Kikourou.net

Bonjour,

Je suis nouveau sur le site, désolé si le sujet à déjà été abordé, mais je suis à la recherche de conseils: comment aborder le sujet du sur-entrainement avec les camarades d'entrainement?
Nous sommes un petit groupe d'amateurs, enchainant les entrainement à un rythme qui s'adapte à nos obligations personnelles et professionnelles. Il y a parmi nous des sportifs certes chevronnés, mais qui restent des amateurs, qui ne sont pas suivi par un professionnel du sport. Nous avons vu 2 d'entre eux se blesser assez sérieusement dernièrement, un entorse de la cheville sur un entrainement, une déchirure pour l'autre.
Il est assez difficile de leur faire entendre raison et de leur faire comprendre qu'un repos est absolument nécessaire, ils s'accordent quelques jours de repos, et reviennent avec nous, pour se plaindre à nouveau au cours de l'entrainement de douleurs.
C'est un sujet pas si facile que ça à aborder, nous avons beau leur répéter que c'est pour mieux revenir, qu'il faut qu'ils se reposent, nous ne voulons pas qu'ils se sentent écartés... mais le fait est que la dernière fois, nous avons du interrompre la sortie, pour organiser un retour en voiture....
La réponse est toujours la même quand on leur dit "va voir un médecin du sport", nous avons droit à "non, c'est rien, ça va passer avec un peu de repos...."
Les tensions sont palpables parfois, surtout avec les plus jeunes, qui se sentent freinés....

Avez-vous déjà connu des situations pareilles?

Cdt,

Jege la clef!

Lejege a écrit:Bonjour,

Je suis nouveau sur le site, désolé si le sujet à déjà été abordé, mais je suis à la recherche de conseils: comment aborder le sujet du sur-entrainement avec les camarades d'entrainement?
Nous sommes un petit groupe d'amateurs, enchainant les entrainement à un rythme qui s'adapte à nos obligations personnelles et professionnelles. Il y a parmi nous des sportifs certes chevronnés, mais qui restent des amateurs, qui ne sont pas suivi par un professionnel du sport. Nous avons vu 2 d'entre eux se blesser assez sérieusement dernièrement, un entorse de la cheville sur un entrainement, une déchirure pour l'autre.
Il est assez difficile de leur faire entendre raison et de leur faire comprendre qu'un repos est absolument nécessaire, ils s'accordent quelques jours de repos, et reviennent avec nous, pour se plaindre à nouveau au cours de l'entrainement de douleurs.
C'est un sujet pas si facile que ça à aborder, nous avons beau leur répéter que c'est pour mieux revenir, qu'il faut qu'ils se reposent, nous ne voulons pas qu'ils se sentent écartés... mais le fait est que la dernière fois, nous avons du interrompre la sortie, pour organiser un retour en voiture....
La réponse est toujours la même quand on leur dit "va voir un médecin du sport", nous avons droit à "non, c'est rien, ça va passer avec un peu de repos...."
Les tensions sont palpables parfois, surtout avec les plus jeunes, qui se sentent freinés....

Avez-vous déjà connu des situations pareilles?

Cdt,

Jege la clef!

Laissez faire, il apprendront de leurs erreurs!...

Comme on dit en Belgique, difficile d'amener le cheval à la rivière quand il n'a pas soif ...
Je pense aussi qu'une fois que l'addiction à la càp est installée, seule la blessure peut finit par rendre raison aux récalcitrants (et encore certains sont durs au mal ... ).
Je parle d'expérience car pendant 4 ans je n'ai cessé d'augmenter mon volume annuel. A la grosse louche 2000 km en 2013, 2500 en 2014, 2900 en 2015, 3300 en 2016 et ... BAM !!! Depuis début 2017 et alors que je n'avais jamais souffert d'aucunes pathologies, je chope blessures sur blessures (élongations, déchirures, tendinites). En 4 ans je n'étais jamais resté une semaine sans courir, et cette année j'ai dû me prendre des breaks de 7-10, parfois 14 jours pour pouvoir repartir.
Simplement, j'ai atteint une limite physique (en termes de capacité de récupération), que je dois désormais accepter. 3.000 Km par an est donc "mon" maximum absolu, sans doute un peu moins d'ailleurs. En contrepartie j'essaye de compenser par du qualitatif.
Pour revenir à ton interrogation, je pense que tes "p'tits jeunes" doivent en effet apprendre à se connaître, même si ça passe par la blessure, et l'arrêt +/- prolongé si nécessaire. A 40 balais passés, ce n'est qu'à la 3ème blessure en 6 mois que j'ai commencé à me raisonner un peu donc je n'ai pas de leçon à donner ...
Sans doute votre groupe n'y survivra pas, en tout cas temporairement, le temps que tout le monde se mettent dans les bonnes dispositions et retrouve la signification de ce que représente un "entraînement collectif".
Bonne continuation !

Je suppose que vous avez un objectif commun de course dans pas très longtemps?

Bonjour,

La prise de conscience n'est pas évidente, ce ne sont de plus pas des jeunots!!

Vraiment difficile, et comme vous l'indiquez, la cohésion du groupe est remise en cause, les tensions sont palpables et le problème s'il était abordé sur le ton de l'humour au départ, tourne à l'exaspération.

Merci pour vos témoignages!

Au passage, si certains se reconnaissent en lisant le sujet.... merci d'en tirer les leçons! votre repos nécessaire à votre santé et nécessaire à la cohésion du groupe! vous aurez bcp plus de soutien de la part des copains en prenant du recul, ne vous sentez pas écarté.


Jege la clef!

Pour ceux qui comprennent l'anglais, un article sur le surentraînement, et le cas de Mike Wolfe en particulier:
https://www.outsideonline.com/1986361/running-empty

Lejege a écrit:La prise de conscience n'est pas évidente, ce ne sont de plus pas des jeunots!!

Vraiment difficile, et comme vous l'indiquez, la cohésion du groupe est remise en cause, les tensions sont palpables et le problème s'il était abordé sur le ton de l'humour au départ, tourne à l'exaspération.

Mais on n'a pas à essayer de prendre en charge les névroses des autres. Ne pas s'arrêter alors qu'on est blessé, parce qu'on a peur d'être abandonné et largué sur le plan de la perf, c'est une petite névrose de frustration quand même hein.
Vous avez fait votre maximum et laissé entendre la voie de la raison, après, n'ayez pas de scrupules à faire votre vie et vous entraîner selon votre état de forme à vous, le temps qu'ils aillent mieux.

Ah ces vieux que le temps n'a pas rendu raisonnables et qui ne veulent pas accepter de vieillir et veulent absolument suivre les jeunots

philtraverses quasi v3

Japhy a écrit:Mais on n'a pas à essayer de prendre en charge les névroses des autres. Ne pas s'arrêter alors qu'on est blessé, parce qu'on a peur d'être abandonné et largué sur le plan de la perf, c'est une petite névrose de frustration quand même hein.
Vous avez fait votre maximum et laissé entendre la voie de la raison, après, n'ayez pas de scrupules à faire votre vie et vous entraîner selon votre état de forme à vous, le temps qu'ils aillent mieux.

+1
Japhy tu as fort bien résumé ce que je pense.

Bonsoir,

Bon, à priori, ils ont du venir lire le sujet, l'un des 2 est venu me parler ce soir à la maison, j'ai un peu mieux compris pourquoi: pour ceux qui rencontreraient un jour le problème, certes on est pas des assistantes sociales, mais ce sont des potes quand même, hein? Alors, regardez du côté de leur situation personnelle, il peut s'agir de personnes parfois seules, qui attendent ces séances d'entrainement comme des évènements où ils retrouvent leur camarades de passion, et en manquer une est une torture parfois!

Et ben du coup, nous avons décidé de nous organiser un peu mieux et de les faire participer à l'organisation, le temps qu'ils se remettent, je les ai chargé de nous pondre des parcours, de se poster, de shooter pour nos albums et de se rencarder sur le matos, voir si ils pouvaient nous trouver des bons plans, etc...
Le soulagement pour tout le monde!

Jege la clef

"Voilà une approche qu'elle est bonne"...

Tant il est vrai que, dans la recherche de la performance, ou du simple effort,
chacun de nous a une motivation qui lui est propre...

Compensation du stress, évasion, estime de soi, recherche de reconnaissance,
camaraderie de course, hygiène corporelle, addiction aux endorphines..!
Tout est possible ! Et autant respectable..

Bref: un blessé qui assume est déjà à moité guéri...

Bravo, belle leçon de sagesse qui ramène chacun à sa propre responsabilité mais aussi celle de ceux qui l'entourent.
Le fil de ceux qui ont laissé tomber la CAP suite à une blessure ou une grande lassitude est ininterrompu.
Comme pour tout, certains sont excessifs dans leurs passions et risquent de le payer cher sans même s'en apercevoir.
Le rôle de la famille et des proches, amis, relations de cap est primordial pour agir comme déclencheur et prise de conscience.
Pas facile d'aider quelqu'un en lui disant qu'il va trop loin dans une passion qu'on a pourtant en commun... Et pourtant c'est aussi cela la vraie amitié. Puis après, c'est à chacun de réfléchir à partir de ce qu'on lui a dit.
Mais c'est vrai qu'on peut être proche de cas de dépressifs qui ne veulent pas se l'avouer et refusent de consulter... Et l'amitié ne ressort pas toujours intacte de telles circonstances.

benrun a écrit:Alors, regardez du côté de leur situation personnelle, il peut s'agir de personnes parfois seules, qui attendent ces séances d'entrainement comme des évènements où ils retrouvent leur camarades de passion, et en manquer une est une torture parfois!

C'est une démarche très gentille et presque compassionnelle que vous avez eue, mais c'est vrai que ta phrase ci-dessus met le "piège" en évidence. Que l'on soit tout à fait bien psychiquement, ou un peu ou beaucoup déprimé, il est important d'avoir une vie diversifiée.
Une seule source de satisfaction, par exemple une passion sportive, et tôt ou tard on court à la catastrophe. Plus facile à dire qu'à faire, parce qu'avoir des activités satisfaisantes variées demande un engagement, une ouverture d'esprit et des efforts, mais ça vaut vraiment le coup sur le long terme.

Un article est dédié au sujet dans le dernier « Trail endurance »
j’en ai souffert et la prise en charge est difficile et méconnue de beaucoup de médecin

alex9sky a écrit:Un article est dédié au sujet dans le dernier « Trail endurance »
j’en ai souffert et la prise en charge est difficile et méconnue de beaucoup de médecin

Merci pour l'info, je vais tâcher de le prendre, c'est vraiment intéressant.

Lejege