Big_Potatoe a écrit:@spir : personnellement j'ai les ischios hyper raides, et le 30/30 est pour moi une séance où je me blesse très facilement. Je ne suis pas le seul dans ce cas là, plusieurs proches se sont aussi blessés en enchaînant des séances types "vma" (on pourra dire que nous n'étions pas échauffer etc etc : possible ! mais en tout cas c'est mon expérience).
En outre, après avoir testé des plans sans 30/30 ou même 1'/1' mais axés uniquement sur trois axes : endurance - seuil - allure cible, j'ai vraiment décollé, et ce, malgré mon surpoids.
Oui, je comprends ce que tu veux dire, mais est-ce que les parties "rapides" des fractionnés courts (jusqu'à 1') ne sont pas courues trop vite ?
Un autre aspect intéressant des séances avec récup incomplète (je trouve), c'est le travail de la dynamique cardiaque, apprendre à se relâcher rapidement après un effort soutenu (pas intense, soutenu), respirer, puis se remobiliser rapidement.
La fraction rapide te permet aussi d'apprendre à te placer, à gainer. Le travail en survitesse est un bon stimulant. Ce n'est pas l'alpha et l'omega, mais pour éviter la routine, c'est toujours intéressant de varier les plaisirs ! Après une séance de piste, j'ai souvent des petites (ou grosses) courbatures aux mollets : c'est bien que j'ai sollicité ces muscles différemment. Je les ai "surpris", ce qui est toujours intéressant d'un point de vue entraînement.
Je cite Cottereau :
On ne devient pas coureur de fond en exécutant des 200 mètres à allure intense et épuisante.
Je déconseille très fortement les efforts courts et intenses type 30 secondes vite – 30 secondes lent, etc, dans l’entraînement du coureur de 100 km.
Il ne faut jamais oublier que le travail d’une qualité – vitesse, résistance dure, endurance, force – ne s’ajoute pas systématiquement aux autres, mais a au contraire tendance à les contrarier, les diminuer. Ainsi, exercer la force contrarie l’endurance ; la résistance très intense diminue fortement l’endurance ; l’endurance excessive a tendance à faire perdre de la vitesse.
Je ne sais pas s'il parle vraiment de la même chose. Faire 200m à VMA n'est pas une "allure intense et épuisante". A 15km/h de VMA, tu es sensé pouvoir tenir cette allure en continu autour de 1,5km. Donc je doute que l'on puisse qualifier cette allure d'intense et épuisante au bout de 200m...
Dans cet extrait, Cottereau décrit une sorte de système de vases communicants. Pour autant, doit-on ignorer certaines qualités parce que l'on cherche à en développer une en particulier ? D'ailleurs, ces derniers temps, par exemple, force et endurance ne sont plus vues comme si antinomiques que ça !
Si je prends le bouquin de Eric Lacroix ("Trail, planifier et s’entraîner"), tu trouves également des séances type VMA (1'/1', etc...) en phase de développement, loin de l'objectif. Puis ces séances font progressivement place à des séances qui restent d'intensité, mais en côte (plus spécifiques donc), et ce pour ses plans d’entraînement >80km.
A côté de ça, Antoine Guillon affirme dans ses bouquins ne jamais faire de séance de VMA. Il fait beaucoup de vélo et, d'après ce qu'il en dit, cette base en endurance et seuil lui permet quand même d'encaisser les départs aux allures très soutenus que vivent les élites.
Il y a sans doute autant de vérités que d'entraîneurs et de coureurs, le principal étant de se faire plaisir, et tu as bien raison de ne pas faire de séance que tu juges ne pas t'apporter grand chose, voire te mettent au risque de la blessure !