Le sujet a été très largement abordé dans "la montagne pas que la notre", dans la partie bistro
C'était pas mal dans la partie bistro, parce que ça encadre le type de discussion, et le titre aussi n'était pas mal : pas que la notre, ça contextualise.
Plus haut quelqu'un a parlé du
plan loup, ben voilà le gros contexte est celui-ci, la présence de prédateurs. Le chien de protection est un élément récent dans la plupart des troupeaux français, parce qu'il n'y avait rien à protéger. Je suis né dans une région d'élevage de moutons, je n'ai jamais vu un patou enfant... et puis un jour, adulte, j'en ai rencontré un, cela a été extrêmement désagréable : j'ai évité le lieu pendant des années. Ce qui ne me plaisait pas, c'est comme si on m'interdisait de passer là où j'avais toujours passé.
Par contre le patou est devenu ensuite et peu à peu synonyme de mouton pour moi, et du coup j'ai appris à
moins flipper. Mérite aussi d'un merveilleux patou, aussi énorme que doux, intelligent, etc. Cela ne veut pas dire que je n'ai pas peur, ou que ceci ou que cela, mais disons que, après moult rencontres réelles, je relativise mieux. Je reste persuadé que ça dépend plus du chien que de moi, mais je me dis que ça ne s'est encore jamais mal passé pour me donner du courage.
Par contre le gros contexte, c'est la présence du loup, Pyrénées mises à part et les éleveurs/bergers/professionnels mis en question ici... ont été forcés de prendre des chiens de protection de par la présence, nouvelle et exponentielle, du loup. Ils vivent, de temps à autres ou plusieurs fois par an, des moments extrêmement désagréables qui regardent leur travail, leur gagne pain, leur identité, bref leur troupeau au cours des attaques. D'après des professionnels, les chiens de protection qui ont subi des attaques sur leur troupeau peuvent rester agressifs quelques temps après.
Le loup, ils ne l'ont pas choisi, voulu, diffusé... mais uniquement subi. Et, ce qui est le pompon pour eux, c'est de subir
aussi des critiques quant à leur aversion face au loup et leur incapacité à tenir leurs chiens de protection (qu'ils n'auraient évidement jamais eus sans le loup... ndlr on avait longuement parlé du loup dans le bistro aussi).
Les chiens de protection sont fait pour être dissuasifs, les rencontrer n'est pas agréable. Car il y a encore pire que le patou dans le genre molosse pas rassurant... mais au-delà le contexte c'est le loup, l'agro-pastoralisme
et le type d'élevage et de nature qu'on veut.
Il y a une alternative simple aux chiens de protection : les élevages en batterie, du maïs/grain à gogo... fin du pâturage de plein air
Sinon la cohabitation sereine entre troupeaux, éleveurs, loups, chiens de protection et touristes de la montagne/nature, n'est qu'une douce illusion : certains acteurs ont des crocs et ils s'en serviront tôt ou tard contre des brebis, vaches, chèvres, chiens, touristes, enfants (liste non exhaustive) qui n'ont rien demandé à personne. Les tensions et les points de frictions sont inévitables.
Un lien vers un mec qui connait plutôt son sujet
https://www.europe1.fr/emissions/coup-de-fil-de-rungis/coup-de-fil-a-bruno-lecomte-eleveur-de-chevres-et-de-boucs-dans-les-vosges-4040388