OK j'ai maté le logiciel d'estimation des performances.
Pas grand chose me choque. Il y a même "une prise de risque" à ne pas considérer les records du monde comme étant de la même valeur.
J'ai donc testé en prenant le 10 000 mètres comme étalon. Le résultat montre que c'est le marathon qui serait le record le plus fort, ce qui ne me choque pas, et le 100 km le plus faible, ce qui semble également réunir bcp de suffrages (discipline vraiment très peu courue, sans leader, etc...). On notera que le "24 heures" n'est pas magnifié et ça chagrinera tous ceux qui voient leurs 150 km un peu amoindri de la comparaison (pour un 10 km, vaut 50 minutes chez rémi, vaut bien moins chez moi... c'est une perf de marcheur, alors que 50 minutes sur 10 bornes en marche, bonjour l'arrache). Bref, je suis d'accord sur tout. C'est vraiment un travail perso. Remarquable.
Pour les comparaisons "trail", je suis davantage regardant. L'onglet "état du sol" fait souvent changer les scores de façon très (trop) importante.
J'espère avoir rentré les bons paramètres (l'état du sol, mais l'onglet "ravitaillement" influent aussi sur le résultat assez sensiblement), parce qu'en jouant avec ceux-ci ou en en omettant un, on obtient des scores franchement très différents. J'ai donc pris des exemples que j'ai particulièrement étudiés comme points de contrôle.
La WS100 et sa projection UTMB. Le meilleur temps de Jurek (15h39' sur 100 miles en état du sol moyen) équivaudrait à 19h49' sur l'utmb en état du sol difficile. Si l'on considère les deux états du sol comme difficiles, on arrive à 17h55'.
On voit que deux choix d'onglets adjacents, donnent des résultats ... assez extraordinaires. Les deux terrains n'étant pas identiques, le temps 17h55' sur l'utmb me parait très peu probable, meme dans 30 ans ! 19h49' pourquoi pas, mais clairement les deux terrains ne sont pas identiques. L'utmb est plus technique, voire nettement plus technique.
En fait, il y a pas mal de limites, semble-t-il, à évaluer des courses en montagne, trail ou non, avec un logiciel. Trop de paramètres à prendre en compte.
Autre exemple encore plus frappant, c'est celui de l'estimation des perfs de Wyatt. Comme c'est quelqu'un d'assez régulier dans les exploits comme dans les niveaux, on peut lui coller 2h10 marathon de niveau, et une minute pour la montée du grand-ballon (encore qu'il ait fait 58'19).
Si l'on demande au logiciel d'estimer son temps sur le Graubunder marathon (2640 m de d+ et 415 mètres de d-) on obtient 2h46' de temps probable...
Que dit la réalité ? Wyatt a météorisé le record de la Graubunder marathon, mais tout de même, pas à ce point. 3h19' c'est déjà impressionnant pour une telle dénivelée.
Bien.
Même avec un logiciel qui serait hyperplus chiadé que celui de rémi, on trouverait des choses à dire ou à redire. Ca ne voudrait pas dire qu'il n'est pas utile. On est dans le calcul de proba (j'espère... en tout cas), donc il y a une marge d'erreur à prendre en compte.
Ce calculateur est donc un outil parmi d'autres. Et ce n'est pas facile de mesurer une perf trail ou course de montagne. Mais je préfère la cotation. Non parce que c'est mon mode de calcul, mais parce que c'est une philosophie différente. La perf se fait à l'aune de l'opposition, et non nécessairement à la structure ou la taille du terrain (qui joue forcément un rôle, mais complexe à chiffrer).
Autrement dit, ce sont les coureurs qui écrivent la course, et pas le logiciel. Le logiciel donne des pistes, souvent évolutives. En cela l'outil de rémi est vraiment très bon. Mais j'arrive à la même chose avec une simple règle de trois calquée sur la tête de course.
En résumé, les deux outils sont intéressants mais différents. J'aime bien les tableaux de marche, parce que je ne sais pas les faire, vu que je ne suis pas informaticien. De fait les deux travaux peuvent être complémentaires. Je sais évaluer la cotation d'un coureur et en déduire un temps probable sur les belles épreuves répertoriées (utmb, templiers, ardéchois, etc...). A partir de là, les tableaux de marche rémi décantent l'allure à suivre avec force détails.
Comme j'essaierai de faire le suivi de l'utmb, ce sera un champ de comparaison entre une méthode analytique (rémi) et une méthode "proportionnelle" (rodio) in situ.
Rendez-vous fin aout.
Un sujet qui risque de n'intéresser que nous trois (j'associe ilus à nos recherches).