Un peu de lecture ?
Recevoir une critique avec grâce et dignité
1- Ecouter votre interlocuteur de façon neutreC’est à dire sans montrer d’émotion: une sourire sacrastique, une posture sur la défensive, une réaction trop vive et c’est le grand plongeon dans le triangle cité ci-dessus.
[ Le Triangle dramatique, dit aussi Triangle de Karpman, est une figure d'analyse transactionnelle proposée par Stephen Karpman en 1968 qui met en évidence un scénario relationnel typique entre Victime, Persécuteur et Sauveur (ces rôles étant symboliques, une même personne peut changer de rôle).]Rappelons-nous de dissocier la critique de notre identité: nous sommes bien davantage qu’un comportement.
Le fait de vous concentrer sur le compréhension de ce que dit votre interlocuteur devrait amoindrir l’intensité des émotions éventuelles. Si ce n’est pas suffisant, rappelez-vous que toute émotion vise un bénéfice, qu’elle vous parle de vous et que vous pourrez explorer ses messages dès la fin de la conversation.
2- Remerciez votre interlocuteurD’avoir partagé avec vous ce qu’il/elle avait sur le coeur. Avec sincérité!
D’abord parce que vous savez que c’est difficile. Et aussi parce qu’il/elle vient de vous offrir sur un plateau l’occasion de ressentir et d’explorer des émotions et leur signification, si la critique est justifiée d’évoluer dans vos façons de faire, et enfin, de façon générale, d’améliorer vos compétences relationnelles, soit en consolidant votre relation avec lui/elle, soit en pratiquant l’art de recevoir une critique avec grâce et dignité, soit en apprenant quelque chose sur la façon dont sont perçus vos comportements.
3- Assurez-vous que vous avez comprisReformulez ce que votre interlocuteur vous reproche sans essayer d’interpréter. Ils sont nombreux les champions de la lecture entre les lignes /de pensée qui analysent les messages cachés en oubliant d’écouter les messages envoyés. Posez des questions pour permettre à votre interlocuteur de préciser les éventuels points vagues, ses sentiments, les conséquences de votre comportement.
Ces trois étapes sont cruciales: elles montrent à votre interlocuteur que vous l’écoutez, que vous prenez ce qu’il/elle dit au sérieux. Si il/elle a tendance à être un peu agressif(ve), ce qui arrive quand on a la trouille, c’est un bon moyen de désamorcer le conflit latent.
4- Réagir à la critiqueSi la critique est fausse, dites-le sans détour, sans justification et sans accusation (encore un moyen de faire un tour chez Karpman) et donnant les faits et les informations nécessaires.
Si la critique est justifiée ou possible, demandez à votre interlocuteur ce qu’il/elle voudrait de votre part, ce qu’il/elle propose à la place etc.
5- Reporter la réponseRéagir à chaud comprend le risque inutile d’agir sous le coup de l’émotion avant de savoir ce qu’elle cherche à vous dire. Et donc de s’énerver, de se justifier etc., bref, de rentrer tête baissée dans le cercle infernal victime / sauveur / persécuteur.
Dites que vous allez y réfléchir et proposez un rendez-vous pour en reparler. C’est-à-dire un rendez-vous concret, avec une date et une heure, hein, pas un truc bien vague du genre “on s’fait une bouffe et on en parle” qui est du domane du virtuel et reste très insatisfaisant dans le mesure où nous savons bien que cette bouffe-là, elle est pas prête de venir.
6- Réfléchir à la demandeDerrière la critique il y avait donc une demande, toute la question est maintenant de savoir si vous allez choisir d’y accéder et dans quelle mesure.
Explorez les émotions qu’a suscité cette critique: elles sont porteuses de messages essentiels pour vous.
Explorez le degré de validité de la critique, éventuellement en faisant appel au point de vue de votre entourage. De mêm, explorez la validité et la légitimité de la demande et déterminez pour vous-même comment vous allez y répondre.