Physio / Cinétique des lactates / Graphes (lire Msg1)
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Salut à tous,
J'avais produit un graphe de la cinétique des lactates.
J'ai eu du mal à le retrouver.
Alors, j'ai décidé d'ouvrir un fil dédié sur le sujet.
Je mettrai ce message à jour progressivement.
Sommaire :
1) Les courbes de cinétique des lactates par effort en fonction du temps
Tout de suite, je remets le graphe des courbes de l'évolution de la lactatémie en fonction du niveau d'effort.
Explications de ce premier graphe.
2) Les lactates en fonction du niveau d'effort
Un 2 ième graphe, plus classique, qu'on a + l'habitude de voir.
3) L'acidose, le SL1, le SL2
Des choses que j'avais écrites sur le fil "Lactates Shuttle" et qui sont en rapport avec le sujet de ce fil.
Petite remarque sur le SL1 (Seuil Aérobie); suite à des remarques de coureurs pratiquants.
Remarque complémentaire sur le taux de lactate et sa dynamique.
J'avais produit un graphe de la cinétique des lactates.
J'ai eu du mal à le retrouver.
Alors, j'ai décidé d'ouvrir un fil dédié sur le sujet.
Je mettrai ce message à jour progressivement.
Sommaire :
- 1) Les courbes de cinétique des lactates par effort en fonction du temps
2) Les lactates en fonction du niveau d'effort
3) Explication sur l'acidose
1) Les courbes de cinétique des lactates par effort en fonction du temps
Tout de suite, je remets le graphe des courbes de l'évolution de la lactatémie en fonction du niveau d'effort.
Explications de ce premier graphe.
- On n'en trouve pas beaucoup, de ce genre de graphes.
Il y en avait un sur Volodalen mais on n'a plus accès maintenant.
Ce sont les courbes d'évolution des lactates au cours du temps en fonction de différents niveaux d'effort, niveau exprimé en fonction du SL2.
A prendre avec des pincettes car chaque coureur peut être différent. Les courbes peuvent être différentes pour chaque coureur.
Et ce n'est pas facile de mesurer les lactates durant l'effort.
Il n'y a pas encore de lacto-mètre comme il existe des cardiofréquence-mètres. A ma connaissance.
L'objectif est d'avoir une idée de l'évolution de la lactatémie en fonction du niveau d'effort.
100% : c'est l'effort au MLSS (alias SL2) : Maximum Lactate Steady State
115% : c'est proche de la VMA
Petite remarque : pourquoi les courbes sont-elles droites au bout d'un certain temps ?
Tout simplement, au bout d'un certain temps, les métabolismes ont trouvé leur équilibre et
- soit, l'élimination du lactate se fait aux même taux que sa production; la droite est donc plate, le taux n'augmente plus et reste constant; ceci est vrai pour toutes les allures jusqu'au MLSS alias le SL2;
- soit la production est supérieure à l'élimination mais la différence, à effort constant, reste la même; cela a comme conséquence que le taux de lactate progresse linéairement, donc on obtient une droite montante).
Remarque sur ce sujet.
A nov. 2018, je ne parle plus d'élimination du lactate.
Le lactate ne s'élimine pas. Il se transforme.
Soir par oxydation en produisant de l'énergie (là, il se transforme en gaz carbonique et en eau) .
Soit il est transformé par le foie pour recréer du glucose.
Concernant l'oxydation, il peut être oxyder dans des muscles actifs durant l'effort (lactate shuttle).
Autre remarque sur le graphe : le SL1
Le SL1 est l'allure la plus haute qui permette au taux de lactate de ne pas dépasser sa valeur de repos.
Sur notre graphe, si on considère que le taux de repos est de 1, le SL1 serait donc l'allure 80% car le taux, après une hausse sur les premières minutes, retombe à sa valeur de repos de 1.
Qu'est ce que cela signifie ?
2 explications :
- il y a très peu de lactates produits. Les ions H+ sont immédiatement happés par le métabolisme aérobie "chaîne respiratoire".
- le peu de lactate produit est immédiatement recyclé par les systèmes d'élimination dont la "Lactate Shuttle".
Remarque sur le SL1 : le SL1 est un concept mais il est presque impossible à mesurer.
Car le lactatémo-mètre n'existe pas.
On ne peut guère que dire que c'est le haut de la plage d'endurance.
Et le meilleur indicateur, c'est l'allure.
Sur ce graphe, on peut déduire que :
- le SL1 est la courbe rouge (le taux redescend à son taux de repos et reste stable);
- le SL2 est la courbe verte (dernier effort pour lequel le taux reste stable)
2) Les lactates en fonction du niveau d'effort
Un 2 ième graphe, plus classique, qu'on a + l'habitude de voir.
- C'est le graphe du taux de lactates lors d'un test d'effort.
Un test d'effort est un test triangulaire ou on court par pallier, normalement sans s'arrêter. Mais pour mesurer les lactates, il faut s'arrêter pour prendre une goutte de sang.
Le taux de lactates est pris entre 2 fractions courues de 3 minutes.
Les allures remarquables (SL1 à 12,8; SL2 à 14,7 et vVo2max à 16,4) correspondent à peu près à leur taux de lactate attendu (respectivement 2 ; 4 et 8 mmoles).
Autre remarque : cette courbe est la courbe des lactates lors d'un test d'effort.
Ce coureur a une VM6 de 17.
Le SL1 est pour ce coureur à environ 75% de la VM6.
Cela correspond à peu près à la VM240 ou VH4.
3) L'acidose, le SL1, le SL2
Des choses que j'avais écrites sur le fil "Lactates Shuttle" et qui sont en rapport avec le sujet de ce fil.
Petite remarque sur le SL1 (Seuil Aérobie); suite à des remarques de coureurs pratiquants.
- Autant le SL2 (Seuil Lactique 2 = seuil anaérobie) est un seuil assez précis qui se constate facilement sur une courbe des lactates et qui de manière consensuelle est l'allure qu'on tient sur 1H (donc VM60), autant le SL1 (Seuil Lactique 1 = seuil aérobie) est plus difficile à déterminer et même à visualiser sur une courbe de lactates.
J'ai indiqué en amont le SL1 à environ 78% de la VM6. Ce pourcentage correspond à l'allure qu'on peut tenir en compétition sur 3H. Ce serait donc la VM180.
Mais certains avancent que le SL1 est la vitesse qu'on tiendrait sur 4H30, donc la VM270.
Ceci pour dire que si, pour certains, l'allure SL1 à 78% de la VM6 serait trop difficile à tenir, n'hésitez pas à courir cette phase SL1 à une allure un peu plus faible, par exemple à l'allure de la VM270 qui est de l'ordre de 73% de la VM6.
Pour rappel, le SL1 est l'allure (ou l'effort) la plus élevée pour laquelle le taux de lactate redescend à peu près à sa valeur de repos, un certain temps après le début de l'effort.
Mais pour certains, quelque soit l'effort, le taux de lactate est toujours au-dessus du taux de repos.
D’où la nécessité d'utiliser un pourcentage par rapport à la VM6 (avec bien sûr le fait de ne pouvoir obtenir sa courbe des lactates que sur un test d'effort; à ma connaissance).
Sauf à s'équiper soi-même avec un analyseur de lactates et de procéder aux mesures.
Remarque complémentaire sur le taux de lactate et sa dynamique.
- Il faut en effet savoir qu'aux allures inférieures au SL1, au début de l'effort, le taux de lactate sanguin commence par monter, parce que la filière aérobie ne fournit pas encore l'énergie nominale pour cet effort, et aussi parce que les systèmes de régulation ne sont pas encore actifs (c'est classique pour un système de régulation; il faut un déséquilibre pour les mettre en action); Au bout de qqes minutes, l'élimination du lactate se met en place (lactate shuttle, transport vers le foie, ..) et le taux redescend alors à son point d'équilibre, proche du taux de repos. Bien sûr, plus vous êtes entraîné, plus vite se mettra en action la régulation.
Pourquoi, le taux de lactate peut redescendre à son taux de repos ?
Tout simplement parce que l'acidose baisse avec la baisse de la filière anaérobie et que la totalité de l'acidose (les ions énergétiques H+) est utilisée par le métabolisme "chaîne respiratoire" pour produire de l'énergie (ATP).
Pour les efforts entre le SL1 et le SL2, le taux de lactate monte également au début de l'effort puis la régulation intervient et arrive à stabiliser ce taux, mais à un taux supérieur au taux de repos.
Mais aux allures au-dessus du SL2, les systèmes de régulation n'arrivent plus à stabiliser ce taux, tout simplement qu'il est créé plus (+) de lactate (par la filière anaérobie) que le système de régulation ne peut en éliminer.
Le taux de lactate ne fait alors que de monter obligeant le coureur, tôt ou tard, soit à ralentir, soit à s'arrêter.
Dernière info : c'est la filière énergétique anaérobie qui produit de l'acidité (acidose) dans les muscles. Cette acidité est absorbée par le pyruvate qui devient alors du lactate. Ce lactate peut alors migrer vers d'autres fibres musculaires (lactate shuttle) mais aussi rejoindre la circulation sanguine. C'est dans le sang qu'on peut mesurer le taux de lactate.
Le taux de lactate mesuré est donc le lactate net de "lactate shuttle"'.