arriver déjà à Voza, toujours bien calé dans mes prévisions. J’ai même rattrapé une partie du temps perdu au départ. L’obscurité se faisant de plus en plus sentir, j’allume ma frontale et constate, dépité, que j’ai oublié de changer les piles (pourtant je m’étais juré de le faire). Alors que je peste contre moi-même tout en doublant petit à petit les coureurs devant moi sur la portion large entre le Délevret et la Charme, je tombe sur mes 2 zigotos ! J’en profite pour leur demander de me passer mes piles de rechange sans que j’aie besoin d’enlever le sac dont la fermeture éclair se coince souvent.
Nous attaquons la première descente de la course et je suis bien décidé à ne pas me laisser emporter par la griserie de cet exercice. Pas maintenant, pas encore ! D’autant que çà glisse pas mal à certains endroits (moins que je ne le craignais cependant). Malgré quelques bouchons du côté de Montivon, je déroule en souplesse et double 236 coureurs jusqu’à St Gervais. Les Hoka font merveille et même les sections bitumées de la fin me font plaisir avec ces chaussures. Je commence à entrer dans la course je me sens bien, et j’ai récupéré tout le retard pris au départ. Je suis pile dans mon objectif à 33h et je n’ai pas encore commencé à m’employer.
J’arrive à St Gervais trempé mais le cœur guilleret. Ainsi, quand, sous les applaudissements nourris des spectateurs, un coureur me dit que c’est terminé, je réplique en rigolant car je crois qu’il refait cette blague courant au sein du peloton quand on feint que le prochain ravito est déjà l’arrivée de la course. Un autre coureur me demande : « il paraît que c’est fini ? ». Je lui réponds dans un grand rire : « Non, on plaisantait ! ». Dans la seconde je débouche face au ravito et là il faut se rendre à l’évidence la situation n’est pas habituelle ! Je tombe nez à nez avec le maire de St Gervais qui me confirme l’annulation de la course à cause des intempéries et d’éboulements et coulées de boue sur la Seigne et le Bonhomme. Je suis abasourdi. L’UTMB est devenue une telle institution que je ne m’étais même plus posé la question sur une éventuelle annulation. C’est possible partout, mais pas là ! Mais si la montagne est plus forte que n’importe quelle institution.

Je croise Sonia qui est dépitée. Ses objectifs étaient élevés et là pfuiiiit plus rien à se mettre sous la dent. Les coureurs errent dans la zone de ravitaillement complètement hébétés Dominique et Guillaume arrivent et je leur apprends la nouvelle. Je suis désolé pour eux plus que pour moi, car leurs enjeux étaient tout autres que les miens, moi qui ai franchi 3 fois la ligne d’arrivée. Heureusement, ils sont philosophes et nous faisons contre mauvaise fortune bon cœur : on s’avale une grosse pizza, on va chercher Agnès au train puis on remonte à St Nicolas pour se faire une veillée arrosée. On va pas non plus se mettre la rate au court-bouillon !
Ainsi nous nous retrouvons affalés sur les canapés de l’appartement, situation étrange quand on s’est préparés à une nuit d’effort et de lutte contre les intempéries. Vers 1h30, on se dit soudain qu’ils ont évoqué une éventuelle course de repli le samedi. Moi je dis avec assurance que je n’y crois pas. Il me paraît quasiment impossible d’improviser une course dans ces conditions. Mais, par prudence on va se coucher et je prends mon téléphone avec moi.

Bien m’en a pris, puisqu’à 2h26 je reçois le fameux SMS qui nous informe de la course de remplacement. Je n’avais pas encore dormi … la nouvelle ne va pas m’aider à trouver le sommeil. Ai-je vraiment envie de me lever pour un bout de course que je connais déjà et qui n’est pas mon objectif ? La question tourne et tourne dans ma tête. Pas précaution, je me relève et prépare mon matériel, refais mon sac, recharge le téléphone, … Je me recouche mais ne trouve le sommeil que quelques dizaines de minutes avant l’heure de réveil programmée. Je vais réveiller Dominique et Guillaume qui n’hésitent pas et se disent volontaires. Branle-bas de combat dans l’appartement, il nous faut à tout prix arriver avant 9h à Chamonix.

Nous y arrivons en prenant le dernier car pour Courmayeur. Nous prenons place sur la ligne de départ à 9h55 et retrouvons l’ambiance d’une course. Il ya des sensations bizarres d’être là maintenant, mais puisque nous y sommes, nous allons vivre cela à fond.
Guillaume et Dominique partent devant. Moi je me cale au deuxième tiers du peloton, fidèle à ma stratégie du départ prudent. Il fait beau et c’est un vrai plaisir que d’être là. Par contre, assez rapidement je constate que j’ai les jambes un peu raides de la veille. La montée de Bertone se fait à la queue leuleu, mais je sens que je n’aurais pas intérêt à chercher à doubler au risque de me griller. Par contre à cette vitesse-là, pas de pb. Quelques enragés doublent lors des arrêts bouchons, çà me rappelle la montée au volcan au GRR, et çà ne m’amuse pas plus que là-bas.

Au refuge, runstéphane, facétieux à son habitude, m’indique que je n’ai que 31 min de retard sur Dawa. Dans la montée j’ai retrouvé Didier qui ne ronchonne pas mais s’annonce en forme moyenne. Nous repartons ensemble du ravito. La portion jusqu’à Arnuva est un juge de paix pour la forme du moment : ma capacité à relancer ici est un vrai test de ma forme. Et ce jour, je n’arrive pas à courir plus que quelques dizaines de mètres à la suite. Les jambes sont lourdes, la petite séance de la veille se paie et je me fais doubler sans être capable de réagir. Je sens que je vais me mettre dans la configuration B de ma stratégie …. Sauf qu’ils sont devant les deux zouaves !
Le point positif est que seule ma capacité de relance semble être atteinte. La descente sur Arnuva est rassurante et la montée au col Ferret aussi. Pas extra, mais pas cata. Pas comme le temps qui lui a viré à la cata dès le refuge Eléna. Le vent est fort, la pluie tombe drue, le brouillard est présent et il commence à faire très froid. Les mains s’en ressentent et sont gelées. Je me refuse à m’arrêter pour respirer de peur de me refroidir.
Il fait vraiment très froid maintenant et j’ai hâte d’arriver, mais c’est long, surtout sans repères visuels. Je ne sais plus s’il y a beaucoup de brouillard ou si ce sont mes lunettes qui sont chargées de buée et de gouttes. En tout cas je suis dans le flou et dans le froid. Je distingue à peine la tente jaune au col et d’ailleurs je ne cherche pas à me repérer : je me jette tout de suite dans la descente, espérant que le vent sera plus faible un peu plus bas. C’est effectivement le cas et je me prépare à vivre une descente comme d’habitude : doubler, doubler et encore doubler. Le temps s’améliore effectivement après quelques centaines de mètres, mais le sol est détrempé. La boue est partout. Une boue pas collante pour un sou. Je perds tous mes moyens ! Je glisse à chaque pas, je ne sais pas où poser les pieds. Je suis très décontenancé, moi qui attendais tant de cette descente pour me refaire la cerise. J’essaie de me lancer, mais je ne vois toujours rien avec mes lunettes, résultats, je n’anticipe pas les zones les plus glissantes et finis par me vautrer dans cette fange noire. Quand j’essaie de me relever, je suis pris de crampes aux deux adducteurs, mon habituel point de fragilité, durement mis à l’épreuve par les corrections de trajectoire. Je n’arrive pas à les étirer. Je dois être ridicule, sur le bord du chemin à me contorsionner pour étirer les muscles douloureux.

Après quelques minutes, je reprends en marchant, le coeur n’y est plus. J’ai mal, je ne me fais même pas plaisir en descente, le temps est dégueu, le moral est dans les chaussettes. Tout çà dans le cadre d’une course qui n’est pas un objectif depuis la veille ! Ma décision est prise : je ne reste sur la course que si Dominique et Guillaume restent et sont encore susceptibles de courir avec moi. Mais je ne sais pas où ils sont. Le réseau ne passe pas. Je poursuis dans des idées noires jusqu’à la Peule.
A partir de là, la fin de la descente me rassure un peu. C’est moins glissant car des pierres peuvent servir à bloquer les appuis. Je redouble du monde, j’ai moins froid. Mes interrogations demeurent, mais avec moins d’acuité.
C’est incroyable pour moi, je suis content d’arriver sur le bitume !!!! Mes Hoka m’apportent un confort incroyable pour courir à 11 km/h et doubler des concurrents. Je m’aperçois que je ne mange presque pas, surtout par rapport à d’habitude, l’Hydraminov goût soupe fait merveille ! Voilà un deuxième constat positif. Mes deux expériences sont positives, c’est au moins çà !

Mon arrivée à la Fouly se fait au son des cloches secouées avec ferveur par notre petite équipe d’assistance. Quel plaisir de les voir, d’autant que j’apprends que Dominique et Guillaume sont là et qu’on va repartir ensemble. L’enthousiasme de ma petite famille noie toute velléité d’abandon. Un point rapide avec mes deux acolytes nous conduit à la décision de continuer ensemble. Ce sera un peu nouveau pour moi, mais sans doute très sympa.
Le ravito est expédié assez vite car je ne veux pas ralentir la progression de notre groupe. Nous trottinons pas trop mal sur les portions roulantes, Dominique ayant des fourmis dans les jambes ouvre le plus souvent la route. Le parcours a été modifié pour éviter un passage trop dangereux avec les pluies de ces dernières heures et nous écopons d’une portion de route supplémentaire. Ceci nous permet de croiser la joyeuse bandes aux clarines à plusieurs reprises. Les enfants se mettent même à courir avec nous. L’ambiance est amicale, festive. Nous ne sommes plus en compétition, le seul objectif est d’arriver ensemble, tous ensemble.
La montée à Champex se présente et parti un peu en retard suite à une série de SMS, je me cale sur un bon rythme, confortable, mais correct. Assez vite je double Guillaume qui n’arrive pas à prendre ma roue et je vise Dominique qui avance avec quelques dizaines de mètre devant. Je le rejoins sans difficulté et nous talonnons un peu derrière un groupe. Je commence à réaliser que mes difficultés initiales ne sont plus qu’un lointain souvenir. Je me sens bien presque fort. Je le ressens en particulier parce que je commence seulement à regarder autour de moi, à profiter du moment. Toujours aussi étrange ces ultratrails. Pointes et creux de forme se succèdent de manière improbable, imprévisible.

Au ravito de Champex, Dominique a l’air bien, Guillaume annonce qu’il a eu un peu de mal dans la dernière montée. Aidés de nos assistants toujours plein d’allant, nous faisons les niveaux et essayons de ne pas trop traîner pour faire un maximum de la montée de Bovine de jour. A la sortie du ravito, le froid nous saisit. Nous nous calfeutrons dans nos capuches, nos buffs remontés jusqu’au nez nous donnent un air de Mme Michu qui amuse beaucoup nos femmes ou peut-être cela leur fait-il peur ? Dès le début, mes collègues ne se sentent pas trop de courir. J’essaie à plusieurs reprises de les attirer dans un petit trop, mais çà ne suit pas. Dominique annonce qu’il souhaite se préserver pour la montée, Guillaume qui commence à aller moins bien ne dit pas grand-chose.

Imperceptiblement, je bascule dans le rôle de guide, je suis bien, je connais le parcours par cœur. Ainsi, pour la première fois de la course, je prends la tête de notre trio et imprime le rythme de montée, un 650m/h régulier qui nous permet de reprendre quelques coureurs et que Guillaume et Dominique suivent tant bien que mal sur la moitié de la montée. Sur la deuxième partie, la plus dure, je ralentis le rythme et c’est regroupés que nous arrivons sur le sentier en balcon qui mène au ravito de Bovine. Il fait nuit maintenant, et il fait froid. Nous nous contentons de marcher , je sens que Guillaume plonge.

Au ravito, la pause me semble longue mais Guillaume a besoin de se restaurer. Je me refroidis. Je voudrais me lancer dans la descente au plus vite pour retrouver des conditions moins froides et délier un peu les jambes en espérant que la descente ne sera pas trop glissante. Après avoir quitté le ravito, la petite montée qui suit ne nous permet que difficilement de nous réchauffer.
La descente commence enfin, avec au loin les lumières de Martigny. C’est beau et surtout cela témoigne que le temps est vraiment dégagé. Au moins, on sera peinard de ce côté, même si la rançon de ce régime de nord, c’est le froid. Nous ne devons pas être très loin de 0°. Avec un tshirt trempé et une veste coupe-vent légère, c’est un peu limite !
Alors je commence à trottiner dans la descente pour me réchauffer … mais Guillaume et Dominique ne prennent pas le pas. Je les attends un peu, on fait l’accordéon, je les sens derrière moi, je recours un peu puis pris d’un doute je me retourne : ce n’était pas eux, mais un coureur avec le même maillot que Guillaume. Je suis près du col de la Forclaz, je pousse jusque là et je les attends …. 15 minutes ! A tel point que je téléphone à Alice pour vérifier s’ils ne m’ont pas doublé dans le noir et qu’il ne sont pas déjà à Trient. Non, ils finissent par arriver. Guillaume est sec et ses différentes entorses qu’il s’est faites en descente le rendent méfiant sur les descentes techniques de nuit, résultat il n’arrive pas à switcher sur le mode course.

L’arrivée au ravito de Trient confirme la situation : Guillaume n’arrive pas bien à s’alimenter et la fatigue tire ses traits. Même les encouragements de nos assistants ne parviennent pas à le sortir du trou où il s’enfonce. Après un petit échange, je propose que nous allions nous reposer 1h en salle de repos, nous ne sommes pas menacés par les barrières horaires et ce repos permettra peut-être à Guillaume de récupérer une envie de manger qui le requinquera.
Notre équipe d’assistance profite de cette pause pour planter une tente et essayer de se reposer. Je crains toujours qu’Alice s’endorme au volant. Elle est passé tout près de la catastrophe les années précédentes et l’encourage à dormir. Tant pis si nous devrons faire sans leur précieuse aide à Vallorcine. Le prochain rendez-vous sera sur la ligne d’arrivée !

Si nous ne dormons pas ou peu, la pause fait du bien et Guillaume fait preuve d’une grosse volonté en remettant les vêtements humides, en serrant les dents il montre que même dans la douleur et la difficulté, il compte aller jusqu’au bout. Dominique sent la fatigue monter et annonce ne pas chercher à dépasser la limite dans la montée des Tseppes. Il y prend la tête de notre trio et nous rejoignons un groupe qui monte à 550m/h. Nous le suivrons jusqu’à la ferme des Tseppes où le groupe explose. Guillaume ne dit plus rien, s’accroche à quelques dizaines de mètres. Pas une plainte, mais on sent qu’il pioche au plus profond de lui-même. A Catogne nous nous disons que nous ne pouvons échouer puisqu’il ne nous reste qu’une seule montée. On la fera à 4 pattes peut-être mais on ira au bout. Noyés de fatigue, Dom et Guillaume ne penseront jamais à l’abandon.

Je suis en pleine forme, je cherche à trouver le bon dosage psychologique et physique pour les aider à avancer. Je commence à prendre plaisir à vivre cette aventure à 3. Voir les potes lutter contre eux-mêmes, faire mon possible pour les aider dans cette tâche, je vis une course de façon nouvelle mais sympa. Je me dis que ma forme du moment est un bon signe et finis par estimer que cette course sera finalement une bonne préparation pour le GRR.
La descente de Catogne est comme je le craignais : glissante à souhait, résultat, on avance peu. Nous nous regroupons à une bonne douzaine. Je suis derrière un Italien assez âgé qui descend sans bâtons et trébuche à chaque pas. Je regarde ses pieds : il fait systématiquement le mauvais choix dans ses appuis, il a l’air d’avoir perdu toute lucidité. A un moment il glisse sur le côté et se retient en griffant le sol de ses mains. Je m’aperçois qu’il s’est arrêté à 10 cm du vide. Je ne sais pas si dans la nuit il s’en est aperçu, mais le trou faisait plusieurs dizaines de mètres ! Je suis bouleversé de ce que je viens de voir. Que faire pour éviter le drame. Je me sens impuissant, comme hypnotisé par ses pieds que je regarde glisser, cogner contre la moindre pierre. Dans les virages, il part sur le côté, vers le vide systématiquement. Il tombe plusieurs fois. Je me demande si je ne devrais pas signaler son cas au médecin de Vallorcine. N’est-il pas en train de mettre sa vie en danger ? J’ai un vrai cas de conscience que je n’arrive pas à trancher à mon arrivée à Vallorcine.

Au ravito, Dominique se trouve à peu près dans le même état que Guillaume à Trient. Il est temps que çà se termine ! Mais toujours aucune question quant à un abandon. Alors on se restaure, on se réchauffe et on repart. Il fait froid, purée qu’il fait froid !
Je reprends mon rôle de poisson-pilote, Dominique me donnant les indications de vitesse qui leur conviennent. Le ciel est étoilé, on voit au loin la masse noire du massif des Aiguilles Rouges qui se dresse, nous attendant pour les heures qui viennent. La montée au col des Montets est un moment de répit. La pente débonnaire permet au trio de parler et d’avancer sans trop de fatigue. Le chemin à suivre dans la Tête aux Vents nous est désigné par la procession de frontales qui serpente au-dessus de nous.
Et c’est parti pour la dernière montée. 600m/h et tout le monde monte en silence. Je suis surpris du confort avec lequel je monte cette pente pourtant sérieuse, à cette vitesse, après 20h de course ! Une lumière diffuse commence à dessiner les sommets environnants. Je me sens bien, même le froid ne me gâche pas ce moment. Au deux tiers de la pente, un groupe nous bouchonne un peu. Je double tout ce petit monde-là et profite de l’accélération pour poursuivre jusqu’aux dalles sommitales. Les jambes répondent parfaitement. Le souffle est puissant je suis à 800m/h et je me sens en randonnée : quel pied !
J’attends les potes assis sur un rocher, face à la chaîne qui s’éclaire au matin naissant. Ce point de vue est une des merveilles du monde, je ne m’en lasse pas … mais je refroidis sacrément. La glace fige les gouttes de rosée (il fait -2°C semble-t-il !)

Nous voilà regroupés pour le final. La longue traversée jusqu’à la Flégère est pénible, certains passages scabreux dans la boue. Je me fais mal en glissant sur un rocher, Dominique avance au rythme des « J’en peux plus ! », Guillaume grommelle, mais nous avançons. Ils avancent avec un mental qui me scotche ! Je ne sais fichtre pas ce que j’aurais fait à leur place, mais en tout cas, chapeau à eux. Je suis fier de mes potes ! Le soleil est maintenant resplendissant et le froid moins vif. Enfin, nous arrivons au dernier ravitaillement où nous avons le plaisir de croiser Laurent, Sam et Julien qui finissent leur PTL. Ils sont magnifiques et dans une forme olympique. Les voilà en train de courir dans la petite montée sous la gare de la Flégère ! Nous on marche simplement. Guillaume et Dominique annoncent qu’ils ne courront pas dans la descente.

Pourtant, celle-ci commence à peine que Dominique trottine déjà. Guillaume lui emboîte le pas. Tout à coup à quelques dizaines de minutes de l’arrivée, sous le soleil, plus de fatigue, plus de retenue, nous courrons avec plaisir et avec la joie de ceux qui vont finir. Passés la Floria, nous nous amusons à faire la course à 15, 16 peut-être 17 à l’heure. L’heure est à l’allégresse. Nous débouchons dans Chamonix et courrons comme pour notre footing du dimanche. A l’entrée du centre-ville, nous rejoignons nos supporters qui courent avec nous dans la rue principale, les sourires radieux éclairent nos visages, coureurs comme accompagnateurs. Nous volons presque jusqu’à la ligne. Après l’avoir franchie, nous pouvons nous serrer dans les bras tous les trois, l’émotion nous étreint. Nous partageons aussi ce moment avec nos familles si importantes à nos yeux. A cette heure, on se souvient à peine des péripéties du vendredi soir, on ne sait même plus que nous n’avons pas fait l’UTMB complet, on sait que nous sommes allés au bout de nous-mêmes, ensemble , tous les trois ensemble.
Avatar de l’utilisateur
Olivier91
Maître kikoureur
 
Messages: 2411
Inscrit le: 28 Nov 2005, 00:25

Re: UTMB 2010: mon récit

Messagepar rodio » 10 Sep 2010, 08:16

Encore un plan B !

L'organisation a décidément improvisé jusqu'au bout en rendant les barrières horaires nettement plus lâches. Les barrières du plan A étaient à 785, et visiblement avec 698 on finissait avec du monde derrière soi. Une façon de contenter ou de moins méconter, les courageux ou les heureux qui ont pris le second départ.

Courgeux,il faut l'être pour repartir en sachant qu'on va sur autre chose, et que cette autre chose n'est pas forcément le rêve qu'on espérait. Attendre deux personnes en grand fond, c'est également très compliqué à gérer, parfois frustrant, parfois déstabilisant.

Dans ces conditions on ne peut que te dire : "Bravo et félicitations". Hoka te félicite également. 8)
édit modo : suppression de la signature hors charte
Avatar de l’utilisateur
rodio
Très Grand Maître
 
Messages: 12075
Inscrit le: 28 Mars 2004, 23:00

Re: UTMB 2010: mon récit

Messagepar Olivier91 » 10 Sep 2010, 08:28

rodio a écrit:Encore un plan B !

L'organisation a décidément improvisé jusqu'au bout en rendant les barrières horaires nettement plus lâches. Les barrières du plan A étaient à 785, et visiblement avec 698 on finissait avec du monde derrière soi. Une façon de contenter ou de moins méconter, les courageux ou les heureux qui ont pris le second départ.

Courgeux,il faut l'être pour repartir en sachant qu'on va sur autre chose, et que cette autre chose n'est pas forcément le rêve qu'on espérait. Attendre deux personnes en grand fond, c'est également très compliqué à gérer, parfois frustrant, parfois déstabilisant.

Dans ces conditions on ne peut que te dire : "Bravo et félicitations". Hoka te félicite également. 8)

Je pense plus simplement que les barrières horaires ont été fixées en fonction de l'organisation des postes qui était de toute façon prévue pour le vrai UTMB jusqu'à 16h.
Avatar de l’utilisateur
Olivier91
Maître kikoureur
 
Messages: 2411
Inscrit le: 28 Nov 2005, 00:25

Re: UTMB 2010: mon récit

Messagepar rodio » 10 Sep 2010, 08:48

Olivier91 a écrit:
Je pense plus simplement que les barrières horaires ont été fixées en fonction de l'organisation des postes qui était de toute façon prévue pour le vrai UTMB jusqu'à 16h.


Les rendant nettement plus faciles à réaliser.
édit modo : suppression de la signature hors charte
Avatar de l’utilisateur
rodio
Très Grand Maître
 
Messages: 12075
Inscrit le: 28 Mars 2004, 23:00

Re: UTMB 2010: mon récit

Messagepar Olivier91 » 10 Sep 2010, 09:01

rodio a écrit:
Olivier91 a écrit:
Je pense plus simplement que les barrières horaires ont été fixées en fonction de l'organisation des postes qui était de toute façon prévue pour le vrai UTMB jusqu'à 16h.


Les rendant nettement plus faciles à réaliser.

çà c'est sûr!
Avatar de l’utilisateur
Olivier91
Maître kikoureur
 
Messages: 2411
Inscrit le: 28 Nov 2005, 00:25

Re: UTMB 2010: mon récit

Messagepar gj4807 » 10 Sep 2010, 09:29

Bonjour Olivier,

Bravo pour le récit, cette course avec tes potes restera un joli souvenir et c'est ce qu'on pouvait espérer de mieux pour le cru 2010 de l'UTMB.

Un truc auquel je pense (petit retour d'expérience vécue) en lisant ta prose, mais peut-être que tu sais déjà tout ça : les principaux signes d'un début d'hypothermie sont (i) un pouls plus élevé que d'habitude, et (ii) la maladresse/désorientation. L'histoire de ton pote qui trébuche à répétitions sans voir le vide m'a tout de suite fait penser à ça. Ce qui est traître, c'est que dés le début de l'hypothermie (température corporelle autour de 35°C, le danger vital apparaît je crois vers 34°C), on peut perdre paradoxalement un peu la sensation de froid. Le corps arrête de frissonner/grelotter pour se concentrer sur l'activité du coeur (un peu comme il arrête de transpirer en cas de coup de chaud...). C'est ça qui rend l'hypothermie dangereuse, elle suit une période où on a eu froid, mais au moment précis où le corps commence à vraiment se refroidir, on a moins froid. Du coup, ces manifestations de maladresse/désorientation sont le meilleurs indicateur avancé (s'apercevoir que le pouls est trop élevé n'est pas forcément évident en conditions de course!).

Merci pour la Moins'Hard cette année, c'est la plus belle course de ma saison, je serai sur le 56k en juillet procahin! bien à toi Guillaume
Once more into the fray
Into the last good fight I'll ever know
Live or die on this day
Live or die on this day
Avatar de l’utilisateur
gj4807
Kikoureur ki trottine
 
Messages: 295
Inscrit le: 11 Jan 2010, 09:34

Re: UTMB 2010: mon récit

Messagepar jepipote » 10 Sep 2010, 09:35

une petite photos dimanche après midi après l'arrivée de la Montagn'h..... euuuhhh non de l'UTMB. :mrgreen:

j'suis pas mal entouré moi j'dis :wink:

Image

je serais aussi sur le 56 l'an prochain.
http://coursedumontois.e-monsite.com/
https://www.facebook.com/CourseVerteDuMontois
Hervé
Avatar de l’utilisateur
jepipote
Maître kikoureur
 
Messages: 2018
Inscrit le: 14 Oct 2006, 10:25

Re: UTMB 2010: mon récit

Messagepar akunamatata » 10 Sep 2010, 10:16

beau recit Olivier 8)
marrant de voir les reactions apres la reception du fameux sms a 2h30 du matin (enfin ceux qui avaient le bon opérateur telephonique)
pouvoir se remobiliser en si peu de temps, c'est, je remarque, une belle preuve de force mentale.
Pas mal de personnes tres competitive que je connais n'ont pas eu le peps necessaire pour surmonter la deception de l'annulation et ont pris la reprise utmb comme un truc au rabais.
Par contre beaucoup d'autres pour qui le plaisir de vivre une aventure ont su rebondir sur cette opportunite...bien leur en a pris :D
Avatar de l’utilisateur
akunamatata
Grand Maître
 
Messages: 6153
Inscrit le: 23 Fév 2005, 00:00

Re: UTMB 2010: mon récit

Messagepar Olivier91 » 10 Sep 2010, 11:11

Merci pour la Moins'Hard cette année, c'est la plus belle course de ma saison
,


çà fait plaisir de lire çà!

je serai sur le 56k en juillet procahin! bien à toi Guillaume


çà aussi! :wink:
Avatar de l’utilisateur
Olivier91
Maître kikoureur
 
Messages: 2411
Inscrit le: 28 Nov 2005, 00:25

Re: UTMB 2010: mon récit

Messagepar Olivier91 » 10 Sep 2010, 11:12

jepipote a écrit:une petite photos dimanche après midi après l'arrivée de la Montagn'h..... euuuhhh non de l'UTMB. :mrgreen:

j'suis pas mal entouré moi j'dis :wink:

Image

je serais aussi sur le 56 l'an prochain.

En tout cas, t'as une belle veste noire :wink: :D
Avatar de l’utilisateur
Olivier91
Maître kikoureur
 
Messages: 2411
Inscrit le: 28 Nov 2005, 00:25

Re: UTMB 2010: mon récit

Messagepar Olivier91 » 10 Sep 2010, 11:14

akunamatata a écrit:beau recit Olivier 8)
marrant de voir les reactions apres la reception du fameux sms a 2h30 du matin (enfin ceux qui avaient le bon opérateur telephonique)
pouvoir se remobiliser en si peu de temps, c'est, je remarque, une belle preuve de force mentale.
Pas mal de personnes tres competitive que je connais n'ont pas eu le peps necessaire pour surmonter la deception de l'annulation et ont pris la reprise utmb comme un truc au rabais.
Par contre beaucoup d'autres pour qui le plaisir de vivre une aventure ont su rebondir sur cette opportunite...bien leur en a pris :D

Pour le SMS, je n'ai pas vraiment eu à réfléchir, les potes ayant annoncé que si quelque chose avait lieu ils voulaient en être ...

PS: quand tu parles de personnes très compétitives que tu connais .... je suis dedans?? :roll: :D
Avatar de l’utilisateur
Olivier91
Maître kikoureur
 
Messages: 2411
Inscrit le: 28 Nov 2005, 00:25

Re: UTMB 2010: mon récit

Messagepar Cédric74 » 10 Sep 2010, 16:16

Super récit Olivier,

Les quelques minutes courues avec toi et les quelques mots échangés dans la descente sur Issert (au milieu des cloches et des enfants qui courraient en sandales) m'ont fait bien plaisir: j'ai pu approché le "mythe" :wink:

Bonne continuation

Cédric
Avatar de l’utilisateur
Cédric74
Kikoureur ki trottine
 
Messages: 417
Inscrit le: 06 Mars 2008, 22:08

Re: UTMB 2010: mon récit

Messagepar Olivier91 » 10 Sep 2010, 16:27

Cédric74 a écrit:Super récit Olivier,

Les quelques minutes courues avec toi et les quelques mots échangés dans la descente sur Issert (au milieu des cloches et des enfants qui courraient en sandales) m'ont fait bien plaisir: j'ai pu approché le "mythe" :wink:

Bonne continuation

Cédric

Le mythe, le mythe!!! Tu y vas fort! ..... Je suis juste une légende! :oops: :D
Trève de plaisanterie, c'était bien sympa de te croiser. Avec tout çà je ne sais même plus comment on s'est quittés! Tu es parti devant ou bien?
Et tu finis en combien de temps? Satisfait?
Avatar de l’utilisateur
Olivier91
Maître kikoureur
 
Messages: 2411
Inscrit le: 28 Nov 2005, 00:25

Re: UTMB 2010: mon récit

Messagepar Cédric74 » 10 Sep 2010, 16:50

Olivier91 a écrit:
Cédric74 a écrit:Super récit Olivier,

Les quelques minutes courues avec toi et les quelques mots échangés dans la descente sur Issert (au milieu des cloches et des enfants qui courraient en sandales) m'ont fait bien plaisir: j'ai pu approché le "mythe" :wink:

Bonne continuation

Cédric

Le mythe, le mythe!!! Tu y vas fort! ..... Je suis juste une légende! :oops: :D
Trève de plaisanterie, c'était bien sympa de te croiser. Avec tout çà je ne sais même plus comment on s'est quittés! Tu es parti devant ou bien?
Et tu finis en combien de temps? Satisfait?


Ben en fait, j'avais pas de Hoka moi alors cette descente me cassait sérieusement les pieds (au propre comme au figuré...). Donc j'ai un peu accélérer pour en finir au plus vite avec le goudron).

Au final, je finis en 20h47.
Pas mécontent, je ne suis pas vraiment arrivé à rentrer dans la course au début et j'ai fais une hypo en montant... au col des Montets... (j'ai honte, 1H pour 4km et 200D+...) Je comprenais pas ce qui m'arrivait, CT la première fois, j'ai mis un temps fou avant de me dire qu'il fallait que je m'arrête pour manger.
Mais bon, je le prends, comme toi, comme un très bon entrainement pour la Diag' !!

On se revoit de toutes façons à St Phillipe !! :D

Cédric
Avatar de l’utilisateur
Cédric74
Kikoureur ki trottine
 
Messages: 417
Inscrit le: 06 Mars 2008, 22:08

Re: UTMB 2010: mon récit

Messagepar Olivier91 » 10 Sep 2010, 17:04

Cédric74 a écrit:
On se revoit de toutes façons à St Phillipe !! :D

Cédric

Tu loges où et tu arrives qd?
Avatar de l’utilisateur
Olivier91
Maître kikoureur
 
Messages: 2411
Inscrit le: 28 Nov 2005, 00:25

Re: UTMB 2010: mon récit

Messagepar la panthère » 10 Sep 2010, 20:36

chapeau bas pour cette équipée avec un superbe esprit d'équipe :D
et dire que dans les Pyrénées on avait plutôt beau temps, mais on a pensé à vous tous :D
on le savait dès l'annonce de l'annulation, grâce à radio-souris :wink:
bravo !
Avatar de l’utilisateur
la panthère
Maître kikoureur
 
Messages: 2854
Inscrit le: 01 Juil 2006, 20:52

Re: UTMB 2010: mon récit

Messagepar JLW » 10 Sep 2010, 21:05

Merci pour ton beau récit Olivier qui me fait regretter encore plus de ne pas y avoir participé.
Apparemment tu avais la pêche, cela fait plaisir à lire et donne vraiment envie d'y retourner.
L'année prochaine pour des raisons familiales les courses de Cham ne vont pas me convenir, faut que je réfléchisse pour une Montagn'hard ou "moinssss... " ou "plussss......" à voir. :lol:
Avatar de l’utilisateur
JLW
Maître kikoureur
 
Messages: 2278
Inscrit le: 28 Juil 2006, 21:32

Re: UTMB 2010: mon récit

Messagepar Cédric74 » 12 Sep 2010, 01:00

Olivier91 a écrit:
Cédric74 a écrit:
On se revoit de toutes façons à St Phillipe !! :D

Cédric

Tu loges où et tu arrives qd?


J'arrive le 14 et je repars le 29. Je serais chez une copine autour de St Denis.
Je descendrais sur St Phillipe dans la dernière journée par les cars de l'organisation ou alors grâce et avec ma copine (qui aura peut être un pied à terre à St Phillipe à l'occasion du départ).

Et toi, tu y es quand et pour combien de temps ? T'as déjà fait un programme (je suis entrain de faire le mien donc je suis tjs à la recherche de bonnes idées !!) :D :wink:

Bon WE

Cédric
Avatar de l’utilisateur
Cédric74
Kikoureur ki trottine
 
Messages: 417
Inscrit le: 06 Mars 2008, 22:08

Re: UTMB 2010: mon récit

Messagepar samontetro » 12 Sep 2010, 13:37

Bravo Olivier!
Tu n'as certe pas fait un 4ème UTMB cette année, mais tu as vécu un grand truc avec tes deux compères! Et c'est quoi les quelques dizaines de Kms de course qui ont manqué face à tout ça ? Bien peu de choses!

Bravo!
Quand je mets un pied devant l'autre, ça fait 64cm! c'est pour ça que j'avance....
Avatar de l’utilisateur
samontetro
Maître kikoureur
 
Messages: 3993
Inscrit le: 20 Mai 2005, 13:36

Re: UTMB 2010: mon récit

Messagepar Olivier91 » 12 Sep 2010, 13:46

Je descendrais sur St Phillipe dans la dernière journée par les cars de l'organisation ou alors grâce et avec ma copine (qui aura peut être un pied à terre à St Phillipe à l'occasion du départ).

Si y'a de la place pour un couple de coureurs propres et polis, on serait bien preneur d'une petite siste avant le départ! :wink:

Et toi, tu y es quand et pour combien de temps ? T'as déjà fait un programme (je suis entrain de faire le mien donc je suis tjs à la recherche de bonnes idées !!) :D :wink:

Nous on arrive le 15 pour un retour le 30. Je serai en famille, et dans mon programme y'a pas mal de baignades dans le lagon avec masque et tuba et une ou deux sorties de pêche au gros avec mon fils aîné qui m'en parle toutes les semaines!
Je vais essayer de caler une ballade à Mafate en début de séjour.
Pour le reste, ce sera un peu à l'inspiration du moment!
Avatar de l’utilisateur
Olivier91
Maître kikoureur
 
Messages: 2411
Inscrit le: 28 Nov 2005, 00:25

Re: UTMB 2010: mon récit

Messagepar jsp75 » 13 Sep 2010, 11:16

tiens, j'ai mis mon récit sur mon blog au passage
---------------------------------------
Volontairement polémique.
jsp75
Kikoureur ki kour
 
Messages: 1089
Inscrit le: 17 Nov 2008, 14:45

Re: UTMB 2010: mon récit

Messagepar sarajevo » 13 Sep 2010, 16:30

chouette récit que cette course ... bravo a toi et a tes potes ...!!!
Rendez vous a la montagn'hard en 2011 ....

a+
pierre
être et durer, bien faire et laisser braire...
Avatar de l’utilisateur
sarajevo
Maître kikoureur
 
Messages: 2589
Inscrit le: 06 Sep 2007, 15:54

Retour vers [Bistro] Le bistro de Kikouroù

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant actuellement ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 36 invité(s)

cron

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !